Silhouette d'un terminus, de dos

[Frédéric Prunier]

l'autobus est arrêté
au terminus d'un été
les portes sont grandes ouvertes
la ville est morte toute inerte

aux joyeuses libertés
d'heure creuse en nudité
je me tiens las, triste sage
et la meute crie sur les plages
le vide immense et sans cafard
au silence des hangars
j'entends rire et s'agiter
le plaisir à ma portée

j'ai le cœur en poudrière
un intérieur d'incendiaire
le plein d'essence évaporé
le temps..............est une éternité

[Albert-Robert]

Enfin, quelque chose que je comprends et que, ma foi, j'aime beaucoup

[Polixène]

De belle images nettes pour mettre en scène ce sentiment indéfini entre ennui et vacuité, mais "sans cafard" ...le plein d'essence évaporé, ouf, toute allumette est bienvenue alors.

[Invité]

Frédéric, ton poème est en forme de bonhomme planqué sous un chapeau!
attendrissant poème, que je ressens comme un doux grognement ironico-distrait, ou un soupir sage tendrement triste.
comme Polixène, on a envie de dire vivement l'allumette !!!

[Invité]

Intéressant, le calligramme en silhouette.
Pas facile à réaliser. Bravo Fredo !

[Invité]

Pin pon pin pon... voilà le petit sapeur en rouge !
Bravo, m'sieur, tout en finesse...

[Jano]

Pour une fois je ne reste pas à côté d'une poésie de l'ami Prunier. J'aime bien cette évocation de la solitude, du silence, quand d'autres sont en vacances. Les villes se vident et renvoient une drôle d'impression, comme un calme éphémère propice à la réflexion.

En contradiction avec cette pause estivale, votre coeur est bouillant ("poudrière") mais il n'arrive pas à se libérer. Là je n'ai pas les clés pour comprendre.

Puisqu'il faut bien une critique, la forme globale (calligramme ?) ne ressemble pas à grand chose.

[Lyra will]

En fait, je n'ai pas trop accroché au texte, suis restée en dehors...
Par contre, j'aime beaucoup beaucoup le titre, très évocateur


et toujours contente de venir te lire :0)

[Jha]

l'autobus est arrêté
au terminus d'un été
ses portes, grandes ouvertes
béantes
recueillent sur la desserte … le vent soufflé par un été

hanté, il vole
une à une à mes portes
long souvenir des libertés
de ces heures creuses en nudité
qui me tiennent las, triste et sage
alors j’écoute, l’écho sur la plage
ce vide immense et sans cafard
au silence des hangars,
j'entends rire et s'agiter
le plaisir à ma portée

j'ai le cœur en poudrière
un intérieur d'incendiaire
le plein d'essence évaporé
le temps..............est une éternité

[Frédéric Prunier]

jha, je suis heureux de lire la façon dont tu t'es approprié ce texte. C'est ça la poésie !!!

Jano,
pour les clés de lectures
la poésie, c'est une fenêtre, si tu l'ouvres, lecteur, tu lis TON paysage.
et pour le calligramme
c'est juste comme lire un dessin dans les nuages


Merci tous-toutes,amitié !!!

[Legone]

C'est beau ce coeur en poudrière et le calligramme itou.

[Invité]

A cause du titre, j'ai failli ne pas venir lire le poème.
J'aurais eu tort.

[Invité]

Pas mal, le calligramme tel un dessin d'enfant : un bus obèse et essoufflé, dont la roue gauche est crevée *sourire*
J'ai bien aimé.
Pour une fois que je comprends ce que tu écris ! ;-)

[Rebecca]

Lu et apprécié.

[Phylisse]

Entre finitude et infinitude, du silence à ce bruit qui le remplit le temps d'une saison et de ses immersions, le temps d'un arrêt sur image, un mirage ?

Joli texte, Frédéric, dont je regrette juste ce "plein d'essence", sauf si je le lis comme un "plein des sens".

[Pascal-Claude Perrault]

Super !

[Marvejols]

Je suis venu lire ce texte, dont mon éloignement de Juillet et début Août m'avait éloigné*, en raison de son titre. Et parce que c'est Prunier.
Et j'ai trouvé un vrai poème, tendre et modeste, en forme de petit bonhomme, avec une petite musique du dedans.





* eh oui j'en ai raté quelques uns, désolé!

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