Les Espérances

[Nathanaël Zenou]

Les Espérances

Quand un cœur est blessé, et quand une âme grise
D’un quinquet de taverne à 8° se grise,
Que n’est-il une fée venue d’on ne sait où
Que n’est-t-il une mère à l’œil aimable et doux !

Que n’est-il l’horizon où point l’or blanc des grèves
Quand le feu s’est éteint dans les yeux, dans les plèvres
Des huniers attristés quittant le haut des mâts !
Que n’est-t-il un foyer face aux premiers frimas !

Pour l’homme et pour la femme à la chair altérée
Par les fardeaux portés, avec quelle durée,
Où est ce Canaan, ce pays de Cocagne,
Ce mas dans le midi, ce château en Espagne ?

Que n’est-il un hamac près d’une mer turquoise,
Balançant mollement les maux qu’il apprivoise,
Que n’est-t-il dans mes bras las d’étreindre un vain rêve
Une fleur de chair rose, une femme, mon Ève !

— Quand les yeux sont lassés de l’apparat futile
Des hommes vaniteux, que l’univers hostile
Est un champ de bataille augurant un charnier
Que n’est-il une main tenant le Balancier !

[Marvejols]

J'écoutais "Le vieux" de François Béranger et vous me tirez de cette tendresse rude pour une autre. J'aime toujours autant moi l'athée vos tons si humainement bibliques. Juste, pour trouver à redire (mon vilain défaut), qu'à "chair altérée" j'entendrais volontiers "coeurs altérés".

[vers d'ether]

J'aime la mélancolie qui se dégage de votre écrit.
Depuis on début, vous nous habituez à une anaphore qui rythme bien à sa lecture.
Je trouve dommage que vous l’ayez gardée pour la chute, car elle l'annonce mal.

A vous relire!

[Filplume]

J'aime bien le balancement de vos vers, j'y pensais avant de lire :
"Que n’est-il un hamac près d’une mer turquoise,
Balançant mollement les maux qu’il apprivoise"
Manquait que le hamac ...

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