Exo "La parole est aux objets" : Je t'aime, moi non plus
+4
CROISIC
Phylisse
Janis
polgara
8 participants
Page 1 sur 1
Exo "La parole est aux objets" : Je t'aime, moi non plus
S’agissant de leur intimité, j’y pénètre sans vergogne ni verso, prenant leur vertu comme on prend le métro : par habitude plus que par envie. Ne vous méprenez pas, j’aime ce premier contact, quoi que brutal, la réciprocité n’étant guère de mise.
Parfois, tout au plus elles me tolèrent, mais le plus souvent elles me détestent, maudissant ma froideur et la droiture dont je me vante. Je suis d’acier et reste de marbre face à ce qu’elles cherchent toujours à cacher, sauf aux quelques heureux qui se verront offrir la clé de leurs trésors les plus secrets.
Etonnant de facilité, je m’immisce dans leur chaleur, ne récoltant que crispation, là où mon alter égo de chair provoque langueur et même frisson. Je n’y conçois toutefois aucune rancœur, je prends le temps que l’on m’y laisse, poignées de secondes ou minutes leur paraissant des siècles.
Curieusement, haï ou toléré, elles me reviennent : de régulières à sporadiques, leurs visites sont existantes. Rares sont celles qui me délaissent, l’inconscience n’est pas la qualité féminine la plus répandue. Je ne suis toutefois pas accueilli à jambes ouvertes, mais à crainte à peine voilée. Œuvrant pour elles, je ne suis pas regardé comme bienfaiteur mais comme provocateur de catastrophe.
Ubuesque situation, instrument d’exploration et non de destruction, ce sont cependant mes visites, intrusives, qui parfois mettent à nu la peur commune à chacune d’elles : ne plus devenir femme, rongées de l’intérieur par ce mal commun que l’on ne nomme pas.
Lentement, dans mon fourreau provisoire, je prends mes aises et mes largeurs. Je les regarde sans concession dans l’obscur contact qui est le notre. La main me guide, sans états d’âme, désir ou même envie. De cette promiscuité pourraient pourtant naitre des instants de complicité que ne connaissent que ceux qui se comprennent d’un regard, d’un geste. Mais elles se refusent à moi quand je m’offre entier à elles.
Utile, on ne saurait prétendre l’inverse, dur à la tâche, courageux, aimant les terrains humides et marécageux, je n’ai plus à faire la preuve de mon courage. Mercenaire des temps moderne, je patauge dans ces contrées inconnues avec la maitrise d’un vieux loup de mer face au Cap Horn.
Ma survie n’est du qu’à ces longs bains salvateurs, qu’on appelle stérilisation, 134° de pure souffrance pour une renaissance perpétuelle. Phoenix inoxydable de l’outillage intime, je suis à la médecine ce que l’injecteur est à la Porsche : indispensable bien que méconnu.
Les femmes m’auront reconnu, la boule au ventre et l’aigreur stomacale remontant doucereusement. Quant aux hommes moins aguerris tant à la mécanique féminine qu’à l’exploration de leur fondement, ils pourront s’aider de l’acrostiche ayant émaillé ce texte.
Parfois, tout au plus elles me tolèrent, mais le plus souvent elles me détestent, maudissant ma froideur et la droiture dont je me vante. Je suis d’acier et reste de marbre face à ce qu’elles cherchent toujours à cacher, sauf aux quelques heureux qui se verront offrir la clé de leurs trésors les plus secrets.
Etonnant de facilité, je m’immisce dans leur chaleur, ne récoltant que crispation, là où mon alter égo de chair provoque langueur et même frisson. Je n’y conçois toutefois aucune rancœur, je prends le temps que l’on m’y laisse, poignées de secondes ou minutes leur paraissant des siècles.
Curieusement, haï ou toléré, elles me reviennent : de régulières à sporadiques, leurs visites sont existantes. Rares sont celles qui me délaissent, l’inconscience n’est pas la qualité féminine la plus répandue. Je ne suis toutefois pas accueilli à jambes ouvertes, mais à crainte à peine voilée. Œuvrant pour elles, je ne suis pas regardé comme bienfaiteur mais comme provocateur de catastrophe.
Ubuesque situation, instrument d’exploration et non de destruction, ce sont cependant mes visites, intrusives, qui parfois mettent à nu la peur commune à chacune d’elles : ne plus devenir femme, rongées de l’intérieur par ce mal commun que l’on ne nomme pas.
Lentement, dans mon fourreau provisoire, je prends mes aises et mes largeurs. Je les regarde sans concession dans l’obscur contact qui est le notre. La main me guide, sans états d’âme, désir ou même envie. De cette promiscuité pourraient pourtant naitre des instants de complicité que ne connaissent que ceux qui se comprennent d’un regard, d’un geste. Mais elles se refusent à moi quand je m’offre entier à elles.
Utile, on ne saurait prétendre l’inverse, dur à la tâche, courageux, aimant les terrains humides et marécageux, je n’ai plus à faire la preuve de mon courage. Mercenaire des temps moderne, je patauge dans ces contrées inconnues avec la maitrise d’un vieux loup de mer face au Cap Horn.
Ma survie n’est du qu’à ces longs bains salvateurs, qu’on appelle stérilisation, 134° de pure souffrance pour une renaissance perpétuelle. Phoenix inoxydable de l’outillage intime, je suis à la médecine ce que l’injecteur est à la Porsche : indispensable bien que méconnu.
Les femmes m’auront reconnu, la boule au ventre et l’aigreur stomacale remontant doucereusement. Quant aux hommes moins aguerris tant à la mécanique féminine qu’à l’exploration de leur fondement, ils pourront s’aider de l’acrostiche ayant émaillé ce texte.
polgara- Nombre de messages : 1440
Age : 48
Localisation : Tournefeuille, et virevolte aussi
Date d'inscription : 27/02/2012
Re: Exo "La parole est aux objets" : Je t'aime, moi non plus
Formidable !
Je peux te dire que j'avais pensé à cet outil médical au lancement de l'exo et j'ai abandonné cette idée, la jugeant trop hasardeuse. J'ai manqué de hardiesse.
Tu t'en tires à merveille. C'est fou tout ce que tu trouves à dire, avec beaucoup de tac, sur ce truc-machin-chose presqu'instrument de torture que nous redoutons toutes...
J'aurais préféré sans l'acrostiche, car j'ai très vite deviné, mais tu as pensé aux hommes, c'est sympa pour eux.
Je peux te dire que j'avais pensé à cet outil médical au lancement de l'exo et j'ai abandonné cette idée, la jugeant trop hasardeuse. J'ai manqué de hardiesse.
Tu t'en tires à merveille. C'est fou tout ce que tu trouves à dire, avec beaucoup de tac, sur ce truc-machin-chose presqu'instrument de torture que nous redoutons toutes...
J'aurais préféré sans l'acrostiche, car j'ai très vite deviné, mais tu as pensé aux hommes, c'est sympa pour eux.
Invité- Invité
Re: Exo "La parole est aux objets" : Je t'aime, moi non plus
Moi qui croyais que le speculum était un biscuit belge !!!
Damned, mais où allait mon imagination hagarde à la première lecture de ce texte !!!!!!!!!!!!????????????????!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Belle performance avec l’acrostiche qui dévoile l'objet.
Damned, mais où allait mon imagination hagarde à la première lecture de ce texte !!!!!!!!!!!!????????????????!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Belle performance avec l’acrostiche qui dévoile l'objet.
Invité- Invité
Re: Exo "La parole est aux objets" : Je t'aime, moi non plus
très réussi, bravo !
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Exo "La parole est aux objets" : Je t'aime, moi non plus
Bravo Polgara. Un objet délicat, traité avec maestria.
Invité- Invité
Re: Exo "La parole est aux objets" : Je t'aime, moi non plus
C'est très fort, Polgara, vraiment, d'avoir su décrire et dévoiler ce moment d'intimité extrême tout en pudeur et délicatesse.
Cela me fait penser au livre de Martin Winckler "Le choeur des femmes" que j'ai beaucoup aimé pour tout ce qu'il révèle de l'intimité des femmes et de leurs préoccupations, interrogations, mystères.
Cela me fait penser au livre de Martin Winckler "Le choeur des femmes" que j'ai beaucoup aimé pour tout ce qu'il révèle de l'intimité des femmes et de leurs préoccupations, interrogations, mystères.
Phylisse- Nombre de messages : 963
Age : 62
Localisation : Provence
Date d'inscription : 05/05/2011
Re: Exo "La parole est aux objets" : Je t'aime, moi non plus
Et moi j'ai pensé aux monologues du vagin (excellent spectacle) que j'ai vu il y a peu aux 3 T à Toulouse.
Invité- Invité
Re: Exo "La parole est aux objets" : Je t'aime, moi non plus
Sincèrement, bravo ! D'avoir osé "sortir" ce mot et de l'avoir si bien exploité.
Re: Exo "La parole est aux objets" : Je t'aime, moi non plus
Chapeau, madame ! Pour l'audace, la délicatessse et le traitement virtuose !
Invité- Invité
Re: Exo "La parole est aux objets" : Je t'aime, moi non plus
Grand frisson d'horreur après avoir tapé le nom de cet objet sur Google Images, ayant aucune idée de son existence avant aujourd'hui... Merci Polgara de faire mon éducation !
PS : Dites mesdames, ça fait mal ? ... Non, en fait, je crois que je veux pas le savoir.
PS : Dites mesdames, ça fait mal ? ... Non, en fait, je crois que je veux pas le savoir.
Re: Exo "La parole est aux objets" : Je t'aime, moi non plus
Hé bé ! Si je m'attendais à ça ! Bravo polgara d'avoir jeté une lumière plus qu'agréable et délicate sur cet objet qui ne l'est pas.
Invité- Invité
Re: Exo "La parole est aux objets" : Je t'aime, moi non plus
Ca commence très fort:
"prenant leur vertu comme on prend le métro : par habitude plus que par envie"
Et ça continue
On se balade entre humour, obstétrique et poésie.
Un acrostiche vient à point nommé rancarder les mal-comprenants.
C'est super.
"prenant leur vertu comme on prend le métro : par habitude plus que par envie"
Et ça continue
On se balade entre humour, obstétrique et poésie.
Un acrostiche vient à point nommé rancarder les mal-comprenants.
C'est super.
Invité- Invité
Re: Exo "La parole est aux objets" : Je t'aime, moi non plus
Heureusement que je ne suis pas injecteur de conscience comme dirait ma Porsche. À force de gloser sur les états d'âme des objets, l'accro s'entiche et spécule.
Invité- Invité
Re: Exo "La parole est aux objets" : Je t'aime, moi non plus
Je croyais avoir commenté ce texte que j'ai lu, bien-sûr, en le trouvant original et bien écrit.
Un instrument de torture auquel désormais j'accorderai des circonstances atténuantes grâce à toi.
Bravo !
Un instrument de torture auquel désormais j'accorderai des circonstances atténuantes grâce à toi.
Bravo !
Invité- Invité
Re: Exo "La parole est aux objets" : Je t'aime, moi non plus
Je n'ai pas pu m'empêcher de faire la grimace, mais le texte est superbe.
L'acrostiche m'a un peu gênée, personnellement, je crois que ce n'était pas strictement nécessaire, mais puisqu'il le faut, pour ces messieurs...
Je ne sais pas si je l'aime un peu plus, mais en tout cas, je prends note de ce qu'il aura eu à dire!
N'empêche, brrr!
L'acrostiche m'a un peu gênée, personnellement, je crois que ce n'était pas strictement nécessaire, mais puisqu'il le faut, pour ces messieurs...
Je ne sais pas si je l'aime un peu plus, mais en tout cas, je prends note de ce qu'il aura eu à dire!
N'empêche, brrr!
Re: Exo "La parole est aux objets" : Je t'aime, moi non plus
je profite que ce texte soit sorti de terre pour vous remercier (je crois que l'on peut le faire pour les exos? si tel n'est pas le cas, Madame Modération ne te prive pas pour le mettre dans discussions autour de nos textes) de l'accueil fait à ce bel objet. J'ai pris beaucoup de plaisir à l'écrire et je suis heureuse que vous ayez eu le même à le lire.
Kolkhoze, un spéculum qui fait brrrr, m'est avis est que c'est un autre objet ... ^^
Kolkhoze, un spéculum qui fait brrrr, m'est avis est que c'est un autre objet ... ^^
polgara- Nombre de messages : 1440
Age : 48
Localisation : Tournefeuille, et virevolte aussi
Date d'inscription : 27/02/2012
Re: Exo "La parole est aux objets" : Je t'aime, moi non plus
Objet qui de son côté est bien mieux loti, bien mieux apprécié!
Le beau cousin germain, en somme.
Le beau cousin germain, en somme.
Re: Exo "La parole est aux objets" : Je t'aime, moi non plus
Moije me suis senti émoustillé par l'évocation de cet alter ego. Que c'est beau une femme qui fait la différence entre l'acier et la chair.
Bon, trève de blagues foireuses, c'est un bon texte mais l'acrostiche, bof, quelle utilité ?
Bon, trève de blagues foireuses, c'est un bon texte mais l'acrostiche, bof, quelle utilité ?
Legone- Nombre de messages : 1121
Age : 50
Date d'inscription : 02/07/2012
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|