Simiesque

[Prospero]

la lumière entre dans mon coeur les mains vides.
je demande "quelles nouvelles ?"
rien.
une immense tranche de ciel continue de grandir
entre mes rires et leur destination
ou nous emmenez-vous ?
vos bouches rougies pour les salir
rougiront d'avantage quand le baiser sera à point
fruit mûr - je tends la main.

je déverse tout du ciel pour t'y verser
dans le lit de mon affection
le coeur se décompose
en musiques, chansons;
si tu ne vois pas au travers du verre
les trains qui font les constellations,
entrant en gare des étoiles
ils ne te seront pas plus fidèles
que la gare d'un baiser raté
parce qu'on était en retard
dans une vie, celle-là, bien réelle, où, regardez,
on sent la pluie sur l'échine
fleurir la poitrine.
le froid;

mais je ne vois que jardins éclairants comme un geste
soufflé sur la scène par le sentiment même
qui vous y cloue.
si tu prenais ma joue ?
je pourrai alors dormir

acheter les rêves
qu'on ne vend pas ici

[Frédéric Prunier]

je viens de lire ce texte
comme je regarde un tableau abstrait
et j'ai bien aimé

[Yoni Wolf]

ils ne te seront pas plus fidèles
que la gare d'un baiser raté
parce qu'on était en retard


Je retiens ce passage, et remonte le tout parce que c'est bon.

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