Le rien sous mer

[Ratz19]

Les yeux fermés, je regarde la mer...
À quoi penses-tu ?

Les yeux fermés.

Je voudrais me fondre en elle. Je voudrais boire, je voudrais. Flotter sur ses étoiles, sur ses tableaux dessinés. Boire à flot. Boire à froid. Boire tout le temps que les vagues soufflent. Là où la bleutée entoure les doigts.
Mais ces mains.

Un chien jappe quand il pleure. C’est pour mourir moins fou. Mourir moins vieux. Mourir, les cheveux blancs comme le cœur blanc.
Pourquoi devrait-on se retenir ?

Pense à la mer et fredonne les yeux fermés.
Tu oublieras…
Coule, coule, vite.
Tu oublieras comme c’est froid sous la mer.

Oui, je pense à la mer, mais des mains retiennent.
Elles jouent à tenir les pieds.
Et un cœur battant, s’obstinant.

À qui cette ombre ? À qui ces rires ? Ce ne sont pas les miens, je n’en veux plus. Je les laisse à la terre, moi, je veux l’eau sans fond. Je veux que les cordes des navires m’amènent voir des ciels plus loin. Loin, loin, au cœur de la fin. Rien, rien, doux vide sous le bleu de la pluie.

Et c’est en ne pensant à rien que je vous embrasserai.
Terre et mains qui glissent jusqu’à derrière-moi.

Les yeux fermés.
Je pars voir le rien.

Au revoir petit monde.

[Dame Mim]

Les yeux fermés... Je plonge! :-)

Voilà un poème qui fera du bien à tous ceux qui avaient connu cet été une mer de surface, aux jouets en plastique.

J'aime beaucoup.

[Maryse]

Moi aussi! Je plonge!

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