Un contrat

[Attercap]

J'ai parfois le sentiment d'être dans un mauvais film : mais aujourd'hui encore, tout est bel et bien réel. Il n'y a rien autour de moi. Je marche seul sur une surface qui me fait penser à la banquise, et s'il n'y fait pas très froid le sol lui est dur et glacé. Il n'y aucun vent, aucun bruit. Ça n'est pas la banquise..mais ça y ressemble. La même désolation sauvage, le même sentiment d'abandon. Tout semble légèrement altéré, même le ciel semble voilé, ou peut-être est ce simplement l'atmosphère qui est ici un peu plus épaisse.. et si ce lieu semble vide, ça reste un faux-semblant : il s'y trouve mon contrat.

Je sens sa présence, quelque part. Je le traque. Il a beau se cacher, il n'ira pas bien loin, ce n'est qu'une question de temps.
Ici, en temps normal, traquer, débusquer et éliminer n'est pas bien difficile, il n'y a pas d'endroits ou se cacher sur ce territoire nu et désolé. Il n'aurait jamais du y venir et s'y installer, et s'il ne savait peut-être pas ce qu'il risquait, il savait nécessairement qu'il n'était pas le bienvenu. Je ne sais pas d’où il vient, ni qui il est, ni s'il a une famille ou un foyer. Mais il n'a rien à faire ici.

Tout ce que je sais de cet être est qu'il fait partie de l'organisation des « Mangeurs de Lumière » ; ce que je pense être encore un stupide nom de code, ou peut-être une secte. Dans mon métier, les stupides noms de code sont légion. Nos employeurs n'ont pas d'imagination, aussi voilà pourquoi ils sous-traitent certaines affaires à des tueurs raffinés qui eux en ont... et qui ont carte blanche. J'apprécie.

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Tôt ou tard il finira par se trahir et alors je l'aurai. C'est peut-être le dernier de son espèce en ce lieu, c'est du moins ce que j'espère - car j'aime faire mon travail consciencieusement, et l'idée d'être à l'origine de cette extermination complète m'est agréable. Je n'agis pas par haine personnelle, non, je réagis simplement en professionnel. Le laisser en vie serait louper la perfection, ce qui n'est plus pardonnable arrivé à mon niveau d'expérience. Ce serait une référence perdue pour moi, et ce survivant transmettrait ses techniques de camouflage et de survie en milieu hostile à d'autres personnes, en plus bien sûr de raviver l'espoir parmi ceux de son organisation... donc de compliquer d'autres travaux personnels ultérieurs. Pas de témoin égale pas de martyr. Décidément, l'échec n'est pas envisageable.

Je dois pourtant reconnaître que cet individu est particulièrement doué : il a réussi à se terrer, sans laisser de traces. C'est vrai qu'aucun d'eux ne laisse jamais de traces. Mais lui semble d'une ingéniosité sans failles, il demeure partout indétectable.

L'espace d'un instant, je panique : et s'il avait réussi à s'enfuir ? Il n'aurait aucune difficulté à trouver un territoire plus hospitalier et le retrouver serait alors un véritable parcours de combattant. Il faut l'éliminer, là, très bientôt. Je dois agir méthodiquement. Du nord au sud, d'est en ouest. Fouiller chaque recoin inlassablement, chaque aspérité, retourner chaque pierre, chaque cailloux. Être à l'écoute de toute modification de l'espace autour de moi, de chaque souffle de vent, de tout mouvement anodin. Sentir le moindre changement de phase. Je n'ai pas d'équipement particulier, je ne fais pas partie de ces amoureux de technologies supposées les aider. L'instinct, la logique, la réflexion : si les machines font tout pour vous, vous ne pourrez rien faire si elles ne sont plus là. Et alors vous perdrez.

Dans le ciel la luminosité baisse déjà doucement, et même si on ne voit pas le soleil, on imagine très bien son coucher. Le sol, réchauffé par cette journée ensoleillée, va bientôt redevenir glacial, il sera alors l'heure de faire une pause, de faire le point, et peut-être même un somme. Sous mes pieds je sens le sol vibrer doucement, comme soudainement animé, mais je n'y prête pas attention : à monde étrange, choses étranges.

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Il n'y a plus de lumière maintenant. J'ai fait un petit feu avec les combustibles que j'ai apportés, il fait bon à côté. Je suis détendu : aucune chance qu'il se sauve en pleine nuit ou qu'il accentue davantage la distance qu'il a du mettre entre-nous. Il risquerait de se perdre, ce qui reviendrait à une mort certaine dans un espace aussi inhospitalier et désert que celui-là. Je n'ai qu'à attendre le lendemain, et l'aurore. J'adore ce métier.

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Je me réveille en pleine nuit. Mon feu est éteint, on l'a touché. Ce on avait froid. Ce on ne peut être que lui.
L'obscurité remue autour de moi : quelqu'un dans l'ombre. Je crie de joie, je suis armé, je sais qu'il ne l'est pas. Je dégaine mon vaporisateur, je presse, j'asperge copieusement. Il est englué : c'est sa fin. J'approche une source de lumière, je le reconnais, c'est bien lui : le dernier grain de poussière.
Je le tue proprement. Un vrai professionnel ne tue que proprement.

La fenêtre de la cuisine est maintenant propre, resplendissante, libérée qu'elle est des Mangeurs de Lumière. J'ai rempli mon contrat.
Je passe au carreau suivant avec fierté, qui est encore un nouveau monde à explorer.

[Modération]

Bienvenue sur VOS ECRITS.

Une présentation, même courte, ICI serait de bon aloi...

Par ailleurs, prière de lire ou relire attentivement le texte de notre page d'accueil, puis de parcourir tranquillement les pages de ce forum afin de vous familiariser avec ses "us et coutumes".
Merci.
.

[Invité]

Je suis un peu partagée sur ce texte - bien écrit, indéniablement et dont l'idée est originale et amusante : pour alimenter le suspense, tu en fais une sorte de western : le narrateur marche sur le sol glacé, la nuit tombe, il fait un feu ( toujours sur ce sol glacé, je suppose...) et il s'avère que c'est un grain de poussière sur une vitre qu'il s'agit d'éradiquer. Or un feu sur une vitre... hum !
Ca tire un peu sur la corde !
De plus les deux dernières phrases sont en contradiction.
Enfin, l'expression " très bientôt " est incorrecte et les répétitions de semble et ressemble dans le premier paragraphe mériteraient un petit remaniement

Ça n'est pas la banquise..mais ça y ressemble. La même désolation sauvage, le même sentiment d'abandon. Tout semble légèrement altéré, même le ciel semble voilé, ou peut-être est ce simplement l'atmosphère qui est ici un peu plus épaisse.. et si ce lieu semble vide, ça reste un faux-semblant : il s'y trouve mon contrat.

Celà mis à part, la lecture en est plaisante et je n'aurai pas à me forcer pour lire tes prochains textes.
Bienvenue ici.

[Invité]

J'ai trouvé ce texte très bien écrit. Jusqu'au moment où j'ai trébuché sur " chaque cailloux".
Et la faute est amusante, car elle survient juste au moment où un exo sur les cailloux est proposé sur le forum.
Mise à part cette remarque dépourvue de méchanceté, j'ai apprécié cette lecture et attends d'autres textes de ta part.

[Invité]

Ah, c'est très chouette, je ne m'attendais pas à ça, pas à cette chute, jusqu'au bout je me suis demandé de quoi il s'agissait.

Cela dit, à mon avis, des choses à revoir sur l'écriture.

D'abord des lourdeurs, des répétitions - même si je me doute bien que certaines sont voulues :

"Tout semble légèrement altéré, même le ciel semble voilé, "
" Il n'aurait jamais du y venir et s'y installer, et s'il ne savait peut-être pas ce qu'il risquait, il savait nécessairement qu'il n'était pas le bienvenu. Je ne sais pas d’où il vient, "
"des tueurs raffinés qui eux en ont... et qui ont carte blanche."
"il a réussi à se terrer, sans laisser de traces. C'est vrai qu'aucun d'eux ne laisse jamais de traces. "
"Je le tue proprement. Un vrai professionnel ne tue que proprement.

La fenêtre de la cuisine est maintenant propre, "

Ensuite, une utilisation vraiment très prolixe des adverbes
Enfin, des coquilles orthographiques ici et là : accents, tirets...

J'ai le sentiment d'une écriture aisée, fluide mais qui ne donne pas tout son potentiel, sans doute parce que trop rapide.
Bienvenue ici.

[Attercap]

Merci pour ces commentaires,
Il s'agit de mon premier texte. Du coup, je ne peux qu'aller dans votre sens ! L'idée de cet écrit vient de Mary Poppins. Eh oui. Celle-ci argue que dans chaque travail il y a un élément amusant, il suffit de le trouver, et tout ce qui suit n'est plus qu'un jeu ! Dès lors, c'est la ménagère qui bâtit son monde, et tout devient possible, même faire du feu sur une vitre supposée verticale - hem.

@ Coline Dé : Vous trouvez que ça tire un peu sur la corde. Donc je ne vous ai convaincue. Pour améliorer la crédibilité de l'histoire, ou pour faciliter votre "immersion personnelle", que proposeriez-vous ? J'aimerai écrire d'autres petits récits dans ce goût-là (les Chroniques de la Ménagère) et donc tout conseil sur le côté immersif est bienvenu. Sinon, d'accord pour les répétitions. Vous parlez d'une contradiction : serais-ce "fenêtre" (propre) et "carreau" (propre) ? ça m'a échappé.. ! Pour le "très bientôt" incorrect...j'apprends quelque chose, même si ça semble évident. J'ai beaucoup de lacunes. Merci, donc.

@ Iris : Il y aura d'autres textes je l'espère. Merci ! La faute effectivement est idiote. Paradoxalement j'ai du mal à me relire, et je laisse passer beaucoup de bêtises.

@ Easter Island : Ok pour les répétitions de "semble" "venir" "savoir" "propre" : c'est très pataud. Pour les autres, les répétitions sont effectivement voulues : un bon professionnel tire toujours deux fois ! J'aime bien. Je trouve que ça ajoute quelque chose au personnage, un côté froid et déterminé, peut-être. Même s'il est vrai que ça donne l'impression qu'il répète sa leçon... En ce qui concerne les coquilles liées au tirets, là, je suis partisan d'une aide. C'est un domaine que je ne maitrise pas. En ce qui concerne les accents, c'est ma bête noire. Je tacherai de m'appliquer la prochaine fois.

Merci pour les conseils. Dans tous les cas, je suis preneur de tout conseil pour améliorer l'immersion du lecteur dans cet imaginaire. Les ambiances, c'est ce que je préfère, et puis un texte doit toujours être un voyage.
Bonne journée.
Attercap.

[Invité]

Attercap, voici ce que j'ai relevé, minime :

"Je marche seul sur une surface qui me fait penser à la banquise, et s'il n'y fait pas très froid le sol lui, est dur et glacé. Ça n'est pas la banquise... (trois points et espace à la fin) mais ça y ressemble"


"ou peut-être est ce simplement l'atmosphère qui est ici un peu plus épaisse..." (idem)

"Il n'aurait jamais dû y venir et s'y installer"

"ingéniosité sans failles"

"et le retrouver serait alors un véritable parcours de (du) combattant."

"chaque cailloux."

"ou qu'il accentue davantage la distance qu'il a dû mettre entre-nous. (sans tiret)"

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