Il n'y a pas cent ans

[Frédéric Prunier]

il n'y a pas cent ans
quand ils s'aimaient encore
un poète et sa muse
avaient le diable au corps

il n'y a pas trois cents
cinq cents ou deux mille ans
quand déjà le plaisir
donnait l'envie d'écrire

les jaloux de l'amour
vous condamnent toujours
ce n'est pas si longtemps
qu'ils brûlaient des amants

tant de choses encore
font rire et on s'amuse
accusés de blasphème
vous les tuerez quand même

[Polixène]

Mais ce texte est vraiment bien!
Quelques retouches : *au niveau des concordances de temps
*l'expression "ce n'est pas si longtemps qu'ils brûlaient" ne me semble pas correcte; et comme tout le reste l'est, on ne peut pas dire que ce soit une fantaisie fredprunienne typique
*les deux occurences du vous sont un peu perturbantes car la première fait référence aux opprimés et la seconde aux oppresseurs ...et comme le lecteur se sent visé, la chute est glaciale !
Autrement dit ce serait parfait si le point de vue restait le même du début à la fin, vu le format.

[Pussicat]

j'ai eu du mal à te lire Fred, à te suivre plus précisément... c'est grave ? hein ?...
sur la concordance des temps, je laisse cela à d'autres, moi-même étant fâchée avec "la chose".
la 1ère strophe est celle que je préfère :

il n'y a pas cent ans
quand ils s'aimaient encore
un poète et sa muse
avaient le diable au corps

[Invité]

Pas emballée, cette fois-ci, m'sieur Prunier...
Je trouve le premier quatrain un peu faible, je conteste le 2e

Spoiler:

, je bute sur le ce n'est pas si longtemps et la dernière strophe me demeure un peu obscure, même si je subodore l'idée...
Une autre fois ! Tu sais qu'en général, j'aime beaucoup ce que tu écris.

[Legone]

j'ai du mal à comprendre la syntaxe mais bon c'est sûrement très bien j'y connais que dalle et vu que vous avez l'air de vous y connaître en poésie.

[Frédéric Prunier]

je ne pensais pas que ce petit texte était aussi difficile d'accès
je trouvais que la syntaxe, malgré de féroces raccourcis, déposait quand même l'esprit du lecteur où je voulais qu'il soit déposé

vous condamnent toujours....c'est à dire..... vous condamnaient déjà et vous condamnent toujours
ce n'est pas si longtemps....c.à.d...... ce n'est pas si loin le temps où...il n'y a pas si longtemps

on brûlait l'adultère ...
....
c'est vrai que le il n'y a pas cent ans du départ est déjà une formule à l'envers...
que je vous dirige vers le bel Amour avec un grand A et que je prône en même temps l'adultère et l'amour libre.... le poète et sa muse avait le diable au corps... et les jaloux de l'amour...

et le vous employé pour le méchant et le gentil / l'absence de concordance des temps (parce que le monde ne change pas)
ça fait surement beaucoup de biscornu

mais je l'assume parce qu'il me chante bien les images que je voulais d'écrire.

[Frédéric Prunier]

petite précision pour le vous de

les jaloux de l'amour
vous condamnent toujours... ...
le choix de ce vous englobe le nous et le eux, ... ce qui écrivent, qui font l'amour en se riant les interdits...
...

et le vous de

accusés de blasphème
vous les tuerez quand même ... s'adresse, en plus des inquisiteurs historiques du temps passé et du temps présent, toute croyance religieuse confondue,
à tous ceux qui liront ce texte, et qui traînent au fond d'eux plein de gamelles jalouses, haineuses, possessives et violentes
ceux que j'appelle plus haut les jaloux de l'amour et qui aiment comme des propriétaires

merci de votre lecture et de vos commentaires

[Frédéric Prunier]

gomme crayon correction, petite remontée de bretelles
en ce moment énième relecture parce qu'un jour, j'en ferais un livre
si,si, j'me l'jure ...


il n'y a pas cent ans
quand ils s'aimaient encore
un poète et sa muse
avaient le diable au corps

il n'y a pas trois cents
cinq cents ou deux mille ans
quand déjà le plaisir
donnait l'envie d'écrire

les jaloux de l'amour
les condamnent toujours
ce n'est pas si longtemps
qu'on brûlait des amants

vos dieux préfèrent morts
les rires qui s'amusent
accusés de blasphème
vous les tuerez quand même

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