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Le silure

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Message  Jano Sam 22 Sep 2012 - 10:06


Nadia est heureuse. Un vent tiède s'amuse avec ses cheveux et court sur sa peau. La nature n'est jamais aussi agréable qu'en ces fins de journée estivales, quand les ardeurs du soleil s'atténuent. La vie s'exprime dans une douceur retrouvée.
Nadia est heureuse mais un peu nostalgique aussi. Les vacances se terminent, il faut songer à rentrer, dire adieu à ce pays pauvre mais tellement accueillant. Que de rencontres inoubliables, de souvenirs impérissables ! Elle ne pouvait partir sans s'immerger encore une fois dans ces lieux charmants. Du coup elle a laissé à l'hôtel ses deux copines de voyage pour refaire un tour dans le delta qui l'avait tant séduite. Aux abords de la Mer Noire, toute seule, pour profiter pleinement des derniers instants.

La pagaie s'enfonce dans l'eau calme. Il n'y a que le clapotis des gouttes qui en retombent pour troubler le silence. En l'absence de vent le canoë progresse sans difficulté, fendant la surface plane d'un sillon liquide.
Lors d'une précédente excursion en compagnie d'un guide, Nadia avait repéré un affluent qui l'avait intrigué. Large et sinueux, il se jetait dans le fleuve au sortir d'une forêt dense. Ses eaux chargées d'un limon rougeâtre lui donnaient une teinte particulière. Le guide avait piqué sa curiosité en indiquant qu'il provenait du lac le plus profond de la région.

Elle réfléchit. Il lui reste deux bonnes heures avant la tombée du jour, largement le temps de jouer l'exploratrice et d'aller jeter un œil sur ce mystérieux lac. Autant finir le séjour en beauté.
Nadia accélère le rythme, quittant la voie principale pour remonter l'affluent. Un mélange d'appréhension et d'excitation la stimule. Elle sait qu'il n'est pas prudent de s'aventurer ainsi dans un delta, surtout quand c'est le plus vaste du continent, mais elle n'en a cure. La témérité, l'audace, font partie de ses traits de caractère. Elle veut vivre des moments forts, à emporter précieusement dans sa mémoire pour alimenter la grisaille du quotidien.

Le courant se durcit. Encouragée par le pépiement des oiseaux elle doit souquer ferme pour aller à son encontre. Au fur et à mesure la rivière se rétrécit. La végétation le long des rives se rapproche jusqu'à former une voûte qui assombrit la luminosité. Des filets de lianes en pendent pour se laisser porter au gré de l'onde.

La sueur perle sur le front de Nadia. Elle commence à se sentir oppressée par ce tunnel qui se referme sur elle, l'enveloppe d'une atmosphère étrange. Le coassement plaintif des grenouilles qui monte des nénuphars répercute son inquiétude. Elle hésite, envisage de rebrousser chemin puis finalement se fixe encore dix minutes de navigation. Si rien ne se dessine d'ici-là elle fait demi-tour. Tant pis.

Heureusement au détour d'une courbe l'horizon s'éclaircit. Le cours s'élargit, repousse sur les bords l'obscurité menaçante et dissipe la force du courant. Nadia pousse un ouf de soulagement, pose en travers de l'esquif sa pagaie devenue lourde et s'affale en arrière, victorieuse.
Face à elle une vaste étendue d'eau, miroir bleuté, ceinturée d'une couronne de massettes et de roseaux. En guise d'accueil une libellule multicolore atterrit délicatement sur l'étrave.
Écartant sur son passage un tapis de lenticules vert fluorescent, le canoë livré à lui-même dérive lentement. Les yeux mis-clos Nadia se contente d'apprécier le calme et la beauté de cet endroit sauvage, en respire goulûment les parfums de liberté. Elle est si bien ici, loin des pensées négatives, des tracas de tous les jours et de cette blessure intime qui la taraude ; maudite infertilité qui assèche son ventre et réduit son état de femme. Jamais elle ne déposera cette douleur, ce manque à combler.

Elle se redresse et plonge avec vigueur la pagaie dans l'eau, comme pour échapper à cette fatalité. De toutes façons il est temps de rentrer.
Pour regagner son point d'arrivée elle entame un arc de cercle au milieu du lac. Sur sa gauche elle remarque une bande de canards qui, apeurés par l'embarcation, s'élancent d'une manière pataude pour s'envoler. Nadia s'amuse des petites pattes qui fouettent l'eau à toute vitesse pour prendre de l'élan.

Soudain une masse sombre, énorme, crève la surface, jaillit dans les airs, emporte dans sa gueule un des malheureux volatiles. Sa retombée dans l'eau claque comme une détonation et soulève une gerbe d'écume.

Nadia reste bouche bée. L'attaque s'est déroulée en une fraction de seconde. Tout est allé si vite qu'elle n'a pu identifier l'agresseur. Qu'est-ce que ça pouvait bien être ? Elle passe en revue tous les carnassiers d'eau douce qu'elle connait mais ses connaissances en la matière sont faibles. Peut-être un brochet ... Elle doute cependant qu'il puisse atteindre cette taille. À coup sûr cette chose atteignait les deux mètres.
Prudemment elle s'approche des lieux du drame. Quelques plumes ballotées par les flots témoignent de la scène. Un silence pesant s'est abattu sur le lac, même le bruit de fond des insectes s'est arrêté.

Nadia cherche encore, recense la faune du delta et trouve. Une évidence. Elle revoit les photos accrochées au mur chez le loueur de canoës. Trois pêcheurs nécessaires pour porter la bête, le gourdin sanglant qui servit à l'estourbir et la foule impressionnée autour d'eux. Puis elle se remémore les paroles du guide assurant qu'il avait vu son propre chien, batifolant dans l'eau, entrainé dans les profondeurs par une de ces terrifiantes créatures.
Un poisson, oui, un poisson à la mesure du Danube : LE SILURE !


La jeune femme frémit. Cet animal est repoussant ; espèce disproportionnée de poisson-chat à la peau verdâtre, la tête hérissée de barbillons, des yeux minuscules et une bouche effarante, inégalable dans le monde aquatique.
Savoir que ce monstre rôde dans les parages lui fait froid dans le dos. Sans plus attendre elle force sur la pagaie pour s'éloigner. Le canoë glisse rapidement vers l'affluent.

Il n'en est plus qu'à une dizaine de mètres quand un choc coupe son élan. Nadia lâche un juron. Dans sa précipitation elle a dû heurté un bois flottant. Elle espère ne pas avoir endommagé l'embarcation, regarde à l'avant mais ne voit rien. Plus attentive aux obstacles susceptibles d'entraver sa navigation elle repart.
De nouveau un choc, brutal, au point de la faire tanguer dangereusement ! Ce n'est pas possible, qu'est-ce qui peut cogner comme ça ? Elle pose la pagaie et se met à genoux au milieu du canoë, les mains sur le rebord pour mieux se pencher. Elle essaie de distinguer le dessous de la coque malgré les rides à la surface de l'eau qui troublent la vision. Tout à coup une ombre volumineuse passe juste sous son nez. Elle se redresse de frayeur : « Oh non, c'est pas vrai ! ».

Le silure est ici.

Nadia reste un moment hébétée, perplexe. Se pourrait-il que ce soit lui qui frappe ainsi son canoë ? Pour quels motifs ?! Elle scrute la surface mais ne remarque plus aucun mouvement. Il est possible qu'il ait voulu l'intimider, qu'il ait pris l'embarcation pour un intrus venu empiéter son territoire de chasse. Raison de plus pour ne pas moisir ici.

Doucement, tout doucement pour ne par exciter davantage l'animal, Nadia se remet à pagayer. Elle retient son souffle, à l'affut du moindre remous. Ses yeux sont rivés sur l'embouchure qui ne se rapproche pas assez vite. Elle n'ose faire davantage de bruit avec la rame.
Enfin elle touche au but, la proue du canoë s'engage dans la forêt quand recommencent les attaques ! Cette fois-ci c'est un véritable déchainement de violence ; une succession de coups de boutoir concentrés sous l'avant du bateau qui le détournent de sa direction. La jeune femme hurle, se cramponne de toutes ses forces pour ne pas verser. Entre les éclaboussures elle voit avec terreur le dos noir du silure qui charge le canoë, encore et encore ; qui s'éloigne, prend de l'élan, fonce rageusement vers elle.
L'agression dure ainsi plusieurs minutes, une éternité pour Nadia, puis se termine subitement comme elle avait commencé.

Recroquevillée, tremblante de tout son corps, elle relève la tête et regarde autour d'elle. Le silure l'a repoussé au beau milieu du lac !



Prisonnière, c'est la première pensée qui lui vient à l'esprit. Apparemment le silure refuse qu'elle quitte les lieux. De la pure folie. Jamais elle n'a entendu de situations pareilles où des humains étaient piégés par des poissons, aussi gros soient-ils. Il doit y avoir une explication, quelque chose qui motive le comportement aberrant de cet animal.
Fébrilement elle fouille son sac et attrape son portable. Pas de réseau. Elle s'y attendait dans cette réserve naturelle coupée de tout. Elle réfléchit, vite. La nuit commence à tomber. Ses copines restées à l'hôtel vont s'inquiéter de ne pas la voir revenir, le loueur de canoë aussi. Assurément ils vont déclencher les recherches. Le problème c'est qu'elle s'est écartée de l'itinéraire touristique, ils vont mettre du temps à la retrouver. Le delta est un labyrinthe humide entrelacé de cours et de bras sans issue, un dédale aux mille ramifications. Quelle idiote ! Qu'est-ce qui lui a prit de jouer les aventurières ? Elle a bonne mine maintenant. Mais comment pouvait-elle imaginer ce qui est en train de lui arriver ?

C'est alors qu'elle le voit, qu'elle le sent plutôt, comme une présence qui l'observe. Immobile, la tête à demi immergée, il la fixe, intensément. Elle est horrifiée par les lèvres charnues qui forment une moue autour d'une gueule béante. Des rangées de petites dents pointues y luisent.
Sur sa face, le mouvement saccadé des barbillons trahit une agitation intérieure. Nadia devine que les organes olfactifs du silure tentent de l'identifier, auscultent les moindres parties de son organisme ; une désagréable impression d'être mise à nue.
« Mais qu'est-ce que tu veux à la fin ? Fous le camp, laisse moi partir ! »
La bête se fige, referme la bouche puis, lentement, s'enfonce dans les profondeurs.

Elle frissonne. Les genoux repliés contre le torse elle s'enveloppe dans ses bras, regarde avec appréhension les eaux du lac qui s'obscurcissent sous la pénombre grandissante. Il va falloir attendre, patienter jusqu'à l'arrivée des secours. Elle n'a pas grand chose dans son sac pour passer la nuit. Une veste légère, une gourde à moitié vide, quelques biscuits énergétiques et son appareil photo. À sa vue elle esquisse un triste sourire. Elle qui voulait des clichés bucoliques la voilà captive d'une situation terriblement angoissante.
Ce n'est pas possible, elle ne peut pas demeurer coincée toute la nuit ! Et si elle essayait d'atteindre les berges plutôt que de s'échapper par la rivière ? Le silure la laisserait peut-être tranquille ? Peut-être fait-il simplement une fixation sur un endroit précis du lac à ne pas traverser ? Elle n'aurait plus ensuite qu'à revenir à pieds. Ça serait compliqué, long, mais préférable à sa position actuelle.

L'idée lui semble bonne mais elle a peur. Pour l'instant tout est calme, si elle bouge de nouveau elle craint qu'il ne revienne la harceler, que ses attaques répétées finissent par la faire basculer. La dernière fois elle a bien failli passer par-dessus bord. Que se passerait-il une fois dans l'eau, en contact direct avec ce monstre ? Le peu qu'elle a vu de lui c'est qu'il était vraiment imposant, bien plus grand qu'elle ne pensait au début.


La panique l'envahit et elle se met à crier dans le fol espoir d'alerter quelqu'un : « Au secours ! À l'aide ! » Se souvenant qu'elle est en pays étranger elle reprend, à pleins poumons : « Help me ! Help me ! »

Rien. Pour seule réponse le concert des batraciens qui s'amplifie avec le crépuscule. Elle s'effondre en murmurant : « Par pitié, aidez-moi ... »
Des souvenirs affluent pêle-mêle dans son esprit, comme si la tension brisait les digues de son inconscient, libérait des émotions enfouies. Elle se revoit petite fille, l'école de son enfance ; le sapin de noël encombré de cadeaux et les doux visages de ses parents ; celui plus grave du médecin lui annonçant sa stérilité ; des larmes à n'en plus finir ; le départ de son compagnon un matin pluvieux ; tristesse et solitude fondues dans le ruban bleu du Danube.

Alors les moustiques s'élèvent des eaux dormantes, noria d'insectes affamés.

Nadia blêmit quand elle entend les premiers sifflements aigus autour d'elle. Elle les avait oublié mais les moustiques pullulent dans le delta. Le climat chaud et les étendues stagnantes leur sont extrêmement favorables.
Bientôt c'est un véritable essaim de diptères qui s'abat sur elle. Désamparée Nadia enfile sa veste pour se protéger le haut du corps mais le short laisse les jambes découvertes. Déjà plusieurs moustiques y sont posés et commencent à perforer la peau. Elle s'agite dans tous les sens, tape avec sa main les endroits assaillis. Même sa chevelure est prise d'assaut, bourdonnante d'insectes emmêlés. Elle se démène tant qu'elle peut, secoue la tête, tente de les éloigner mais sait que le combat est vain. Malgré ses gesticulations les piqûres se multiplient. Si elle ne bouge pas d'ici rapidement elle va se faire dévorer.
Il n'y a plus le choix, il faut rejoindre la berge à tout prix. En désespoir de cause elle choisi d'adopter une stratégie susceptible de tromper le silure. Elle s'empare du gros bidon qui assure la flottabilité du canoë et, de toutes ses forces, le jette au loin. Par ce moyen elle espère détourner son attention, qu'il lui laisse au moins le temps d'atteindre la terre ferme.
Sans perdre une seconde elle se rue ensuite sur la pagaie et rame comme une forcenée, à s'en déboiter les épaules. Grâce à dieu un clair de lune intense lui permet de s'orienter.
Sous l'effort et la peur son cœur bat à tout rompre ; muscles contractés, respiration haletante. Tenir, il faut tenir ! Elle donne tout ce qu'elle a, piochant à droite, à gauche, à droite, à gauche. Fuite éperdue vers la délivrance, la fin du cauchemar.

Et puis tout va très vite.

L'apparition d'une masse qui jaillit des eaux, brièvement éclairée par la lueur nocturne, qui s'abat comme un coup de tonnerre sur l'embarcation. Celle-ci vole en éclat, abandonnant Nadia aux flots noirs et glacées. Dans sa chute elle ne lâche pas la pagaie avec laquelle elle frappe sans réfléchir le silure qui lui fonce droit dessus. En réaction il lui saisit brusquement le bras dans la gueule. La morsure douloureuse lui fait échapper la rame. L'animal s'éloigne alors et entame une ronde menaçante autour d'elle.
Complètement paniquée Nadia tente de surnager au milieu des remous, toussant et recrachant l'eau avalée. Elle tente le tout pour le tout et se lance dans un crawl désordonné en direction de la berge qui n'est plus qu'à quelques encablures. Tentative vite avortée. Le silure est déjà sur elle et ne relâche plus son emprise, la bloquant cette fois ci entre ses nageoires pectorales. Recouverte par le corps écailleux, la jeune femme ne peut se dégager d'une étreinte qui l'entraine par le fond.

Non, elle ne veut par mourir noyée ! Avec frénésie elle se débat, griffe les flancs de la bête monstrueuse, essaie de la mordre. Ses efforts pour se libérer accentuent la pression des nageoires qui la broient, la plaquent complètement contre le ventre de son agresseur.
Elle sent alors quelque chose de dur, de pointu, qui cherche à s'insinuer entre ses cuisse ! Elle n'ose y croire. L'horreur, le dégoût la submergent et elle s'agite de plus belle, désespérément, luttant contre l'impensable. Affolée elle a compris les desseins du silure qui force son intimité, se joue des étoffes déchirées et rentre maintenant en elle ; comme une lame de feu dévastant ses entrailles. Fermement enlacée elle perçoit les spasmes de la bête qui se vide, la remplit à n'en plus finir d'un liquide brûlant. Elle suffoque.

C'est au moment où elle abandonne toute résistance que le silure desserre sa funeste accolade. Déployant ses immenses nageoires, il disparaît en louvoyant dans les eaux insondables du lac sans plus se préoccuper de sa victime.

À bout de souffle Nadia regagne la surface.

Le peu d'énergie qui lui reste l'amène jusqu'à la berge où, épuisée, elle s'affale dans la vase. Loin, très loin, elle entend le battement étouffé des pales d'un hélicoptère. Dans un ultime éclair de conscience elle distingue un faisceau lumineux qui tombe du ciel, balaie le sol et se rapproche. Puis elle sombre dans les limbes ...


* * *


Une lumière vive. Du blanc. Nadia ouvre péniblement les yeux. Elle reconnaît une chambre d'hôpital.
« Nadia, tu es réveillée ? »
Elle tourne lentement la tête. À côté d'elle les figures inquiètes de ses deux amies. Karine lui tient la main :
« Mon dieu Nadia, on a eu si peur ! Nous pensions que tu t'étais noyée.
- Les gardes de la réserve ont été super, poursuit Marion, dès l'annonce de ta disparition ils ont envoyé un hélico sur la zone. 
- Mais enfin que s'est-il passé ? Ils ont retrouvé les débris de ton canoë au milieu du lac de Potzra ! »
Les souvenirs lui reviennent un par un, comme un puzzle qui reprend forme. Le delta du Danube, chaud et paresseux, l'affluent plein de promesses, ce lac paradisiaque et ... le monstre. Elle regarde le bandage sur son bras droit.
« J'ai été attaqué.
- Quoi ?! Mais par qui ? Il faut tout de suite prévenir les flics !
- Non, ça ne servira à rien. C'était … c'était un poisson. »
Devant la stupéfaction de ses amies Nadia reprend, articulant avec peine :
« Un silure, énorme, j'en ai jamais vu d'aussi gros. Il m'a empêché de repartir du lac. Il était très agressif. 
- Ça alors ! Il faut quand même prévenir les gardes. Cette bestiole peut recommencer ! »

Recommencer. À cette idée Nadia regarde longuement son ventre, pose les deux mains dessus. « Je … je ne sais pas, peut-être. » Tout à coup elle semble ailleurs. Un curieux sourire illumine son visage.
Marion et Karine se regardent sans mot dire, mettant ce comportement étrange sur le compte du traumatisme.
« Écoute, on va te laisser. Tu dois être fatiguée.  » Les deux jeunes femmes se lèvent. « On revient bientôt ma chérie, il faut que tu te reposes. 
- Oui, merci. Merci à vous deux. »

Une fois seule Nadia fixe le plafond. Des pensées se bousculent et s'entrechoquent dans sa tête mais elle en est sûre ; elle est heureuse, oui, heureuse. Elle sait qu'il y a quelque chose de vivant qui flotte enfin dans son ventre.
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Message  Invité Sam 22 Sep 2012 - 12:19

Bon. Je vais jouer le jeu de la fiction et ne pas laisser mes opinions personnelles entraver mon commentaire quant au fond, à la raison d’être de ce récit - même si certaine phrase m'a fait bondir.

Je trouve dommage que le titre annonce la couleur même s’il ne laisse en rien prévoir que le silure en question s'apparente à Nessie, question monstruosité !
Cela dit, et pour vivre dans une région où ils sont courants, je peux témoigner de leur aspect absolument repoussant, la description est ici à peine exagérée.

Concernant la construction du texte, ça se passe plutôt très bien, avec un déroulement logique, une bonne montée en puissance.
On tombe brièvement dans le pathos à un moment, c'est regrettable à mes yeux et pas très utile, quoique certains détails soient cohérents avec la trame du récit : “ :”Des souvenirs affluent pêle-mêle dans son esprit, comme si la tension brisait les digues de son inconscient, libérait des émotions enfouies. Elle se revoit petite fille, l'école de son enfance ; le sapin de noël encombré de cadeaux et les doux visages de ses parents ; celui plus grave du médecin lui annonçant sa stérilité ; des larmes à n'en plus finir ; le départ de son compagnon un matin pluvieux ; tristesse et solitude fondues dans le ruban bleu du Danube “”

Quelques remarques orthographiques ci-dessous :

La nature n'est jamais aussi agréable qu'en ces fins de journée estivales, (journées)
elle a dû heurté (heurter)
à l'affut du moindre remous. (affût)
Qu'est-ce qui lui a prit de (pris)
une désagréable impression d'être mise à nue. (à nu)
Elle n'a pas grand chose dans son sac (grand-chose)
Elle n'aurait plus ensuite qu'à revenir à pieds. (à pied)
En désespoir de cause elle choisi (choisit)
abandonnant Nadia aux flots noirs et glacées. (glacés)
la bloquant cette fois ci (cette fois-ci)
la jeune femme ne peut se dégager d'une étreinte qui l'entraine par le fond. (entraîne)
Elle sent alors quelque chose de dur, de pointu, qui cherche à s'insinuer entre ses cuisse ! (cuisses)
« J'ai été attaqué. (attaquée)
Il m'a empêché de repartir du lac. (empêchée)

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Message  Invité Sam 22 Sep 2012 - 13:05

Il me semble que quelques mots ne sont pas adaptés à l'embarcation utilisée (canoë) :
souquer : agir avec force sur les rames. Ici il est question de pagaie et non de rames.
Étrave : forte pièce (de bois ou de métal) qui termine la coque vers l'avant en formant la proue d'un navire.
Sinon, même avis qu'Easter(Island) hormis pour le pathos. Très bonne progression du récit et de la tension.
Bravo.

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Message  Invité Sam 22 Sep 2012 - 15:28

Pagayeur impénitent, je n'ai pu que me passionner pour ce récit d'aventure.
Prends le comme tu voudras, j'avais l'impression d'entendre Pierre Bellemarre.

La première partie me semble la meilleure.
L'écriture de l'épisode de la silure est moins convainquante. Je l'aurais préférée plus nerveuse. Avec des phrases très courtes et des ellipses. Et surtout sans les états d'âme de la canoéiste.

Il me semble que sa stérilité est annoncée au mauvais moment. Peut-être eut-il mieux valu glisser l'info en première partie. Subrepticement et sans pathos. Genre un élément constitutif de son caractère aventureux.

La chute, qui nous fait glisser dans le fantastique, n'en eut été que plus surprenante.



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Message  Invité Sam 22 Sep 2012 - 18:54

Beurk

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Message  Lucy Sam 22 Sep 2012 - 21:55

À souhaiter qu'il ressemble plus à un bébé qu'à un "alien". Les silures ne sont pas franchement mignons tout plein.

L'idée est originale, en tout cas. Dans l'ensemble, ça m'a pas mal plu.
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Message  Pascal-Claude Perrault Dim 23 Sep 2012 - 5:33

Bon, finalement c’est une banale histoire de viol. Un fait divers donc.
J’ai aimé le crescendo du récit (à classer dans les histoires extraordinaires, effectivement). Il existe évidemment des invraisemblances, mais ça passe puisque de toute façon ce genre d’événement ne peut pas arriver. C’est surréaliste.
J’attends la seconde partie qui devrait s’appeler : « Silure mon amour, le retour » où on assisterait à l’accouchement.

Je souligne ici un truc qui ne me convient qu’à moitié : Nadia est censée être stérile à la base. Il aura fallu qu’un gros silure lui passe dessus pour infirmer cette information.

Autrement je viens, en complément d’Easter, apporter mes corrections (hé oui, tu nous l’a reposté un peu vite ton texte après son retrait)

La pagaie s'enfonce dans l'eau calme. => Le verbe enfoncer ne me paraît pas adéquat

Nadia avait repéré un affluent qui l'avait intrigué. => intriguée

Les yeux mis-clos => mi-clos (ce n’est pas le verbe mettre)

De toutes façons => de toute façon

les carnassiers d'eau douce qu'elle connait => connaît

Quelques plumes ballotées => ballottées

son propre chien, batifolant dans l'eau, entrainé => entraîné

déchainement de violence => déchaînement

sous l'avant du bateau => je croyais qu’il s’agissait d’un canoë

pour ne pas verser => manque le cod


Jamais elle n'a entendu de situations pareilles où des humains étaient piégés par des poissons

=> Je ne suis pas sûr que l’on puisse « entendre » des situations. Cette formulation me paraît maladroite.

laisse moi partir ! => laisse-moi

La bête se fige, referme la bouche puis, lentement, s'enfonce dans les profondeurs.

Elle frissonne…
=> On serait tenté de penser que l’on parle de la bête et non de Nadia

Elle les avait oublié => oubliés

Désamparée => Désemparée

déboiter => déboîter

Grâce à dieu => Dieu

L'apparition d'une masse qui jaillit des eaux, brièvement éclairée par la lueur nocturne, qui s'abat comme un coup de tonnerre sur l'embarcation. Celle-ci vole en éclat => éclats

C’est même plutôt exagéré ou alors cette embarcation est construite avec des allumettes !


Le silure est déjà sur elle et ne relâche plus son emprise, la bloquant cette fois ci entre ses nageoires pectorales. => invraisemblable compte tenu de la courte taille des nageoires.


Recouverte par le corps écailleux => le silure n’a pas d’écailles


Non, elle ne veut par mourir noyée => une coquille (pas)


Ses efforts pour se libérer accentuent la pression des nageoires qui la broient => qui la broient ? Tu y vas fort !

et rentre maintenant en elle => entre, devrait suffire (autrement on va croire que c’est une habitude chez ce silure de copuler avec Nadia !)

Fermement enlacée => ce dont je doute, vu les moignons du silure !

Déployant ses immenses nageoires => mais non enfin, il ne s’agit pas d’un baleinoptère.


« Mon dieu Nadia, on a eu si peur ! Nous pensions que tu t'étais noyée. => emploi du on et du nous. Ça passe pour cette fois, mais la prochaine c’est une amende ! ^ ^


Allez Tchuss
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Message  Invité Dim 23 Sep 2012 - 8:43

Méa coule pas
Je viens de relire et me rends compte d'avoir écrit des âneries. Dans l'épisode du silure les phrases sont courtes et tu recours à l'ellipse.
Désolé.
J'ai mal interprété cette impression de longueur qui tient plutôt à l'abondance de détails.

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Message  Polixène Lun 24 Sep 2012 - 22:41

Je n'ai pas aimé car l'abondance de détails techniques masque l'essentiel. Et le dit du texte semble se réduire à un vulgaire fantasme masculin dans lequel l'héroïne n'a pas d'humanité : c'est une héroïne de bande dessinée, une sorte de pin-up de papier au profil psychologique à peine esquissé, un personnage sans épaisseur, une coquille vide.
Certes, cela a été souligné, le scénario est impeccable. Comme dans Tarzan.
Le lecteur est pris au piège d'un "voyeurisme", le point de vue est boulonné du début à la fin. Etouffant.
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Message  Jano Mar 25 Sep 2012 - 17:06

Easter Island : « Je vais jouer le jeu de la fiction et ne pas laisser mes opinions personnelles entraver mon  commentaire quant au fond, à la raison d’être de ce récit ».
C'est bien dommage, ça m'aurait intéressé. Je comprends que l'histoire puisse choquer car une ambiance malsaine s'en dégage. C'est le but. J'aurais pu choisir que Nadia s'échappe, qu'elle tue le silure ou à la rigueur qu'elle se fasse bouffer par lui mais c'était beaucoup trop classique, trop banal ! J'avais dans la tête un scénario de film d'horreur : une jolie jeune fille, un cadre paradisiaque, une montée de l'angoisse, un paroxysme avec le viol et une fin à la Rosemary's baby.
Je ne vous remercierai jamais assez pour les corrections. En écriture l'orthographe est ma grande faiblesse et j'en ai plus que honte.

Luluberlu : Vous avez entièrement raison pour « étrave » et « souquer » mais soucieux d'éviter les répétitions avec« proue » et « ramer » j'ai essayé d'élargir le vocabulaire. Vous confirmez que ça passe mal.

Tizef : Nous avons donc une passion commune. Quasiment toutes mes histoires se basent sur des choses qui me tiennent à cœur dans la réalité. Ici le canoë, que je pratique sur des lacs espagnols. J'ai d'ailleurs eu l'idée de cette Nouvelle un jour où les poissons en chasse sautaient autour de moi.

Je retiens cette judicieuse proposition : « stérilité … un élément constitutif de son caractère aventureux. »

Coline Dé : Je ne considère pas ce commentaire – si on peut appeler ça un commentaire – comme très sympathique. Puisque la modération ne réagit pas voici un petit rappel de la charte du forum : « … de commenter les autres textes et de le faire de manière constructive et pertinente, parce que lorsque la critique est argumentée et n’est ni lapidaire, ni expéditive ni démesurément dithyrambique, elle devient l'instrument d'un espace d'écriture où chacun peut progresser. »
Je vous prierai donc à l'avenir de passer votre chemin si c'est juste une occasion d'y déverser votre fiel.

Lucy : Content que ça vous ait plu Lucy et que vous ayez eu le courage d'aller jusqu'au bout. En général les textes longs n'ont pas trop la cote.
Figurez-vous que je réfléchis à une suite. Quelle tête pourrait bien avoir le rejeton d'un accouplement hors norme ? En fait j'aimerais davantage insister sur des facultés exceptionnelles que sur l'apparence.

Pascal-Claude Perrault : Vous êtes vraiment surprenant. Sous des airs désinvoltes rien ne vous échappe, ni les fautes d'orthographe ni les incohérences d'un récit !
À ma décharge, l'amie qui corrige mes textes n'a pas eu le temps de se pencher sur celui-là. C'est bien la raison pour laquelle je l'ai repris et tenté un deuxième envoi. Apparemment insuffisant. J'ai donc suivi scrupuleusement vos corrections ainsi que celles d'Easter, sauf pour les accents circonflexes que l'ont peut enlever dans la nouvelle orthographe.

Pour les invraisemblances du silure (écailles et nageoires) on est bien d'accord et vous avez dû faire les mêmes recherches que moi. Mais la bestiole est grosse ! Très grosse ! On peut supposer qu'elle a des nageoires hypertrophiées.
Pour les écailles, là, j'avoue … vous êtes agaçant quand même :-)

Polixène : « le dit du texte semble se réduire à un vulgaire fantasme masculin ».
Tout à fait. C'est mon cerveau reptilien, lubrique et pervers, qui a inspiré cette histoire. Si la gente masculine ne pouvait plus assouvir ses fantasmes, les sublimer à travers la littérature, celle-ci deviendrait bien fade.

Là par contre permettez-moi de protester : « l'héroïne n'a pas d'humanité ». J'ai tout de même introduit plusieurs éléments qui prouvent que cette jeune femme souffre, tremble, se bat avec l'énergie du désespoir pour se rendre finalement compte que la vilaine bête l'a fécondée. Malgré l'horreur des faits elle accepte ce don car la stérilité lui est encore plus insupportable. Une démarche pour le moins étrange bien loin de l'image de « pin-up » que vous lui reprochez.
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Message  Pascal-Claude Perrault Mar 25 Sep 2012 - 18:51

Merci de toutes ces réponses.
J'en reviens au nageoires ; eh oui figurez-vous, rien que pour commenter un seul texte sur VE (Le silure), j'ai passé deux heures à étudié le silure (que je connaissais comme étant un gros poisson-chat, comme tout le monde). J'ai visionné des vidéos, des croquis anatomiques etc. Pour un silure de 2,50 m, qui est déjà un bon bestiau, les nageoires pectorales font, à tout casser 40 à 50 cm. Donc, pas de quoi broyer une nana !

Sympathiquement vôtre.
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Message  Pascal-Claude Perrault Mar 25 Sep 2012 - 18:53

Ou alors, le silure, l'était p'têt' génétiquement modifié...
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Message  Pascal-Claude Perrault Mar 25 Sep 2012 - 18:56

C'est dommage, t'as l'air sympa, mais ton nava tard, il l'est pô !
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Message  Invité Mar 25 Sep 2012 - 20:02

J'aimerais savoir en quoi un beurk est signe de fiel ?
Cela étant dit, je passerai désormais mon chemin sans états d'âme, Jano : je n'ai jamais trouvé quoi dire devant tes textes, qui sont très correctement écrits, mais qui manquent cruellement de vie.
Nous sommes aux antipodes l'un de l'autre, je n'ai toutefois jamais déversé de fiel - n'en ayant pas une once- même si j'ai souvent l'humour un peu caustique.
Je te souhaite bon vent... et peut-être, dans quelques années, lorsque la vie t'aura fait moins roide, apprécierai-je tes textes.

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Message  Jano Mer 26 Sep 2012 - 7:45

Vous auriez aimé Coline Dé que je mette "caca", "prout" ou "nul" en guise de tout commentaire sous un de vos textes. Ne me faites pas rire. C'est bien un manque de respect, une provocation et surtout une désinvolture coupable par rapport à la charte du forum. Si celle-ci ne sert à rien autant l'enlever tout de suite. Ou alors c'est à croire que certains ici peuvent tout se permettre !
Vous aviez le droit de ne pas aimer ce texte, comme Polixène, mais au moins auriez-vous pu argumenter, débattre et pas lancer ce "beurk" puéril et méprisant.




< Nos petites règles internes désormais bien connues, surtout des "anciens" demandent à ce que les auteurs ne répondent pas trop systématiquement aux commentaires...
Et vous savez pourquoi.
Merci d'en tenir compte à l'avenir.
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Message  Janis Mer 26 Sep 2012 - 7:53


Le fond ne m'agréée (orth ? combien de E ?) guère, je dois le dire.
En plus avec un poisson ! Merci bien !

La forme me semble assez solide et bien charpentée, la progression du récit bien menée.

La fin me laisse un tantinet sceptique, mais bon !
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Message  Invité Mer 26 Sep 2012 - 11:49

Jano a écrit:Vous auriez aimé Coline Dé que je mette "caca", "prout" ou "nul" en guise de tout commentaire sous un de vos textes. Ne me faites pas rire. C'est bien un manque de respect, une provocation et surtout une désinvolture coupable par rapport à la charte du forum. Si celle-ci ne sert à rien autant l'enlever tout de suite. Ou alors c'est à croire que certains ici peuvent tout se permettre !
Vous aviez le droit de ne pas aimer ce texte, comme Polixène, mais au moins auriez-vous pu argumenter, débattre et pas lancer ce "beurk" puéril et méprisant.
Beurk ne traduit qu'un mouvement de dégoût. Beurk parle de moi et non de ton texte. Et si j'ai vu ton commentaire concernant le mien, c'est précisément parce que, ce mouvement de dégoût passé, je revenais sur le texte pour dire ce que je pensais de l'écriture.
Mais si tu as envie de croire que je suis seulement pleine de fiel, grand bien te fasse !Peindre l'autre sous des traits repoussants évite de s'interroger sur soi.
Quant à la charte, les modérateurs et administrateurs ont, heureusement, assez d'intelligence pour privilégier la souplesse, ne pas l'appliquer mécaniquement.
Je quitterais dans l'instant un site où on n'aurait pas le droit de dire beurk.

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Message  Lyra will Mer 26 Sep 2012 - 13:30

Jano a écrit:Malgré l'horreur des faits elle accepte ce don car la stérilité lui est encore plus insupportable.
Du coup si une femme est stérile, mais qu'elle a quand même la chance de se faire violer, elle dit merci ?

La fin justifie les moyens...

Personnellement j'ai été assez choqué par le propos et ce qui me semblait se dégager profondément de ce texte, pour le reste, c'est à dire la forme, pas de maladresses particulières, mais pas trouvé qu'il y avait une écriture personnelle dans ces lignes, un récit est construit, oui, mais je n'ai pas (res)senti la tension pour autant, et comme déjà dit, il me manquait une épaisseur, un corps à ce personnage. Et le sourire apaisé de fin... franchement...
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Message  Invité Mer 26 Sep 2012 - 15:21

Ce n'est qu'un conte, comme ceux des frères Grimm
Mais un conte contemporain où la "princesse" se comporte en "chevalier" ( elle part à l'aventure en canoe et fait preuve d'un caractère bien trempé)
Elle se bagarre contre le "dragon". En l'occurrence un horrible poisson.
Il ne la dévore pas, mais la viole et bien que stérile elle est fécondée par le monstre. Je ne suis pas très érudit en la matière mais je suis persuadé que dans les diverses légendes et mythologies, on doit bien trouver l'équivalent (avec un autre bestiau)

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Message  Frédéric Prunier Jeu 27 Sep 2012 - 8:42

en tout cas,
ce texte fait débat.

C'est que le sujet peut être à la fois carrément base de conte et légende pour adulte consentant ou navet de film à la sauce pokémon.

d'après moije,
si l'auteur accepte d'écrire au tout début un schti petit bout de phrase où il admet que c'est une légende, le lecteur acceptera de le suivre dans ses plus improbables délires.
SINON, c'est beaucoup plus compliqué, on veut bien lire, mais de la à nous faire prendre un silure pour un boa...
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Message  abstract Jeu 27 Sep 2012 - 18:13

Je passe tout le débat qui a été fait sur le fond, pour moi l’histoire n’est pas particulièrement originale, des scènes de ce type, il en fait plein le cinéma fantatistique ou les mangas. Non ce qui m’a gênée ici, c’est le manque de point de vue de l’auteur. L’histoire est racontée de manière simple factuelle, comme on ferait le résumé d’un film à un copain mais à part ça ... Pour moi, il fallait aller plus loin, que l’on ressente les émotions, que le vive la scène soit de l’intérieur ou de l’extérieur. Il y a aussi des choses qui ne fonctionnent pas, la fin est maladroite, elle se fait violer, vit une expérience traumatisante puis pouf, elle est enceinte, c’est merveilleux...mwai..ça c’est à revoir. Ah oui, encore une chose, le silure, si c’est bien un poisson d’eau froide, je vois mal comment son sperme pourrait être un liquide brûlant, ça m’avait fait sourire en lisant.
Donc, une idée qui vaut ce qu’elle vaut, mais qui pour moi mériterait un engagement plus prononcé de la part de son auteur
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Message  chris Jeu 4 Oct 2012 - 5:37

Jano a écrit:Voilà un procédé bien connu qui consiste à faire parler de soi en cherchant la provocation...
C'est de l'outrance gratuite vide de sens.
Chris, est-ce votre commentaire sur le texte ?
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Message  chris Jeu 4 Oct 2012 - 7:07

C'est mon commentaire sur le texte en reprenant les mots de jano utilisés pour commenter l'un des miens.

Balayons de temps en temps devant sa porte avant...




< Et surtout évitons de rallumer des braises en mélangeant tout.
Ce petit jeu de ping-pong agressif ne réglera rien.
Vous n'êtes pas ici pour régler des comptes.
Merci de vous le tenir pour dit.
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Message  Invité Jeu 4 Oct 2012 - 9:12

Salut Jano.
bon, j'ai vu qu'il y avait de la polémique au sujet du texte, mais elle m'a ennuyée au bout de deux ou trois posts, et je n'ai pas vraiment lu.

Ton texte est plutôt bien écrit. Les mouvements sont nets, la narration fluide, il y a une ambiance certaine. Mais la fin, euh, comment dire... La fille est contente de s'être fait engrosser par un gros poisson dégoûtant... Bon. Je comprends ce que tu as voulu faire, basculer au dernier moment le récit vers quelque chose de mythique-mythologique, et l'idée ne me parait pas mauvaise en soi. Juste que là, telle qu'est écrite la chute, c'est totalement abrupt, et, à mon humble avis, ça ne passe pas du tout. Sans doute le problème vient en amont, du fait que tu n'as pas assez insisté sur cette dimension "mythique" auparavant. Les paysages, la description du monstre, tout devrait être plus poétique, épique, il pourrait aussi y avoir des évocations de légendes sur le silure à un moment donné, enfin bref, quelque chose dans le style et dans le fond qui nous permettrait de mieux accepter cette fin.

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Message  lemon a Jeu 4 Oct 2012 - 21:19

J’ai lu ce texte d’un œil distant et plutôt ennuyé. Il faut dire que ton héroïne n’existe pas : sans forme, sans caractère, sans personnalité. L’enchainement des actions / réactions me parait peu crédible car les descriptions manquent de liant et de substance et les formulations, d’une linéarité toute convenue, n’aident pas à mettre de l’ambiance. Alors c’est correct, on comprend l’histoire, on suit le récit mais on n’y trouve pas d’âme. Un peu comme dans une salle polyvalente dans une banlieue dortoir.
Et la chute –enfin il se passe quelque chose- finit par s’avérer vaine car inaboutie. La fille aurait pu se transformer en sirène ou un truc comme ça, mais non il se passe carrément rien de plus qu’une queue de poisson (elle est facile). Fantastique cheap.
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Message  Jano Ven 5 Oct 2012 - 7:26

Quand j'ai écrit cette histoire de 18 227 caractères j'espérais cinq ou six commentaires, pas plus, à cause de sa longueur. Aujourd'hui elle en compte plus d'une douzaine. Certes, la polémique autour du sujet y est sans doute pour quelque chose mais c'est tout de même très encourageant. On peut faire long et trouver son public. Je pense également au roman de Lu-k ( Chomina ) qui a l'air de bien marcher.
On croit trop souvent que les forums sont formatés pour du court. Vite lu, vite oublié et au suivant. La preuve qu'il n'en est rien.

Abstract : « une idée qui vaut ce qu’elle vaut, mais qui pour moi mériterait un engagement plus prononcé de la part de son auteur »
Je ne vois pas trop comment je pourrais m'engager davantage dans une histoire. Celle-ci me paraît déjà assez bouillante ! Je compte d'ailleurs faire beaucoup plus neutre la prochaine fois.
Merci de votre lecture et de votre appréciation.

Chris : Ne vous arrêtez pas sur un commentaire qui a pu vous offenser. Je n'ai pas aimé votre texte et je vous l'ai fait savoir, sans langue de bois, sans hypocrisie. Rien ne vous dit qu'un autre de vos écrits ne me plaira pas. Vous savez, avec le silure je me suis fait copieusement étrillé par les dames du forum, parfois en termes assez durs. Je n'en retiens aucune animosité ni désir de revanche.

Vincent M : Content de te revoir par ici Vincent. La dimension mystique du silure je l'avais envisagée puis abandonnée pour garder un côté crédible  à l'histoire (on ne rigole pas ). Si je l'avais érigé en dieu aquatique je passais radicalement vers un autre registre, style contes et légendes.
Néanmoins, prenant en compte les commentaires comme le tien je crois que je vais revoir ma position. Finalement l'idée me semble judicieuse et aidera à accepter un peu mieux la scène du viol.
( Le silure a été pris dans les filets d'Oniris. Aïe, je sens que je vais en prendre pour mon grade ! )

Lemon a : Votre commentaire me tracasse car ce n'est pas la première fois que l'on reproche à mes personnages de manquer de psychologie. Le problème c'est que je ne sais pas comment leur donner plus d'épaisseur !
Il va falloir que je fasse un gros travail sur mon écriture, que je m'inspire également d'auteurs qui excellent dans ce domaine. J'en ai repéré quelques uns. Merci de votre analyse.




< Vos réponses à plusieurs commentaires ont tout à fait leur place à la suite même de votre texte...
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Message  Lyra will Ven 5 Oct 2012 - 22:53

Jano a écrit:Lemon a : Votre commentaire me tracasse car ce n'est pas la première fois que l'on reproche à mes personnages de manquer de psychologie. Le problème c'est que je ne sais pas comment leur donner plus d'épaisseur !
Il va falloir que je fasse un gros travail sur mon écriture, que je m'inspire également d'auteurs qui excellent dans ce domaine. J'en ai repéré quelques uns. Merci de votre analyse.

En fait, je ne suis pas sûre qu'on puisse gagner en psychologie des personnages en s'inspirant d'auteurs qui excellent dans ce domaine, j'ai l'impression que ça va donner quelque chose de très factice, artificiel. La psychologie on la ressent et la transpose de manière toute personnelle... et on donne de l'épaisseur à ses personnages en écoutant les gens vivre... du coup et simplement, on a matière à du matin au soir :0)
Surtout toi, si je me souviens bien, qui travailles avec des patients.

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