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Le diamant et la poupée

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Le diamant et la poupée Empty Le diamant et la poupée

Message  Frédéric Prunier Sam 22 Sep 2012 - 17:12


- Tu déconnes ?
- Je ne peux pas être plus sérieuse.
- Tu ne voudrais quand même pas que je mette en péril le capital de mon héritage pour t’acheter un diamant ?
- J’en ai toujours rêvé… Depuis toute petite, depuis l’époque où maman travaillait chez Madame Dupuis. Je devais l’accompagner parce qu’elle ne pouvait pas payer une nourrice. Quand cette dame m’embrassait pour me dire bonjour, j’étais captivée par ses bijoux. Elle avait des brillants superbes, à chaque oreille, et au milieu de sa poitrine, au bout d’une grosse chaine en or, il y avait le pendentif qui ressemblait à un gros œil. C’était un diamant taillé d’une drôle de façon et entouré d’un cerne noir, comme un hiéroglyphe égyptien. Je le revois comme si c’était hier, il s’enfouissait entre ses deux énormes seins et me touchait quand elle se penchait, pour me faire un bisou.
- C’était un cauchemar !?
- Elle était très maquillée et sentait la transpiration mais je ne sais plus si je trouvais cela répugnant ou attirant. C’était pour moi une odeur particulière et ces effluves animales sont encore imprimées au fond de mes narines. Quand j’allais chez elle, je devais rester en haut des marches de l’escalier, sur le palier du deuxième, c’était ma salle de jeux. J’avais ma poupée, celle que j’appelais Cécile, mais en vérité, secrètement, c’était une princesse, aussi belle et riche que madame Dupuis.
- C’était celle que l’on a jetée lors du dernier déménagement?
- Oui.
- Elle était chauve Madame Dupuis ?
- Non ! Et je me souviens même de sa coiffure. Elle était très élaborée, toute gonflée comme de la barbe à papa, jaune comme un soleil, avec un gros chignon et beaucoup de laque. Sauf un jour, parce qu’elle était malade, je la revois encore. Elle m’avait envoyé un bisou de loin pour ne pas me donner ses microbes et je la découvrais pour la première fois en robe de chambre avec ses cheveux détachés. Elle était horriblement vieille et laide, c’était une autre personne. Son visage était bouffi et de longues mèches filasses et plates tombaient sur ses épaules. Les racines de ses cheveux étaient grises comme de la cendre. Elle propageait dans tout l’escalier une odeur de tisane et de médicament. J’étais tétanisée. Je suis restée longtemps à l’écouter parler avec maman dans la cuisine, elle toussait et elle n’arrêtait pas de ponctuer la discussion par la phrase « Ah ! c’est pas beau de vieillir… ». J’étais en colère et j’avais en même temps envie de pleurer. Je suis descendue dans son bureau où j’avais le droit d’aller chercher des crayons de couleurs et des feuilles de brouillons. J’ai pris une paire de ciseaux et je suis remontée dans mon royaume. Là, j’ai expliqué à Cécile ce qui se passait, que ce n’était plus possible et que si elle gardait encore ses cheveux longs, elle deviendrait toute vieille comme Madame Dupuis.
- On dirait le suspens d’un film d’horreur et j’en connais déjà la scène finale, quand l’image s’arrête sur le petit visage tout triste, avec ses trognons de poils en balais brosse et ses trous dans le crâne.
- Ne te moque pas. J’étais désespérée. Cécile et moi, nous avons pleuré à grosses larmes.
- C’est l’étrange mélange des larmes du bourreau et de ses victimes … Cécile! … Sauve-toi !... Cette petite fille est une dangereuse psychopathe !
- Arrête ! Je suis en train de piocher dans mon passé le plus lointain et si tu m’embrouilles, je vais perdre le fil de mon histoire.
- D’accord. J’essaie de me taire… Mais je comprends mieux aujourd’hui ce que j’ai lu dans ses petits yeux de sulfure, le jour où je l’ai jetée à la poubelle. Ils étaient tout pleins de candeur et d’innocence, impuissants face à la démesure de ton supplice.
- Je voulais juste qu’elle soit belle et désirable.
- Ce petit être tout rose ne pouvait pas comprendre tes intentions parce que son éternelle jeunesse était pour elle toute naturelle et définitive.
- Non ce n’est pas vrai ! Elle pensait comme moi, je le sais. Même si elle ne pouvait pas l’exprimer. Les cheveux se ternissent avec le temps et ce jour-là m’en avait révélé toute l’horreur. Avant, je croyais que les gens qui les avaient tout blancs naissaient avec.
- Et que les grands-parents avaient toujours eu des petits enfants, et que les petites filles seraient toujours des princesses, et que… ?
- C’est comme ça que j’avais construit mon univers. Cécile et moi, nous étions nées pour nous marier au prince charmant. Si madame Dupuis vivait toute seule et que personne ne venait jamais la courtiser, c’était parce que sa crinière hideuse devait faire peur à ses prétendants. Cécile devait faire comme je lui demandais, c’était une urgence absolue.
- J’imagine bien la scène. Au vu de tout ce que tu es capable d’obtenir de ton entourage, convaincre une poupée à ta merci corps et âme, n’a pas dû te poser trop de problèmes.
- Elle devait avoir sa tête toute nue, c’était évident. Vieillir était devenu pour moi intolérable. Elle ne pouvait pas ressembler à cette chose obèse et sale que j’avais aperçue au bas de l’escalier. Je ne voulais pas aimer une poupée qui un jour serait toute fanée et décrépie.
- Je t’écoute et je vois la petite fille qui explique à sa poupée que le ciseau qu’elle cache derrière son dos va bientôt lui procurer la beauté immortelle.
- Ca suffit ! Ne te moque pas de moi ! Je vivais un moment horrible, comme jamais j’en avais connu de toute ma vie d’enfant. Tout en lui coupant les cheveux, et alors que je ressentais confusément que maman ne comprendrait pas la raison de mon geste, je ne pouvais pas m’empêcher de continuer. La tristesse m’envahissait et j’essayais maladroitement de me justifier. Pour consoler ma poupée, entre chaque coup de ciseaux, je la berçais en lui répétant que son prince lui offrirait de beaux diamants, et que sur sa peau toute nue et lisse, cela serait très beau, qu’elle serait la plus désirable de toutes les petites princesses.
- Mais c’est horrible ! Tu l’as tondue comme une prostituée après la guerre. Qui a dit que l’enfance était un synonyme de l’innocence, et que c’était la société qui pervertissait nos bons petits anges… ?... c’est plutôt le royaume des monstres et de l’imaginaire, capable de mettre en pratique leurs délires les plus tordus sans se rendre compte du mal qu’ils peuvent faire !!!
- C’est vrai que j’avais de drôles d’idées , mais j’étais sûre de ma vérité. J’étais comme une magicienne, et d’un coup de baguette magique, je voulais qu’elle soit belle… Je peux te dire un secret ?
- Je m’attends au pire. Vas-y…
- Je crois que je les ai toujours, ces drôles d’idées, et je suis persuadée que je serais infiniment plus belle si j’avais le crâne rasé. Je voudrais même avoir la peau entièrement glabre, sans aucun poil, avec pour toute parure, le scintillement exceptionnel et translucide du plus magique de tous les minéraux. Souvent, j’en fais le rêve. Je suis une silhouette de femme qui avance en contre-jour et il y a un immense rayonnement de lumière qui est dû aux reflets de la pierre.
- Tu as mélangé tes souvenirs aux images d’un film.
- Et alors…Il n’empêche que c’est devenu pour moi une obsession et même un délicieux fantasme.
- Je te préviens, tu ne me raseras pas et tu ne m’habilleras pas en femme, même en contre-jour.
- Mais non, ta silhouette ne ressemble pas aux formes dont je rêve et tes cheveux sont nécessaires pour adoucir ton visage. Par contre, je suis sûre que la forme de mon crâne a beaucoup de charme. Quand je passe mes doigts dans mes cheveux, j’en dessine doucement la forme, comme doit le faire une aveugle. C’est un réel plaisir, j’essaie de comprendre l’intimité de mon corps, tel qu’il est, tel que je ne le vois pas, de mes oreilles à mes yeux et jusqu’au départ de ma colonne vertébrale. Je ressens ma peau. Je ne voudrais plus entendre de crissement sous ma caresse, je voudrais être nue et lisse, comme ma poupée.
- De caresser une femme avec une peau de nourrisson doit être étrange et déroutant.
- J’aimerais t’offrir ce plaisir. J’ai toujours eu l’envie confuse de t’en parler. Malgré notre complicité, je n’ai jamais osé.
- Cela doit être un réflexe de défense, il faut avoir une grande confiance en l’autre pour lui dévoiler sa plus profonde intimité.
- C’est comme si je me donnais corps et âme.
- Attention, tu vas tenter le diable !
- Mais je ne me donne pas à lui ! ou si c’est le cas, je peux t’assurer qu’il n’a en rien l’esprit mauvais. Mon attirance pour le plaisir et la beauté est aussi pure et dénuée de malice que doit être le plaisir de la tétée chez le nouveau-né.
- Tu veux retrouver la sensation d’être la vénus originelle ? Tu risques d’être déçue, Eve devait être poilue comme un singe !
- Arrête ! Si on nous entendait ! … Je voudrais que mon corps ressemble aux héroïnes des histoires fantastiques et des bandes dessinées de science fiction. Il aurait entièrement perdu toute sa pilosité et serait l’aboutissement ultime de mon évolution animale.
- Les cheveux sont pourtant de beaux attributs érotiques.
- Bien sûr, et j’aime aussi le jeu du charme et de la séduction que peut procurer une coiffure voluptueuse. Mais aujourd’hui, je voudrais m’émanciper de l’image habituelle de la femme aux cheveux longs. Une femme chauve est une autre beauté, j’en suis persuadée.
- Cela dépend des traits de son visage.
- Quand je me regarde dans un miroir, j’ai envie de découvrir qui je suis réellement. Et pourtant, j’ai conscience d’avoir, moi aussi, peur de passer à l’acte. Ça m’énerve d’être comme tout le monde, de me soucier malgré moi du « qu’en dira t’on» et du regard des autres. J’ai en tellement le désir que je devrais hurler: Qu’est-ce que tu attends ? fais-le !
- Pour un homme, l’image de la calvitie, c’est tous les matins sa jeunesse qui fout le camp en touffes de poils dans l’évier ; alors pour une femme, c’est encore pire.
- Pour moi, c’est différent, c’est un choix.
- Oui mais complètement hors norme. Et c’est peut-être aussi bien que tu sois encore un peu raisonnable.
- Pourquoi est-ce donc si extravagant ? je trouve juste que la forme de mon visage est plus harmonieuse sans cheveux qu’avec.
- Si tu étais une star du show-biz, tu pourrais lancer la mode. Mais je pense que cela ne suffira pas pour convaincre monsieur et madame tout le monde. Je crois que la chevelure est définitivement un attribut de la féminité.
- Je voudrais connaître le jour où l’esprit humain aura acquis assez de maturité pour permettre au corps de s’exprimer le plus librement du monde, sans les entraves de la tradition, de la morale, des habitudes et même de la pudeur.
- Ca fait beaucoup à la fois. Quand on sait ce qu’imposent certaines coutumes et religions aux femmes… Avoir sa tête rasée et l’affirmer comme une expression du plaisir, de la liberté et de la beauté n’est pas prêt de devenir une généralité.
- Et bien moi, depuis toute petite, je rêve de me voir ainsi dans un miroir, sans aucun artifice.
- Alors dans ce cas, ton désir de diamant est un contresens !
- Ce n’est pas un vêtement ni une mèche de cheveux qui cache l’imperfection d’un front trop fuyant. C’est un joyau, serti sur mon corps, comme sur une couronne. Existe-t-il un plus beau symbole pour souligner le pur et l’absolu ?
- Je trouve ton corps splendide . Il n’a pas besoin d’être souligné.
- Parce que tu ne l’as jamais vu ni imaginé comme cela. Regarde-moi. Et maintenant ferme les yeux. Je suis rasée, complètement nue avec juste un diamant, là, juste devant toi. L’image ne vaudrait-elle pas le coup d’œil ?
- Je sens que je suis en train de me faire avoir, et que si je continue à t’écouter, ce petit délire va me coûter un billet de dix mille !!
- Ne voudrais-tu devenir l’heureux « propriétaire » de ce joyau ? Je voudrais te convaincre et te prouver combien une pierre rend sublime la peau qui la porte. Le corps devient alors aussi précieux que la pierre. Avant ce jour maudit que je viens de te raconter, mon imaginaire de petite fille voyait cette vieille dame comme la princesse la plus magnifique de l’univers.
- Les petites filles comme les vieilles dames ont besoin de ressentir qu’elles sont belles, toujours belles, éternellement belles.
- Oui ! Oui et Oui ! Je vis dans ce rêve et tu es en train de me dire combien je suis belle, dans toute la splendeur de ma nudité absolue. Et tu me le dis sans un mot, juste en m’attachant ce collier où brille le plus gros des diamants du monde. Il me colle à la peau, au ras du cou. Il est comme un collier d’esclave, alors que je suis pour toi une déesse.
- J’aime bien l’idée de ce collier d’esclave.
- Tu pourrais même m’offrir une grande chaîne en or, ou en argent, comme une laisse.
- Tu serais une animale diablement vivante et attirante.
- Oui, rasée et toute nue, du haut jusqu’en bas, avec pour tout vêtement de l’or, de l’argent, et un diamant …
- Arrête où je te rase maintenant ! ... Mets tes cheveux en arrière...
- Je serais belle, non ?
- De toute façon, je te trouve belle, même quand tu es habillée comme un esquimau.
- Tu me raseras ?
- Pourquoi pas. Mais les gens, qu’est-ce qu’ils vont dire, on va nous prendre pour des pervers?
- Je le suis peut-être déjà, depuis toute petite, depuis ce matin-là. C’est tout au fond de moi, enfoui, caché. Ça te gêne si je te l’avoue ? Tu m’aimeras quand même si je te dévoile mes envies les plus tordues ?
- je ne sais pas, ça dépend, si tu ne m’obliges pas à …
- Ne t’inquiète pas. Je n’ai pas l’esprit morbide des punks ou des gothiques et je ne me sens pas non plus l’âme d’une sadique. J’aime trop la vie et ses plaisirs. Je veux simplement jouer à être belle.
- Ceux qui te connaissent vont être surpris. Ils vont croire que tu es malade.
- On les laissera croire ce qu’ils veulent.
- Ce n’est peut-être pas très sain. La femme rasée rappelle les photos des camps de la mort, et ils vont dire que je suis un néo-nazi et toi une masochiste.
- S’il y a du masochisme, c’est de l’infiniment petit. Et si je rêve de chaines, elles sont en or, en argent et serties de diamants ! Ce n’est pas parce que j’ai eu envie de croquer les oreilles de madame Dupuis jusqu’au sang, et de presque les manger, qu’il faut m’enfermer pour cannibalisme.
- Déjà toute petite tu étais donc une croqueuse de diamants. Ou était-ce l’attrait des petits jouets de chair que sont les oreilles ?
- Les deux !
- Tu étais précoce !
- Je n’en avais pas conscience. J’ai eu un chat qui, lui aussi, adorait sucer les oreilles. Cela ne lui préfigurait pas de déviance sexuelle.
- Par contre, tout comme toi, il devait sûrement se contrôler pour ne pas mordre sa victime jusqu’au sang.
- Je ne passerai jamais au-delà de l’acte qui effleure et qui fait semblant. Je suis certaine de ne pas trainer au fond de mon cerveau la carte génétique d’une tueuse. Je veux rêver, rêver que je suis libre de mon corps, comme si j’étais un oiseau, et que je pourrais m’envoler. Mais je ne veux pas forcément enjamber mes garde-fous.
- Tu veux te lover dans mes bras ? Venir te réfugier sur mes genoux ? J’aime quand tu es amoureuse et quand je t’écoute parler du plaisir. J’ai l’impression qu’il est autant pour toi à donner qu’à recevoir.
- Je t’aime. Je peux te mâchouiller les oreilles ? Je te promets que je ne te les mordrai pas.
- Je veux bien si tu fais attention, parce que si tu te laisses aller et que tu ne te contrôles plus…
- Je ne suis pas si sauvage, tu exagères.
- Non, je t’ai déjà vue à l’œuvre, et certaines parties de mon corps s’en souviennent encore.
- Je jouerai juste à la poupée, ta poupée toute nue et heureuse d’être parée de diamants.
- Ce ne serait pas la première fois que tu oublies tes promesses et que tu me mordes sans te retenir… quand tu joues à la petite animale et que tu te laisses aller, je sens parfois toute la violence que tu pourrais déchainer, comme d’un coup de colère. J’ai lu qu’en temps de guerre, certains soldats trop longtemps confrontés à la mort imminente, libèrent ainsi leurs pulsions, tout d’un coup, sans prévenir. Les plus civilisés des hommes peuvent devenir des violeurs sadiques et sanguinaires.
- Et bien moi, je préfère me libérer en douceur et avant la guerre. C’est maintenant que je vais les vivre mes pulsions primaires… Et je veux te faire l’amour…
- Maintenant là tout de suite?
- Oui, et cela m’évitera d’avoir envie de découper mes ennemis en rondelles après avoir abusé d’eux… Tu me paieras la grande chaine en or aussi?
- Et après il te faudra des clous dans les oreilles et un piercing dans le nez ou les sourcils ? La mode actuelle a ressorti le tatouage des oubliettes, cela ne t’attire pas ?
- Non, je ne veux pas me faire tatouer. Je trouve sale l’encre du tatouage et je suis trop indépendante pour accepter de soumettre mon corps ad vitam aeternam à un symbole ou à un effet de mode. Je n’ai même pas très envie de me faire percer les oreilles. Je crois que le collier de chien orné d’un diamant énorme me suffira.
- Tu me rassures… Quoique j’aurais peut-être préféré deux minuscules éclats de cailloux ornant des clous d’oreilles.
- Tu es radin ! C’est ça ! Tu es radin et tu ne comprends rien. Ce n’est pas pour sa valeur que je veux ce bijou, c’est pour vivre quelque chose d’incroyablement intense, qui dépasse toutes les convenances, qui sublime ma soumission à l’amour. Je veux ce collier orné de la plus pure des pierres précieuses attaché à mon cou. Je serai ton esclave et au bout de ma chaîne se trouvera le mélange des plus beaux trésors de l’univers, un diamant et ta femme.
- Tu es redoutable !
- Je sais, mais je t’aime, et si je ne t’aimais pas, je ne voudrais pas m’offrir ainsi à toi, toute entière. Alors, tu me l’offres ce diamant ?
- Si je peux… Tu crois qu’ils accepteront un payement en plusieurs fois ?
- Pour le savoir, il faut leur demander. Alors… On y va ?

Frédéric Prunier
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Message  Invité Sam 22 Sep 2012 - 19:46

ah mais ah, mais quelle surprise!

j'ai aimé,
on est emporté dans le récit, par le bais des dialogues cela fonctionne.

plaisir à lire, sur lequel j'aimerais revenir plus pertinemment si possible car ce soir je ne peux...mais
:-)

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Message  Invité Sam 22 Sep 2012 - 20:59

J’ai le sentiment que ce texte se lance sur quelques pistes intéressantes - dont deux essentielles ou plutôt deux facettes d'un sujet de fond, à savoir la parure, l'importance de la parure chez/de la femme (qu'elle prenne la forme de la chevelure ou de la bijouterie) - sans vraiment les explorer, pour se contenter d'effleurer, de survoler la question.
Impression que la conversation finit par tourner en rond, que l'on ne décolle pas vraiment, ou en fait qu'on n'aboutit pas. A certains moments on sent que ça frémit mais s'arrête en cours de route ou dévie, et n'atteint pas le point d'ébullition.
Du coup, je ressors assez frustrée de ma lecture, comme une promesse non tenue, des amorces qui font long feu. Et je me dis que peut-être j'ai raté le coche, le pourquoi, le sens du texte, de ce long dialogue.

Et puis il y a ceci qui me semble tout à fait incorrect et commodément expéditif: "Tu l’as tondue comme une prostituée après la guerre."

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Message  Janis Dim 23 Sep 2012 - 7:29


oh frederic, je vais te lire mais il faudrait aérer un peu !

c'est très compact pour mes petites mirettes
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Message  Invité Dim 23 Sep 2012 - 7:31

C'est fort bien écrit. Le traitement du sujet est original.
Un poil capillotracté. J'aime.

Mais l'auteur, se regardant écrire, use et abuse de son talent au point de lasser le lecteur.
Dit plus simplement : c'est excellent, mais un peu longuet.
Comme un bon repas quand il s'éternise.

Maintenant, c'est aussi la stratégie de la dame : avoir son diam à l'épuisement. :o)



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Message  Invité Dim 23 Sep 2012 - 9:43

à la relecture:

le fond, le sujet, que le lecteur il est vrai doit un peu dégager par lui même
(en passant par dessus le trop plein de sinuosités et longueurs),
me plaît vraiment.
c'est original, il y a un potentiel intéressant à exploiter, mais qui effectivement ne va pas assez loin. alors qu'on sent qu'il faut, et que tu en as envie. c'est dommage, et c'est je pense parce que le tout est dilué par certaines tournures qui desservent l'intensité qu'il pourrait y avoir.
un bémol sur certains passages de la forme, donc, trop bavarde.
mais
en resserrant le tout, il serait cependant regrettable de perdre ce qui fait également l'identité de ce texte tendre et espiègle, et l'analyse du questionnement soulevé.

une balance à retrouver, dirais-je.

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Message  Pussicat Mar 25 Sep 2012 - 7:51

ouche, quel pavé ! il faut que je relise, ma première impression n'est pas terrible Fred, j'ai trouvé que les dialogues ne fonctionnaient pas ... je n'arrive pas à entrer dans cette conversation qui ne semble pas en être une ... et puis il y a des formules qui ne passent pas sur la mode vestimentaire par exemple, ou les tatouages, les piercings ...

ce passage par exemple, je trouve que cela ne passe pas dans une conversation (la forme) :

Mais c’est horrible ! Tu l’as tondue comme une prostituée après la guerre. Qui a dit que l’enfance était un synonyme de l’innocence, et que c’était la société qui pervertissait nos bons petits anges… ?... c’est plutôt le royaume des monstres et de l’imaginaire, capable de mettre en pratique leurs délires les plus tordus sans se rendre compte du mal qu’ils peuvent faire !!!

je vais le relire, je suis passée à côté je pense
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Message  Janis Mar 25 Sep 2012 - 12:06

Oui, un texte prometteur mais pas encore assez taillé à mon avis
De la matière, bien tournée, forcément
J'aime beaucoup le début
le thème bien sûr des cheveux, de la femme chauve (alopécie, un nouveau mot), de la beauté
et les coquineries

mais il faut à mon avis élaguer, couper dans le dialogue qui s'éternise un peu trop, réorganiser un peu le tout, puis explorer un peu plus les pistes ébauchées

Comme easter, tondue comme une prostituée après la guerre, non, ce n'était pas particulièrement les prostituées qui furent tondues !

et tu me l'offres quand, ce bijou, alors ?
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Message  Frédéric Prunier Mar 25 Sep 2012 - 14:37

merci aux courageux de lecture, parce que l'on a pas forcément envie de lire un texte un peu long sur le net. (le net est plutôt un lieu de zap. Tout tout de suite et très court)

Pour vos remarques sur la forme, je les entends, je les écoute, et je verrai ça plus tard, quand ce texte sera retombé et que je le lirai à froid.
A chaud, aujourd'hui,
Je comprends qu'une des critiques soit la longueur. Peut-être longuet oui, mais peut-être pas, je ne sais pas, qu'elle est la part de ce que j'appelle le zap des lectures du net, et la part d'un style d'écriture mal tire-bouchonné

Comme il s'agit d'un dialogue pur, sans mise en scène et sans décor,ce qui est trop dilué où inutile, rythme un chti peu le propos, pour permettre à l'esprit un petit relâchement avant d'aborder autre chose.
Approfondir? pas approfondir? et quelle partie du texte je devrais approfondir ?... les cheveux, la poupée, la parure, ou l'image le désir, la beauté ou la laideur, la nudité, ...etc....
Oui, je fais un peu le tour, sans vraiment approfondir. J'avais l'envie de me lancer le débat, pas forcément de vous dicter de morale.
Après, est-ce bien ou mal rendu, ça, il m'est difficile de me juger impartialement moi-même... A la limite, ce que je voudrais dire pour convaincre du bien-fondé de la forme, c'est de lire ce texte comme une discussion de théâtre.

pour les prostiputes après la guerre, elles ont bien été tondues * même si elles ne furent pas les seules, et d'après moije, elles ont toutes été traitées de putes, ... (et ça depuis la nuit des temps, pas seulement en 45)
* à l'exception d'une ou deux villes françaises


FP
pour le fond du sujet et le fantasme de la femme rasée, je tiens juste à dire que mes propos n'ont rien ici de personnel. On peut dire que le principe de la femme tondue est sexe sans en avoir aucun désir.
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Message  Frédéric Prunier Mar 25 Sep 2012 - 16:06

au fait,

à l'origine de mon diam's et de ma poupette,
est l'exo des cailloux de Tizef,

mais j'ai un peu dérapé...


amitié tizi ou zef ! haha!!
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Message  Hue Mer 26 Sep 2012 - 16:49

Bonjour Frédéric,

Comme prévu, je passe par ici, auprès de ton diamant et de ta poupée.
Effectivement, je retrouve ici certains sujets que j'ai abordés dans mon texte précédent (et que j'aime aborder en général dans mes textes). L'amour, le corps de l'amour, l'homme, la femme, la complicité et la différence, la connivence et la frontière, l'enfant, et tout ceci résonne comme un dialogue de théâtre (il lui faudrait, à mon sens, peut-être, un peu plus de "fluidité", de "naturel" pour que ce soit un vrai dialogue de théâtre).
Tu esquisses énormément de choses mais j'ai la sensation que la "chute" s'échappe à chaque fois qu'un nouveau thème arrive, comme un poisson qui glisse entre les mains à force de gigotements.
Tu parles du rêve, de l'imaginaire de l'enfant, (très belle entrée en matière, les images sont très fortes : "Elle était très élaborée, toute gonflée comme de la barbe à papa, jaune comme un soleil, avec un gros chignon et beaucoup de laque."). Tu parles de plein d'autres choses, vieillesse, amour, croyances, mort, beauté, codes sociétaux, normes, liberté...
Pour moi, ce qui transcende le texte, c'est tout de même cet imaginaire, la force de cet imaginaire, le danger qu'il représente, les libertés qu'il offre, la folie avec laquelle il flirte... Le second personnage (l'homme) semble servir de simple contrepoint tout en étant le moteur de cette folie.
Bref, j'ai apprécié ma lecture en tout cas, même si on aimerait, parfois, garder le poisson en main.
Hue
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