Exo "Vers et prose" d'après Polixène : Sans toi
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Exo "Vers et prose" d'après Polixène : Sans toi
- Spoiler:
- Loin
Loin de toi
Mes mots s'enracinent
Nulle fibre ne bouge ni ne trouve son vent
Ces dits sont d'épiderme
Ces phrases sont d'errance aux rives de l'absurde :
parole d'abolie.
Tout près d’ici,
Souviens toi...
De ce chemin sur lequel nous allions fleurir l’été de notre insouciance. J’y ai cueilli ce matin une fleur d’agave, tu sais, cette succulente dont tu guettais avec impatience la floraison. Jamais tu ne l’auras vue dans sa parure aboutie. Comme elle durant ses longues années de vie - puisqu’à présent elle va mourir - je lutte contre la sécheresse, me nourrissant des réserves que tu as laissées en moi.
J’ai crié ton nom, ma solitude, nos folies, ton silence. Je pensais que le vent les porterait jusqu’à toi. Aucun écho ne m’est parvenu. La lumière s’éteint peu à peu, ma peau a perdu son frisson, mon coeur flétrit, mes poumons se fanent. Je n’ai plus d’air. Mes mots tombent au sol avant que de t’atteindre, tu es si loin.
Qu’avons-nous fait de ce chant où poussait comme un printemps la sève de notre amour qu’à tes lèvres je buvais ?
J’ai planté dans la terre de notre aimance tes serments offerts à mes mains accueillantes. Aujourd’hui quelques rameaux sans vigueur sillonnent les racines de nos saisons passées, l’automne tombe comme une feuille morte, l’hiver m’ouvre ses bras, loin de toi, je ferme la porte.
Souviens toi...
De ce chemin sur lequel nous allions fleurir l’été de notre insouciance. J’y ai cueilli ce matin une fleur d’agave, tu sais, cette succulente dont tu guettais avec impatience la floraison. Jamais tu ne l’auras vue dans sa parure aboutie. Comme elle durant ses longues années de vie - puisqu’à présent elle va mourir - je lutte contre la sécheresse, me nourrissant des réserves que tu as laissées en moi.
J’ai crié ton nom, ma solitude, nos folies, ton silence. Je pensais que le vent les porterait jusqu’à toi. Aucun écho ne m’est parvenu. La lumière s’éteint peu à peu, ma peau a perdu son frisson, mon coeur flétrit, mes poumons se fanent. Je n’ai plus d’air. Mes mots tombent au sol avant que de t’atteindre, tu es si loin.
Qu’avons-nous fait de ce chant où poussait comme un printemps la sève de notre amour qu’à tes lèvres je buvais ?
J’ai planté dans la terre de notre aimance tes serments offerts à mes mains accueillantes. Aujourd’hui quelques rameaux sans vigueur sillonnent les racines de nos saisons passées, l’automne tombe comme une feuille morte, l’hiver m’ouvre ses bras, loin de toi, je ferme la porte.
Phylisse- Nombre de messages : 963
Age : 62
Localisation : Provence
Date d'inscription : 05/05/2011
Re: Exo "Vers et prose" d'après Polixène : Sans toi
J'ai aimé cette douloureuse balade, cette souffrance pudiquement décrite et cependant hurlée. le très beau poème de polyxène est parfaitement respecté. Et ton dernier paragraphe me serre le cœur.
polgara- Nombre de messages : 1440
Age : 48
Localisation : Tournefeuille, et virevolte aussi
Date d'inscription : 27/02/2012
Re: Exo "Vers et prose" d'après Polixène : Sans toi
"mes mots s'enracinent"
la prose est une réponse au poème et en développe la métaphore végétale
d'abord dans l'agave qui se meurt, puis dans les quelques rameaux sans vigueur
pourquoi ce qui est triste est-il souvent si beau ?
la prose est une réponse au poème et en développe la métaphore végétale
d'abord dans l'agave qui se meurt, puis dans les quelques rameaux sans vigueur
pourquoi ce qui est triste est-il souvent si beau ?
Invité- Invité
Re: Exo "Vers et prose" d'après Polixène : Sans toi
Ce petit texte est très beau, émouvant.
La cadence, la musicalité du dernier paragraphe m'a fait croire à de la poésie libérée.
J’ai planté dans la terre de notre aimance
tes serments offerts à mes mains accueillantes.
Aujourd’hui quelques rameaux sans vigueur sillonnent
les racines de nos saisons passées,
l’automne tombe comme une feuille morte,
l’hiver m’ouvre ses bras, loin de toi,
je ferme la porte.
Très belle plume. Merci.
La cadence, la musicalité du dernier paragraphe m'a fait croire à de la poésie libérée.
J’ai planté dans la terre de notre aimance
tes serments offerts à mes mains accueillantes.
Aujourd’hui quelques rameaux sans vigueur sillonnent
les racines de nos saisons passées,
l’automne tombe comme une feuille morte,
l’hiver m’ouvre ses bras, loin de toi,
je ferme la porte.
Très belle plume. Merci.
Invité- Invité
Re: Exo "Vers et prose" d'après Polixène : Sans toi
Phylisse, déjà tu me fais découvrir ce poème bouleversant
et puis je retrouve ton écriture juste et sensible.
Bien, l'idée de si loin/tout près d'ici, la façon douce et poignante dont tu déploies les feuilles.
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Exo "Vers et prose" d'après Polixène : Sans toi
Un trés joli texte parfaitement dans l'esprit du texte initial, où tu développes images et sentiments reliés par la nature, avec en arrière plan le temps qui flétrit tout. Exo réussi !
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Exo "Vers et prose" d'après Polixène : Sans toi
L'absence sobrement taillée dans le poème se décline au rythme de l'errance douloureuse.
Invité- Invité
Re: Exo "Vers et prose" d'après Polixène : Sans toi
J'ai peu de temps en ce moment, c'est pourquoi je suis quelque peu absente. Mais ce soir j'ai envie d'être un peu avec vous et je tenais à vous remercier tous de vos lectures.
Lorsque j'ai pensé "exo", j'avais en tête un poème de Polixène. Et puis ce n'est pas celui auquel je pensais qui m'a happée. Happée parce que celui-ci m'a parlé de l'absence, un thème qui m'est cher et me remue à chaque fois qu'il en est question. Alors ces quelques vers magnifiques se sont imposés à moi.
Je suis très émue de ce que vous avez ressenti les uns et les autres, je veux en retenir les mots comme les émotions, pudiquement inscrits dans ce vide qui se remplit encore et toujours avec, et malgré, l'absence.
Merci.
Lorsque j'ai pensé "exo", j'avais en tête un poème de Polixène. Et puis ce n'est pas celui auquel je pensais qui m'a happée. Happée parce que celui-ci m'a parlé de l'absence, un thème qui m'est cher et me remue à chaque fois qu'il en est question. Alors ces quelques vers magnifiques se sont imposés à moi.
Je suis très émue de ce que vous avez ressenti les uns et les autres, je veux en retenir les mots comme les émotions, pudiquement inscrits dans ce vide qui se remplit encore et toujours avec, et malgré, l'absence.
Merci.
Phylisse- Nombre de messages : 963
Age : 62
Localisation : Provence
Date d'inscription : 05/05/2011
Re: Exo "Vers et prose" d'après Polixène : Sans toi
Phylisse, je ne sais pas comment j'ai pu passer à côté de ce poème si...
je pense que j'ai dû m'absenter pour des raisons dont on se fiche, et je regrette parce que
tu vois,
en fait ça donne envie de t'offrir un trop beau bouquet.
mais pas trop pour toi, non.
ça veut dire: rien qu'avec les fleurs que tu préfères.
ou alors se carapater en silence.
j'hésite entre les deux.
je pense que j'ai dû m'absenter pour des raisons dont on se fiche, et je regrette parce que
tu vois,
en fait ça donne envie de t'offrir un trop beau bouquet.
mais pas trop pour toi, non.
ça veut dire: rien qu'avec les fleurs que tu préfères.
ou alors se carapater en silence.
j'hésite entre les deux.
Invité- Invité
Re: Exo "Vers et prose" d'après Polixène : Sans toi
et le texte si fort et condensé de Polixène,
je le salue ici aussi.
décidément on passe à côté de tant de choses...
je le salue ici aussi.
décidément on passe à côté de tant de choses...
Invité- Invité
Re: Exo "Vers et prose" d'après Polixène : Sans toi
Tout d’abord le poème de Polixène, forme minimaliste en six vers exprimant une solitude.
Puis la prose de Phylisse en un texte tout aussi poétique, sensible.
Je retiens des choses comme :
Qu’avons-nous fait de ce chant où poussait comme un printemps la sève de notre amour qu’à tes lèvres je buvais ?
Qui est un pur chant de poèsie
J’ai crié ton nom, ma solitude, nos folies, ton silence. Je pensais que le vent les porterait jusqu’à toi.
Cette idée en son élan presque dramatique me fait une impression de déjà connu (j'espère que ce n'est pas à cause de Christophe et son Aline).
Puis, tout ce texte est si bien écrit, si limpide, sans aucune lourdeur.
Merci Phylisse.
(zut, à chaque fois que je te dis ça, ça me rappelle autre chose)
Puis la prose de Phylisse en un texte tout aussi poétique, sensible.
Je retiens des choses comme :
Qu’avons-nous fait de ce chant où poussait comme un printemps la sève de notre amour qu’à tes lèvres je buvais ?
Qui est un pur chant de poèsie
J’ai crié ton nom, ma solitude, nos folies, ton silence. Je pensais que le vent les porterait jusqu’à toi.
Cette idée en son élan presque dramatique me fait une impression de déjà connu (j'espère que ce n'est pas à cause de Christophe et son Aline).
Puis, tout ce texte est si bien écrit, si limpide, sans aucune lourdeur.
Merci Phylisse.
(zut, à chaque fois que je te dis ça, ça me rappelle autre chose)
Pascal-Claude Perrault- Nombre de messages : 5422
Age : 63
Localisation : Paris, ah Paris, ses ponts, ses monuments et ses merdes de chiens !
Date d'inscription : 20/02/2012
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