Juste des mots qui traînent

[Frédéric Prunier]

de la série de mes suiveurs de vers
...

je rêve de vers doux et d'intimes ramages,
De vers à frôler l'âme ainsi que des plumages,
...
Et qui au long des nerfs baignés d'ondes câlines
Meurent à l'infini en pâmoisons félines,
Comme un parfum dissous parmi des tiédeurs closes,
Violes d'or, et pianissim'amorose...
Je rêve de vers doux mourant comme des roses.

Albert SAMAIN (Au jardin de l'infante)

juste des mots qui traînent

alors me laisse à recevoir
en oubliant le sens à la beauté d’avoir

alors me laisse à boire
je dis bien me laisse à boire
par des mots d’images, des sonstropophages
goulus cannibales de plaisir animal

d’une phrase odalisque alanguie au désir
d’une folle écriture, nonchalamment gésir
jusqu’au rêve de vous être
jusqu’en tréfonds de corps
pour inventer encore

une phrase en douceur endormie sur le cœur
comme un parfum d’amour dont le souffle un beau jour
vous écrit quelques vers quelques robes légères

j’ai rêvé d’un poème
juste des mots qui traînent

[Yoni Wolf]

J'aime le rythme, la nonchalance du ton, la finesse dans le choix des mots... en fait tout ça me plaît mais me manquent les images. Comme si l'on s'arrêtait devant la certes beauté formelle, face à l'impression de maîtrise qui sourd de ces vers. Maîtrise réelle. D'où ce sentiment d'un peu dommage.

[Invité]

j'aime bien les sontropophages
qui répondent, je suppose
au pianissim'amorose

je ne suis pas très fan de cet exercice, mais celui-ci me semble réussi
faudrait demander à tonton Albert ce qu'il en pense

[Janis]

aussi, ça roule bien

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