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Suivre une femme inconnue

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Message  Raoulraoul Dim 28 Oct 2012 - 17:51

Suivre une femme inconnue
Le commencement fut au supermarché. C’était effrayant. C’était une journée ordinaire. Elle quitta le supermarché pour se diriger vers une voiture qu’elle remplit de marchandises. Elle démarra sa voiture et quitta le supermarché. Je n’avais pas vu encore son visage. C’était effrayant. Elle sortit de la ville. Je ne compris pas d’abord qu’elle sortait de la ville, je le compris lorsqu’elle se dirigea vers la corniche vers Urrugne.
Sa voiture était rouge comme les Corsa rouges qui sont toujours rouges. Elle roulait sur la corniche. Elle dominait la mer. C’est effrayant une voiture rouge qui domine la mer. Je n’avais pas vu encore son visage et c’était effrayant de suivre une femme dont on n’avait pas encore vu le visage au volant d’une Corsa rouge sur la corniche qui dominait la mer.
Elle roulait. C’était une journée qui aurait pu être ordinaire. Elle roulait. Elle n’avait pas peur des camions espagnols. Elle s’arrêta. Elle descendit de sa voiture. Elle regarda la mer. La mer était grise joliment grise. Puis elle téléphona le visage tourné vers la mer. Je n‘avais pas encore vu son visage. Ses mains s’agitèrent.
Elle marcha. Dans les bosquets de bruyère sur les cailloux coupants. Je n’entendais pas sa voix. Elle devait gronder dans le vent mais je n’entendais pas sa voix qui s’adressait à quelqu’un qui la faisait gronder. C’était effrayant. Ses jambes disparaissaient derrière les bruyères. Il ne me restait que la mer grise à observer. Je savais qu’elle était blonde la femme qui grondait au téléphone. Blonde dans le vent. Je le savais puis elle repartit.
Elle s’arrêta à Hendaye. Elle longea les magasins de vêtements qui bordaient la plage. Elle disparut. Une femme dans les magasins de vêtements disparaît toujours. Je vis d’autres femmes mais aucune ne ressemblait à celle qui avait disparu. Je vis leur visage de femme. C’était effrayant de voir le visage des femmes qui ne nous intéressent pas. Il y avait des vêtements de toutes les couleurs sur les portants. Des vêtements de femme si féminins mais sans visage intéressant. Elle réapparut seulement devant la caisse pour payer un ensemble. Je me disais qu’elle allait peut-être porter cet ensemble sur elle pour moi, rien que pour moi, pour le plaisir de mes yeux et de mes bras qui enlaceraient l’ensemble. Mais comment pourrait-elle savoir que je la regardais. Elle ne me connaissait pas. Avec son grand sac elle sortit.
Elle marchait sur le trottoir. Son visage ne m’était pas accessible parce que les visages des passants nombreux me cachaient son visage, son unique visage. Elle marchait. Je ne voyais que son corps qui marchait. Pas mal. Elle marchait et c’était pour moi une marche comme celle qui vous aide à écrire des kilomètres de pages entières sans jamais pouvoir s’arrêter, jusqu’au moment où elle s’arrêta.
Justement devant l’ancien casino elle s’arrêta, consulta le menu du restaurant et rentra dans l’ancien casino qui était devenu un restaurant. Elle choisit une table face à la mer. Elle voulu fumer une Camel N° 9 mais elle suspendit son geste. Elle regarda la mer très loin sans vraiment regarder la mer. Elle consulta sa montre. Elle demanda quelque chose au serveur. Puis elle se dirigea vers les toilettes. Je m’assis. Je m’arrangeais pour voir sa table sous l’angle le plus favorable. Je vis sa chaise vide et son briquet doré sur la table. Je sentais l’odeur de son parfum qu’elle n’avait pas emporté avec elle. Ses cheveux blonds qui descendaient comme un fleuve entre ses omoplates. Je vis tout cela qui n’avait rien d’effrayant.
Je demandai un verre de médoc au serveur. Je me demandais ce que je faisais ici à Hendaye. Le serveur n’entendit pas ma question et me servit un verre de vin avec son sourire de serveur qui m’agaçait. Personne ne savait répondre à mes questions c’est agaçant.
Elle revint. Cette fois elle était habillée en noir. Elle avait revêtu l’ensemble noir qu’elle venait d’acheter. Des toilettes elle m’apparut élégamment habillée en noir. Ne connaissant pas son visage je me dis :
— Est-ce la même femme ? Une question sans réponse.
Je me répétai alors :
— Est-ce la même femme ?
Je reconnus bien sûr ses cheveux. Je ne connaissais pas suffisamment son corps pour ne l’avoir aperçu que habillé marchant dans la rue. Je ne connaissais que mon attraction pour une femme. Petite connaissance effrayante quand on ne connaît rien d’autre.
Je ne connaissais rien de cette femme qui sortait des toilettes dans son ensemble noir. Elle s’assit cependant à la même table que l’autre femme avant. Elle s’empara du briquet qu’elle volait peut-être à la femme d’avant assise avant à la même table qu’elle. Ses cheveux ne descendaient plus comme un fleuve entre ses omoplates, ils étaient relevés comme un chignon sur sa tête, mais aussi blonds ils restaient en chignon relevé dégageant sa nuque. Je découvris sa nuque. Mais son visage tourné vers la mer me masquait son visage. Elle consulta sa montre. C’était la même montre et le même bras que la montre et le bras de la femme d’avant. Mais rien ne ressemble plus à une montre et un bras qu’une autre montre et un autre bras. Le parfum. Il avait changé. Il était plus fort et présent. Mais rien de plus normal puisque la femme qui le portait maintenant était présente et qu’on sait que dans toutes les toilettes du monde toutes les femmes du monde en profitent pour réactualiser leur parfum.
Elle attendait quelqu’un la femme en noir. Visiblement elle attendait quelqu’un. Je voyais quelqu’un qu’elle attendait qui n’était pas encore là. Je voyais une femme en noir qui attendait. Ca se voit tout de suite une femme qui attend. Je me dis bien sûr que c’est moi qu’elle attendait. Je l’avais poursuivie depuis le supermarché. Elle ne savait pas c’était moi qu’elle attendait mais je le savais puisque depuis le supermarché je l’avais poursuivie pour l’attendre ici.
Mais depuis l’apparition des toilettes j’avais un doute. Une apparition des toilettes fait toujours douter. Entre le supermarché et les toilettes je doutai que ce fut la même femme que je poursuivais. On dit qu’une toilette peut vous changer une femme.
D’où l’importance qu’une femme posséda un visage. Je n’avais pas encore vu son visage. Je ne m’intéressais pas outrancièrement au visage. C’est effrayant de ne pas s’intéresser au visage. Mais un visage peut être effrayant, parce que toutes les apparences sont effrayantes. Un maquillage est effrayant. Un corps est effrayant. Il n’y a que l’intérieur qui m’apaise.
C’était que l’intérieur qui m’attirait en elle extérieurement. Extérieurement je ne voyais que son intériorité qui m’apaisait. Aucune intériorité ne ressemble à une autre intériorité. Je la reconnus son intériorité à elle sans pourtant jamais l’avoir connue. Son intériorité à elle sous ses cheveux blonds dans son ensemble noir, ça me branchait bien. Elle grondait intérieurement en moi des paroles inaudibles. Je décidai alors d’approcher ma chaise pour lui demander :
— Ca va, c’est moi.
Le serveur apporta une bouteille de vin italien. Nous allions trinquer ensemble. J’allais voir de près son visage effrayant en essayant de retenir ma frayeur. Apparence apparence je me répétais en voyant la bouteille de vin lascivement couchée dans son panier posé sur la table. La femme me répondit :
— C’est vous.
Son visage était comme une enluminure qui parlait. Mon silence la rassurait. Dans ces occasions rien n’est plus parlant que le silence. On but le vin d’Italie. Et nos mains goûtèrent aux perles fraîches qui gouttaient de la bouteille. Nous aimions caresser cette fraicheur. La femme ne regardait plus la mer de ses yeux un peu trop bleus. C’était le ciel qui buvait à ses yeux. Elle me répétait sur un ton de femme qui ne trompe pas :
— C’est vous, c’est toi.
Et elle me répéta, ses yeux assombris par le ciel, qu’elle venait à l’ancien casino chaque année le dixième jour de septembre pour boire des verres de vin italiens. Pour boire des verres de vin dans l’attente de son homme. Il était parti avec les commandos français combattre dans les montagnes du Kosovo. Il avait promis de revenir. « Il reviendra » me dit-elle à la fin du septième verre de vin. Mais à la fin du huitième verre elle pleura. Et son visage me devint effrayant. Et son ensemble noir ressemblait à un costume de deuil. Je voulus la reconduire chez elle, lui demandant les clés de sa Corso rouge. Quelle Corso rouge ? Je n’ai pas de Corso rouge, me fit-elle. Je devins blême.
Pour une fois je n’avais pas su lire dans son intériorité. Je m’étais trompé sur toute la ligne. Le serveur apporta une soucoupe avec l’addition. Son sourire m’agaçait. Je ne souriais pas. Je m’efforçais de contenir ma frayeur. Sourire m’eut été plus facile. Je réglai la note. J’aidai la femme inconnue et étrangère à tout à marcher sur le trottoir. Lorsqu’elle me dit en approchant de la voiture :
— Cette Corso rouge c’était la sienne avant de partir au Kosovo.
Ma frayeur alors céda la place au soupir. Je soupirai lorsqu’elle me pria de prendre le volant. Dans la Corso rouge une femme étrangère, une main sur mon épaule essaya un peu de me connaître. Ce fut elle qui me rendit cette journée un peu moins ordinaire.
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Message  Invité Dim 28 Oct 2012 - 19:51

Comme d'habitude, un texte qui soulève tout plein de questions, notamment celle du dédoublement, de la (con)fusion, sans y apporter de réponses, ou alors celles que le lecteur choisit de ou trouve à se faire.
Il est à mon avis dommage que le passage à la notion d'intériorité soit si rapide et peut-être pas entièrement maîtrisé alors qu'elle (la notion) est essentielle, la raison même d'être du texte... je ne sais pas.
En fait je me demande comment le texte a évolué, si cette idée d'intériorité était prévue ou spontanée, peut-être le texte a-t-il pris un tournant que l'auteur n'attendait pas...

J'aime la chute, cette phrase "Dans la Corso rouge une femme étrangère, une main sur mon épaule essaya un peu de me connaître.", qui à mes yeux fonctionne parfaitement en venant, avec une certaine dose d'ironie, semer le doute en remettant paradoxalement les choses à leur place. (?)

Allez, je repars avec mes questions sous le bras :-)

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Message  Invité Lun 29 Oct 2012 - 9:34

Un texte tout à fait digne d'intérêt pour le fond, mais que j'aimerais voir remanié pour la forme.
L'histoire est crédible, le petit suspense après les toilettes, est-ce bien elle ? m'a plu, la fin aussi. Mais :
Pourquoi autant de "frayeur" ? Le commencement fut au supermarché. C’était effrayant.Je n’avais pas vu encore son visage. C’était effrayant.C’est effrayant une voiture rouge qui domine la mer. Je n’avais pas vu encore son visage et c’était effrayant de suivre..., et ceci encore plusieurs fois jusqu'à la fin. Il y a pléthore, de même pour les répétitions partout dans le texte, notamment le mot visage qui revient trop souvent. Enfin, c'est mon ressenti. J'aurais eu plus de plaisir à lire cette histoire, très valable, dans une écriture plus contrôlée, allégée.

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Message  Invité Lun 29 Oct 2012 - 12:20

Les répétitions sont très gênantes, alors que le texte recèle beaucoup de lignes de force, d'implicites et de non-dits tout à fait intéressants.
Je crois comprendre ce qui a dicté ce choix, mais à la lecture, ça ne fonctionne pas bien.

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Message  Louis Mer 31 Oct 2012 - 11:07

On ne sait rien du narrateur, rien de son passé, rien de son histoire. On sait seulement son tourment, son effroi répété : « c’était effrayant ». On sait seulement qu’il est en quête d’une femme.
L’histoire commence par une crainte, l’expression d’un tourment, la voix d’une inquiétude. L’homme, en effet, est sans quiétude, inapaisé, inassouvi, il ne se tient pas dans une calme tranquillité, dans un repos, mais s’affaire en une perpétuelle recherche.
Il est cette quête même, inquiète, quête d’une femme, recherche d’une femme blonde, et d’un apaisement.
En attente, dans une tension vers un être qui lui est essentiel ; vers un être sans lequel il n’est rien, ou un être incomplet, séparé d’une partie de lui-même qui constitue un manque essentiel, un néant en lui, une insuffisance radicale. La vie l’a séparé de son identité première, comme dans le mythe des androgynes d’Aristophane Zeus pourfend les humains originels. Il est désormais en poursuite de cette femme blonde, sa part manquante.

Une femme blonde est épiée, observée, suivie par le narrateur. Objet d’une recherche, elle est aussi sujet d’une attente et d’une quête, « Elle attendait quelqu’un la femme en noir. Visiblement elle attendait quelqu’un », attente d’un homme parti au loin faire la guerre au Kosovo, attente de son retour, attente que soit rétablie l’union brisée.

L’homme ( le narrateur) et la femme blonde : chacun est le double de l’autre ; chacun est une tension vers un être manquant.

Le problème de l’identité se déplace, il n’est pas seulement du côté du sujet, mais aussi de l’objet de la recherche.
La femme blonde est-elle bien celle qui est recherchée ? Le narrateur est-il bien l’homme attendu ? Les sujets de la quête sont-ils aussi leur objet ?

La femme suivie est sans visage, sans le visage qui assure d’une identité. Mais elle a la teinte blonde d’une attente connue, « Je savais qu’elle était blonde la femme qui grondait au téléphone. Blonde dans le vent. Je le savais… ». Hors cette blondeur, la femme reste inconnue, à découvrir, pour y reconnaître en elle les formes et les contours du vide que creuse en lui son absence. Il s’agit, en effet, non de connaissance, mais de re-connaissance.
Hors sa blondeur, un intérieur.
La femme est déjà connue de l’intérieur, intimement. « Je la reconnus son intériorité à elle sans pourtant jamais l’avoir connue. » Il s’agit de reconnaître dans l’extériorité, au dehors, ce qui est déjà connu de son intériorité, déjà connu par sa conformité avec l’être attendu. Le signe le plus sûr de cette intériorité est l’apaisement que provoque la vue de cette femme, « Extérieurement je ne voyais que son intériorité qui m’apaisait ». Sa seule vue apporte la quiétude, la fin de la quête inquiète, elle est celle qui est recherchée, elle est la part manquante.
L’inspiration semble platonicienne : connaître, c’est re-connaître, la connaissance est réminiscence.

L’effroi est provoqué par les apparences extérieures, né de l’incertitude d’un paraître conforme à l’être, « Mais un visage peut être effrayant, parce que toutes les apparences sont effrayantes. Un maquillage est effrayant. Un corps est effrayant. Il n’y a que l’intérieur qui m’apaise. » Les apparences voilent l’intériorité, tout autant qu’elles la révèlent. Le monde des apparences peut être illusoire, sujet d’inquiétude qui mène toujours à chercher au-delà.

« Elle marchait et c’était pour moi une marche comme celle qui vous aide à écrire des kilomètres de pages entières sans jamais pouvoir s’arrêter, jusqu’au moment où elle s’arrêta. »
C’est dire que cette femme habite le langage. Qu’elle n’est pas recherchée seulement dans les actes, mais qu’elle est aussi une quête au sein du langage ; qu’elle est recherchée par et dans les mots et les phrases, que le texte écrit est aussi, et peut-être avant tout cette quête d’une part intérieure manquante.

La quête de la femme est plus passive, elle est attente résignée du retour de son homme parti pour la guerre. Elle semble prête à faire son deuil de l’homme disparu, « Et son ensemble noir ressemblait à un costume de deuil. »
Elle est objet de parole pour celui qui la cherche, mais non sujet de parole. Sa voix n’est qu’un « grondement » inarticulé, « Elle devait gronder dans le vent mais je n’entendais pas sa voix ». Elle parle à l’homme qui la cherche, elle lui parle, cette femme ça lui parle, lui dit quelque chose, mais un quelque chose à déchiffrer, « Elle grondait intérieurement en moi des paroles inaudibles. ». La quête est aussi celle du sens, celle d’un appel, d’une réponse à un appel.

Chacun croit reconnaître l’autre manquant :
« ça va, c’est moi » : dit l’homme.
« C’est vous, c’est toi » : premiers mots « audibles » de la femme en noir.

Chacun vient occuper la place de l’autre manquant. Que chacun soit vraiment l’être attendu reste dans l’incertitude. Mais il y a identification à l’objet de la recherche de l’autre, identification à l’objet du désir de l’autre, sans pour autant une certitude quant à la correspondance avec la demande de l’autre.
L’homme et la femme vont apprendre à se connaître, à se reconnaître.

Le texte dépeint un tableau :
Un grand blanc, un grand vide : tout le contexte du vécu des personnages. Et puis quelques touches de couleur : rouge de la voiture et gris de la mer ; blond d’une chevelure et noir de la tenue vestimentaire, bleu des yeux et bleu du ciel.
Une silhouette féminine au loin, sans visage, face à la mer.
Quelques lignes qui se suivent, un mouvement, et l’intériorité des personnages qui creusent l’espace.
Une musique accompagne la peinture : une litanie, où s’exprime dans la répétition, l’inquiétude, l’effroi du narrateur.

C’est encore un bon texte. Merci Raoul.

Louis

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Message  Yoni Wolf Ven 2 Nov 2012 - 7:05

Je te lis trop peu par rapport au plaisir que j'ai à te lire. Aussi vais-je imprimer toutes tes nouvelles pour les lire à tête reposée. Je pense que tu es un sacré auteur. Et moi j'adorz les répépépétitions.
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Message  Invité Ven 2 Nov 2012 - 7:31

J'ai été saisie par l'impression d'étrangeté de ce texte, cette quête inlassable de celui qui voit ceux qui l'entourent, et celle qu'il poursuit, observe, comprend, devine, mais dont une chose essentielle lui échappe, se dérobe. Curieusement, il a un accés intuitif à l'intériorité du personnage, mais cette frontière entre cette intériorité et le tangible reste fermée pour lui. Il ne voit à aucun moment son visage.
Je ne sais pas si j'ai compris ce qu'il fallait, et comme il le fallait, mais je livre là mon impression à la lecture de ce texte troublant.

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Message  Raoulraoul Sam 3 Nov 2012 - 18:13

Encore merci à Easter, Iris, Coline, Embellie, Yoni, Louis, qui m'instruisez si fortement sur mes textes.
Avec le recul, de vos commentaires je retiens ; une quête, de l'étrange, une intériorité/extériorité, un jeu de correspondance entre des termes qui ne distillent leurs sens que parcimonieusement, pour tenir le lecteur juqu'au point final. Parfois bien sûr la chute est décevante car les faits ne sont que la face visible de se qui joue derrière, dessous, entre les actes... Il est vrai que ce texte particulièrement est aussi la mise en abîme de comment fonctionne un peu mon écriture. Les éléments d'un dispositif de départ qui se met en place. Après c'est un effet d'échos, de résonnances, de contrepoints, d'oxymores, qui se déroule au fur et à mesure de l'écrit, et dont souvent j'ignore la suite, la fin. Entre raison, logique, et non-sens je me laisse conduire. Je voudrais être poreux, je suis un presse-purée, un égouttoir. Je vous remercie d'accepter cette pluie... A bientôt.
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Message  humpf Mer 7 Nov 2012 - 21:54

Ce texte m'a plu. J'aime bien ces répétitions qui ne gêne que rarement la lecture. Le mot visage me paraît être répété assez, c'est de toute façon une angoisse, et tout le monde ne s'amuse pas avec les homonymes. Mais la première phrase me gène, c'est lourd, on croirait lire la bible... Et (bien que je ne sois pas le maitre de l'orthographe, et je m'excuse si j'ai tort) j'ai trouvé que l'emploi du passé était bizarre parfois...

J'ai bien aimé, quoique long pour moi (impatient toujours), et bien qu'il n'y ai pas d'histoire forte (mais je suis très très mal placé pour le dire) mais ça ne choque pas, et ça ne dérange pas même quand on se demande : "mais l'intérêt du texte ?" : l'intérêt c'est cet espèce d'effet cinéma, três plaisant, cette humour à la Harvard Lampoon, et puis la légèreté.

Voilá. Félicitations.
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