Où l'on écrit à la craie sur le mur d'un bunker
+2
Janis
Hue
6 participants
Page 1 sur 1
Où l'on écrit à la craie sur le mur d'un bunker
Où l'on écrit à la craie sur le mur d'un bunker
Cap blanc nez cap gris nez
avec quelque chose qui bat entre les deux
quelque chose d'entre les terres
de ces falaises inachevées
que l'on ne franchit qu'une fois
de ces frissons d'hiver
qui périssent en été
de ces instants fragiles qui naissent du désir
de ces instants fragiles
où l'on écrit à la craie sur des murs qui s'effondrent
et laissent un peu de place à la mer agitée
aux interdits
comme un amour passé à la chaux
de cet amour passé à
gober les mouches à
prendre l'air en dehors du monde
de ces falaises qui
penchent un peu trop vers d'anciennes fissures
de ces rêves essoufflés semblables à ton sourire
de ces bateaux qui coulent à peine sortis du port - rien n'est plus éclatant que l'ombre de ta main sur le mur d'un bunker
Cap blanc nez cap gris nez
avec vue sur des mots que je ne reconnais pas
de ces mots qui en ont plein la bouche
arrachés à la terre, à l'écume en sursis
de ces coups portés au ventre
lents, sourds, miraculeux
et qui prennent le pas sur les battements du cœur
de ces coups lents, sourds, ourlés d'amour et de bitume
qui font gonfler les voiles et taire les marées
de ce mal de mer comme une leçon bien apprise
tourne tourne comme des prisons dans la tête
tourne tourne tournera comme des prisons
dans
ma
tête
empêchant les frissons de franchir le sous-sol
et de ces chairs pleines à craquer, de ces fourmilières qui enflent
comme des tumeurs
où l'on écrit à la craie
où l'on écrit à la craie des phrases-catastrophes
rien n'est plus éclatant que l'ombre des bunkers sur tes mains qui s'agitent
rien n'est plus éclatant que l'ombre de tes mains en plein cœur de la Manche
rien
de ces ombres d'hiver
qui oublient les saisons
de ces malaises d'enfant qui font pencher la lune
et la brume qui craque dès qu'on touche à la coque
de ces presque-pirates
qui pissent en priant
de ces prisons carrées retenant nos soupirs
de ces livres fripés
d'avoir frappé la côte
des délices amers
à ces mots qui effraient
il ne reste qu'un souffle
à parcourir caché.
Cap blanc nez cap gris nez
avec quelque chose qui bat entre les deux
quelque chose d'entre les terres
de ces falaises inachevées
que l'on ne franchit qu'une fois
de ces frissons d'hiver
qui périssent en été
de ces instants fragiles qui naissent du désir
de ces instants fragiles
où l'on écrit à la craie sur des murs qui s'effondrent
et laissent un peu de place à la mer agitée
aux interdits
comme un amour passé à la chaux
de cet amour passé à
gober les mouches à
prendre l'air en dehors du monde
de ces falaises qui
penchent un peu trop vers d'anciennes fissures
de ces rêves essoufflés semblables à ton sourire
de ces bateaux qui coulent à peine sortis du port - rien n'est plus éclatant que l'ombre de ta main sur le mur d'un bunker
Cap blanc nez cap gris nez
avec vue sur des mots que je ne reconnais pas
de ces mots qui en ont plein la bouche
arrachés à la terre, à l'écume en sursis
de ces coups portés au ventre
lents, sourds, miraculeux
et qui prennent le pas sur les battements du cœur
de ces coups lents, sourds, ourlés d'amour et de bitume
qui font gonfler les voiles et taire les marées
de ce mal de mer comme une leçon bien apprise
tourne tourne comme des prisons dans la tête
tourne tourne tournera comme des prisons
dans
ma
tête
empêchant les frissons de franchir le sous-sol
et de ces chairs pleines à craquer, de ces fourmilières qui enflent
comme des tumeurs
où l'on écrit à la craie
où l'on écrit à la craie des phrases-catastrophes
rien n'est plus éclatant que l'ombre des bunkers sur tes mains qui s'agitent
rien n'est plus éclatant que l'ombre de tes mains en plein cœur de la Manche
rien
de ces ombres d'hiver
qui oublient les saisons
de ces malaises d'enfant qui font pencher la lune
et la brume qui craque dès qu'on touche à la coque
de ces presque-pirates
qui pissent en priant
de ces prisons carrées retenant nos soupirs
de ces livres fripés
d'avoir frappé la côte
des délices amers
à ces mots qui effraient
il ne reste qu'un souffle
à parcourir caché.
Hue- Nombre de messages : 51
Age : 35
Date d'inscription : 31/08/2008
Re: Où l'on écrit à la craie sur le mur d'un bunker
ah j'aime énormément, encore
c'est sauvage et délicat
vous avez du talent
ça, c'est de la poésie originelle
bravo
c'est sauvage et délicat
vous avez du talent
ça, c'est de la poésie originelle
bravo
Invité- Invité
Re: Où l'on écrit à la craie sur le mur d'un bunker
et encore, là je me trouve bien retenue dans mon commentaire!
Invité- Invité
Re: Où l'on écrit à la craie sur le mur d'un bunker
ouaip'
tout pareil, depuis le premier texte (vlan)
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Où l'on écrit à la craie sur le mur d'un bunker
je vais essayer d'étoffer car je me trouve un peu courte
le choix et l'agencement des mots
où alternent l'océan, le corps, la terre, les pensées
un mélange de sobriété et de foisonnement
de fragile et de solide
un grand souffle qui emporte, mais doucement, comme feuille qui vole
oui, bon, voilà
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Où l'on écrit à la craie sur le mur d'un bunker
bien dit. sauf " ourlé " que je ne peux plus souffrir.
jusqu'où irons-nous ourler aux loups ?
jusqu'où irons-nous ourler aux loups ?
Invité- Invité
Re: Où l'on écrit à la craie sur le mur d'un bunker
toujours aussi inachevé : j'adore
si je me suis risqué à la poésie c'est par toi hue
maintenant tu le sais
si je me suis risqué à la poésie c'est par toi hue
maintenant tu le sais
Jha- Nombre de messages : 1374
Age : 48
Localisation : Archaeopteryx à l'envolée
Date d'inscription : 30/05/2011
Re: Où l'on écrit à la craie sur le mur d'un bunker
Craie craie bon :o)
Legone- Nombre de messages : 1121
Age : 50
Date d'inscription : 02/07/2012
Re: Où l'on écrit à la craie sur le mur d'un bunker
Pour bien connaître l'endroit et le revoir à travers tes mots, (les bunkers, l'écume verte et grise, les falaises... de craie) ; pour le rythme qui épouse si bien les images, s'enfle et tourbillonne ; pour l'espèce de désolation du lieu et de tes mots ; pour mes souvenirs, pour tout cela, et d'autres choses dont je n'ai pas conscience, ce poème me plaît beaucoup. Et même très beaucoup :-)
Invité- Invité
Re: Où l'on écrit à la craie sur le mur d'un bunker
Voilà des vers " libres ", forts, puissants. Des images, du sens, de la sensibilité, bref de la bonne poésie. J'aime. Bravo Hue.
Invité- Invité
Re: Où l'on écrit à la craie sur le mur d'un bunker
J'aime l'aspect "brut de décoffrage", qui n'est bien sûr qu'une apparence.
Bois flottés, toi flotté, moi flotté, dans la rage des marées.
Bois flottés, toi flotté, moi flotté, dans la rage des marées.
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Où l'on écrit à la craie sur le mur d'un bunker
Très beau texte, un style bien maîtrisé.
< On se donne un semblant de bonne conscience pour dire qu'on participe à la vie du site, en déposant un... "commentaire", ceci juste avant de poster un nouveau texte ?
Rappel : VOS ECRITS n'est pas une simple "vitrine".
Merci.
La Modération >
.
Miguel de Setnavrec- Nombre de messages : 21
Age : 71
Date d'inscription : 20/12/2011
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|