Écrivaillons !

[Frédéric Prunier]

Les plaintes d'un Icare
Les amants des prostituées
Sont heureux, dispos et repus ;
Quant à moi, mes bras sont rompus
Pour avoir étreint des nuées.
...
Charles BAUDELAIRE
(Fleurs du Mal)

le rêve poétique
avait le goût du beau
grandiose et pathétique
je suis tombé de haut

j’avais cru le soleil
esclave du délire
esclave des merveilles
et mots brûlants de rires

en lui perçant le cœur
étoile dans mon ciel
je me croyais vainqueur
poussière d’éternel

au hasard de mes phrases
en ratures plein les pages
Muse
dans un rêve d’Icare
j’avais perdu sa trace

[Polixène]

Pas mal quand même mais pas ton meilleur loin de là . Peut-être trop collé au "modèle"(utilisation obligatoire d'"icare"?)
"perçant le coeur" , "étoiles dans mon ciel" ( ^^)et "ratures plein les pages" sont tellement plats. Dommage. ²
Voilà ce que c'est de nous habituer au restau, on supporte plus la cantine après.

[Invité]

On suit ton élan entre mots et merveilles.
Par contre, dans la dernière strophe, Muse (détaché) m'est apparu comme un vocatif qui, pour moi, appelait plutôt "ta trace". Mais j'ai peut-être fait une erreur d'aiguillage.

[Pussicat]

au hasard de mes phrases
en ratures plein les pages
Muse
dans un rêve d’Icare
j’avais perdu sa trace

la dernière strophe est la clé de l'impossible rêve, tout se délite et se brise.
j'suis un poëte abandonné
un écrivaillon de quartier
d'orange et de citron pressé
par celle qui m'a tout donné...

[Pascal-Claude Perrault]

Pas mal, je supprimerais le dernier quatrain.

[Frédéric Prunier]

merci à mes lecteurs et commentateurs et tatrices,

ce texte est moins "brillant" que d'autres, c'est vrai.
Je ne veux pas ici m'en défendre
je voudrais juste profiter de l'endroit pour écrire la petite impression physique qui m'a inspiré.
Tout d'abord, dans le poème de Charly, c'est le passage de l'aile cassée,
Ce n'est pas de beauté poétique qu'il s'agit, mais de vérité du ressentir.
C'est l'os du poulet que l'on croque à coups de dents, c'est la fracture de notre corps.

pour ma petite contribution
c'est le malaise de la dernière strophe
une sorte de petit étouffement ou l'on se perd
quand on tourne en rond
avant de trouver la solution

amitié

[Marvejols]

Je ne partage pas vraiment ce qui m'apparaît comme une excessive sévérité. J'aime bien ce texte ciselé au rythme court et où en dernière strophe le remplacement des rimes par les assonances en -ase/-age/-are/-ace est insensible. Même si le "poussière d'éternel" est convenu. D'accord également avec Chrystie sur le vocatif de Muse qui appelle un TA (ta trace).

Je trouve en revanche que le "plein les pages" n'est guère poétique et affaiblit la fin (un ratures à pleine page/s me semblerait préférable).


au hasard de mes phrases
en ratures plein les pages
Muse
dans un rêve d’Icare
j’avais perdu sa trace

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