Quand revient le printemps (trois silhouettes au loin)

[Manon Lunalice]

Trois silhouettes au loin
Marchent main dans la main
Et se cachent pour s'aimer un doigt sur les lèvres
Trois silhouettes frêles
Un peu moins pour crier
Un peu trop pour fumer
Trois sourires d'enfants niais
Qui s'embrassent des yeux
Et s'embrassent le cou
Trois anges sur un banc
Trois anges jeunes fous

Vos trois cœurs d'artichauts
Je voudrais les tracer
Dans le bleu de la nuit
Mes trois poussières d'avant
Le temps de trois saisons
Vous étiez l'amour chaud
Qui sort juste du cœur
Et qui s'offre en silence

Mes trois jours de bonheur
Vous êtes l'un de ces parfums d'espoir qui flottent dans les airs
Quand j'ai besoin de nuit
On était fous à lier liés par le besoin
De vivre au jour le jour alors qu'on avait peur
Quand revient le printemps
Je repense à ces journées de sourires cachés
Qui doraient au soleil
Mes trois amours floutés
Qui font rire le jour
Mes trois amours solaires
Toi l'ange toi ma belle et toi mon souvenir
Vous êtes la nuit noire qui revient chaque fois que retourne la terre

[Janis]

Toujours cette fraîcheur
mêlée de gravité et de profondeur


des mots simples, un style sans esbrouffe, sans effet appuyé
qui créent une vraie émotion

je relis souvent tes poèmes, j'y retrouve toujours l'amour, la nuit, un peu d'inquiétude, de nostalgie, j'aime beaucoup.

[Invité]

C'est attendrissant. J'ai beaucoup aimé.

[Marvejols]

Etonnant que ce texte splendide en soit resté à 2 commentaires. Il nous prend et nous mène, nous laissant sans voix devant l'évidence de la douceur, nous échouant vaincus sur le rivage du magnifique "Toi l'ange toi ma belle et toi mon souvenir".
Ce vers aurait d'ailleurs pu peut-être clore le poème qui est un nouvel hymne. Je le lis comme dans un clair de lune.
Le flou est bien maintenu sur la réalité ou le sexe ou la temporalité du n°3, je penche quand même pour un garçon. L'amour est aussi dans l'hésitation.
Lunemalice est décidément inimitable dans son art de nous ramener l'enfance au coeur de la douceur possible des choses.

[troupi2]

En picorant ici ou là je suis tombé sur ce texte, je pense que Manon n'a pas fini de nous surprendre avec ce style qui se dessine au fur et à mesure de ses écrits, des phrases et tournures qui n'appartiennent qu'à elle. Je pense que faire remonter ce poème était la moindre des choses car il mérite d'être lu et relu.

[Rebecca]

Une façon de dire qui n'appartient qu'à toi, sensible et émouvante.

[teverino]

relu avec grand plaisir

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