Exo "L’hypothèse" : Un monde à l'envers

[M.]

Sujet : et si la pluie tombait de bas en haut ?

J'habite dans un monde à l'envers, Un monde où rien ne va droit.

Un monde où les volcans aspirent, un monde où l'école ne sert à rien, un monde où il n'y a pas de gentils ni de méchants, un monde égalitaire.

Je vis dans un monde qui tourne dans l'autre sens, où l'on marche au plafond. Un monde où les escaliers montent ou descendent, mais ne font pas les deux. Un monde où une gare ne mène pas à une autre. Je suis dans un monde où les animaux parlent, un monde étrange, un monde à l'envers.

Si tu étais là tu rirais de moi, de mes sottises, on vit dans le même monde n'est-ce pas ? Un monde où tout va bien, un monde rond. Mais tu n'es pas là alors je vis où je veux.

Dans le monde où je suis, la toiture des maisons se trouve en bas, il faut descendre pour aller à l'étage et puis on dort dans la cuisine, on mange dans la salle de bain, on cuisine dans le grenier et ainsi de suite... Dans le jardin, il n'y a pas de fruits ni de légumes, mais des poissons qui poussent la tête en bas si l'on plante des écailles. Dans la mer on peut pêcher des vaches et des moutons ... Et les fruits et légumes volent dans un ciel où plusieurs lunes trônent.

Il n'y a pas de vacances, juste des jours fériés pour la lune qui brille, parce que tout le monde est heureux, un jour férié pour l'arrivée des poires migratrices et puis un autre pour les premières pousse de thon... Ces jours-là on va travailler.
Dans un monde, il n'y a pas de mathématiques, les chiffres n'ont pas été inventés, personne n'en a besoin...
Dans les bibliothèques on ne trouve que des livres qui ne servent à rien mais que tout le monde aime, puisque tout le monde aime lire.
Et puis on ne dessine que des choses irréalisable, comme le sable si léger qu'il peut s'envoler, ou des poissons dans la mer, ou des oiseaux dans le ciel.

C'est comme ça ici.

C'est un monde à l'envers.

Un monde où l'on rajeunit, un monde où l'on mange le liquide et où l'on boit le solide. Un monde où les enfants n'aiment pas le sucre, un monde où les caries sont attendues avec impatience, un monde où la vie est mieux que la mort, un monde où les femmes sont rois et les hommes sont reines...

Le téléphone sonne quand personne ne nous appelle, la lumière s'allume quand on l’éteint. Tout le monde avance à reculons.

On pleure quand on raconte une blague, on rit d'un décès.
On n'enterre personne, on les laisse s'envoler vers le bas.

Je te vois venir avec ton air moqueur... Si tu viens un jour. Tu vas me dire que j'ai une imagination débordante, qu'un tel monde n'existe que dans mes rêves...

Mais moi je vis dans ce monde-là, où tout du moins j'essaie... Un monde où personne ne fait semblant, un monde où le chagrin d'amour n'existe pas...

Un monde bordélique, multicolore, indolore. Un monde où l'on écrit comme on veut. Un monde où tout le monde parle la même langue. Un monde où l'on choisit, qui on veut être, comment on veut s'appeler. Un monde différent.
Comme moi.

Oui si il pleuvait de bas en haut alors je vivrais dans ce monde-là.
Un monde où je serais en train de rire, au lieu de pleurer...
Un monde où tout serait le contraire...
Un monde où je te haïrais au plus haut point, un monde où je ne mentirais pas ni à toi, ni à moi, ni aux autres.
Un monde où je n'aurais pas besoin de toi. Un monde parfait quoi.
Un monde à l'envers...

[AliceAlasmartise.]

! tnasuma etxet nU

"Mais tu n'es pas là alors je vis où je veux." j'aime beaucoup et les poires migratrices !
D'ailleurs le texte en général aussi, il y a juste des choses qui m'ont arrêtée :

"Et puis on ne dessine que des choses irréalisable(S)" ici tu pourrais peut-être changer "irréalisables", on ne dessine pas forcément des choses très réalisables :-)
(peut-être "invisibles" ?)

"un monde où l'école ne sert à rien", "des livres qui ne servent à rien mais que tout le monde aime, puisque tout le monde aime lire" je ne sais pas trop que penser de ces deux phrases, parce que le fait que tout le monde aime lire des livres qui ne servent à rien, et le fait que l’école existe alors qu'elle ne sert à rien non plus, c'est un peu étrange.

"Le téléphone sonne quand personne ne nous appelle" quand personne ne nous appelle au téléphone ou quand personne ne nous dérange ? (c'est pas pratique si ça s’arrête de sonner que quand quelqu'un nous appelle !)

Après, si c'est bien un monde bordélique, c'est pas grave si c'est pas logique !

Un peu d'ortho :
"tu rirais de moi" tu te rirais de moi
"comme le sable [...], ou des oiseaux [...], ou des poissons" je crois que tu devrais mettre "du sable", pour ne pas utiliser différents types de pronoms (définis et indéfinis) dans la même énumération.
"où tout du moins j'essaie" le ou exprime un choix et non un lieu, ici, pas d'accent
"où l'on choisit, qui on veut être" virgule inutile ici

"Un monde où l'on écrit comme on veut." parce que tu n’écris pas comme tu veux ? :-)

[Polixène]

Le texte partait bien, assez large pour y faire place à l'imaginaire du lecteur, puis l'accumulation des détails m'a obligée à une visite guidée les yeux au raz de chaque description .Donc ça m'a agacée, un peu comme un film où les gros plans se succèderaient sans respiration. C'est dommage car les idées sont rigolotes: je garde un vol de poires migratrices aussi, pour mon prochain délire!

[Janis]

Je trouve aussi qu'il faut couper un peu, aérer

beaucoup de bonnes choses (dont celles signalées plus haut !) mais c'est à la fin trop d'accumulation, et ça demanderait aussi une meilleure organisation (même si la pluie tombe à l'envers !)

[Invité]

Ton texte m'a rappelé une chanson de Paco Ibanez. J'aime bien les idées de cette douce anarchie...

[polgara]

Joli texte plein de poésie. j'ai bien aimé cette accumulation, cette surenchère qui s'accélère sur la fin, comme une averse : ça tombe doucement puis de plus en plus fort, puis enfin, on est littéralement... sec. dans ton monde à l'envers.

[Invité]

De très bonnes idées. De l'humour.
Un peu long. Il faudrait élaguer un peu, faire des choix, mais c'est un texte très intéressant.

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