Le bleu et le vagabond

[Scaevola]

Voici un petit sonnet, marotique quant à la disposition des rimes, que je viens de composer lors d'une nuit d'insomnie (ou bien était-ce sa composition qui m'a rendu insomniaque ?).



Sans îles ni trésors, ni désirs de trésors,
Un vagabond abondant de bons sentiments
Mendie. Et puis, le soir, sous le bleu firmament,
Il dort; bien en dehors des délires de l'or.

Brusquement réveillé par le lumineux corps,
Il balade ses yeux sur les vieux bâtiments
Et balade le temps jusqu'au bleu firmament.
Alors, il veut dormir; mais il pense à la mort.

Des misères du sort, du sort des miséreux,
De l'infini du temps et du firmament bleu
Soudain il prend conscience. Et il entend des voix

Qui sous le firmament autrefois sommeillaient.
Ainsi Mélancolie peut rendre inquiet
Autant le vagabond que le plus haut des rois.

[JI]

"Qui sous le firmament autrefois sommeillaient.
Ainsi Mélancolie peut rendre inquiet
Autant le vagabond que le plus haut des rois."

J'adore la chute.
De mon côté, les répétitions jouent bien leur rôle d'échos (peut-être trop ?), le sujet est traité avec simplicité et sobriété.
J'aime beaucoup.

Ji

[Marine]

Une même égalité devant la condition humaine
J'aime bien, même s'il ne m'a pas transporté
Des joliesses à l'oreille : "bien en dehors des délires de l'or" - et le dernier vers
Je n'ai pas compris quel était le lumineux corps ? le cosmos ou la mélancolie ?

[Annie]

J'ai bien aimé cette fable désabusée, mais ces deux vers me heurtent;
"Un vagabond abondant "
" le lumineux corps" (je suppose qu'il s'agit de la lune)
enfin "peut rendre inquiet" compte 4 voire 5 syllabes si on fait la diérèse in-qui-et, mais jamais 6.

[Ba]

Cela valait bien une nuit blanche...

[Frédéric Prunier]

en lisant ce texte, je pensais qu'il était un peu trop entre deux
pas assez misérabiliste, ou pas vraiment
pas assez coulant de légèreté alexandrine ou pas assez englué de souffrance

mais il se lit bien,
je le relirais

[Frédéric Prunier]

j'ai relu
et j'ai trois bout de phrases qui m'interroge

un vagabond abondant de bon sentiment..... cette nature benoîte m'interpelle quelque peu et mériterait d'être expliquée
car est-il niais? est-il moine réalisant un voeu de pauvreté ?

le "et il entend des voix".... (ça c'est pour rire... c'est les gars du Samusociale qui viennent le déranger dans la cuite du siècle?)
plus sérieusement, j'ai un peu de mal avec cette formule à la Jeanne d'Arc...
Surtout à cause du.... AUTREFOIS qui sommeillait sous le firmament... suivant qui me donne l'impression d'une vérité religieuse que notre homme aurait tout à coup compris

j'espère que vous serez indulgent avec cette lecture sans ménagement que je me permets sur ce texte
amitié

[Albert-Robert]

Pas mal. Mais le mot "balade" ne colle pas avec le ton du poème. Il est trop familier, voire argotique : Je me balade pour je me promène

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