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Silence avec les fleurs

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Message  Raoulraoul Mer 2 Jan 2013 - 8:24

SILENCE AVEC LES FLEURS
Les routes droites ne font pas vomir


On y est allé.
Un beau dimanche. La brume scintillante du passé.
La Renault Dauphine jaune sable de papa dans la brume.
Pour moi toute la banquette entière arrière d’un fils unique.
Je sentais que c’était un jour important.
Papa conduisait, chatouillant les cuisses de maman.
Bon signe.
La balade était pour faire plaisir à maman.
Y avait des platanes le long des routes. Avec des robes blanches peintes sur les troncs.
J’aimais les platanes. Ils font des routes de fraîcheur et d’ombre. Parfois y avait un bouquet de fleurs déposé au pied du platane. Maman tirait une grimace.
Moi je trouvais aimable d’apporter des fleurs au platane.
Papa roulait. La route était droite.
Les routes droites ça me faisaient pas vomir. Suffisait de regarder la route. Que tes yeux jamais n’abandonnent la route ! C’était ma philosophie. Quand je montais en voiture. Regarder loin la route pour devancer l’imprévu. Faut croire que l’imprévu me faisait vomir.
Pourtant ce dimanche, savais-je où la route me conduisait ?
Dans la Dauphine jaune. Maman savait-elle où papa la menait ?
Oui.
Papa suivait la route que maman lui indiquait.
Oh ! maman n’avait plus beaucoup d’endroits personnels où aller. Des endroits personnels. Un endroit profond, secret, niché en soi. Une famille. Un endroit qui vous fait glisser dans votre histoire.
Une chute libre.
Je rigolais bien sur ma banquette, parce que de la famille encore vivante, à maman, ça ne lui ressemblait pas !
Au bout de la route j’imaginais ce que j’allais découvrir, histoire de ne pas vomir. Papa n’aurait pas aimé que je cochonne sa banquette. Et maman aussi, mon dégueulis sur ses belles épaules. Un enfant unique dégueulant.
Combien de kilomètres encore avant d’arriver ? Un petit village. Contourner la place de l’église. Passer devant l’école entourée de grilles. Toutes les églises et les écoles sont pareilles. Par cœur je les connaissais.
Heureusement il fallait sortir du village pour rentrer dans les secrets de maman. Un peu de champs labourés et des bosquets, et une maison isolée pour rentrer dans le secret de maman.
La Dauphine s’arrêta. Papa éteignit sa pipe. Je remontais la ceinture de mon grand short. C’était l’été. Maman n’était jamais froissée avec ses tailleurs à motif gaufré.
Un jardin fleuri nous tendit ses bras.


Dimanche au jardinet des roses

Tellement de gravillons chantant sous nos semelles.
Des arceaux pleins, chargés de roses ouvraient l’allée.
Les pivoines bulbaires généreuses remplissaient le parterre. Ah ! leur cœur épais, leurs lèvres écloses !
Des œillets dentelés de bonheur agitaient leur tête quand les humains passant les frôlaient de leur attention.
Même les dahlias laissaient place aux pensées et aux narcisses pour qu’ils débordent des plates-bandes.
Que dire aussi du mimosa ? Ses feuilles sensibles qui se refermaient rien qu’à les regarder. Et le liseron commun, ici, il se tortillait d’aise au treillis de la tonnelle.
Dans le milieu de la pelouse une balançoire.
Dans des carrés bordés d’azulejos des semis de fraisiers.
Dans les corbeilles des gerbes de clématites, leur gorge odorante, leur collerette rouge velours.
Dans des vasques en grès une foultitude de pâquerettes, piquées de soucis, sous l’ombrage des spacieux soleils.
Dans le potager un peu de valériane et des plants méticuleux de verveine.
Parfois un chaton en stuc, quelques nains malicieux, et une biche rognée de moisissure, immobile, sourde à nos appels.
Couleurs. Parfums. La fragilité des berceaux éphémères.
Pipi je voulais ! Mais aucun endroit. Papa marchait, boitillant à cause de son fémur. C’était beau, là où maman nous emmenait.
Une véranda jouxtait la maisonnette. Toc toc au carreau faisait maman. J’avais le cœur battant. Toc toc et pipi en moi se confondirent.
Personne d’abord ne nous répondit. Une floraison de silence s’abattit, agaçant papa. Un nain me tirait la langue. Un chat gardait sa patte levée. Cette beauté fraîche partout sans utilité. Dans un coin, entre deux rosiers, je lâchai un pipi.
Dans le paradis friable.
Sous la véranda, une table de bois. La toile cirée qui la recouvrait était usée. Les meubles modestes avaient été repeints de blanc. Tout était bien rangé. Un ruban de plastique suspendu au plafond tirebouchonnait. Un régiment de mouches s’y était collé.
Maman devint nerveuse. Le doute s’installa.
Le rideau de perles qui séparait la maison du jardin était fabuleux. Il bougeait. Comme si on venait de passer. Il bougeait encore d’une présence. Ca c’était le secret de maman, je pensai. De l’invisible qui déplaçait les choses. Et maman occupait son temps à remettre en place les choses. Elle criait, rouspétait. Dans notre appartement de la ville, le désordre la mettait hors d’elle. Aujourd’hui dimanche, au jardinet des roses. Elle commencerait à soigner son passé.
Il était immanquable qu’entre les perles du rideau, dans la pénombre, se devineraient les habitants de la maison. Leur respiration. Leur lenteur. L’attente.
Peut-être une crainte.
Nous aurions dû prévoir une chanson. Un petit air d’autrefois qui rassure les enfants quand la nuit tombe.
« Il y a quelqu’un ? » fit papa. Il avait pris sa voix la plus douce. Jamais je l’avais entendu ainsi. Aujourd’hui dimanche. Sa voix du dimanche au-milieu des fleurs et des biches et des nains et des chatons la patte en l’air.

(Suivront les 2 autres courts chapitres de fin, la semaine prochaine)
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Message  Modération Mer 2 Jan 2013 - 8:44

Pourquoi "re :" dans le titre ?
Est-ce à cause des suites prévues ?
Cela semble de toute façon superflu puisque "re :" s'utilise comme renvoi à une référence.

Modération

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Message  Raoulraoul Mer 2 Jan 2013 - 9:00

En effet ce "re" est inutile, puisqu'il s'agit du premier envoi de mon texte. Avec toutes mes excuses. Peut-on le supprimer ? Merci
Raoulraoul
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Message  Invité Mer 2 Jan 2013 - 10:06

Je sens, je sais que la suite va me ravir, déjà conquise que je suis par la belle sensibilité, la finesse qui se dégagent de ce premier passage lequel, forcément, nous renvoie aussi à nous, à notre passé.
J'aime la vision de cet enfant observateur, sa perception aiguisée, sa tension.

Et puis ce jardin extraordinaire (au sens propre) est un bonheur en soi.

J'ai fait récolte de phrases, cueilli ce qui m'a le plus plu, le plus intéressée voire frappée, qu'il s'agisse de l'expression en soi ou de ce que les mots laissent deviner du sens profond du récit et des personnages, de leur histoire :

-Y avait des platanes le long des routes. Avec des robes blanches peintes sur les troncs.
-Moi je trouvais aimable d’apporter des fleurs au platane.
-Que tes yeux jamais n’abandonnent la route ! C’était ma philosophie. Quand je montais en voiture. Regarder loin la route pour devancer l’imprévu. Faut croire que l’imprévu me faisait vomir.
-Oh ! maman n’avait plus beaucoup d’endroits personnels où aller.
-Heureusement il fallait sortir du village pour rentrer dans les secrets de maman.
-Un jardin fleuri nous tendit ses bras.
-Des arceaux pleins, chargés de roses ouvraient l’allée.
-Toc toc et pipi en moi se confondirent.
-Une floraison de silence s’abattit
-Un nain me tirait la langue.
-Dans le paradis friable.
-Le rideau de perles qui séparait la maison du jardin était fabuleux. Il bougeait. Comme si on venait de passer. Il bougeait encore d’une présence. Ca c’était le secret de maman, je pensai.



J'ai vraiment très hâte de lire la suite.


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Message  Anne Veillac Mer 2 Jan 2013 - 10:47

Bravo ! Bravo ! Bravo !
Je commence l'année avec une belle lecture.
J'ai énormément aimé le premier texte, autant le fond que la forme.
J'ai eu un peu peur qu'il se termine mal (les platanes, les fleurs devant, le petit garçon qui a les yeux sur la route). Et puis, heureusement, il n'en est rien.
J'ai eu plus de mal à entrer dans le deuxième texte, peut-être à cause de l'énumération des fleurs.
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Message  polgara Jeu 3 Jan 2013 - 11:16

ayant un petit peu de temps devant moi, je me suis échappée dans ton jardin et je ne regrette en rien cette escapade. Tu as cette écriture d'une extrême douceur qui en même temps ne s'installe pas dans une langueur pesante, au contraire, les portraits se succèdent, les images, les sensations de manière fluide, c'est vraiment très agréable. Et puis j'attends la suite avec une grande impatience !
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Message  Phylisse Ven 4 Jan 2013 - 22:12

J'adore ce texte.

J'y étais. Sur la route, dans ces dimanche de campagne, à l'arrière de la voiture, et comme Anne j'ai craint un instant une sortie de route, un truc sordide, et puis non, ça repart dans le jardin et quel bonheur que ce jardin ! Les descriptions simples, sans fioritures, font apparaitre naturellement les parfums, les couleurs, l'enchevêtrement, ah j'adore le chaton en stuc, les nains, et la biche sourde aux appels !

A la liste composée par Easter (je me suis arrêtée exactement aux mêmes endroits :-)), j'ajouterai "De l’invisible qui déplaçait les choses. Et maman occupait son temps à remettre en place les choses". Ah ces rideaux de perles... J'en entends encore le bruit lorsqu'une main se glissait à l'intérieur pour se créer un passage.

Vivement la suite, oui...


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Message  Invité Sam 5 Jan 2013 - 10:11

je suis moi aussi complètement séduite par ces deux premiers chapitres, et j'attends la suite avec impatience.
je dirais même qu'on n'a pas du tout envie que la fin arrive trop vite!
tout est fluide, porteur, tous les sens éveillés,
alors oui on y est plongé directement, dés les cinq premières lignes particulièrement efficaces, comme en suspension dans l'attente qui devient celle du lecteur.
et j'aime dans ton écriture ce mélange parfois surprenant de précision, d'originalité et de poésie.

"Pour moi toute la banquette entière arrière d’un fils unique."
ici, peut être plutôt la banquette arrière entière...?
je relève aussi "Les routes droites, ça me faisaient pas vomir"
j'aime ceci:
"Un endroit profond, secret, niché en soi. Une famille. Un endroit qui vous fait glisser dans votre histoire.
Une chute libre."


le second chapitre est mon préféré.
"Des œillets dentelés de bonheur agitaient leur tête quand les humains passant les frôlaient de leur attention."
"La fragilité des berceaux éphémères."
"Toc toc au carreau faisait maman. J’avais le cœur battant. Toc toc et pipi en moi se confondirent."
"Une floraison de silence s’abattit"
"Dans un coin, entre deux rosiers, je lâchai un pipi.
Dans le paradis friable."


enfin voilà, des choses comme ça...




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Message  Pussicat Sam 5 Jan 2013 - 11:17

Putaing, ça me rappelle les balades en voiture avec mes parents et mon père qui conduisait une Versailles sans permis et sans assurance - un fou mon père !

Et puis j'aime bien ton style :

Par cœur je les connaissais.
Et le liseron commun, ici, il se tortillait d’aise
Pipi je voulais !
Toc toc au carreau faisait maman.


je pourrais multiplier les exemples... comme si tu déconstruisais la phrase pour la reconstruire.

et je ne parle pas des odeurs et des couleurs, c'est manifeste, on est dedans.

Bravo !

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Message  Rebecca Sam 5 Jan 2013 - 12:26

Tout est serein et légèrement inquiétant . J'aime bien que le fil narratif soit issu du regard d'un enfant mais qui parle comme l'adulte qu'il est devenu . Quoique parfois ça s'embrouille...
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Message  Polixène Dim 6 Jan 2013 - 15:07

Ah, raoul le tisserand est de retour avec sa magie!
C'est un texte aérien mais pourtant tout le drame humain est là, tapi sous un buisson de fleurettes qui auraient dû être cueuilies, ou mieux, manifesté par ce rideau de perles devenu dérisoire, symbolique du passage, de l'éphémère...
Je signe pourr la suite et plus encore.
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Message  Polixène Dim 6 Jan 2013 - 15:08

un seul r, pour
l'r de rien.
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Message  Yoni Wolf Mar 8 Jan 2013 - 6:49

Vraiment, tu possèdes un réel talent. C'est fluide, ça coule, il y a même, de temps en temps, des petits clins d'oeil au lecteur, c'est bien construit, et toujours touchant.
Merci beaucoup.
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Message  Invité Mar 8 Jan 2013 - 8:28

On ressent un mélange de sérénité troublé un tantinet par une fugace inquiétude. Déjà, dès le début, je redoutais que la promenade ne se solde par un accident. Puis arrive l'intrusion dans l'univers suranné et charmant de ce joli jardin. Et Maman, qui renoue avec son passé. Que va-t-elle trouver ?
Je lirai la suite avec plaisir.

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Message  Raoulraoul Mer 9 Jan 2013 - 8:56

SILENCE AVEC LES FLEURS (suite et fin)
Sous la cloche de verre

Ce n’était pas de l’ombre intérieure d’une cuisine qu’elles apparurent, c’était le jour qui les éclaira.
Toutes deux.
Frêles. La lumière du jardin presque les éblouissant.
Sous la véranda. Petitement.
Elles penchaient leur tête de côté. Avec un sourire.
Un sourire proche de l’effacement.
Elles nous ont marmonné « bonjour ». Deux fois. Inaudibles.
A me voir leurs yeux se sont agrandis. Leurs mains ont tenté de me caresser. Puis elles ont renoncé.
Maman leur a dit « Bonjour Lydie » et aussi « Bonjour… » Je n’ai pas compris l’autre mot.
Lydie était habillée d’une blouse. Sa sœur aussi, mais la couleur de sa blouse était encore plus pâle que celle de Lydie.
Elles se sont assises à la table de bois. Nous sommes restés debout.
Elles étaient coiffées toutes deux pareillement d’un chignon. Elles s’étaient remises de la poudre sur les joues hâtivement, avant notre arrivée.
Elles souriaient sans sourire.
Maman leur a demandé des nouvelles. Elles ont susurré quelques mots avec une gentillesse égale. La sœur répétant ce que disait Lydie, avec un léger temps de retard.
Puis la sœur s’est levée, disparaissant dans la cuisine.
J’ai remarqué ses jambes. Deux baguettes maigres dans des gros bas épais couleur des roses fanées.
La sœur est revenue. Avec deux bols et deux cuillères. Dans les bols il y avait de la bouillie. Elles se sont mises à manger leur bouillie.
Devant nous.
Quand la cuillère de l’une atteignait la bouche, la cuillère de l’autre plongeait dans le bol. Lydie menait le mouvement.
Elles avaient grande douleur à avaler. A chaque cuillérée, tous les trois, nous souffrions pour elles. Nous les aidions moralement, avalant comme elles chaque cuillérée.
C’était silence. Tintement mat des cuillères dans les bols. Déglutitions des deux sœurs, suivies des nôtres. Virtuelles.
Une mouche s’était posée sur le front de Lydie. C’était la seule différence entre les deux sœurs. Cette mouche qui préférait le front moite de Lydie.
Je suis parti pour aller faire de la balançoire. C’était insupportable toute cette bouillie qu’il fallait manger sans devoir vraiment la manger.
Je me suis balancé. Grincement de la balançoire dans l’arôme des fleurs. Je comptais facilement trois balancements quand les sœurs faisaient à peine une déglutition.
Maman a fini par s’asseoir sur un vieux tabouret peint en blanc. Elle pouvait se permettre. Les sœurs étaient deux cousines.
Les sœurs regardaient le jardin devant elles. Mais ce n’était peut-être pas le jardin qu’elles voyaient. Elles voyaient au-dedans d’elles-mêmes. C’était un peu triste.
Elles ne riaient pas. Dans elles-mêmes il y avaient des organes probablement malades. Maman aurait aimé parler de ces organes. Elle ne trouvait pas les mots pour parler de ces choses qui sont naturelles à tout le monde. La mort, la fatigue, la souffrance.
L’estomac des deux sœurs gronda dans le même instant.
Une brise des fois apportait de l’air.
Sous la véranda, comme une cloche de verre, deux femmes se conservaient. Vieilles filles, jumelles de surcroît.
Si papa avait pu fumer. Son tabac, un Amsterdamer écœurant. S’eut été bon. Mais les filles seraient mortes étouffées.
Ce n’était pas encore l’heure.
Maman a déposé sur le bout de la table, un paquet. Un cadeau avec une jolie ficelle scintillante. C’était l’unique reflet dans l’univers tout blanc.
J’ai compris que le seul vrai cadeau aurait été de pouvoir guérir les femmes.
Par-dessus les feuilles et les corolles des cannas, quand ma balançoire touchait le zénith, j’apercevais l’incompréhensible. Elle ne dure jamais longtemps cette clairvoyance.


Comme des fantômes le soir

Je crois ensuite que nous dûmes revenir à la ville.
Le retour avec la Dauphine jaune sur la même route que celle du matin. Ayons confiance en la Dauphine. Elle a des phares joliment ronds comme les yeux. Comme les yeux. Elle a des ailes arrondies comme des hanches de femme. Les Dauphines sont féminines autant que voiture disaient les mauvaises publicités.
La nuit tombait. Les robes blanches des platanes défilaient comme des fantômes dans le soir.
Maman me parut énigmatique.
Elle ne reverra jamais ses cousines. Elles partiront. Lydie la première. L’une faisant exister l’autre. Alors elles partiront.
Maman sera seule.
Restera le jardin. Un rêve de jardin.
Papa était heureux de pouvoir rallumer sa bouffarde.
Mais une question demeurait. Sur la langue de maman, dans les mains crispées arthritiques de maman. Une question. Avec des voiles lourds qu’il serait indécent d’écarter. Je savais.
Une question apparait toujours après les disparitions. Après les disparitions surgit la même question.
Sur la route la ligne blanche divisait la route. Suivre cette ligne.
Les volutes de papa fleuraient bon le caramel.
Suivre la ligne pour ne pas se perdre et mourir avec les fantômes.
Finalement une question, la même, sur l’héritage. Au milieu de toutes ces fleurs.
Maman.
Elle renfermait des secrets qu’aucune clé ne pouvait ouvrir.
Dans notre appartement à la ville j’attendais le sommeil.
Je l’attendais comme une réponse.
Puis une main mouillée, sur mon front, mes yeux. Ces gants très doux qu’on déposait,
en ce temps-là, sur la figure des enfants, l’insomnie des enfants. Ca, c’était maman.
La réponse de maman, pour que les anges par la main m’emportent.

FIN


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Message  Invité Mer 9 Jan 2013 - 11:13

Sincèrement bravo, c'est superbe, de bout en bout.

J'aime et approuve dans "Comme des fantômes le soir", le mélange des temps grammaticaux et donc des espaces-temps.
Je suis conquise par la clairvoyance de l'enfant : "quand ma balançoire touchait le zénith, j’apercevais l’incompréhensible. Elle ne dure jamais longtemps cette clairvoyance. " - pas si fugitive que ça, et son sens de l'observation : la "cloche de verre" - qui n'arrive pourtant pas à préserver les soeurs des incursions néfastes du monde extérieur, et puis ces fameux "gros bas épais couleur des roses fanées", entre autres justes images...

Le portrait des soeurs est une vraie réussite ; il m'a rappelé, récemment, je ne sais plus où, deux soeurs jumelles très âgées, même manteau marron en "poil de chameau", même coupe de cheveux teints (même perruque ?), même maquillage coloré excessif, même maigreur. Cette confusion volontaire des identités m'avait frappée.

Le texte est habile, en cela qu'il concentre l'attention du lecteur sur le jardin, la véranda, les jumelles, tandis que le personnage principal, la raison, l'essence-même de ce texte reste en retrait, jusqu'à ce qu'elle finisse par reprendre la place qui lui est due, toute la place dans la vie du narrateur :
"Maman.
Elle renfermait des secrets qu’aucune clé ne pouvait ouvrir."
et :
"Ca, c’était maman.
La réponse de maman, pour que les anges par la main m’emportent."

Voilà, je suis enthousiaste à plus d'un titre. Emballée. Et contente de l'être.

Remarque :
S’eut été bon => C'eût été

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Message  Janis Mer 9 Jan 2013 - 11:47


oui, superbe, absolument
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Message  polgara Mer 9 Jan 2013 - 11:52

rien à ajouter. C'est extrêmement touchant, d'une sensibilité à fleur de phrases. et la dernière achève ce texte superbe magnifiquement.
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Message  Raoulraoul Jeu 10 Jan 2013 - 17:08

Merci à vous qui avez heureusement brisé le "silence de mes fleurs", par vos commentaires si accueillant. Easter a bien voulu soulever "la cloche de verre" de la 2ème partie de ce jardinet des roses. Merci à elle pour le plaisir qu'elle a manifesté jusqu'au bout de cette promenade du dimanche. D'autres lecteurs seront les bienvenus pour découvrir ce que recèle ce silence des fleurs, parfois bien plus éloquent que le langage des humains...
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Message  Polixène Jeu 10 Jan 2013 - 23:03

Incapable d'écrire ces temps-ci, et même de commenter, je ne veux pas entamer mon hibernation Vélienne sans te dire combien ce texte gorgé de soleil m'a plongé directement dans mon enfance, dans cette claivoyance muette si bien mise en scène.
Merci.
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Message  Louis Ven 11 Jan 2013 - 23:48


Une balade du dimanche. Sous le signe d’Hermès.


Une sortie. Pas une simple excursion, aussi une incursion.

Un double espace, en effet, est parcouru : celui d’un dimanche à la campagne, sur des routes bordées de platanes ; celui d’un espace intérieur à la mère du narrateur, « Un endroit profond, secret, niché en soi. Une famille. Un endroit qui vous fait glisser dans votre histoire. » Un double déplacement donc, dans l’espace et dans le temps ; extérieur et intérieur. Les deux espaces se superposent, une dimension intime de la mère se trouve comme projeté hors d’elle, dans un espace géographique. La sortie du dimanche est aussi une entrée dans une intériorité. Dans les deux cas, on se dirige vers un jardin secret.

Le narrateur se souvient quand, enfant, il lui fut donné de visiter ce lieu secret.
La route qui mène au jardin est bordée d’arbres chaulés, perçus comme platanes « avec des robes blanches peintes sur les troncs », perçus comme des dames qui longent la route. Le chemin est très féminin, qui descend dans les profondeurs d’une femme et d’une mère.

Mais la route est aussi jonchée de morts. « Parfois y avait un bouquet de fleurs déposé au pied du platane. ». L’enfant trouvait « aimable » que l’on offre des fleurs aux arbres, ces grandes dames vêtues de robe blanche, sans comprendre la signification de ces fleurs, sans comprendre que la mort était passée par là.
Le chemin intérieur, marqué par la mort, est un chemin disert, où les fleurs sont substituées aux disparus, et les représentent ; où les fleurs rappellent, par des paroles silencieuses, ceux qui ne sont plus.
La route féminine s’avère funeste chemin.

Entrées et sorties. Ouvertures et clôtures.

Le corps de l’enfant est dans le rejet : vomi réprimé dans la voiture ; pipi dans le jardin.
L’enfant se réjouit de la sortie, mais redoute l’entrée dans le dedans secret.
Quand il faut entrer, s’introduire dans un intérieur, que ce soit dans la voiture en direction de l’intériorité de la mère, ou dans la maison au cœur du jardin qui abrite une intériorité cachée, le corps de l’enfant réclame une sortie, un rejet, une expulsion.
« Toc toc et pipi en moi se confondirent » : l’entrée appelle immédiatement une sortie, dans une peur d’être dedans, d’être avalé, absorbé, englouti. Angoisse d’anéantissement, dans la fusion avec la mère. Existence menacée : « fragilité des berceaux éphémères ».

Le jardin découvert est extérieur à la maison. Il est dans l’ouvert ; tout y est ouvert, tout est éclos en lui, « Ah ! leur cœur épais, leurs lèvres écloses ! » ; tout est en exhibition, en extérieur, mais d’une extériorité fragile, prête à se refermer : « Que dire aussi du mimosa ? Ses feuilles sensibles qui se refermaient rien qu’à les regarder. »
Cette extériorité est rassurante. Tout y est très fleuri et très vivant. Le jardin secret, intérieur à la mère se confond avec l’extériorité, et rassure.
Mais au fond du jardin, il y a une intériorité plus profonde, celle de la maison. Plus inquiétante, où le silence répond à l’appel, « Une floraison de silence s’abattit »

Sous le signe de Janus.


A l’entrée de cette intériorité plus profonde, un rideau de perles fascine l’enfant, « Le rideau de perles qui séparait la maison du jardin était fabuleux ». Il fascine en ce qu’il ouvre sans ouvrir et ferme sans fermer. Le passage par un tel rideau entre le dehors et le dedans est facilité. Par un tel rideau, dedans et dehors ne sont pas radicalement séparés, se distinguent à peine. Il soulage l’angoisse de l’enfant, celle de l’engloutissement dans l’intériorité.

Mais il bouge, le rideau. « Il bougeait encore d’une présence. Ca c’était le secret de maman, je pensai. De l’invisible qui déplaçait les choses. »
Une invisible présence est de passage, un fantôme ; mais si elle fascine l’enfant en ce qu’elle indique une entrée sans être aperçu et reconnu, elle est perturbatrice pour la mère, elle dérange ; ce même fantôme tente en permanence de pénétrer en elle, introduit du désordre dans son intérieur, dans son appartement, si bien qu’elle « occupait son temps à remettre en place les choses », et que ce désordre l’expulse d’elle-même, « la mettait hors d’elle ». L’entrée d’une puissance invisible de désordre la fait sortir hors de soi. Impossible alors de fusionner avec elle. Etre en elle, c’est être seul, plus avec elle qui en est « sortie ». L’angoisse de l’enfant, être avalé, englouti, s’accompagne, semble-t-il, d’un désir fusionnel avec la mère.

L’entrée de la maison est ainsi perlée. Place nette au-dedans, bien propre, ordonnée, sans intrusion perturbatrice.

Les doubles
.

Dans l’intériorité de la maison, apparaissent des doubles. Deux femmes.
Des doubles doublement doubles. Ces femmes sont chacune le double l’une de l’autre, et toutes deux redoublent le jardin.
« J’ai remarqué ses jambes. Deux baguettes maigres dans des gros bas épais couleur des roses fanées. » Ces femmes apparaissent comme des fleurs flétries, desséchées, elles répètent le jardin extérieur, mais avec un temps de retard, avec une saison de retard, comme l’une des sœurs répète ce que dit l’autre : « La sœur répétant ce que disait Lydie, avec un léger temps de retard. »
L’intérieur reste inquiétant, marqué par le temps destructeur, non pas printanier régénérateur, temps d’une renaissance, mais automnal, proche de l’hiver, froid, vide et mort.

Toutes deux ont des difficultés avec l’intérieur, difficultés à déglutir, à avaler, « Elles avaient grande douleur à avaler » ; toutes deux ont des difficultés dans le passage de l’extérieur à l’intérieur. Hermès absent, Hermès impuissant.

A leur difficulté à absorber, à déglutir, est associé leur être double, image d’une fusion en partie réussie, en partie échouée. Elles sont les mêmes, elles sont une, et elles sont deux.
Elles sont tout le contraire des ogresses des contes de fée, des sorcières cannibales comme celle du conte de Hansel et Gretel. L’enfant dans le jardin se sent un petit Poucet, une petite pousse, mais il n’y pas d’ogre dans la maison au fond du jardin pour la dévorer. Tout au contraire, il y a des femmes en difficulté d’avaler, en difficulté de recevoir, d’accueillir.

Non seulement incapables d’accueillir, elles ne savent cueillir les roses de la vie. Le jardin est luxuriant, foisonnant, parce qu’elles ne cueillent rien ; elles laissent tout pousser, tout Poucet passer, qui n’a rien à craindre. Rien ne sera avalé, rien ne sera coupé, rien ne sera ravi.
Il reste cette peine à comprendre que la vie ne passe pas par elles, elles qui ne savent pas la croquer à pleines dents, tout juste capables d’avaler une infâme bouillie.
Elles ont mis la vie dans le jardin exubérant, hors d’elles ; le paradis n’est pas dedans ; à l’intérieur, tout est asséché, fané, indigent.

Les fleurs du jardin, comme celles déposées au pied des platanes en robes blanches, disent la vie qui se perd, disent, dans l’extériorité, l’absence de vie dans l’intériorité.
La beauté des fleurs, comme la beauté artistique, cache une réalité inquiétante, tragique : la maladie, la souffrance, la mort. L’apollinien masque et révèle le dionysiaque.

Ces femmes doubles sont en parenté avec la mère, elles font partie de son « secret ».
La mère elle-même n’est pas à craindre, elle leur ressemble, double des doubles, elle ne l’engloutira pas. Déception, non, elle ne le prendra pas en elle. Mais alors, elle restera « seule », comme elles ; elle ne portera pas la vie régénératrice.

Balancements.

L’enfant est dans l'ambivalence, crainte d’être avalé, désir d’union fusionnelle. Dans un balancement. Pas étonnant que, dans le jardin, il s’installe sur la balançoire. Sur ce siège suspendu, le mouvement d’avant en arrière reproduit celui d’une entrée et d’une sortie. Alors que le mouvement de bas en haut semble celui d’une clairvoyance, paradoxale clairvoyance, « j’apercevais l’incompréhensible », où l’on voit clairement l’absence de sens, où l’on voit nettement ce que l’on ne peut com-prendre, ce que l’on ne peut prendre avec soi. Ces femmes malades, ces femmes, vieilles filles qui n’ont accueilli aucun homme, aucun enfant, ces femmes qui n’absorbent la vie qu’avec difficulté, comment les com-prendre ? Comment comprendre celles qui ne com-prennent pas ?

Ne pas franchir la ligne blanche.

Le retour se fait encore dans une intériorité féminine, celle de la voiture, une Dauphine, « Les Dauphines sont féminines autant que voiture disaient les mauvaises publicités. »
Jonas était avalé par une baleine, le narrateur enfant par une Dauphine.

La route porte la trace du dédoublement, séparée en deux par une ligne blanche.
La route indique le chemin à l’enfant : il ne faut pas en sortir. Sortir, c’est franchir la ligne blanche, c’est devenir un fantôme perturbateur, « Suivre la ligne pour ne pas se perdre et mourir avec les fantômes », c’est mourir dans une sortie de route, c’est n'être plus qu'un bouquet de fleurs au pied des dames blanches sur le bord des routes.

Le texte se termine par une interrogation essentielle sur la « disparation ». Disparition : héritage de fleurs, « rêve de jardin », solitude.


Beau texte, Raoul, qui superpose le fantasme à la réalité pour dire, poétiquement, le vécu des angoisses et des désirs infantiles ; qui laisse aussi les fleurs parler silencieusement, mais avec éloquence, du tragique de la condition humaine, tel que le découvre un enfant.

Louis

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Silence avec les fleurs Empty re : L'herméneutique de Louis

Message  Raoulraoul Lun 14 Jan 2013 - 10:03

Merci Louis. Il est vrai que je n'avais pas envisager "clairement" le rapport intérieur/extérieur que tu explicites très bien. Cette difficulté de passage entre l'un et l'autre, métaphores ouvertes concernant tous les rapports entre mère et enfant... Le narrateur est-il l'auteur ? Ce n'est pas à moi de le dire... Tu écris "L"apollinien masque et révéle le dionysiaque". Là aussi bien vu et bien dit. Cette phrase pourrait résumer toute ma démarche en écriture. Les fleurs, les soeurs fanées : le festif et le pensif. Tu évoques aussi la thématique des axes et des lignes ; le balancement (horizontal/vertical) et la ligne droite de la route. Tu me fais ainsi prendre conscience de l'importance d'une géométrie, d'un balisage spatial qui traverse souvent mes textes justement éclatés dans des espaces-temps divers. Je n'avais pas pensé à Hermès : bien sûr celui qui passe du dedans au dehors sans peine, le contraire de l'enfant dans mon texte. Beaucoup de joie une fois de plus que mon texte ait pu engendrer le tien. Je t'en suis re-connaissant, dans le sens d'une deuxième naissance de mon écriture et d'une nouvelle connaissance que tu me renvois.
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Message  Legone Mer 16 Jan 2013 - 8:19

On a tous ces images dans la tête de visites à la famille, je trouve que c'est très bien rendu, très cinématographique. La voiture, la balancoire, il y a une réelle atmosphère très prenante, je trouve. De bonnes descriptions sensibles ( le fait que le narrateur soit un enfant permet à l'émotion de passer plus facilement comme dans "la vie devant de soi"). J'ai bien aimé ces souvenirs. Le lecteur se fait son petit film dans sa tête et c'est bien agréable.
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Message  soussan Mer 16 Jan 2013 - 14:10

CHAPEAU BAS ! Le motif de la balançoire plaçant l 'enfant au-dessus du jardin et en focalisation externe pour mieux saisir
" l 'incompréhensible" du secret apporte l' authenticité de ce récit probablement vécu comme le suggère l 'analyse de LOUIS aussi intéressante que ce texte !
Moi aussi, j 'en fait des voyages en Dauphine bleue avec le père d 'une copine qui fumait des
boyards ? Bouffée d ' un vieux souvenir que le silence des fleurs m 'a fait renifler
OUPS! ....Comme quoi le mémoire auditive est plus durable !
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