La soie des mobylettes

[loic]

Il faut savoir parfois pardonner des choses imaginaires

Au grand dam d’ustensiles
Aboyant au plafond
J’erre dans les intérims
Où le vert d’un Somua
M’affuble les narines

Cacophonies d’ampoules
Attisées sous les poutres
Les verrières crasseuses
Déteignent la journée

Au loin, collines oranges
Parsemées de suies noires
La soie des mobylettes
S’égayant sur la rue

Une journée d’usine
S’occuper de survivre.


*Somua, marque de machine outil( tour, fraiseuse, étau limeur) de couleur verte, avez-vous connu cette odeur de machine outil dans un atelier de mécanique générale sous le soleil du Gard ?

[Modération]

Loïc, il existe désormais sur VE une section "exercices" : http://www.vosecrits.com/f2-forum-vos-ecrits-exercices-prose-et-poesie

L'exo en cours est intitulé "Détournement de poème" : http://www.vosecrits.com/t12798-ce-forum-est-actif-et#370084

L'intitulé de ce texte-ci est modifié pour apparaître comme un poème non exo.

Par ailleurs, merci d'indiquer un titre afin que le texte soit correctement indexé au catalogue.

[loic]

désolé j'avais pas suivi, disons comme titre, la soie des mobylettes...

meilleurs voeux et toute mon amitié
loic

---

Pas de mal, c'est rectifié.
Meilleurs vœux également.
La Modération

[Annie]

Non, je ne connais pas l'odeur de machine-outil, je peux penser à une odeur de garage, quand les "djeuns" bidouillent les mobylettes.
Je ne comprend spas ce qu'il faut pardonner, mais j'aime bien cette approche qui tente de faire partager l'ambiance d'une journée d'usine.

[Frédéric Prunier]

ben moi
elle me parle et je la connais
ton odeur de chiffon graisseux
et le goût métallique de la limaille

les oreilles bercés dans le frottement
de la perceuse qui tourne au plus lent
inexorablement son tourbillon
de pomme aux épluchures

Il paraît que la nuit
une plieuse
est plus dangereuse qu'une guillotine

- Refermez la porte du hangar
et vous comprendrez, tas d'ignares, le boucan qui résonne dans cet antre

mais peut-être ne préfèrerez vous pas savoir
ce que la nuit disent ces monstres
car Il paraît qu'ils se racontent
comment ils ont gagné leurs doigts !

[Pussicat]

j'aime ! même si certains mots me paraissent mal choisis, ou étranges à mon oreille, mais c'est perso, évidemment.

comme :
M’affuble les narines... je ne comprends pas, la couleur verte vous recouvre le nez ?
Déteignent la journée... itou

j'aime ce quatrain pour les couleurs et la musique :

Au loin, collines oranges
Parsemées de suies noires
La soie des mobylettes
S’égayant sur la rue

[loic]

ah frederic Prunier, je n'aurais jamais pu espérer plus beau commentaire...
Pussycat, l'odeur du liquide de refroidissement des outils de ces machines de couleur vert "machine", c'est cela qui me remonte au nez, pour ce qui est de déteindre il y a ici cette lumière des ateliers alors qu'au dehors il fait beau et que l'air est libre...
Annie je me pardonne ces années distordues où je n'avais pas trouvé ma route...

[Invité]

Le titre est excellent, le sujet me parle et les images sont très belles
comme d'hab
et pourtant je n'adhère pas, comme d'hab
Pourquoi ?
Parce que l'écriture, volontairement mal fichue, gâche mon plaisir.

Reprends le texte mot pour mot, mais le rédigeant naturellement, comme on parle, et tu obtiendras un superbe poème en prose comme savaient les faire Baudelaire, Prévert ou Max Jacob.
Ton imaginaire le mérite

[Legone]

J'ai du mal avec la syntaxe, la transitivité, un peu tout en fait.

[Legone]

dans votre poème. J'y comprends que couic :o)

[Invité]

Plaisir de te retrouver (et très en forme), Loïc !
J'aime ces verrières qui déteignent tes journées et cette façon d'inlassablement écrire le travail par touches subtiles, impressionnistes, ajoutant glacis sur glacis, ce qui donne à l'ensemble cette profondeur si particulière.

[loic]

Il faut savoir parfois pardonner des choses imaginaires
Au grand dam d’ustensiles aboyant au plafond, j’erre dans les intérims où le vert Somua m’affuble les narines
Cacophonies d’ampoules attisées sous les poutres, les verrières crasseuses déteignent la journée
Au loin, collines oranges parsemées de suies noires, la soie des mobylettes s’égayant sur la rue
Une journée d’usine, s’occuper de survivre.

c'est vrai que c'est pas mal non plus

[Poussetontraino]

j'adore cette nostalgie et cette lumière mise sur des cotés d'habitude restés à l'ombre ...plus intimement , j'avais un ami ( que je n'ai plus ) qui me faisait partager cette beauté là , cette des choses et surtout des odeurs ...en cela , je suis particulièrement touché ...

[loic]

Alors je suis peut être ce nouvel ami, Pousstontraineau .....

c'est vrai que cet aspect des choses est peu traité en poésie (bien que j'en lise très peu), une nostalgie poussiéreuse comme ces ateliers abandonnés qui me tient coi, lorsque je me retrouve dans ces lieux.
c'est tellement irrépressible que je suis un peu prisonnier de cette écriture, et parfois ça m'agace...


mes amitiés alors...

[Poussetontraino]

on est souvent agacé par soi même ... mais bon dans ce que tu partages il y a des couleurs qui ne sont qu'a toi ,qui te rend rare donc indispensable ...

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