Et ma peur, en épouvante

[Frédéric Prunier]

Les infinis

Vertigineux géant du désert qu'il écrase,
La tête dans l'azur et le pied dans la mer,
Le mont découpe, ardent, sous le dôme de l'air,
Son farouche horizon de chaos en extase.
…
Maurice ROLLINAT (Paysages et paysans)

Je saute dans ma page, vide d’écriture
vide tout blanc, tourbillonnant de peur
…
Je voulais jouer à l’Univers
respirant d’immensité
au ciel plongeant de mes vers
jusqu’en impossible liberté

Avec des mots à dessiner
je voulais tricher à qui perd gagne
en funambule me promener
sur une ligne de montagne

Et Géant ! D’infini étourdi
bombant mon torse d’arc en ciel
je cracherai au paradis
la lumière, ébloui, du soleil
qui me dévore si fort et me serre le cœur
…
Mais la peur, en épouvante
me balance, éperdu
et ma tête, dans mon ventre
je suis noué, comme un pendu

[CROISIC]

qui perd gagne ?

[Ba]

Une émotion forte ++

[Invité]

Depuis le temps, à défaut de parler couramment le Fred-Pru (sic), j'ai fini par le comprendre. Et l'apprécier.
Faussement maladroit, ce langage permet, comme ici, de parler de soi avec pudeur et auto-dérision.
La classe.

[Annie]

Pas de point final, c'est pour signifier infini ?
Malgré la désinvolture avec laquelle je traite la ponctuation, c'est une abstention que je n'ai pas osée.

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