Funérailles célestes

[mitsouko]

A nos ivresses pénitentes où la terre bascule
Voyelles chromatiques suintant de nos blessures
Nos rêves harponnés hoquetant sur la berge
Seul le geste fut beau fracassant la beauté

Voluptés narcissiques de nos contentements
La fureur empesée de ces mots qu’on martèle
L’élégance était nue comme une vierge antique
Et nous la vêtissions du brocart des étoffes

Le calame griffa la blancheur de nos vies
Fulgurance rêvée d’un long cheminement
Le doux effleurement de nos corps apaisés
Sagesse de savoir que nos chairs pourriront

Chapelles ne bruissez d’espérances inutiles
Lourdes vapeurs d’encens dans le vide des cieux
Et vos chants religieux comme plaintes votives
Escortent à l’envi nos tristes vanités

A nos âmes éternelles que la pensée sublime
N’oubliez la froideur des tombeaux qu’on érige
Vestiges de nos pas engloutis par le vent
Forêt de mandibules comme un linceul grouillant

[Invité]

Te revoilà Mitsouko (quel plaisir!) avec ton style si particulier, un poème puissant, ton éternel mépris de la rime et des pieds,
mais de beaux mots, des images, des pensées profondes...
J'aime toujours ce que tu nous proposes.
Détails : Et nous la vêtissions du brocart des étoffes.
Le brocart étant en soi (j'ai pas mis en soie) une étoffe, cela fait un peu pléonasme.
Le brocart n'est pas une broderie. Cela signifie qu'il y a des fils d'or ou d'argent dans le tissage.
Et puis: comme plaints votives, plaintes je suppose, faute de frappe.
Merci et bienvenue à ce nouveau texte.

[Legone]

suitant ? Faisant suite ?

[loic]

allons y lançons nous dans le commentaire

difficile avec Mistouko que j'apprécie particulièrement par la gravité un peu empreinte de son écriture

ce que j'aime ici c'est la capacité a faire rimer sans rimes, je m'explique; il y a dans la lecture la même fluidité que celle recherchée dans la poésie classique et ceci sans rime, gageure incontestable de talent

je trouve très intéressant ce "voyelles chromatiques" qui mettent dans le ton d'une partition ou les voyelles portent la musicalité de ce texte dont le sujet m'à laissé un peu indifférent, mais j'imagine que ce n'est pas le but recherché par l'auteur

ah oui les mandibules de la fin tombent un peu a plat, comme une hâte d'en finir un texte au crépi impeccable.



(ça va comme ça ? )


bonsoir Hervé

[mitsouko]

monsieur le modérateur, pouvez vous rectifier (pour ce genre de manip ya t-il une autre voie sans polluer les commentaires ?), j'ai oublié depuis

suintant

plaintes

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c'est corrigé

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embellie remarque fort juste

loic, je te suis de loin étant abonné à ton site, merci d'être là

[Modération]

Mitsouko, petit rappel des habitudes du forum :
- pour les demandes de modifications de texte, il faut se rendre sur ce fil (dans le forum Conversations), en indiquant précisément les changements à apporter.
De façon générale, c'est une bonne idée que l'auteur reposte sur le fil de son texte la version modifiée prenant en compte les remarques des commentateurs.
Toutefois, les modifs demandées ici étant minimes, elles ont été faites dans le texte ci-dessus.
-pour répondre aux commentateurs, et ce, afin d'éviter de faire remonter, voire de maintenir, son propre texte en haut de page, c'est mieux ici, sur ce même forum.

La madame Modération.

[Sahkti]

Toujours un plaisir de te lire et d'apprécier l'élégance de ton écriture. L'aspect chatoyant des mots, proche parfois de l'excès, est équilibré grâce à l'absence de rimes, c'est bien, le mélange me paraît harmonieux, jamais claudiquant. Et puis ce propos, ample et grave, est porté avec justesse, sans trop en faire.

[Invité]

On retrouve dans ce poème de facture contemporaine (ni rime, ni mètre bien défini) l'emphase des grands classiques.
C'est l'exact opposé de ce que j'aime, mais je trouve néanmoins le procédé intéressant.

[Yoni Wolf]

C'est bien foutu, maîtrisé, rythmiquement irréprochable mais... ça me laisse plutôt froid, peut-être à cause, justement, de cette maîtrisr qui tue un peu l'immédiateté de l'émotion, le sens direct. Mais c'est moi, ça, je suis dans une période où j'aime la maladresse, l'intention plus que le résultat en lui-même. Ici je ne ressens rien. Désolé.

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