Petite chose

[Frédéric Prunier]

Petite chose
qui m'appelle au désir
ronde folle s'enrobe
au secret du plaisir

comme au vent de traine
mes nuages se déchirent
une seconde en suspens
hésite et sans défense

d'un saut de pas de danse
trépigne soudainement
et bourrasque au vent violent
m'envole avec les anges

vers d'immenses farandoles
leurs habits de plume au sol
deviennent lits, caresse étrange
au vent de traine le soleil se mélange

en secret se dérobe
appelle au désir
petite chose déshabille un sourire
et l'oubli vire-vole, l'instant du plaisir

[Invité]

trop mignon!
je viens signifier mon attendrissement
et le plaisir que procure cette envolée légère.

[Invité]

Frédéric Prunier a écrit:
celui-là
il n'est pas encore abouti !

même le titre a suffi à me rendre chat-mallow. ascenseur madeleine direct vers une époque d'"l'insouciance lucide" (sic). mais je lirai ton abouti avec joie, et sans ma madeleine. parce qu'un splash dans la fraîcheur prunière ne se refuse pas.

[Invité]

(c'était igloo à "Petite chose")

[Legone]

Je me suis envolé !

[Invité]

Mmm, délicieux !

[Pussicat]

Je tourne et je pivote et vire-volte puis je m'envole... pfffuit, partie... !
Tout mignon-mignon, je reviendrai le lire...

[Albert-Robert]

Pourquoi ai-je toujours avec toi ce sentiment de frustration ? J'aurais envie d'aimer ce que tu proposes, je l'aime presque mais toujours se dresse cette barrière pour moi infranchissable : ta façon de marier les mots, de manier la langue

[Frédéric Prunier]

mon cher Albert

je comprends ton malaise et tu as raison
ce texte n'est pas la perfection d'un art poli par le temps
ce texte est un travail imparfait qui cherche a se jouer du langage comme on tord le cou aux habitudes,
pas pour le seul plaisir de faire autrement
mais pour tenter de créer un équilibre entre le sens commun de la lecture, le ressenti de celui qui écrit et le plaisir physique du mot prononcé, un peu comme si on danserait une danse non conventionnelle,
avec pour but ultime d'arriver à un résultat qui tient debout, dans une esthétique propre au texte, à ce seul texte.

c'est pour cela que ce texte peut te surprendre

je ne dis pas que c'est un chef d'oeuvre
c'est un texte de travail
je le retravaillerai
il ne ressemblera plus à celui qui est ici écrit
il sera autrement
mieux ou pas, cela n'a pas d'importance
ce qui m'importe
c'est de construire
l'inutile poétique qui ressemble à de la musique, à des images, à des sensations... en quelques mots.

amitié

[Invité]

Quand je lis un poème, pour l'aimer, je demande (entre autre) que rien ne me gêne du début à la fin. Là, les premiers vers donnent un rythme : 4.6.6.6, puis crac (pour moi) j'ai été déstabilisée par les 5.7. suivants, ensuite je pensais plus à compter qu'à virevolter.
En relisant et en se détachant de cette recherche de bercement régulier, on peut savourer la douceur sensuelle de cet écrit.
Le choix des mots et leur enchaînement me conviennent tout à fait.

ps : ne faut-il pas un chapeau ^ à traîne ?

[Frédéric Prunier]

pour ma contrib de la semaine,
je voudrais reprendre ce petit texte de petite chose,


....



..................................Petite chose
............................qui m'appelle au désir
..............................ronde folle s'enrobe
........./....................au secret du plaisir


comme au vent de traine
mes nuages se déchirent
une seconde en suspens
hésite et sans défense

d'un saut de pas de danse
trépigne soudainement
et bourrasque au vent violent
m'envole avec les anges

vers d'immenses farandoles
leurs habits de plume au sol
deviennent lits, caresse étrange
au vent de traine le soleil se mélange

en secret se dérobe
petite chose déshabille un sourire
l'oubli vire-vole, l'instant du plaisir



..................................Petite chose
............................qui m'appelle au désir
.............................ronde folle s'enrobe
.............................au secret du plaisir



grandit, d'un nouveau tintamarre
le soleil au matin est un joyeux poignard
à l'horizon qui l'entraine

au ciel immense
en bourrasques de danse

jusqu'à disparaître encore

............................doucement endormi
.................................petite chose

...................................il fait nuit

[Invité]

Frédéric, une nouvelle version d'un texte existant n'empêche pas la publication d'un nouveau texte (suis-je bien claire ?).

[post scriptum]

Je trouve ce poème très beau. J'aime beaucoup la musicalité de ces vers.

La première strophe est parfaite selon moi, sobre, sonore et délicate.

Mon seul regret est la longueur du poème car je pense que le sujet (petite chose) induit la suggestion, l'implicite et donc la concision.

J'arrête donc ma lecture à la fin de la troisième strophe pour rester avec les anges et me dessiner mon mouton, ma délicieuse petite chose.

Amicalement.

[Janis]

très agréable oui
délicat et musical

[Arielle]

Moi aussi Frédéric j'ai souvent, très souvent, envie d'aimer tes textes dont j'apprécie la musicalité, la légèreté mais leur construction grammaticale, leur syntaxe me font trop souvent trébucher et gâchent ma lecture.

Tu dis :

se jouer du langage comme on tord le cou aux habitudes,
pas pour le seul plaisir de faire autrement
mais pour tenter de créer un équilibre entre le sens commun de la lecture, le ressenti de celui qui écrit et le plaisir physique du mot prononcé, un peu comme si on danserait une danse non conventionnelle,
avec pour but ultime d'arriver à un résultat qui tient debout, dans une esthétique propre au texte, à ce seul texte.

Notre langue ne manque pourtant pas de souplesse pour danser sans raideur de mille manières possibles qui ne troublent en rien le "plaisir physique du mot prononcé" et si l'auteur (celui qui danse) parvenait à entraîner son partenaire (le lecteur) dans un pas nouveau sans le faire trébucher, n'en tirerait-il pas plus de joie qu'en se tortillant tout seul juste pour" tordre le cou aux habitudes" ?

[Frédéric Prunier]

Arielle, de petite chose

si tu lis doucement ce texte
et que tu te glisses dans sa musique

à quel endroit te heurte la syntaxe ?


c'est un pari prétentieux peut-être
c'est pour moije, me fouiller l'être et en filtrer une esthétique
une musique, une image
pour la donner à lire..... ma seule véritable contrainte, que cela tienne debout tout seul....que ça fonctionne dans son ensemble....et si possible en détail....et............
et qu'elle soit pour le lecteur
un ressort dans son imaginaire, sa musique, ses images


je lis tes mots
un peu comme si tu disais à Van Gogh
oui
mais c'est pas ça la peinture

[post scriptum]

"c'est un pari prétentieux peut-être
c'est pour moije, me fouiller l'être et en filtrer une esthétique
une musique, une image
pour la donner à lire..... ma seule véritable contrainte, que cela tienne debout tout seul....que ça fonctionne dans son ensemble....et si possible en détail....et............
et qu'elle soit pour le lecteur
un ressort dans son imaginaire, sa musique, ses images"

Comme quoi Mallarmé se trompait, on peut définir la poésie. Je pense qu'il aurait apprécié cette définition.
Moi, je la partage.

[Invité]

j'y suis revenue
j'ai lu
et été émue

[hi wen]

et l'oubli vire-vole, l'instant du plaisir
[/font]

je suppose que le T oublié du vire-vole est passé dans l'instant-T du plaisir.

[CROISIC]

Merci Mr Prunier
d'avoir donné
si belle vie
à cette "petite chose" !

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