La dernière fille du monde

[M.]

Il y avait un monde, sur se monde il y avait une fille.Cette fille s'était retrouvée seule sur ce monde.

Elle vivait sur une petite île au milieu de l'Océan. De cette petite île elle ne pouvait que contempler l'horizon, le sable, les nuages, et le ciel.

Sur la petite île ou la fille se trouvait il y avait une demeure. Dans cette demeure la fille avait assez de réserve pour se nourrir pour toute sa vie. Dans cette demeure la fille avait de quoi s'occuper pour toute sa vie. Dans cette demeure, sur cette petite île perdue au milieu du rien, cette fille vivait seule.

Quand elle était lasse de contempler l'horizon, sur la plage de sa petite île, la fille allait lire.
Elle lisait des livres sur ce monde, et des livres sur les hommes. Dans ses livres étaient marqués que l'homme ne pouvait vivre seul. Dans ce monde, sur une petite île, la fille seule lisait des livres lui disant qu'on ne peut vivre seul.

Cette fille aimait rêver. Elle rêvait que le vent vienne lui tenir compagnie sur l'île. Elle rêvait que bientôt elle ne soit plus seule. Puisqu'on ne peut pas vivre seule.

Et alors, pleurer, rire, l'amitié, la peur n'avait pas de valeur, la fille ne pleurait et ne riait donc pas, tout comme elle ne connaissait pas le sentiment de peur et comme l'amitié lui était inconnue.

Comme la fille était seule, tout ce qu'elle faisait était bien, mais mal en même temps. Tout ce qu'elle pensait était correct et incorrect. Elle était la plus grande et la plus petite, la plus triste et la plus joyeuse, elle était la personne la plus populaire, la plus drôle, la plus intelligente du monde, la plus détestée, la plus rigide, la plus idiote aussi.

Un jour la fille se promenait sur la plage de sa petite île, songeuse elle regarda l'océan et se demanda s'il y avait un autre bout à l'océan, une autre île ou peut être une autre fille seule se poserai la même question. Elle décida donc d'aller voir. Elle se plongea tout entière dans l'eau salée de l'Océan. Elle s'y noya.
C'est ainsi que la seule fille du monde mouru. En laissant sur la table du salon de la demeure dans laquelle elle vivait seule sur sa petite île un livre dans lequel il était écrit : << la solitude est une prison. >>
En voulant être libre, libre de ne plus être toute seule, la seule fille du monde avait laissé son monde seul.

[midnightrambler]

Bonsoir M.

Vous avez dix-sept ans, vous êtes en classe de Terminale et vous êtes passionnée par vos cours de philosophie ...

Amicalement,
midnightrambler

[Ba]

Des pensées familières mais perdues de nos adolescences...L'essentiel est d'en garder quelque chose pour le reste des jours à venir ;-)

[Invité]

Intéressant : tout le long j'ai lu (interprété) "une fille seule au monde", jusqu'à la fin où j'ai réalisé qu'il s'agissait de "la seule fille du monde".
La nuance est de taille. Et le texte à mon avis bien moins anodin, plus riche qu'il ne paraît de prime abord, il y a là de quoi creuser.

Je t'indique ci-dessus les erreurs ortho-typographiques que j'ai relevées :

Il y avait un monde, sur se ce monde il y avait une fille.Cette fille s'était retrouvée seule sur ce monde.(espace après point)

Dans ses livres (il) étaient marqués que

Et alors, pleurer, rire, l'amitié, la peur n'avaient pas de valeur

ou peut-être (tiret) une autre fille seule se poserait la même question.
C'est ainsi que la seule fille du monde mourut.

[polgara]

un récit sous une forme de matriochka vraiment intéressant, très subtil. En regardant le texte de loin, j'ai trouvé cela étrange, pour ne pas dire dérangeant la mise en évidence du monde et de fille . Puis en le lisant, le fait de mettre en avant les deux seuls éléments de cet univers, à savoir le monde même et son unique habitante, j'ai trouvé cela très habile, puisque cela contribue à accentuer l'angoisse de cette solitude contre laquelle cette fille seule n'aura su / pu lutter.
joli moment de lecture.

[Sahkti]

J'ai eu un peu de mal au début car j'ai trouvé l'écriture très (trop) enfantine, avec un ton un peu guimauve pour décrire cette progression dans l'ordre des pensées. Et puis progressivement, les blocs s'imbriquent, l'idée fait son chemin et la démonstration finale peut dévoiler son visage, prenant le dessus sur l'habillage qui la précède. Le texte en devient alors plus prenant et une seconde lecture permet de mieux apprécié ce ton "simple", offrant un cheminement en douceur.

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