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Les territoires inoccupés de l'amour

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Louis
Raoulraoul
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Les territoires inoccupés de l'amour Empty Les territoires inoccupés de l'amour

Message  Raoulraoul Sam 23 Fév 2013 - 17:36

Les territoires inoccupés de l’amour


Dans les couloirs ça fait scraatch… scraatch… Sombres couloirs où N°5 aussi fait scraatch scraatch, de ses pieds nus sur le linoléum. Il baisse tête et dos sous les tuyaux de chauffage dans les plafonds bas soufflant une tiédeur humide.
Scraatch scraatch ! Quelqu’un approche. N°5 le sent. Le scraatch-scraatch ralentit. Dans cette pénombre c’est inquiétant. N°5 se livre au jeu. N’est-il pas venu ici pour se laisser prendre par le jeu ?
Encore un scraatch ou deux et N°5 est à portée de main d’une autre main. On ne se parle pas. Seulement les mains se cherchent. C’est bien là le risque. Toute cette solitude chercheuse.
Papa poum… papa poum... ça s’accélère dedans. Facilement quatre-vingt battements par minute. Papa poum papa poum… N°5 dans son intérieur compte ses papa poum… ils dominent les scraatch, maintenant immobiles. De sa main il pourrait toucher aussi le papa poum de l’autre debout en face de lui. Rien qu’une peau nue enveloppe le papa poum de l’autre. Leur peau à eux deux sans protection. Ici on ne se protège plus. Une peau nue, avec grains, frissons et poils.
La bouche de chaleur des tuyaux remplit sa fonction. Mais N°5 craint d’autres bouches. Bouches sans paroles. Haleine crue.
De sa main N°5 parcourt l’inconnu. Les vaisseaux, les battements, papa poum, la nervure d’un être dans le noir. Voyage sans fin, le contournement sensible des formes.
Qui es-tu ? se demande à lui-même N°5.
Dehors les militants du Hamas et les blindés de Tsahal s’envoient des missiles et roquettes à la figure. Leur figure qu’ils n’ont plus, tellement déchiquetée, leur corps démembré. Broouh ! Broouh ! font les explosions. Il est impossible de traduire le fracas d’une bombe massacrant les hommes.
N°5 s’est réfugié dans cet abri. Il fait chaud. Les corps ici sont entiers, dénudés, battant le sang, papa poum, qui circule vivement dans les artères conduisant au cœur, papa poum, au cœur que N°5 palpe de ses doigts qui tremblent… Il y a une dureté que N°5 devine, mais une dureté sans guerre. Il l’empoigne sans véritable intention. Dans l’obscurité et la moiteur, les adversités s’annulent, elles se confondent en semence. Elles créent l’inimaginable.
Dans la bande de Gaza, ça canarde sec. Les cervelles éclatent et ce n’est que dans la bouillie qu’on rejoint son ennemi.
Scraatch scraatch… à nouveau on entend marcher dans la galerie torride. N°5, désarmé, laisse venir autour de lui. Plusieurs scraatch-scraatch piétinent, à l’affût, guettant un papa poum qui accepterait le deal. Chacun sans keffieh, ni masque.
Si le papa poum cardiaque de N°5 est au bord de l’explosion, cette explosion, N°5 ne la renie pas. Dans des alcôves de douceur, les oreillettes se frôlent, les valvules gonflées se mêlent. Sur les matelas quand des mots se disent, leur nationalité est vierge, neutre, les territoires conquis appartiennent à la nuit.
N°5 s’additionne à n°6, et parfois ainsi jusqu’à 9. C’est l’association rêvée. Les onomatopées cèdent leur vacarme au chant. Le mélange des langues. Mollesse et dureté inventent des pactes jusque là réprouvés.
Devant les miroirs obscurs, sur les coussins parfumés, N°5 exécute des numéros invraisemblables. Nombres infinis dans l’ombre.
Dans les couloirs les scraatch-scraatch des talons mouillées sur le lino est incessant, là, devant la porte de l’alcôve que N°5 a verrouillée. Les scraatch-scraatch se distinguent souvent par le gabarit de ceux qui les produisent. Scraatch-scraatch pesants, scraatch-scraatch légers ou timides. N°5 a une prédilection pour les pesants. Il les imagine puissants, pansus, écrasant. Mais cette puissance, scraatch scraatch, n’est pas belliqueuse. Scraatch scraatch quand le pied se pose, la voûte plantaire s’attendrit sous le feu des baisers qui la couvre. Loin du pied mauvais des soldats qui émascule.
Combien de pieds N°5 aujourd’hui a-t-il embrassés ?
Jusqu’à l’évanouissement N°5 épuise son idyllique comptabilité. Puis il sort. Renouant serviette à la taille. Savourant un chant séminal diffus en lui.
La surface ne ressemble pas au tréfonds, à moins qu’elle ne soit le résultat d’un bouleversement. N°5 va-t-il l’apprendre à ses dépens ?
Il a revêtu le treillis, un gilet pare-balles sur son papa poum qui se met en sourdine. Il traîne ses semelles qui font scraatch scraatch dans les gravats.
Les autres de l’abri aussi font surface. Scraatch scraatch leurs bottes ou leurs sandales à lanières raclent la poussière, le sable, les débris qui jonchent les territoires.
Lorsque chacun derrière sa frontière se retranche, N°5 perd de vue son n°6 et même aussi jusqu’à 9. Ce n’est que lamentable tristesse. Se souviennent-ils donc encore de leurs petits pieds vulnérables ? Un scraatch scraatch si charmeur et sensuel traîné mollement sur les linoléums suintant des couloirs intimes. Un pataugas pratique maintenant chausse tout homme à l’air libre. Et ce n’est plus que boucherie.
Des bouches de chaleur de la paix souterraine, maintenant fusent à gorge déployée des slogans et hymnes fanatiques.
C’est alors qu’au checkpoint de Naplouse, N°5 reconnaît en un éclair n°6 une ceinture d’explosifs autour du corps, en train de sauter dans les airs. Puis n°7, de son pistolet mitrailleur descend n°8. Lorsque N°5 s’interpose pour protéger n°9, une rafale de Kalachnikov lui barre la route, et c’est en vain que N°5 courbé sur la poitrine de n°9 écoute battre son ultime papa poum , comme le dernier soupir d’un ange dont on aurait cassé les ailes.
Le risque zéro n’existe pas. Mais dans ce conflit le chiffre des morts est incalculable.
N°5 survit miraculeusement. Chaque jour il franchit le checkpoint. Il travaille à Yesha et revient dormir à Rafah. Parfois au hammam il s’arrête pour se nettoyer de tout ce sang et oublier ses larmes. Dans la vapeur et la pénombre les armes se taisent et s’écoute le bruit des cœurs, le pas des hommes sur la moiteur du lino, des bras qui se nouent autour des corps dont on cache les blessures. Mais aujourd’hui N°5 a vu voler en éclat celui de n°6. Et ses compagnons de bain dans la lumière noire du Jihad ou celle bleutée du Likoud sont des tireurs d’élite que la haine entretue.
N°5 ne retournera plus au hammam des faux frères.
Il erre, poussiéreux, sale, meurtri, impropre.
Sur la route du checkpoint 300 par un matin d’orage, il rencontre Menucha M.
Avec elle, N°5 découvre que les poignets des hommes peuvent se briser, que leurs longs cheveux noirs sentent bon aussi le jasmin.
Avec Menucha, N°5 apprend qu’un membre est caressant, même absent, comme une faille chaude qui donne du plaisir à naître.
Avec Menucha, les pieds pesants arrêtent leur scraatch-scraatch obsessionnel, chaque doigt fin de Menucha devenant une chanson.
Entre les seins fatigués de Menucha ne cogne plus le pulsionnel papa poum, mais s’ouvre une belle tunique rose d’un cœur pour que N°5 y penche le sien.
Sur la route caillouteuse de Bethléhem N°5 demande à Menucha de devenir son monsieur. Le monsieur de madame Menucha M.
Sur la route, sous les missiles, entre les checkpoints, ils avancent sans plus jamais se baigner, l’eau est infectée de sang.
Ils avancent les yeux ouverts. On les regarde passer sans rien leur demander.
Pour eux les barrières se lèvent.
**
Raoulraoul
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Les territoires inoccupés de l'amour Empty Re: Les territoires inoccupés de l'amour

Message  Louis Mar 26 Fév 2013 - 16:50

Texte fort, celui d’une plongée dans la source, et du langage et de l’humain.

Une galerie souterraine obscure. C’est un abri. En surface, s’affrontent violemment les militaires israéliens de Tsahal et les combattants palestiniens du Hamas, « Dehors les militants du Hamas et les blindés de Tsahal s’envoient des missiles et roquettes à la figure ».
C’est en bas, sous terre, que l’on échappe à la fureur destructrice des hommes, inhumainns, qui s’entretuent au nom du plus Haut, au nom du Ciel ; et c’est là, au fond, dans le « tréfonds » que se vit l’expérience qui permettra une nouvelle ascension, une remontée vers l’humanité, vers un ciel plus serein.

Dans le boyau souterrain, les réfugiés ne portent pas de nom, mais des numéros, N°5, N°6, etc.
N°5 : ce numéro rappelle, ce n’est pas un hasard, un célèbre parfum. Dans ce sous-sol, les hommes redescendent à leur être corporel, à leurs sensations dans la chair de leur vie. N°5 est avant tout cela : sensation, olfactive, mais aussi auditive et tactile. Dans ce tunnel (on pense inévitablement à l’association Channel, tunnel) les hommes ne vivent plus que par leur corps et leurs impressions sensibles. Il leur manque pourtant la vue, dans ces couloirs obscurs, le plus intellectuel des sens.
N°5 : parfum d’homme, juste une odeur d’humanité.

Dépouillés de nom, N°5 et les hommes d’en bas sont aussi privés de parole.
Pour tout langage, des onomatopées : « scraatch ; papa poum ; Broouh ! Broouh … » sonorités des pas ; pulsations des battements du cœur ; éclats de l’explosion des bombes et missiles. « On ne se parle pas » dans ces couloirs souterrains, où ne s’ouvrent que « bouches sans paroles ».
Un monde infrahumain, en-deçà du langage, dans cette survie souterraine ; un monde inhumain de violences et de combats sanglants en surface.

Dans ces galeries obscures, les hommes sont à nu. Sans vêtements, sans chaussures, sans protection, ils sont en contact direct avec le monde et avec autrui, sans intermédiaire.
Chacun, enfermé dans sa solitude, cherche les autres, par le toucher, par les mains :
« Seulement les mains se cherchent… Toute cette solitude chercheuse. »
On se rencontre, sans paroles, par pur contact, par la peau, par le cœur palpitant, sans armure, sans carapace, sans défense : « Leur peau à eux deux sans protection. Ici on ne se protège plus. Une peau nue, avec grains, frissons et poils. »
On se découvre, on redessine les formes corporelles, en les réinvente, on circonscrit l’humain réduit à la nudité de son corps : « De sa main N°5 parcourt l’inconnu. Les vaisseaux, les battements, papa poum, la nervure d’un être dans le noir. Voyage sans fin, le contournement sensible des formes. »

Privé de langage et de lumière, simple cœur battant, peau à nu, simple forme corporelle toute de sensations, l’homme sans nom, N°5, ne peut que s’interroger sur lui-même : que suis-je, au fond ? et se demander : « qui es-tu ? »

Si les corps se redessinent sous terre, renaissent dans leur contact primitif, s’ils se redécouvrent en ce lieu des morts, sous terre, dans un enterrement ; en surface au contraire, au soleil, là où la vie devrait s’épanouir, les corps sont détruits, l’humanité est défigurée : « Leur figure qu’ils n’ont plus, tellement déchiquetée, leur corps démembré »
Si l’adversité se rencontre aussi en sous-sol, elle n’engendre pas le conflit, le corps à corps n’est pas un combat : « Il y a une dureté que N°5 devine, mais une dureté sans guerre. Il l’empoigne sans véritable intention. Dans l’obscurité et la moiteur, les adversités s’annulent, elles se confondent en semence. Elles créent l’inimaginable. » Tout au contraire de la vie en surface, dans ce ventre souterrain, les oppositions se font conjugaisons, se font liens corporels, corps entremêlés, qui se confondent sans annulation pourtant de l’altérité, jusqu’à produire une « semence », graine « inimaginable » de vie nouvelle.
En surface, « Dans la bande de Gaza, ça canarde sec. Les cervelles éclatent et ce n’est que dans la bouillie qu’on rejoint son ennemi » ; dans les profondeurs, au contraire, l’autre est découvert et rencontré dans sa condition primitive corporelle, strict contraire d’une « bouillie » informe. Alors, il y a « des bras qui se nouent autour des corps dont on cache les blessures »
On redessine et réinvente l’humain à tâtons dans le noir quand, plus haut, on détruit l’humain en pleine lumière.

Cet abri souterrain rapproché « des alcôves de douceur » se révèle un lieu où les corps, non seulement entrent en contact, se frôlent, se touchent, s’enlacent, mais aussi se mêlent dans des unions multiples, « N°5 s’additionne à n°6, et parfois ainsi jusqu’à 9. » Les corps s’inventent des accords, des liaisons pacifiques et sensuelles, « Mollesse et dureté inventent des pactes jusque-là réprouvés. »
A l’abri sous terre on fait l’amour, quand sur terre on fait la guerre.
Le langage est retrouvé dans l’entente corporelle, dans les échanges souterrains, mais il est musique, mais il est « chant », expression des sentiments, des émotions, des passions, non des pensées : « Les onomatopées cèdent leur vacarme au chant. »
Le langage est retrouvé dans la diversité des langues chantantes, mais sans conflit entre elles : « mélange des langues » ; l’abri souterrain est une tour de Babel à l’horizontale ; où les mots n’ont pas de « nationalité ». « Sur les matelas quand des mots se disent, leur nationalité est vierge, neutre, les territoires conquis appartiennent à la nuit »

Quand enfin les corps sortent des couloirs souterrains, quand ils cessent d’être corps dans la nuit, pures sensations, asiles les uns pour les autres, douceur, chaleur, plaisir les uns pour les autres, ils sont déchiquetés sous les bombes, démembrés, désarticulés, « ce n’est plus que boucherie » ; plus chair sensible, sensuelle, vivante, mais lambeaux de viande, os éclatés en un carnage. La paix des corps n’était qu’un intermède, un interlude ( « N°5 se livre au jeu. N’est-il pas venu ici pour se laisser prendre par le jeu ? » )

Après la communion souterraine des corps, après l’union, la désunion, l’explosion, l’éclatement. Après le contact direct à nu, l’accueil de l’un par l’autre, se reproduit la mise à distance derrière les frontières, « chacun derrière sa frontière se retranche ».

Si les mots reviennent, c’est en « slogans et hymnes fanatiques », chants guerriers, formules assassines, clameurs identitaires, mots répétés sans pensée ; des mots reviennent, mais pas véritablement la parole, pas véritablement un langage.
Le langage est perdu, onomatopées, expressivité du corps, musique, chant, slogans : la parole est absente.
La peau est recouverte désormais, masquée derrière des conventions, des rôles sociaux, derrière une culture ; oubliée derrière des vêtements, des gilets, des treillis, les pieds surtout, les pieds enfouis dans des chaussures, des sandales ou des bottes. L’expérience souterraine à nu s’est terminée, le contact charnel avec le monde a pris fin et « leurs bottes ou leurs sandales à lanières raclent la poussière, le sable, les débris qui jonchent les territoires ».
Ce que révélait l’expérience souterraine, c’est aussi cela : être au monde, c’est d’abord mettre un pied sur le monde, un pied nu ; être au monde, c’est d’abord prendre pied,
C’est une démarche. Démarche solidaire de l’infra langage de l’onomatopée :dans le souterrain, chacun était un « scraatch », une façon particulière de poser le pied sur le monde, « Scraatch-scraatch pesants, scraatch-scraatch légers ou timides.
De bon pied, c’est faire ce premier pas à nu, dans le contact sensible, entre soi et la chair du monde. Tout à l’inverse du « pied mauvais des soldats qui émascule ».

N°5 a repris pied sous terre, quand on perd pied, et la tête, en surface.
Mais lui renaît de son expérience souterraine ; il s’humanise.
Il rencontre une femme, Menucha. Une femme juive, lui qui est palestinien. Et plus rien ne l’empêche de l’aimer.
Il découvre le langage et les noms, Menucha est la seule à porter un nom, et pas un numéro.
N°5 a découvert le langage en plongeant à sa source, dans les profondeurs charnelles du corps, « Avec Menucha, les pieds pesants arrêtent leur scraatch-scraatch obsessionnel, chaque doigt fin de Menucha devenant une chanson. » On passe des pieds aux mains, aux mains qui se prennent, et se donnent, aux doigts qui chantent.
N°5 n’est plus un « papa poum », mais un cœur qui bat, mais un homme.
Menucha, ou la parole faite chair.

Menucha est langage, mais aussi parfum, « Avec elle, N°5 découvre que les poignets des hommes peuvent se briser, que leurs longs cheveux noirs sentent bon aussi le jasmin. »
N°5 découvre un autre parfum, le parfum des femmes ; il découvre après son expérience sensible et sensuelle, qu’une femme, c’est d’abord un parfum, une sensation grisante et
heureuse avant d’être une identité nationale, un rôle social ou une identité culturelle.

Pour cet amour-là, plus fort que tout, pas d’entrave possible, « Pour eux les barrières se lèvent ».
Ils étaient nus sur la chair du monde et le monde n’avait plus de barrières.

Superbe texte, Raoul.



Louis

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Message  Nicolah Mar 26 Fév 2013 - 18:21

Petit bémol sur l'aération du texte qui pourrait rebuter certains.

On entre clairement au cœur du conflit avec l'horreur cardiaque que cela représente, les bruits de pas inquiétant.
Les numéros apportent un anonymat terrible; le texte est très réussi.

Nicolah

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Les territoires inoccupés de l'amour Empty Re: Les territoires inoccupés de l'amour

Message  Invité Mer 27 Fév 2013 - 15:38

Un grand beau texte dense dont le sujet me touche tout particulièrement (et ça ne date pas d'hier).
J'aime le traitement que tu en fais, du début à la fin, frappée par le choix des nombres pour la partie guerre, et le tournant de la fin. Mais pas seulement.
Je ne commente pas plus avant, parce que je ne saurais pas par où commencer pour exprimer tout ce que ce texte m'inspire de réactions, d'idées, de vécu et de souvenirs qui fusent à la lecture -même à distance.
Aussi je préfère en rester là et juste te dire ma grande satisfaction à te lire.

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Message  polgara Jeu 28 Fév 2013 - 13:56

oh Raoul, quel texte, quelle claque ! malgré l'absence d'aération (je t'en supplie, pense à nos pauvres yeux!), je me suis laissée tenter par la lecture, parce que c'était toi et que, plus le temps passe, plus je me sens happée par tes textes.
celui là est d'une force et d'une justesse parfaites.
je n'ai pas grand chose à en dire, tout serait tellement pâle par rapport à ce que j'ai vécu en le lisant.
chapeau, merci et .... Encore !
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Message  Invité Jeu 28 Fév 2013 - 20:48

C est tres fort, a la fois organique et tres visuel jusqu a l ecoeurement comme un monstre ettouffant aux multiples bras.

La bouche de chaleur des guyaux remplit sa fonction. Mais n5 craint d autres bouches. Bouches sans paroles. Haleine crue.

Je me suis mise a respirer avec manucha et sa chair a elle, bien vivante.

Pardon, c est bourre de fautes, je ne sais pas me servir de mon nouveau jouet.

Un tres grand texte vraiment.

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Les territoires inoccupés de l'amour Empty Ma maison isolée

Message  Raoulraoul Sam 2 Mar 2013 - 9:10

C'était une maison isolée, au début sans aucun visiteur. Sans doute une maison trop étrange, avec des bruits bizzares, scraatch, papa poum, broouh... Puis quelqu'un a ouvert la porte ; il s'appelait Louis. Il a rendu accessible cette maison inquiétante, il l'a décorée avec des phrases accueillantes. Nicolah a suivi, réclamant qu'on aére davantage. Alors Easter est venue, très émue. Polgara et Vertigo aussi ont franchi le seuil de cette demeure qui revivait de plus en plus. Maintenant le maison existe par ces visiteurs qui ont osé traversé les murs, c'est par leur curiosité et leurs commentaires chaleureux que la maison isolé sur son territoire représente un havre de repos et qu'elle respire mieux...
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Les territoires inoccupés de l'amour Empty Re: Les territoires inoccupés de l'amour

Message  Sahkti Sam 2 Mar 2013 - 11:10

Difficile de commenter le fond, ce texte me parle, le sujet me touche, m'interpelle et cela, depuis longtemps. Alors aujourd'hui, c'est pire encore...
Une guerre larvée vue d'en bas, d'ailleurs, mettant en exergue ce qu'elle a de terrible parce que justement, ce recul permet de la faire tout en étant à la place de X ou Y, au coeur du récit, au sein de cette absurdité sans nom où tout se justifie. Des éléments savamment mis en valeur ici, raconté sans fausse pudeur et sans voyeurisme aucun. Tout est là, énoncé, à travers des émotions froides que j'estime bienvenues.
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Message  Raoulraoul Jeu 7 Mar 2013 - 9:22

Merci Sahkti. Et à vous tous qui n'avaient aidé et accompagné. Je m'en vais avec votre réconfort...
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Les territoires inoccupés de l'amour Empty Re: Les territoires inoccupés de l'amour

Message  Invité Jeu 7 Mar 2013 - 9:36

ne t'en vas pas trop loin, alors...!
et merci pour ce beau texte dont Louis s'est fait l'éclaireur, avec sa torche souterraine
alors merci aussi à Louis.
le sujet est pointu et peu commun, c'est vrai que dans un premier temps avec la densité du texte en plus, j'avais fait l'impasse dans un premier temps.

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Message  Invité Jeu 7 Mar 2013 - 9:37

(pardon-répétition)

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Message  Invité Ven 8 Mar 2013 - 8:44

Un texte dense, foisonnant, compact et actuel.
se nettoyer de tout ce sang et oublier ses larmes.
Comment ?
Comme le dit Louis « Les corps s’inventent des accords », des à corps, des corps à corps aussi. Parfois, on souhaiterait que la fin du monde vienne et que l’espèce humaine (pas tant que cela) disparaisse. La terre alors s’ébrouerait et dirait « bon débarras ! ».
Toute cette solitude chercheuse.
Toute cette solitude à tête chercheuse.
Sur le même sujet je conseille vivement le reportage d'Arte que vous pouvez revoir ici : http://www.tv-replay.fr/redirection/05-03-13/the-gatekeepers-arte-10501503.html
Résumé : Chacun à leur tour, ils racontent, intensément, quelque trente ans de lutte antiterroriste en Israël et de gestion désastreuse de la question palestinienne. Un flot d'aveux précis, circonstanciés, d'une remarquable liberté et d'une sidérante acuité. Six anciens chefs du Shin Beth, l'équivalent israélien du FBI, expliquent comment, depuis la Guerre des six jours en 1967, dont la victoire vaut à l'État hébreu d'occuper Gaza et la Cisjordanie et de faire face à un million de Palestiniens, les responsables politiques n'ont jamais vraiment cherché à construire la paix. Une succession d'erreurs qu'inaugurent les mots d'arabe approximatif avec lequel de jeunes réservistes s'adressent aux populations des nouveaux territoires occupés, leur annonçant qu'ils viennent les "castrer", au lieu de les "recenser"

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Message  midnightrambler Dim 10 Mar 2013 - 22:26

Bonsoir,

J'ai essayé plusieurs fois de rentrer dans ce texte ... j'ai fait, ce soir, un réel effort pour m'y plonger !
Je trouve, personnellement, que ce texte est illisible et j'ai eu envie de le dire ...

Amicalement,
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