Corrigés TD CO5

[Cerval]

la nuit (1 mètre quatre-vingt) est plus grande que moi
et dans ses poches plein d'étangs
c'est le temps qui s'étend
qui bronze.
une cigarette
elles se ressemblent toutes ces chansons
butinez ô abeilles les champs très longs
de l'autoroute de l'est

c'est un étang calme une clairière
mille bruits d'ailes - volières
surprises entières et cette façon
qu'elle a de semer son souvenir
une navette bleue ses yeux sont
un très pur morceau de ciel
lui aussi il est fait d'elle
il se prolonge jusque ses veines
sourcils levés navires mais pour où
cheminée des bras mains accueillantes
la faute à qui ? pas à moi
enfin le jour vient en bouffées trainantes
(je ne m'ennuie pas)

cent bijoux qui brillent et toutes les beautés :
ce sont
des fleurs pour marion

SUPER/.

un trilliard d'oiseaux envolés
les hirondelles sur cette vie allées
et une lèvre à la mienne passée
comme un balcon sur les palais
la peau séchée au vent du soir
chemise ouverte tu vas avec tout
il faut se positionner dans la pensée
étendre le regard derrière la peau
prendre les amarres
NETRE PAS MALADROIT
ETRE JUSTE
ETRE PRECIS
ETRE FERTILE
ETRE NOBLE

ô noblesses manou de son trône vous nargue et vous regarde
pelage blanc neige tombée...
alchimie du miamia
remèdes puissants

et ce poupon et ce poupon et ce poupon.
où va-t-il ? très haut dans le ciel
au niveau des idées
poupons roses de vases et de bijoux
empli de fleurs à bras ouverts
maison des vents
la voix débordée de parfums les yeux emplis de chants
poupon rosé comme le matin
le nez parfait comme un atterrissage d'avion
au paradis

ô pistes du ciel

je finis par vous connaître

sourire dessiné par dieu d'un geste concis

et ce poupon et ce poupon et ce poupon.
poupon de pureté
je t'aime
tu es plus jolie que les poèmes de quelqu'un qui sait écrire des poèmes.
plus belle que ce que les yeux savent voir
les yeux ne te découvrent pas, ils t'habillent, là est la nuance
importante.
elle s'appelle l'amour.
OUI JE LE DIS POUR LES AUTRES....
VOILA QUOI.

yeux ouverts sur les planètes
sur le coeur des planètes
sur le coeur
sur le
sur
c'est sûr
certain


les matins sont très éternels dans leur genre
la télé putain quelle merde

[Invité]

Je suis bien infoutue de commenter ça, mais qu'est-ce que je le regrette !
C'est plein d'amour.

[Invité]

Le titre : une énigme ou des travaux dirigés au cours desquels l'auteur se sera égaré, non, envolé vers un ailleurs magique. Pourtant le poème évoque la nuit, ah ! l'auteur planchera sur les corrigés de ces TD.
"(je ne m'ennuie pas)"...le lecteur non plus.

"tu es plus jolie que les poèmes de quelqu'un qui sait écrire des poèmes." ...j'adore.(mais pas que, je ne cite pas tout, le premier vers est plus que prometteur et la suite ne le dément pas)
bon, puis il a bien fallu atterrir, et l'on se retrouve hagard, devant la télé.
un petit bémol pour "les matins sont très éternels", le "très" me semble malvenu.

un poème que j'aime !

[Phylisse]

Certains passages me sont apparus comme de l'écriture automatique, avec des mots de liaison manquants, ou d'autres sans lien avec ce qui précède ou ce qui suit. Et si cela m'a gênée en première lecture, j'ai pris le parti ensuite de me laisser porter par certaines images parce qu'il y a dans ce texte de beaux moments de poésie et une sacrée aventure humaine (dont je n'ai pas tout saisi mais peu importe).

Et quand ce poupon arrive, c'est un joli moment d'émotion qui me parvient, reliant l'avant et l'après, le sentiment s'emballe, la répétition du mot poupon n'y est pas pour rien sans doute et c'est une belle trouvaille.

J'aime être surprise par une écriture, et je suis ravie de m'être arrêtée sur ce poème (malgré le titre peu attirant).

En revanche, je n'aime pas les deux derniers vers qui tranchent avec ce qui précède, mais peut-être est-ce volontaire ? Aussi parce que le "très" de "très éternels" me gène, et surtout pour ce dernier vers qui me rebute carrément. Quel en est l'intérêt ? Quel rapport avec le reste ? Il y en a sûrement un, j'imagine.

[loic]

la première strophe (qui est un bijou), celle avec l'autoroute de l'est... m'à emporté trop loin, après je n'ai pas vu le jour

[Cerval]

suite des corrigés

mais dans mon coeur
chaque jour est un dimanche
on voit le soleil levé
derrière les voiles - Ô souvenirs
je vous prends par les manches
et vous assemble
le soleil te ressemble
lorsqu'il ne veut pas plier
je fume ma cigarette à l'ombre des peupliers

ce que j'aime est dans cet air
celle que j'aime sur la terre
et quand c'est la nuit ô lumières
je suis dissous depuis longtemps
(blague : - je me sens mal docteur
- depuis combien de temps ?
- oh, quelques mois)
étoile déshabillée sur mes dents
je suis ivre de ces lueurs
mais chaque jour est dans mon coeur
une aventure comme un dimanche
tout m'est confort
les rues ouvrent leurs vastes corps
et tout ce que je vois est or
mon sang qui va dessous mes manches
marion l'aurore dans sa robe blanche

[Invité]

la première strophe (qui est un bijou), celle avec l'autoroute de l'est... m'à emporté trop loin, après je n'ai pas vu le jour

difficile aussi de poursuivre au-delà de "Marion" dans un premier temps. Heureuse donc, cette écriture qui demande sa pause à peine le travail commencé.

[Invité]

embardée moi aussi
je n'aime pas les gros marteaux, ou sabots, ces grosses lettres qui enfoncent les clous...dommage.

[Sahkti]

La structure du départ laisse peu à peu place à une écriture qui se délie, à des mots qui se joue de toute classification; ils s'expriment, s'envolent et c'est très bien ainsi, car cela apporte pas mal de puissance au poème libéré de toute contrainte.
A lire par petites tranches pour en explorer toutes les saveurs dont certaines explosent en bouche de longues minutes après la fin de la dernière bouchée.

[Sahkti]

étendre le regard derrière la peau

e nez parfait comme un atterrissage d'avion
au paradis

Voilà qui me plaît, entre autres.

Et ceci me fait sourire, parce que ça, c'est du compliment!
tu es plus jolie que les poèmes de quelqu'un qui sait écrire des poèmes

[Sahkti]

Je vois la suite, ample comme ce qui la précède, peut-être davantage balisée mais tout aussi expressive. Décidément, j'aime ça.

[Cerval]

je n'aime plus me coucher tard
je fais mon lit avec le soir
mon sang fleurit dans mes artères
cette vie est comme un pied-à-terre

les jours ont tous les mêmes haillons
j'apprends avec les gens ce que c'est
que vivre ici mais ce que je sais
quand je tourne la tête vers les rayons

c'est le prénom de Ma-ri-on

[Invité]

La première suite m'accroche moins, on se met à chercher les rimes, on les trouve plus ou moins. Toujours aussi forte cependant.
La fin (euhh, est-ce la fin ?) est franchement rimée, rythmée. Le deuxième paragraphe est un peu laborieux.

[Sahkti]

les jours ont tous les mêmes haillons

hé oui...

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