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Benito courut aussi vite qu'il put…

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Benito courut aussi vite qu'il put… Empty Benito courut aussi vite qu'il put…

Message  Frédéric Prunier Jeu 21 Mar 2013 - 21:13

ces petits extraits que je poste en prose, sont extraits du même projet...
grosso modo, cette ébauche s'appelle pour l'instant:
.... Patrizio, fausse-nouvelle d'un temps jadis....

vos commentaires sont précieux,
c'est un peu comme si une personne ouvrait ce petit ouvrage à une page au hasard... et que j'étais relié à son cerveau par une électrode invisible... ))

Sur mon travail,
j'espère ne pas m'enliser, c'est mon premier voyage au long cours..
j'aime bien, c'est une autre façon d'écrire
j'ai encore du boulot pour devenir Balzac, mais bonje, le principal, c'est de participer qui disait l'aviateur..

bon,
j'appuie d'abord sur prévisualiser... et puis hop, jme jette dans la fosse aux lions dVE, et aux lionnes...





Benito courut aussi vite qu’il put et rejoignit les bureaux de la milice. Quand il arriva, ses hommes étaient déjà partis. Il entendait toujours au loin des coups de feu et des cris. Cela devait être l’horreur sur la place du marché. Il était évident que ses hommes étaient partis là-bas pour se battre. Il traversa la cour intérieure et ne vit personne. L’écurie étaient également déserte. Seul, un cheval restait, il le sella en toute hâte. Il devait quitter la ville, rejoindre au plus vite Château-Rouge et prévenir le chevalier. C’était une catastrophe, certes prévisible, mais on espère toujours éviter un désastre, même annoncé. Les déportations et les efforts soutenus de la milice pour bâillonner les énergumènes des remparts n’avaient pas suffi, ni les distributions de soupes, ni les aides aux plus démunis. Il est toujours plus facile de tout casser que de construire. En sellant sa monture, il se remémorait ce qu’il venait de vivre. Tout avait si soudainement basculé dans le chaos. Il devinait le sort que les émeutiers avaient réservé à l’accusateur Le Mène et il n’était pas du tout certain que ses hommes viendraient à bout de la férocité de ces forcenés fanatisés.

Quand il arriva au château, son cheval écumait et tremblait de tous ses membres, tellement il l’avait malmené et forcé au galop. Benito le laissa libre dans la cour et s’engouffra dans le bâtiment principal.
Le chevalier et Patrizio étaient en pleine partie d’échecs. Il avait surgi dans la pièce sans prendre le soin de se faire annoncer et avait raconté aux deux hommes médusés ce qui se passait en ville. Le chevalier se voulut tout d’abord rassurant :
- Ne vous alarmez pas outre mesure. Ce n’est qu’une émeute. Demain, le soufflé sera retombé.
- Ils ont assassiné l’accusateur.
Le chevalier prit le temps d’une respiration avant de répondre.
- …Ça, c’est plus embêtant.
- En me sauvant par les jardins, j’ai reconnu les hommes de la bande du petit Français.
Tout en l’écoutant, le chevalier s’était levé et marchait de long en large.
- Nous allons faire appel à l’armée. Le gouverneur du Fort de la Roche n’attend qu’un ordre de ma part pour venir nettoyer la région de fond en comble ! Ces soi-disant révolutionnaires croient peut-être que nous allons les regarder saccager le pays sans réagir ? Nous verrons bien comment se comporte cette bande de lâches devant la mitraille d’un régiment militaire bien entraîné.
Il prit Benito à témoin. Sa voix s’emportait de plus en plus. On aurait dit qu’il parlait à la tribune d’une chambre de députés.
- Lorsqu’il vous a échangé ce lot d’immigrés sans papier contre des céréales, le capitaine vous a bien affirmé que le gouverneur et tous ses officiers attendaient avec impatience notre ordre d’envahir la région, non ? Nous sommes aujourd’hui à l’aube de la catastrophe et d’évènements plus tragiques encore ! Assassiner le principal magistrat de la ville est hautement symbolique. Ce sont les institutions du royaume que ces barbares veulent ébranler et la population toute entière est terrorisée. L’armée doit fouiller la région de fond en comble et débusquer les auteurs de ce crime. Cette bande de Français est pire qu’une meute de loups enragés. Nous devons tous les exterminer, jusqu’au dernier, avant qu’ils ne propagent l’anarchie dans le pays !
Patrizio avait peur, mais comment pouvait-il en être autrement ? Les attaques de fermes isolées ne suffisaient plus aux pillards, ils attaquaient maintenant jusque dans les centres-villes. L’émeute d’aujourd’hui venait de dégénérer en tuerie, cette nouvelle le terrorisait, et il craignait que si l’armée intervenait, cela soit un pas de plus vers la guerre civile. Tellement de ses amis, musiciens à la cour de France, s’étaient retrouvés ruinés du jour au lendemain…
Il aurait voulu savoir exprimer ses doutes et ses craintes avec le brio de son ami. Mais, s’il était capable d’argumenter des heures sur la musique, les arts ou le jeu, quand le sujet de la discussion abordait la philosophie ou la politique, il avait besoin de beaucoup plus de temps pour ordonner ce qui lui traversait l’esprit. Certains de ses amis se moquaient de cette lenteur. Ils chuchotaient que derrière son sourire énigmatique et muet se cachait du vide. C’était blessant bien sûr, mais que pouvait-il y changer ?
Aujourd’hui encore, il écoutait, acquiesçait, mais ne savait pas comment dire au chevalier qu’une intervention massive de l’armée lui apparaissait comme une surenchère de violence. Il ne voulait pas que son ami conclue trop vite qu’il excusait les atrocités de ces soi-disant révolutionnaires. Au fond de lui pourtant, depuis qu’il côtoyait l’abbé, il ne pouvait plus ignorer la pauvreté extrême de certains quartiers des remparts. Sa pensée restait enchevêtrée, sans réponse. Il aurait voulu connaître l’avenir et savoir quelle était la meilleure solution pour protéger sa fortune et sa vie de musicien contre le risque d’une révolution et son lot de cataclysmes meurtriers.

Dans son trouble, il pensa furtivement à Yasmina.
Bien qu’elle lui ait crié sa haine en lui martelant qu’elle ne l’aimerait jamais, cette rencontre éphémère resterait probablement toujours ancrée dans un coin de son être. Comment l’oublier ? En plus, d’en avoir fait l’héroïne de son prochain opéra-ballet renforçait un attachement qu’il savait pourtant inutile. Elle devaient être là-bas, au milieu de la tuerie. Il pensa qu’un jour on lui apprendrait qu’elle et sa bande avaient été enfin arrêtés. Il trembla, tout à coup empli de tristesse, comme s’il était déjà un spectateur impuissant de leur mise à mort, au pied de la potence.

Il écoutait toujours le chevalier. Ce dernier s’était maintenant installé à son bureau et il écrivait un billet au gouverneur du fort, en soulignant ces phrases de soupirs et de mimiques. Il réfléchissait à voix haute et lui parlait en même temps qu’au majordome, sans vraiment attendre de réponse.
- Je crois que ce jour est en fin de compte un bien, beaucoup plus qu’un malheur. Pour maintenir l’ordre dans le pays, nous devons épurer les quartiers malfamés et continuer à déporter ceux qui sont les plus suspects. Les évènements dramatiques d’aujourd’hui sont la preuve qu’il nous faut reprendre en main la région et le royaume tout entiers. Cela devient une nécessité. Ceux qui nous pensent trop radicaux auront la critique moins facile quand ils auront compté les morts de cette journée de folie. Notre vengeance devient légitime et les crimes immondes qui sont en train d’être commis seront notre drapeau et notre caution… Benito ! Envoyez immédiatement en ville les domestiques du château que vous jugerez les plus aptes à la discrétion. Qu’ils observent et prennent des notes sans se faire reconnaître. Il nous faut savoir qui fait quoi et le camp de chacun, combien sont les énervés, qui sont leurs chefs, dans quelle direction ils vont déguerpir… Et si en plus, ils peuvent transmettre un message aux hommes de la milice, qu’ils leur disent d’éviter de se faire tuer aujourd’hui, nous aurons besoin d’eux plus tard, après le passage de l’armée, pour reprendre les choses en main.
En quelques secondes, le visage du majordome perdit cet état de peur panique qui ne l’avait pourtant plus quitté depuis qu’il avait échappé au lynchage. Il retrouvait sa superbe et son masque de général en chef de la milice. Patrizio reconnut dans cette expression l’homme plein d’assurance et de certitudes qu’il avait découvert, le jour où il lui avait remis la lettre du chevalier. Il se rappelait de son uniforme de milicien, qu’il avait trouvé ridicule, et de sa façon bizarre de saluer ses hommes, à la mode des légions antiques.
Le majordome gratifia son maître de ce même salut militaire, claquant des talons comme s’il jouait au théâtre un héros de chevalerie moderne.
- Maître, je m’en occupe tout de suite. Je voudrais juste vous préciser, avant de transmettre vos ordres, que l’on m’a informé dernièrement des différents endroits susceptibles d’être des repaires et des caches de cette bande de lâches. Il y a notamment une auberge, à quelques lieues d’ici, un peu l’écart de la route de la Roche. C’est à la sortie du hameau de Fontaine, au départ d’un chemin qui se perd dans la montagne. Bien que le lieu ressemble au bout du monde, il est plus fréquenté que certaines gargotes de la ville et c’est la cantine préférée de leur nabot de chef, celui que la rumeur populaire commence à comparer à un rebelle au grand cœur.
- Parfait, parfait. Il me faudra un plan détaillé des lieux. Je crois me souvenir de l’endroit. Il est idéal pour un gigantesque coup de filet, car ce chemin de montagne finit par un aplomb rocheux qu’il sera aisé de cadenasser. Je finis ce billet au gouverneur. Revenez le chercher tout à l’heure, vous irez personnellement lui porter demain à l’aube. Vous lui raconterez de vive voix et en détail ce que vous aurez appris sur les évènements d’aujourd’hui.

Benito sortit...
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Message  Frédéric Prunier Jeu 21 Mar 2013 - 21:16

pour les érudits....dans l'intro avant le texte, j'ai confondu le Cou de Bertin et Roland le gars rose !
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Message  Invité Sam 23 Mar 2013 - 16:59


J'aime toujours autant suivre les extraits décousus de cette "fausse-nouvelle d'un temps jadis....", le ton moderne y est pour beaucoup, le fait qu'on ne situe pas exactement aussi - et qu'on puisse par conséquent identifier des correspondances avec des époques plus récentes.

L'écriture s'étoffe je trouve, et surtout, elle se détend, se délie.

Les personnages, déjà attachants dans les épisodes précédents, Patrizio en particulier, prennent de l'ampleur, il sont "vivants".

Allez, troubadour, en selle pour la suite !

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Message  Invité Dim 24 Mar 2013 - 7:52

Non ça ne s'enlise pas du tout, la sauce, la mayonnaise, le crabe, etc.... tout ça à l'air de bien prendre. J'attends un autre extrait.

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Message  Sahkti Ven 12 Juil 2013 - 12:46

En parcourant le site pour me sélectionner quelques textes à lire pendant mon absence, j'ai découvert ton projet et tes fragments, c'est intéressant FP.
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Message  Sahkti Ven 12 Juil 2013 - 12:48

Il me faudrait compiler le tout pour avoir un aperçu de l'ensemble, c'est mieux, mais déjà ici, je me suis plongée dans l'ambiance avec facilité, ça se lit sans heurts. Par moment,s le rythme me paraît un brin trop linéaire mais ça fait partie de l'intention il me semble, c'est une histoire qui se déroule ainsi, autour d'un fil conducteur qui peut nous mener dans diverses directions sans que l'on s'en rende forcément compte.
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Message  Bakary Ven 12 Juil 2013 - 19:18

L'enlisement peut être fatal dans une fosse abritant des lions, peut être des colombes avides de complaintes non discordantes.
La forme y est, en prélude à un récit consistant.L'écriture est rassurante, chaque paragraphe est une invitation faite au lecteur pou un voyage où les étapes mènent à une découverte et augurent une suite.
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Message  Invité Sam 13 Juil 2013 - 9:29

Un bon fragment, bien structuré, bien écrit. Pour paraphraser Vertigo, la mayonnaise prend. Courage pour mener à bien ce qui me semble être un récit au long cours. La cohérence du récit et l’unicité dans le style ne sont pas chose aisée.

En toute subjectivité :
- « Seul, un cheval restait, il le sella en toute hâte. » : j’aurais ponctué différemment (Seul, un cheval restait. (ou Il le sella en toute hâte.
« férocité de ces forcenés fanatisés. » : en l’occurrence, forcenés et fanatisés me semblent proches (cnrtl.fr) :
 - fanatisé : Rendre fanatique, inspirer un zèle ardent et excessif (pour une cause, une doctrine, une personne, etc.
 - forcené : [Qualifiant un subst. désignant une pers. en tant qu’elle a un comportement, une activité, des opinions] Qui dépasse toute mesure dans sa passion pour.
- « Quand il arriva au château, son cheval écumait et tremblait de tous ses membres, tellement il l’avait malmené et forcé au galop. » : au galop me semble inutile tant c’est évident.
- Ne vous alarmez pas… : — (alt + 0151)
- Elle devaient être là-bas,… : devait…
- « et il craignait que si l’armée intervenait, cela soit un pas de plus vers la guerre civile. Tellement de ses amis, musiciens à la cour de France, s’étaient retrouvés ruinés du jour au lendemain… » : je n’arrive pas à faire la relation entre les 2 phrases (peut-être dans un autre fragment ?).
- Il trembla, tout à coup empli de tristesse, comme s’il était déjà un spectateur impuissant de leur mise à mort, au pied de la potence. : suggestion : Il trembla, tout à coup empli de tristesse, comme s’il était déjà, au pied de la potence, un spectateur impuissant de leur mise à mort.
- « nous aurons besoin d’eux… » : les virgules me semblent inutiles. À la lecture, avec le temps de pose, ce n’est à mon avis pas approprié.
- « et la population toute entière » : tout entière (un grand classique pour moi aussi :-))
- « qu’elle et sa bande avaient été enfin arrêtés » : arrêtées (accord participe passé avec être, il me semble).
- « Il se rappelait de son uniforme de milicien, qu’il avait trouvé ridicule, et de sa façon bizarre de saluer ses hommes, à la mode des légions antiques » :  l’expression se rappeler de qqch. est une impropriété. On écrit plutôt se rappeler qqch. ou se souvenir de qqch.

Enfin, ce serait bien d’avoir un petit résumé des épisodes précédents, ou, à tout le moins, un bref exposé de la situation avec les rôles des principaux protagonistes. J’ai lu quelques fragments, mais j’ai un peu de mal à raccrocher les wagons (si je puis dire :-)).

Cordialement.

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