Chloé

[M.]

<< Hé ho ce matin... >>

Chloé... Ce prénom résonne en moi comme un écho. Chloé. Chloé. Si petite, si jolie Chloé.

Je me souviens de ce jour-là, près de ce ruisseau. Tu t'en souviens aussi ? L'été battait son plein, les oisillons chantonnaient, le soleil n'était jamais absent et puis les herbes hautes nous chatouillaient les pieds et les mollets... Nous, nous rigolions, hein ma Chloé ? Si douce et innocente Chloé.

Loin derrière nous les adultes discutaient, de tout et de rien, surtout de rien, c'est ce que font souvent les adultes, nous avons souvent ri de ça... Ce jour-là, c'est comme un hier pour moi, comme un aujourd'hui même... Oui, j'y repense comme si c'était tout à l'heure. Je me souviens des bruits, je me souviens des odeur, je me souviens avoir vu un canard qui barbotait dans l'eau, sous les arbres qui ont des branches comme des larmes. Ils te faisaient peur ses arbres je m'en rappelle... Te font-ils toujours aussi peur ? Si mignonne et joyeuse Chloé...

Moi j'avais une robe avec des fraises, dès que je tournais la robe semblai flotté dans l'air et laissait apparaître mes jambes. Toi tu était habillé comme un garçon, avec une salopette courte et un T-shirt rayé, mais même comme ça tu était très jolie, même comme ça tu resplendissais... Même comme ça tes rires et tes pleurs étaient ceux d'une petite fille. Car, oui nous étions des petites filles. Il y avait une abeille, elle s'était posée sur une fleur à côté de toi. Tu avais paniqué Chloé. Si attendrissante Chloé.

Moi je me remémorais la première fois que je me rappelle t'avoir vu. C'était à l'école, et je t'avais tout de suite aimé moi Chloé... Tu était tout pour moi Chloé. Ma seule amie, comme une soeur. Une autre moi, en plus jolie. J'aimais ton prénom, il me faisait penser à l'échos, Chloé, Chloé, Chloé, Chloé, j'aurais pu le dire mille deux cents dix fois, au moins. J'aimais t'entendre rire, tu avais un si joli rire, il faisait des :[k]: comme ton prénom... J'aime ce son. Et je ne t'ai jamais demandé si tu l'aimais aussi ?

Je ne t'ai jamais demandé si tu m'aimais aussi, je ne t'ai jamais demandé si tu aimais mon rire... Je ne t'ai jamais rien demandé, car pour moi tu resterais là tous les jours et ceux qui suivent et peut-être même après, pour toujours quoi ! Je me souviens ma Chloé que c'était un matin, oui un beau matin d'été, près du ruisseau... Tu avais peur de l'abeille et tu as paniqué... Et puis il y avait ses arbres et puis il y avait l'herbe... Et puis il y a eu ton cri... Nous étions si près du ruisseau Chloé... Si près, trop près peut être, et puis nous étions si petite... Si petite que tu n'as pas eu pied, si petite que je t'ai regardé... Que je t'ai vu perdre l'équilibre dès que tu as vu cette abeille, que je t'ai vu dans le ruisseau, lorsque seule ta main ressortait, que je t'ai entendu appelé à l'aide... Que je ne t'ai pas aidé.


Je n'ai rien su dire lorsqu'on m'a demandé ce qui s'était passé... Pour moi rien de bizarre.... Je n'ai pas compris au départ que je ne te reverrai jamais, plus jamais... Et que tu allais me manquer et ce, toute ma vie.

<< Chloé... Chloé pourquoi t'es partie ? >>

(d'après << Chloé >> De M.Farmer)

[Frédéric Prunier]

la fin
le cauchemar ado
avec image fascinante de la mort
débarrassée de la douleur et de tout ressentir
ça, j'ai du mal...

sinon,
j'aime bien le chemin en image
et le principe
de s'inspirer d'autre chose
et d'en faire un "à soi"
me plaît vraiment
et me donne simplement envie de vous dire
...continuez ! Continuez ! Sans vous arrêter ! Ecrivez ! Comme un peintre ! Comme un cinéaste ! Comme un musicien !

Merci,
du matin ça fait du bien

[Invité]

Oui il a raison Monsieur Prunier. Et puis je suis allée voir tes dessins, bravo, il faut continuer.

[Janis]

Mais oui c'est bien !
et les dessins !

tout un univers, bravo

[Marine]

Je préfère le début
avec ça "Si douce et innocente Chloé" qui sonne comme le début d'un renversement

[Sahkti]

On devine le déchirement, l'esprit qui se met à douter, le non-dit, le déni, la confirmation, oui, tout cela est là, peut-être un peu trop explicité à mon goût, simple point de vue. Je pense que le texte y gagnerait en étant raccourci de certaines explications, ça permettrait aux émotions de développer tout leur force dans la sobriété.
Ceci mis à part, le soin apporté à l'écriture est très appréciable.
Bonne continuation !

[polgara]

ah ben c'est malin, j'ai la rouquine en tête maintenant... "... dans l'eau du ruisseau j'ai vu ses cheveux flotter...".
mais je le relirai ce texte qui m'a plu.

[Invité]

j'M. beaucoup :-)

qques broutilles (de l’inattention surtout) :
des odeur : s
la robe semblai flotté : semblait flotter
Ils te faisaient peur ses arbres : ces
Toi tu était : étais (idem : ça tu était très jolie, idem : Tu était tout pour moi )
Moi je me remémorais la première fois que je me rappelle t'avoir vu : lourd.
il me faisait penser à l'échos, : sans s (il n'y en a qu'un, même s'il est multiple :-)
Je me souviens(,) ma Chloé(,) que c'était un matin : quand ma Chloé est mis en apostrophe, une virgule est requise à sa droite et à sa gauche.
Et puis il y avait ses arbres : ces
et puis nous étions si petite : petites
Et que tu allais me manquer(,) et ce, toute ma vie.

[Contenu sponsorisé]