Le tango des souffleurs de soleil
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loic
Hue
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Le tango des souffleurs de soleil
Ils étaient deux dans la lumière
princes, chair des Dieux et du vent
des boussoles dans la tête pour unique horizon
Ils étaient deux dans la lumière et regardaient les ombres
corbeaux épouvantés par la courbe des vols
Ils étaient deux
leurs ailes giflaient la brise
leurs mains chassaient la peur
rien ne pouvait alors déchirer leurs poitrines
que la folie du souffle
Ils étaient deux dans la lumière
à chasser de leurs pas la poussière des sous-sols
ils avaient tous les deux
le panache des rois l'innocence des fous
ils dansaient tous les deux
le tango de l'oubli la tristesse du vent
et tous deux fascinés par ce qui tremble encore
par ces choses qui auraient pu arriver mille fois
Princes, chairs éclatantes derrière une pluie de verbes
tous deux ne parlent pas
leurs ombres se rapprochent et leurs pas se défont
un nœud entre les nœuds
rien que leurs souffles ne puissent apaiser
dehors il fera froid
ici l'amour joue aux échecs
Ils sont deux dans le soleil
et l'aube qui sourit au condamné à mort
n'enlève à leur tango aucune maladresse.
Hue- Nombre de messages : 51
Age : 35
Date d'inscription : 31/08/2008
Re: Le tango des souffleurs de soleil
c'est de la poésie incontestablement, à la lecture je n'ai même pas eu besoin de chercher le fond, la forme m’a suffit...
un peu comme ces recueils de poésies que personne n'achète parce que l'on ose pas s'y plonger
merci
un peu comme ces recueils de poésies que personne n'achète parce que l'on ose pas s'y plonger
merci
Re: Le tango des souffleurs de soleil
ça commence avec cette promesse de voyage : "des boussoles dans la tête pour unique horizon" et ça nous emporte d'un souffle croissant, jusqu'au tourbillon, je dirais même jusqu'à la transe de ces danseurs si visibles, touchés par la grâce :
"Ils étaient deux dans la lumière
à chasser de leurs pas la poussière des sous-sols"
(ce que ces deux lignes sont magnifiques ! )
encore un grand beau poème, Hue.
et bien sûr, quelque part, je pense inévitablement à la musique du Gotan Project.
"Ils étaient deux dans la lumière
à chasser de leurs pas la poussière des sous-sols"
(ce que ces deux lignes sont magnifiques ! )
encore un grand beau poème, Hue.
et bien sûr, quelque part, je pense inévitablement à la musique du Gotan Project.
Invité- Invité
Re: Le tango des souffleurs de soleil
Voilà un poème superbe. Aérien, malgré les images un peu rebattues, et très touchant, très humain justement à cause de ces images. Parfaitement imparfait donc, très à mon goût !
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Le tango des souffleurs de soleil
ce texte , c'est une danse mais aussi des respirations , des tremblements, de la vie , du panache ...
Re: Le tango des souffleurs de soleil
j'ai eu un peu de difficulté à m'approprier ce poème au titre magnifique, à y entrer, pour ma part.
Invité- Invité
Re: Le tango des souffleurs de soleil
un texte bien écrit sans aucun doute, mais pourquoi se priver de ponctuation qui pourrait donner à la poésie encore plus de puissance.
Je suppose que c'est voulu mais on peut s'interroger sur la pertinence de cette idée.
Ce texte est fort , saisissant mais ponctué il aurait été encore meilleur.
Je suppose que c'est voulu mais on peut s'interroger sur la pertinence de cette idée.
Ce texte est fort , saisissant mais ponctué il aurait été encore meilleur.
troupi2- Nombre de messages : 158
Age : 68
Localisation : quelque part sur la terre
Date d'inscription : 11/03/2013
Re: Le tango des souffleurs de soleil
Très beau poème que l'on a envie de lire à voix haute.
Invité- Invité
Re: Le tango des souffleurs de soleil
L'alternance de vers pairs (4, 6, 8, 10, 12, 14) confère mouvement, musicalité et équilibre à l'ensemble. Le jeu antithétique ("lumière"/"ombres") délimite la frontière du bien et du mal à l'oeuvre dans le texte. La perspective d'une mort (annoncée à l'avant-dernier vers) est préparée par la connotation inquiétante associée aux "corbeaux", puis par le surgissement du conditionnel passé ("auraient pu") et du futur ("il fera froid").
Le propos, éminemment épique, est souligné par nombre de procédés, parmi lesquels...
- les titres de noblesse, sans et avec majuscule ("princes", "Princes")
- les métaphores mélioratives ("souffleurs de soleil" du titre, "chair des Dieux", "chairs éclatantes")
- les hyperboles ("mille fois", "une pluie de verbes")
- l'adjectif qualificatif ("unique")
- le déterminant indéfini ("aucune")
- l'adverbe ("rien" x 2).
La thématique du pas de deux qui auréole le texte ("dansaient", "tango" x 2, "se rapprochent", "se défont", "leurs souffles", "l'amour joue aux échecs") entérine l'image métaphorique de l'improvisation , de la liberté du couple à construire à son gré, souverainement, son cheminement (expression : "des boussoles dans la tête"). Les anaphores ("ils étaient deux dans la lumière" x 3, "tous les deux" x 2) appuient sur cette dualité transparente, sur cette solidarité indéfectible. Le glissement de l'imparfait vers le présent de narration tend à donner un caractère éternel à ces figures emblématiques de la résistance à l'oppression.
Merci pour ce partage !
Le propos, éminemment épique, est souligné par nombre de procédés, parmi lesquels...
- les titres de noblesse, sans et avec majuscule ("princes", "Princes")
- les métaphores mélioratives ("souffleurs de soleil" du titre, "chair des Dieux", "chairs éclatantes")
- les hyperboles ("mille fois", "une pluie de verbes")
- l'adjectif qualificatif ("unique")
- le déterminant indéfini ("aucune")
- l'adverbe ("rien" x 2).
La thématique du pas de deux qui auréole le texte ("dansaient", "tango" x 2, "se rapprochent", "se défont", "leurs souffles", "l'amour joue aux échecs") entérine l'image métaphorique de l'improvisation , de la liberté du couple à construire à son gré, souverainement, son cheminement (expression : "des boussoles dans la tête"). Les anaphores ("ils étaient deux dans la lumière" x 3, "tous les deux" x 2) appuient sur cette dualité transparente, sur cette solidarité indéfectible. Le glissement de l'imparfait vers le présent de narration tend à donner un caractère éternel à ces figures emblématiques de la résistance à l'oppression.
Merci pour ce partage !
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 58
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
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