L'admirable voyageur

[Edgar-Allan]

En des heures antiques, esclave des grands rois nègres,

J’ai rencontré les hommes de glace
J’ai vu les forbans aux bouches trouées
Les femmes dans les yourtes et leur teint maladif
les petits chevaux dans la longue steppe
Aux pays des sables, les chardons de pierre
Des visages noirs et bleus
L’homme-qui-danse parmi les oiseaux
J’ai adoré des corps de plâtre
baisé l’ombre des statues
Et trouvé l’or des Incas
J’ai nourri les insectes tropicaux
Et bu leur pluie
Dormi entre des cornes d’argile
Et parlé la langue des pilleurs d’épave.

Revenir au monde.
Il le faut.

Les Terres de feu sont immenses.

[Invité]

Quel pot Edgar-Allan !

Si je puis me permettre : et alors ?

L'écriture est correcte, sans plus ; mais que doit faire le lecteur du rêve du narrateur ?

Me fait penser à "l'aventurier" de Jacques Lanzmann que chantait Dutronc, mais sans le détachement humoristique du vieux marcheur.

C'est vrai que c'est pas à la même époque, mais on peut encore à la rigueur préférer Indiana Jones ...

Il manque sans doute une bonne couche avant de "Revenir au monde", puisque comme l'écrivait ce bon Arthur, nous n'y sommes pas vraiment.

[loic]

ah moi, je défends ce texte, boire la pluie d'insectes tropicaux. Non mais là on est dedans (la poésie), c'est vrai que les trois derniers vers sont de trop..

[Frédéric Prunier]

l'écriture est belle et son voyage facile

après, après,
faut-il donner un sens à tout cela
ou
faut-il en rester là

je garde pour l'instant
juste le plaisir de lire

merci

[seyne]

le poème est vraiment bien écrit, mais j'ai un peu regretté que les images renvoient à beaucoup de choses déjà lues, ou vues. Comme si ce n'étaient pas vos voyages à vous, de vrais voyages. Un peu "Terre d'aventures" (si ce n'est pas trop méchant).
Il me semble qu'il n'est pas nécessaire d'avoir vraiment voyagé pour écrire un livre de voyage, qu'imaginer pourrait être tout aussi étonnant et nouveau, mais qu'il faut sortir des fascinations devenues trop collectives.

[Annie]

J'aime bien ce texte qui ouvre l'horizon, dans un grand désordre, oui, mais l'ordre y serait dangereux.

La chute
"Revenir au monde.
Il le faut"
laisse supposer que la description qui précède n'est pas de ce monde, dommage.


"Les Terres de feu sont immenses."
est bien plat en regard du voyage, dommage

[Pussicat]

Trop peu... et pas emballée,
j'ai un ami parti depuis six mois, il a traversé l'Atlantique, et à pied, à dos d'âne et en stop, sur des routes caillouteuses, dans des paysages de rêve, il vit l'enfer et le paradis à la fois... il vient d'arriver aujourd'hui au Cap Horn... une seule ligne du journal qu'il m'envoie comme il peut m'emporte bien plus loin que la totalité de ce poème aux images attendues...
Et
Revenir au monde.
Il le faut.
Et pourquoi donc ?

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