M'habituer m'habituer

[Cerval]

la vie une chanson mille fois entendue
sur tous les visages surtout les jolis
la température s'est suspendue

au bord du ciel et c'est le printemps
le vent est dans les arbres on marche l'air de rien en penser
c'est facile les choses pensent pour vous dès à présent

la nuit ne vient pas facilement mais lorsqu'elle vient il fait si frais
un grand arbre s'est mis dessus la terre tu dis il nous rafraichit et c'est vrai

mais on ne peut pas toujours rire tu as bien des obligations
coiffer tes cheveux indociles ou l'université
tu es née avec des choses à faire en ce monde et il faut apprendre à s’occuper

pourtant il est partout une plage si tu viens à t'y poser
l'épigée du visible cela commence à tes souliers

[Pussicat]

j'aime bien les chansons, je m'y essaie parfois...
j'aime bien le début, les deux vers s'enchaînent bien :
sur tous les visages surtout les jolis

puis j'ai perdu le fil, j'ai perdu le rythme, peut-être et parce que la musique s'est "suspendue au bord du ciel"
je l'aurais bien aimée suspendue au bord du soleil... pour le rythme,
et puis viennent ces longs vers, si longs que j'ai décroché.
et pourtant plein de belles choses... mais "l'épigée du visible..." non.

[Cerval]

oui mais je voulais mettre "épigée" quelque part, dieu sait pourquoi. autrement je souscris à vos remarques très chère. bonne journée.

[seyne]

épigée, il m'a fallu le chercher
et de là penser hypogée
et Perséphone, bien sûr,
ces moments de grâce immobile
où l'on perçoit sa présence fraîche
entre ombre et lumière
sur sa mère heureuse au sortir de la mort des enfers
et tous les ans tous les ans
à nouveau jeune
naissain.

[Cerval]

mon coeur goûte les charmes septentrionaux des environnements suburbains
ah ce ciel : toujours j'en entends parler

c'est ce qui t'es l'été une frontière a tes lèvres
une robe légère que le vent a soufflé
l'aube ne vient que lorsque le veut ma montre

JE ME PLAIS PARMI CES METAMORPHOSES
toutes les ombres des choses retombent à tes joues
si tu as chaud

si tu as soif
la rue s'ouvrira comme la mer rouge
te regarder c'est toujours être à la terrasse

si tu as faim
mon dieu : suffit-il que je t'embrasse
mon poupon qui ne mérite que les pommes hespérides
mon poupon dont le signe est aux constellations

te regarder c'est toujours être à un café
et rien ne me distrait de ma contemplation que ma contemplation même
ah cette drôle de façon dont les choses te sont liées

les jolies choses les choses jolies
pardonnez mon vocabulaire redondant : mais dans mes poèmes quand tu es là c'est toujours l'été
ce verre de limonade - l'oiseau sur le trottoir cherche pitance - une nuée d'enfants, dieu qu'ils sont bruyants battent des semelles au bord des quais - tout le volume de l'aube dans un grand verre de vin - le rouge aux joues - cet air de balançoire qu'ont les branches des marronniers - perpétuelles vacances
jour toujours chômé - jour de fête et de danses - bal des pompiers - lumières rouges
le rideau de la scène s'ouvre sur mes dents
comment les choses sont corrélées ? ça s'explique très simplement avec un test statistique et un algorithme d'apprentissage

te regarder c'est toujours être à un café
voici la millième cigarette de ma vie
l'eau fume dans le verre car la lumière y pénètre

l'éclairage en juin est plutôt charmant
la musique se confond aisément avec ce que dit un coeur
ah pompe donc tu as été sélectionné par l'évolution pour cela

pompe donc tout mon sang : une flèche tirée par dieu
onde qui se perpétue jusqu'à s'ennuyer dans l'espace
et comme les oiseaux c'est toujours la brise qui me meut

la brise une façon de dire que tu as battu des mains
je t'aime

dans mon esprit les choses se tiennent par la main
aujourd'hui comme demain
elles entrent deux par deux par la cour de récré de mes yeux

j'échangerais toutes mes billes pour un bisou de toitoi

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