Pluie battante

[post scriptum]

Les vertes gargouilles d’avril glapissent
Sous la lourde pluie. Le zinc, ce glouton,
Fleurit, déborde et ses eaux envahissent
Les arbres endormis aux vifs boutons.

Mon lit, ce nuage, borde mon corps
Aux songes éveillés, jade écoulé.

Goutte, goutte tombe comme seconde

Sur l’allongé étiré, yeux fermés,
Renversés sur ces sirènes qui grondent,
Ce flux goulu du fleuve perle aimé.

Torrent sonore du sens, voir dissoudre
Le réel, coton, drap, plumes, paupières,
Ruisseler vers les flaques comme poudre
Pour absoudre les pierres et poussières.

Nouvel éveil sous une pluie battante,
L’eau glisse sans tort ni sort ni remords
Erodant les nuits, ces rives passantes.

Goutte, goutte tombe comme seconde.

[Polixène]

Oh, tu es revenu!
Et avec ce beau texte!
heureusement que la pluie te provoque de ces insomnies poétiques...

là, vraiment j'adore:

Torrent sonore du sens, voir dissoudre
Le réel, coton, drap, plumes, paupières,
Ruisseler vers les flaques comme poudre
Pour absoudre les pierres et poussières.

car les allitérations et les entrechocs des consonnes évoquent réellement les fracas des nuits pluvieuses, y compris les chaos de nos pensées chamboulées .

[Invité]

L'ensemble m'a beaucoup plu, le travail sur les images et les sonorités.
J'ai trouvé certains passages un peu forcés dans ce sens, au détriment de la clarté (de la limpidité, pour rester dans le thème).
La première strophe est excellente, vraiment.

[Frédéric Prunier]

je trouve ce poème le plus abouti de tout ce que j'ai lu de vous

j'aime beaucoup

amitié

[troupi2]

Absolument superbe à lire et à voix haute c'est encore mieux, les sonorités sont extrêmement bien trouvées et donnent au poème un rythme qui en renforce le sens. Très bien !

[Annie]

Les vertes gargouilles de mai...
Votre poème nous console un peu d'entendre toujours la chanson de l'eau qui ruisselle, merci.

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