Nuit blanche

[Arielle]

La nuit a cousu de fil blanc
les paupières du crépuscule
cerné de bistre ses cadrans
écarquillés sur le néant

Dans ses beaux draps de songes creux
la nuit roule l’ordre des jours
farine modeste qui sourd
tamisée par les volets clos

Pour mieux s’imprégner des humeurs
et des pollens frottés de lune
la nuit a retourné son gant
sa chair palpite offerte au vent

Elle mâche ses rêveries
loin des enclos
crache ses mots
dans des brouillons de Voie lactée
qui brasillent sur les étangs

[Polixène]

Oh, malicieuse lune!
De l'élégance jusqu'au bout du clin d’œil !

[Annie]

Tout en noir et blanc, je songe à une gravure romantique, à un dessin à la plume de Victor Hugo.
Le poème me berce, malgré une toute petite touche inquiétante : néant, crache, qui en rend plus complexe la saveur.

[Invité]

ah que c'est bien dit tout ça, recherché mais pas obscur (ce serait le comble, pour une nuit blanche).
il n'y a que la "farine modeste" qui me chichiterait un peu, tout en comprenant bien son choix en association avec "tamisée"...

[Frédéric Prunier]

La nuit a cousu de fil noir

...

[Invité]

Il y a incontestablement un style Arielle
élégant, imagé, un peu libéré, mais pas trop
la classe quoi

[CROISIC]

La grâce, voilà...

[Invité]

Très beau !

[Legone]

J'ai eu plus de mal à saisir les images.

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