Esclave de ma brune
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Esclave de ma brune
Je fumais ma brune à grosses bouffées. La cigarette, baguette magique nous jetant un sort, enveloppait nos personnes d’un halo de fumée qui nous isolait. Le bruit étouffé de la musique parvenait encore à nos oreilles mais s’intégrait au silence. Notre quiétude n’était troublée que par les gloussements niais d’une jeune fille ivre. En face d’elle, son dom juan lui faisait la cour, sûr de lui et, surtout, sûr de sa récompense. La mienne de donzelle s'appuya sur mon épaule et me demanda ma cigarette que je lui tendis en souriant, sarcastique ; nous avions convenu que je ne la laisserai plus fumer. Elle tira une petite bouffée tout en me regardant, bien fixement, dans les yeux. La braise rougit et illumina son visage dans l’obscurité de ce couloir où l’on parquait les amoureux de la nicotine. Appuyée contre le mur peint en jaune, tenant ma Gauloise du bout des doigts, ma belle fumait par petits gestes tout en maintenant sa main à la hauteur de son visage ; fond impressionniste, charmant sujet : joli tableau. Elle avait un sourire en coin tandis qu'elle continuait de m’observer. Elle me provoquait, attendait que je parle ou fasse un geste. Les images de l'interrogatoire de Sharon Stone dans Basic Instinct me traversèrent l'esprit. Mon sourire s'élargit à l'idée de cette comparaison saugrenue : qu'avaient en commun cette petite brune Sud-Américaine et à peine belle avec la classe de la grande blonde ? Je compris alors à quel point son charme pouvait être redoutable.
J’étais tombé amoureux. Non. Elle m’avait fait tomber amoureux. Puis m’avait repoussé. Sans ménagement. Jeté comme un mégot de cigarette qui a apaisé notre stress mais qu’on a consumé jusqu’au bout. Mais elle laissa planer le doute comme qui dirait « j’en allumerai une autre plus tard. Peut être du même paquet ou peut être d’un nouveau ».
Elle fit un petit pas vers moi. Ses yeux sombres brillaient étrangement: sous l'effet de l'alcool et de la pénombre ses pupilles s'étaient démesurément dilatées et occupaient presque tout l'iris d’un marron très clair. Du fait de notre proximité, mon visage se reflétait dans ces deux trous noirs qui ne demandaient qu’à m’avaler. Je me sentais tel un junky en sevrage ayant une dose de crack devant lui. Jamais elle ne me sembla aussi belle qu’à cet instant. En prédateur aguerri, elle sentit ma faiblesse et attaqua. Je crus défaillir lorsque, subtilement, elle fit un petit mouvement et appuya tout doucement contre mon torse la pointe de son sein gauche. Elle connaissait son rôle à la perfection. Au prix d'un grand effort je réprimai mon envie de la prendre et de l'embrasser. Je lui retirai la cigarette des mains avec quelque brusquerie et me moquai de sa manière sensuelle de fumer. Elle fit une moue et un petit regard de chien battu comme si je l'avais vexée, mais sans succès : le charme avait rompu lorsque j'avais récupéré la cigarette. Je m’éloignai très légèrement d'elle pour ne plus sentir le contact de son sein et fumai en regardant le mur. Cette tentative de m’engluer de nouveau dans ses tentacules me semblait la plus aboutie ; tout était réuni de manière extraordinairement subtile : charme, sensualité, ainsi qu'une petite touche d'érotisme quasi imperceptible. Paradoxalement, cette démonstration me libéra pour de bon de son emprise. Non pas que je ne me sentais plus attiré par elle, mais ses faiblesses m'apparurent alors évidentes. Si grossières même que j'en fus choqué. Son habileté à la manipulation était proportionnelle à sa peur de la solitude. Elle m’apparut une minute comme une pauvre fille ayant besoin d'une bonne psychanalyse. Je la fixai de nouveau dans les yeux et fut surpris de la lumière de ce regard, faite d’une douce méchanceté, de rêves mal éteints et teinte de souvenirs étranges et tristes. Je ne connaissais pas les détails de sa vie qui l'avaient rendu ainsi mais je me donnai pour but de les découvrir. Cependant, loin d’éprouver de la pitié, je nourris un désir de vengeance. Le prisonnier se rebellait contre son geôlier. Inconsciemment, je pris la résolution froide et méchante de la rendre dépendante de moi. J'en étais sûr, cette dépendance prendrait effet par la possession sexuelle de ce corps qu’elle m’avait toujours refusé. Je jetai la brune par terre et l’écrasai du pied.
J’étais tombé amoureux. Non. Elle m’avait fait tomber amoureux. Puis m’avait repoussé. Sans ménagement. Jeté comme un mégot de cigarette qui a apaisé notre stress mais qu’on a consumé jusqu’au bout. Mais elle laissa planer le doute comme qui dirait « j’en allumerai une autre plus tard. Peut être du même paquet ou peut être d’un nouveau ».
Elle fit un petit pas vers moi. Ses yeux sombres brillaient étrangement: sous l'effet de l'alcool et de la pénombre ses pupilles s'étaient démesurément dilatées et occupaient presque tout l'iris d’un marron très clair. Du fait de notre proximité, mon visage se reflétait dans ces deux trous noirs qui ne demandaient qu’à m’avaler. Je me sentais tel un junky en sevrage ayant une dose de crack devant lui. Jamais elle ne me sembla aussi belle qu’à cet instant. En prédateur aguerri, elle sentit ma faiblesse et attaqua. Je crus défaillir lorsque, subtilement, elle fit un petit mouvement et appuya tout doucement contre mon torse la pointe de son sein gauche. Elle connaissait son rôle à la perfection. Au prix d'un grand effort je réprimai mon envie de la prendre et de l'embrasser. Je lui retirai la cigarette des mains avec quelque brusquerie et me moquai de sa manière sensuelle de fumer. Elle fit une moue et un petit regard de chien battu comme si je l'avais vexée, mais sans succès : le charme avait rompu lorsque j'avais récupéré la cigarette. Je m’éloignai très légèrement d'elle pour ne plus sentir le contact de son sein et fumai en regardant le mur. Cette tentative de m’engluer de nouveau dans ses tentacules me semblait la plus aboutie ; tout était réuni de manière extraordinairement subtile : charme, sensualité, ainsi qu'une petite touche d'érotisme quasi imperceptible. Paradoxalement, cette démonstration me libéra pour de bon de son emprise. Non pas que je ne me sentais plus attiré par elle, mais ses faiblesses m'apparurent alors évidentes. Si grossières même que j'en fus choqué. Son habileté à la manipulation était proportionnelle à sa peur de la solitude. Elle m’apparut une minute comme une pauvre fille ayant besoin d'une bonne psychanalyse. Je la fixai de nouveau dans les yeux et fut surpris de la lumière de ce regard, faite d’une douce méchanceté, de rêves mal éteints et teinte de souvenirs étranges et tristes. Je ne connaissais pas les détails de sa vie qui l'avaient rendu ainsi mais je me donnai pour but de les découvrir. Cependant, loin d’éprouver de la pitié, je nourris un désir de vengeance. Le prisonnier se rebellait contre son geôlier. Inconsciemment, je pris la résolution froide et méchante de la rendre dépendante de moi. J'en étais sûr, cette dépendance prendrait effet par la possession sexuelle de ce corps qu’elle m’avait toujours refusé. Je jetai la brune par terre et l’écrasai du pied.
laconis- Nombre de messages : 45
Age : 32
Date d'inscription : 09/10/2010
Re: Esclave de ma brune
Le jeu de séduction est bien décrit. Beaucoup de sensualité se dégage de ces lignes.
Le parallèle entre la dépendance à la cigarette et celle à l'attraction de la séductrice est bien rendu.
J'ai noté :
mais qu’on a consumé jusqu’au bout. Mais elle laissa planer le doute
Peut-être supprimer le second mais, car trop grande proximité avec l'autre.
Belle écriture. Mais :-) mise en page un peu compacte.
Impression globalement positive.
Invité- Invité
Re: Esclave de ma brune
Le texte a visiblement fait l'objet d'une écriture soignée, attentive. Cela n'empêche pas quelques coquilles et expressions toutes faites du genre cliché facile sur un sujet connu, mais - et c'est ce qui compte, l'ensemble laisse une impression plutôt positive.
Invité- Invité
Re: Esclave de ma brune
Et oui, "l'amour, c'est comme une cigarette" et j'arrête là avec la chanson.
Ou l'art d'allumer quelqu'un : le lecteur, par exemple.
Ou l'art d'allumer quelqu'un : le lecteur, par exemple.
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 46
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: Esclave de ma brune
Bonjour et merci à Iris, Ester(Island) et Lucy pour vos commentaires.
Sur l'ensemble, j'ai réussi à dégager cette sensualité et ce jeu de séduction qui était mon but principal. Prochaine étape: éviter certaines images clichés
Sur l'ensemble, j'ai réussi à dégager cette sensualité et ce jeu de séduction qui était mon but principal. Prochaine étape: éviter certaines images clichés
laconis- Nombre de messages : 45
Age : 32
Date d'inscription : 09/10/2010
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