Des foudres de douceur

[Manon Lunalice]

Quand les nuages changent
Sans raison et sans bruit
Et qu'on est épuisés
Des foudres de douceur
Des rires inutiles
S'amusent à nous lier
Au-delà des nuées

Et sous les nuages idiots
Qui s'amusent à nous compter
Je crois avoir rêvé
Quelques secondes
Les pêcher

T'en offrir un
Comme un coussin
Et te bercer

[Polixène]

Très doux et pas si anodin que ça en a l'air, selon ton habitude... qui commence à dessiner un style peut-être.
Dois-je préciser que j'aime bien? oui, je dois.

Un léger reproche toutefois pour la répétition de la formule: "s'amusent à +infinitif" sur un format court, c'est pesant; ainsi que pour les sonorités râpeuses de : "je crois avoir rêvé".

[Manon Lunalice]

Oh mon dieu je n'avais même pas capté que j'avais répété le "s'amuse" !
merci ! Où ais-je la tête ?

[Pascal-Claude Perrault]

Je crois avoir rêvé
Quelques secondes
Que tu voulais offrir des pêchers
Pour en faire des coussins

Quelle idée saugrenue ! Après j'ai compris qu'il s'agissait des nuages, c'est alors que je me suis dit : ah oui, belle idée que ceça.

Le choix que tu fais de ne pas ponctuer est certes respectable, mais moi quand je lis ce genre de texte, je dois créer la ponctuation dans ma tête et relire le tout plusieurs fois pour bien le saisir.

Imaginons que ce soit arrangé de la façon suivante :

Quand les nuages changent sans raison et sans bruit et qu'on est épuisés des foudres de douceur des rires inutiles s'amusent à nous lier au-delà des nuées et sous les nuages idiots qui s'amusent à nous compter je crois avoir rêvé quelques secondes les pêcher t'en offrir un comme un coussin et te bercer

Pas facile non ? En tout cas,

J'aime cette poésie
Qui, derrière sa candeur,
Révèle un grand esprit.

[Annie]

Bien jolie berceuse... pour qui voudrait s'endormir.

[Invité]

j'aime bien qu'un texte offre plus d'une possibilité de lecture et donc d'interprétation grâce à la ponctuation ou à l'absence de, comme c'est le cas ici dans la première strophe, j'aime cette liberté laissée au lecteur.

suis moins convaincue par "les pêcher", dit et placé comme ça, qui me fait l'effet de m'éveiller brutalement du rêve qui précède, boum, cruelle et lourde chute.

[mitsouko]

des charrois de nuages au-dessus de vos mots
j'aime tes cumulo nimbus

[Marine]

Moi c'est le titre surtout
"Des foudres de douceur"
C'est quand même magnifique

[Invité]

oui, le titre est...foudroyant.

pour ne garder que le nectar de ce poème,
(et si je puis me permettre sans outrepasser)
peut être pourrait-il se passer de quelques mots moins puissants que le autres...par exemple:

Quand les nuages changent
Sans raison et sans bruit
Et qu'on est épuisés
Des foudres de douceur
Des rires inutiles
S'amusent à nous lier
Au-delà des nuées

(Et) sous les nuages idiots
Qui s'amusent à nous compter
Je crois avoir rêvé
Quelques secondes
Les pêcher

T'en offrir un
Comme un coussin
Et te bercer

pardon d'oser faire ça, c'est toujours un peu "barbare"...cela enlève un peu de ouate, éventuellement le second "et"...

[Invité]

J'ai beaucoup aimé la douceur qui émane de ce poème, pimenté tout de même d'une pointe
grinçante : les nuages idiots.... Et le titre, alors, s'éclaire un peu plus.

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