Paysage

[Frédéric Prunier]

XXVIII d'anacréon

................paysage


quelques mots griffonnés
enfermés dans ma tête
en maladresse de portrait
d’une madone au pied de nez

pourtant les prairies les montagnes les rivières
j’aime les respirer comme si elles m’appartenaient

et caresser le ventre
d’un champ de blés coupés
quand la peau de terre est chaude
au creux de ses fossés

sur mes chemins de phrases
zigzaguent mes villages
mes visages imparfaits
et la souche d’un arbre
sous une robe de ronces
est statue encrassée aux sillons lacérés
qui autrefois dansait mais le temps s’est figé

heureux celui qui respire l’odeur
et frôle au souffle du vent
de ses doigts
les collines si rondes pour les rendre si belles

te souviens-tu d’avoir posé
pour un sculpteur en mon absence ?

[seyne]

La première strophe me gêne, comme s'il s'agissait d'abjurer en introduction la tentation de se prendre au sérieux.
Tout le reste est caressé et emporté par le souffle du poème.

[Pascal-Claude Perrault]

quelques mots griffonnés
enfermés dans ma tête
en maladresse de portrait
d’une madone au pied de nez

Un peu trop de prépositions à mon goût dans ce premier quatrain.

Mais de très belles images comme :

sur mes chemins de phrases
zigzaguent mes villages

et surtout :

heureux celui qui respire l’odeur
et frôle au souffle du vent
de ses doigts
les collines si rondes pour les rendre si belles

Merci pour ce beau poème.

[Legone]

Je suis de l'avis de PCP pour la première strophe. Sinon il y a de très belles choses. Juste peut être "peau de terre" qui fait pomme de terre chaude, peut être mettre "peau de la terre" ?

[Arielle]

Je n'ai pas bien saisi l'intérêt du pied de nez de la première strophe mais j'ai beaucoup aimé la sensualité de :

... caresser le ventre
d’un champ de blés coupés
quand la peau de terre est chaude
au creux de ses fossés
Legone a peut-être raison pour la patate chaude ?

et la souche d’un arbre
sous une (sa ?) robe de ronces
est statue encrassée aux sillons lacérés
qui autrefois dansait mais le temps s’est figé

[Frédéric Prunier]

vous avez raison, il manque un lien entre le début et la suite
ci-dessous une toute petite correction qui devrait, j'espère)), aider à la compréhension...
merci pour vos lectures et vos remarques !

paysage


quelques mots griffonnés
enfermés dans la tête
je dessine en maladresse de portrait
une madone au pied de nez

pourtant les prairies les montagnes les rivières
j’aime les respirer comme si elles m’appartenaient

et caresser le ventre
d’un champ de blés coupés
quand la peau de terre est chaude
au creux de ses fossés

sur mes chemins de phrases
zigzaguent mes villages
mes visages imparfaits
et la souche d’un arbre
sous une robe de ronces
est statue encrassée aux sillons lacérés
qui autrefois dansait mais le temps s’est figé

heureux celui qui respire l’odeur
et frôle au souffle du vent
de ses doigts
les collines si rondes pour les rendre si belles

te souviens-tu d’avoir posé
pour un sculpteur en mon absence ?

[troupi2]

Encore une belle histoire de Frédéric, ça glisse tout seul comme de la belle eau et quelques images sont vraiment très douces. "et caresser le ventre d’un champ de blés coupés"
"et la souche d’un arbre sous une robe de ronces"
"heureux celui qui respire l’odeur
et frôle au souffle du vent
de ses doigts
les collines si rondes pour les rendre si belles"

[CROISIC]

un de mes préférés
peut-être le premier, d'ailleurs dans mon Panthéon personnel
envisages-tu un support pour tous ces beaux textes ?
pour leur donner une autre vie...

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