Hommage à Bermô: Les empotées

[Invité]

Les empotées.

Entre grosses et grasses, elles arrivent, messieurs approchez, que dis-je fuyez !
Que m'importe ne restez pas passifs. Ouvrez bien les ouïes et bandez vos nageoires. Entre lipidiques et adipeuses, empesées, empestantes, protestantes, postillonnées cri du petit-déjeuner et feux de l'amour en cellulite rance. Place aux renquillées, euh pardon, aux allumées, euh pardon, aux encanaillées, aux encalebassées,
Place aux empotées !

" - Sors de là-dedans tout de suite ou je t'en colle une de bon matin"
hurle la mégère à son fils que déjà l'école condamne au cours élémentaire perpétuel. Elle, mère, comme lui, fils, ne saisiront jamais les beautés d'un brin de chaume qui disparaît tendrement entre les gorges humides d'une brebis nommée "La noiraude". Pendant que les blés et les sarments se courbent aux coteaux face aux derniers mugissements des orages d'automne, elle gueule. Lui se pignole en feuilletant le dernier télé 7 jours. Entre deux saisons, entre deux ages, lui, elle, vous, nous, et on, observent sel, pluie, roues, fous et cons, à défaut de voir la vie d'un oeil tendre et complice.
"- Voudrais-tu au moins une fois dans ma vie me laisser découvrir mes capacités reproductrices dans l'intimité du papier rose à fleurs qui recouvre les parois du lieu de commodité ?
- Ta gueule, morveux, tes crises exploratrices dépassent en coût le budget attribué à l'usage régulier du papier hygiénique"
Loin de là, et de la mer, dont tout le monde se torche sauf les Bretons, la marmotte pense déjà son hiver en grignotant les derniers lichens bien à l'abri sous une pierre. Un autre lieu. En banlieue, la mère encourage son petit après la mise-bas pendant quatorze années de labeur qui se soldent par un échec, ce qui lui fait regretter cinq minutes de labour avec un beau con qu'elle avait étendu d'un clin d'oeil du côté de Nogent un soir de Kir royal. La Marne coulait à flot, loin des Durances et des Vieux Rhones qui charrient les vraies essences de la nature : brindilles de pin, fragments de chênes, d'ormes et de boulots.
"- Mais non mais crétin tu vas encore louper l'école aujourd'hui ? Ca fait la troisième fois en 5 jours ! Qu'est-ce qui m'a foutu un gosse pareil ?
- Mais m'man, faut bien que je vérifie et vérifie encore si je suis un vrai homme maintenant, celui dont l'essence est de monter femelle et montagne !"
Le berger aux Alpes médite au Zénith : ses chiottes, ce sont la nature, il n'est pas concerné par les F2 à Champigny avec un seul toilette à partager entre un cancre boutonneux et une mégère incontinente mécontente des prouesses du premier cité. Il n'a pas été non plus aux écoles qui mènent aux étoiles du nombre et de la lettre mais il rêve.

" l'homme pré-adolescent n'a rien à branler,
l'homme post-adolescent n'en a rien à branler de,
l'homme post-incontinent gît dans une couche humide tremblante :
qui ne concerne pas encore les moutons."

Ca s'est passé comme ça le vendredi 14 vers midi.

[Kash Prex]

C'est un remix des Enragés de Bertrand ? =)
C'est objectivement très bien écrit, mais d'un point de vue plus personnel je trouve les phrases un peu longues... C'est un style qui se défend. Le dialogue fait sourire, certaines tournures de phrases sont très bien trouvées, mais je vois mal deux paysans parler couramment un langage aussi travaillé... Peut-être aussi qu'il n'y a pas vraiment un souci de réalisme dans ce texte.

[Charles]

mis à part pour le clin d'oeil qui ne se prend pas au sérieux, pas trop client ...

J'en profite pour te livrer une impression fugitive :

parfois (en général, pas seulement sur ce texte), me semble que tu atteins les limites d'un style qui se veut "argotique", gouailleur" et qui parfois fleurte avec le vulgaire.

parfois, j'ai l'impression que tu as envie d'écrire dans ce style plutôt que de nous raconter une histoire, que le sujet de ton texte est ce style plutôt que ce que le texte nous raconte. du coup, j'ai l'impression que tu perds un peu la force de ce que tu racontes et que le lecteur ne voit que le style qui sans l'attrait d'une histoire peut paraitre un peu "cru", gratuit ...

Enfin bref, voilà mon impression fugitive pour faire avancer, ou pas, le schmilblick ;-))

[Krystelle]

PW j'aime bien ta plume parce qu'elle bouscule un peu, qu'elle sort des sentiers battus, parce qu'elle oscille souvent entre cynisme et humour.
Le parallèle que tu instaures ici entre Champigny et les marmottes/brebis me fait sourire; je crois que c'est davantage lié au culot avec lequel tu traites le sujet qu'à ce que tu nous racontes finalement...
Je ne sais pas si ces lignes sont vulgaires, sans doute qu'elles le sont, et en même temps je ne crois pas que ça me dérange.

[Yali]

Je rejoins un peu l'avis de Charles, le style prend le pas sur l'histoire, ce qui fait que l'on ressort du récit avec un sentiment mitigé. Faudrait voir ce que ça donne avec un mélange équilibrant fond et forme.
M'est avis que ce serait bien.

[Sahkti]

Mouais... d'abord je trouve ça bourré de clichés, un brin facile (beaucoup même) et simpliste parce qu'utilisant la vulgarité et la provoc dans le seul but de faire sensation.
Suis vache hein, désolée mais y a plusieurs sujets avec lesquels j'ai énormément d'exigences dans un texte, quand on commence à se moquer méchamment des gens.
Ton écriture est décidément très lunatique, parfois excellente, parfois embrouillée, c'est dommage, parce qu'il y a un formidable potentiel en toi, enfin je trouve. Et ici, pour moi, tu le gâches, mais ce n'est que mon avis perso. Tu as enfoncé des portes ouvertes.
Sorry si je t'ai blessé mais moi, tu m'as énormément vexée, même sans le vouloir, avec ton texte.

[Lifewithwords]

Moi j'aime beaucoup ton style, comme dit Krystelle, ça se lit avec un sourire :-))

Je comprends la critique de Charles et Yali mais moi ça ne me dérange pas que tu écrives plus pour le style que pour le fond, surtout que là c'était pour faire un clin d'oeil aux enragés donc... Par contre il faut que cela soit doublement mieux écrit :-)))))

Un petit détail maintenant :
"lui, elle, vous, nous, et on, observent sel, pluie, roues, fous et cons"

==>tu inversais lui et elle ou sel et pluie et ça collait parfaitement, c'est fait exprès^^ ?

[hime]

c'est bien écrit bien qu'un peu .. je sais pas pas cru mais se penchant vers cela ...
j'aime le vocabulaire mais cela ne me plait pas vraiment .. je ne sais pas pourquoi ...
enfin bon ... je sais pas j'ai du mal a expliquer :s

[Loupbleu]

Alors :

C'est embrouillé, ça ne tient pas l'unité de ton, ça disserte divague dévie dans la narration, ca oscille de l'ironie à l'humour au cynisme, sans qu'on sache très bien où se poser.

Cependant :

C'est illuminé de trouvailles, d'inventivité de mots, de phrases stylées percutantes, de drôlerie féroce, c'est un peu comme si dans un texte tu mettais des idées pour en faire une demi douzaine.

Bref, il y a un potentiel bordélique incroyable. Je ne crois pas qu'on puisse aller trop contre sa nature. Je suis "un poil" réservé ici, mais si tu arrives à garder une certaine unité, créer un ordre, une unité, tout en continuant à foutre le souk dans ton propre texte, je vais adorer !

[Invité]

Je ne me moque pas méchamment de Bertrand, bien au contraire.
Je ne parodie que ce que j'apprécie et qui représente de l'intérêt.
Le respect pour autrui se décline quelquefois sous d'autres formes qu'un compliment.

[Sahkti]

Je ne me moque pas méchamment de Bertrand, bien au contraire.

Suis pas sotte PW, je n'ai écrit nulle part que c'était de Bertrand que tu te moquais, je n'ai pas pensé ça une seconde!

[Invité]

Ok, on ne polémique donc pas, je ne suis pas Alain Soral et j'ai lu ton commentaire avec la même attention que celui des autres. Point.
Maintenant, je commence un deuxième remix parce que Bertrand est à l'hopital.

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