Les clefs

[Nathanaël Zenou]

Les clefs des cadenas pendus au Pont des Arts,
Qu’on jeta dans la Seine et livra aux hasards
Rappellent aux amants, symboles populaires,
Que l'amour obéit à de sombres mystères;

Quand la femme coquette, affreusement jalouse
Du sort de ses bijoux, de ses joyaux d’épouse
Craint la main du voleur qui suscite sa haine :
Elle cèle ses biens dans un coffre d’ébène.

Dans son agenda blanc à l’âge des secrets
L’adolescente écrit joies et jours exécrés.
La clef de ce journal cachée à son grand frère
Est à cette cadette une amie pure et chère !

Quoiqu’il aille fringuant en petit commerçant
Nous ouvrir sa boutique avec un air pressant,
Tout en faisant tinter, bruire comme un ruisseau
Le trésor d’une clef au milieu du trousseau

Le poète est sérieux quand il ouvre en ses vers
Maints passages subtils pour d’autres univers,
Maints chemins de fumées pour porter ses chansons,
Et murmurer l’amour dans les colimaçons.

[troupi2]

Voila un poème bien écrit, un air désuet accentué par l'emploi de certains vocables ; " cèle, exécrés, fringant, Maints".
Fringant s'écrit sans "u".
Pourquoi un ";" à la place d'un "." à la fin du premier quatrain ?
D'autres petites broutilles qui n'ont pas altéré le plaisir à la lecture de ce poème très bien fait.

[jfmoods]

Quelques virgules oubliées ne gâchent pas le plaisir de ce petit jeu d'analogies.

J'aime le caractère un peu détonnant de cette rime...

"Dans son agenda blanc à l’âge des secrets
L’adolescente écrit joies et jours exécrés."

...

[Polixène]

Un pur classicisme pas désagréable à lire, au contraire. Mais (ce sera le bémol) la deuxième strophe peut disparaître sans souci: le propos s'en trouvera plus guilleret, plus vif: il perdra son petit côté " je liste tout ce qui a des clés"....et mettra la chute en valeur. Car, enfin enfin, chaussant poète, vous parlez un tout petit peu de ce qui vous importe, de ce qui vous fait vibrer.
Que la clé d'or du poète soit votre amulette!

[Nathanaël Zenou]

une réponse vite faite car je suis sur le départ, merci à tous pour vos commentaires, en effet j'ai des erreurs de ponctuation et d'orthographe à corriger,
et je répondrai plus particulièrement à Polixène, sans vouloir donner les "clefs" pour lire ce poème, que la "femme coquette" dont je parle dans la deuxième strophe n'est pas si innocente qu'elle en a l'air, puisqu'il s'agit, tel que je l'ai voulu, d'une métaphore de l'oeuvre poétique, qui consiste à celer dans un coffre quelques uns de nos biens les plus précieux, bijoux, etc, et que la "main du voleur" est simplement le temps, la betise, etc.. mais j'arrêterai là pour ne pas trop diriger votre lecture merci à vous

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