Le cœur tendre du souvenir

[jfmoods]

Le coeur tendre du souvenir
Se dessine en creux, quelquefois.
Incidemment. Il doit venir
Dans un spasme, comme la foi.

Cette esquisse au tracé si grêle,
À la consistance ondoyante,
- Trop fugace pour l'aquarelle -
S'effiloche, imprévoyante.

On se voit, tout à coup, glissant
Sur un mince sentier d'eau,
Sous une verdoyante voûte.

Barque, dont l'ombre molle envoûte
Les rames, fraye ce Credo,
Ce passage éblouissant !

[Invité]

Petit sonnet agréable.
Tant il est vrai que le souvenir n'est pas toujours fiable (2ème strophe)
A rapprocher du témoignage humain...
Pourquoi un point après Incidemment ? Cela coupe le rythme inutilement il me semble.
Dommage qu'il manque une syllabe au dernier vers.

[troupi2]

Oui , un petit sonnet bien agréable en octosyllabes mais deux vers semblent boiter un peu ce qui n'est pas dramatique tant qu'on n'a pas la prétention de verser dans le classique le plus pur.
J'apprécie tout particulièrement la deuxième strophe pour son sens et sa musicalité.

[jfmoods]

Merci.

Cent fois sur le métier...

Le sonnet n'y a pas vraiment gagné au polissage. D'autant que j'ai toujours eu la faiblesse de compter la syllabe qui ne devrait pas se prononcer.

[Invité]

Je pense qu'en poésie classique, la grosse difficulté, pour le comptage des syllabes, réside dans le traitement du E muet. Suivant les régions, et leurs accents, on a tendance à le prononcer ou non, déjà dans les conversations courantes.
Mais en poésie, il doit obéir à des règles précises. Si on les suit cela facilite beaucoup le comptage.

LA REGLE DU E MUET (tirée de Versification sur le Net)
A l’intérieur d’un vers le e final d’un mot ne se prononce pas si le mot suivant commence par une voyelle ou un h non aspiré.
« Comme une eau bleue entoure exactement une île » Francis Jammes
Entre deux consonnes, le e muet se prononce toujours alors qu’on ne le prononce pas dans la conversation.
« Immenses mots dits doucement. » Paul Eluard
A la fin d’un vers on ne prononce jamais le e muet. Il forme alors la rime féminine.
Il s’écrit : e, es, ent.
« Où sont nos amoureuses
Elles sont au tombeau » Gérard de Nerval

[Arielle]

J'ai bien aimé suivre les arabesques fuyantes de tes souvenirs. Une jolie manière de dire que la mémoire est un dogme fragile auquel on se soumet religieusement ... ou pas !

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