Exo « Dialogue » : Avec Guillaume Apollinaire

[Arielle]

Spoiler:

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
           Et nos amours
      Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine

Nous étions fous penchés au parapet
          Nous cherchions l’or
       Mouvant de nos reflets
Le courant a noyé ces feux follets

    Vienne la nuit sonne l'heure
    Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
           Tandis que sous
      Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse

Coiffées d’acier les saisons se dénouent
          Nos tendres jeux
   Tournoient dans les remous
Des souvenirs aux chevelures floues

    Vienne la nuit sonne l'heure
    Les jours s'en vont je demeure

L'amour s'en va comme cette eau courante
           L'amour s'en va
      Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente

Pourquoi veux-tu que les regrets me poignent
           Alors qu’amère
     Et froide je m’éloigne
Tant de ruisseaux sous ton pont se rejoignent

    Vienne la nuit sonne l'heure
    Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
           Ni temps passé
      Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Dans l’air du temps est passé ce refrain
           Berges d’Auteuil
        Flotte encor son parfum
C’est la complainte à  Marie Laurencin

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

[Invité]

L'est pas tendre la Marie Laurencin
Pauvre mal-aimé

ce qui n'empêche, Arielle, l'exo d'être réussi

Marie Laurencin, ce ne serait pas une copine à Joe Dassin qui flashait sur ses aquarelles aux couleurs de l'été indien ?

[Legone]

Pas évident comme exercice. Fallait oser. Pourtant c'est réussi.

[Invité]

Belle aquarelle, cette réponse toute en images ( me rappellent un voyage en péniche, tiens !) on sent tourbillonner les reflets dorés et pourtant froids... Belle réussite, Arielle, les tons s'accordent admirablement.

[Rebecca]

Une répartie tout à fait à la hauteur
qui enrichit le monologue initial
tout en restant parfaitement dans le ton
trés réussi

[Sahkti]

L'ensemble est très harmonieux, parfaitement emboîté même. Plus qu'un dialogue, ça forme un tout qui paraît presque indissociable une fois la lecture terminée. L'original y gagne énormément.

Coup de coeur pour:
Pourquoi veux-tu que les regrets me poignent
Alors qu’amère
Et froide je m’éloigne
Tant de ruisseaux sous ton pont se rejoignent

[Pascal-Claude Perrault]

Très grande cohérence. L'exercice a dû être difficile, bravo.

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