Re: E

Annie Lun 23 Sep 2013 - 8:14

E
est
l'espèce
de stèle élevée
secrète près des cendres
Entre ses dents d'ébène se pressent
le rêve et le réel mêlés l'éternel et l'éphémère
****

mémwère de Perec
http://www.rodopi.nl/ntalpha.asp?BookId=FAUX+358&type=new&letter=J

jfmoods Lun 23 Sep 2013 - 8:39

J'en reste bouche bée !

Une surenchère constante et jamais gratuite. À aucun moment tu ne perds de vue l'essentiel.

La chute, qui se présente comme celle du J, est tout aussi magistrale.

Chapeau bas !

Frédéric Prunier Lun 23 Sep 2013 - 8:54

OAUIY.. anti Rimbaud ?
je vois deux partie
jusqu'à la stèle pour le visuel
et les deux derniers vers pour le sonore
me reste les cendres
pourquoi les cendres ?

amitié

Polixène Lun 23 Sep 2013 - 9:09

Fred, Demande à Pérec où sont leurs cendres, à E ("eux")...

Travail ~~d'Erfèvre~~, d'orfèvre, Annie!

jfmoods Lun 23 Sep 2013 - 9:15

Stèle double, sans doute... La première figurant la pierre tombale elle-même, la seconde faisant référence à l'urne funéraire, au processus de crémation des corps.

David Lun 23 Sep 2013 - 14:58

Bonjour,

La contrainte serait de n'employait qu'une seule voyelle, peut-être ? Et les accentuations ne compteraient pas comme différence, j'ai même compté les lettres par vers pour chercher une progression arithmétique... plus qu'à aller me racheter des yeux

C'est le lien vers un titre de Pérec qui m'a poussé à chercher la ou les contraintes, sinon, le poème lui-même semble illustrer la lettre titre, les "dents d'ébène" seraient les barres horizontales, elles encadreraient "le rêve et le réel" puis/ou "l'éternel et l'éphémère", pourquoi la lettre se dresse au dessus d'un tombeau, ou d'un bûcher, c'est une question qu'il vaudrait peut-être mieux soumettre à une sorcière, tant le poème ressemble à une formule magique.

David Lun 23 Sep 2013 - 15:12

Juste pour compléter.

Tant pis pour les yeux, ça ferait 1+3+7+13+21+29+38=141, ça collerait presque avec ce lien, retrouvé en feuilletant le grimoire :

http://lirinabloom.blogspot.fr/2013/07/140-est-pyramidal-carre.html

Annie Lun 23 Sep 2013 - 18:38

Plaisir d'être comprise... merci
oui pour les dents d'ébène, et pour le bûcher suivre la biographie de Perec comme dit Polixène.

Selon la formule de Lirina Bloom tout compte : les espaces et les apostrophes
l'espèce = 8
de stèle élevée = 15
etc...
le rêve et le réel mêlés l'éternel et l'éphémère = 48
"1+3+7+13+21+29+38=141" besoin de soigner les yeux !

Invité Mar 24 Sep 2013 - 5:30

Un petit clin d’œil à l'exo "lipogramme" ?
En tout cas, c'est une bonne idée pour illustrer le e dans ta série de poèmes triangulaires et néanmoins alphabétiques

Sahkti Mer 25 Sep 2013 - 18:05

Ha ben dis donc, pas simple ! En lisant les autres commentaires, je me rends compte de la subtilité dans tout le jeu technique, bravo !
A l'oreille, la première lecture m'a quelque peu heurtée, trop de répétitions sonores mais en y revenant, ça s'enroule sans soucis et ça donne au final quelque chose d'intéressant et original à souhait.

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