Enfance

[jfmoods]

Enfance. Ô, noir drapeau ! Soleil de Souleymane !
De ton esprit perdu, j'invoque ici les mânes !

La maison rouge. "Pauvrotte ! Après le ravin,..." La vieille voisine. Cet accent tassé sur son sol. La pluie basque sur le jardin en pente raide. Tu te rappelles ? Au-dessus de la voie ferrée, non ? Ce village... Saint-Pierre d'Irube... pourquoi s'en souvenir ?

Autant d'esquisses

D'esquilles

Qui se nommeront aussi bien ailleurs

Rue François Broussais

Zones à submersion indéfinie

Repose-joues blêmes qui n'ont plus l'épaisseur d'un sourcil pour parader au clairon

L'odeur de l'encrier                        La tenue du compas

Le livre alors

Sagement appointé à une étagère

Sceptre

Projecteur

Les lampes de chevet aux abat-jours brûlés qui s'allument et s'éteignent

LAFINDEL'ENFANCEC'ESTENHAUTDUPLACARD____
L                                                                     E     
A                                                                     É                                                                    
V                                                                     S          
I                                                                      S        
E                                                                     A      
I                                                                      C      
L                                                                     R
LESACOCHENOIREAVECSAFERMETUREÉCLAI

[Invité]

La première image qui vient à l'esprit est certes d'un repas.

En entrée, deux alexandrins à rimes léonines en hommage à un certain Souleymane.
En plat principal, un assortiment d'esquisses (ou d'esquilles) représentant diverses étapes d'une enfance, d'abord rurale, insouciante et basquaise, puis
studieuse et probablement citadine.
En dessert, une sacoche noire en forme de calligramme (ou de pièce montée)

Ça se laisse savourer avec plaisir, l'originalité de la présentation pimentant un sujet qui par ailleurs tient un poil du marronnier.

[Invité]

est celle d'un repas (of course)

[Pussicat]

beau travail entre le fond et la forme,
excellent,
à relire,
à étudier plus assidûment...
je reviendrai,

[Frédéric Prunier]

je ne comprends pas le pourquoi du début ?
c'était le point de départ à votre rêverie  ??
Ne connaissant pas personnellement Souleymane... lecteur lambda, je me demande.....
c'est un nom de prophète arabe ?... et après vient une maison basque.................???

à part donc ces deux premières phrases
incompréhensible pour un autre que celui qui écrit
le reste est très évocateur
j'aime bien
même s'il faut chercher la musicalité derrière une réduction à un seul mot, parfois

merci pour cette lecture

[Annie]

Très étrange, mais pas désagréable.
J'avoue n'avoir pas trouvé de logique, sinon que la fermeture éclair est cassée (mais pourquoi le sacoche?) alors il n'y a plus qu'à se laisser porter.

[Invité]

Un patchwork d'évocations, que la mise en page rend à merveille. Les souvenirs jaillissent, et leur disposition dans le texte est comme une pause qui laisse au lecteur l'heur de suivre la pensée vagabonde de l'auteur dans le temps.
Le fait d'avoir dessiné un rectangle fermé clôt bien l'ensemble : l'enfance est terminée. Rangée dans la vieille sacoche en haut du placard. Le fait que la fermeture soit cassée laisse présager que les souvenirs ne sont pas enfermés à vie. Ils ressortiront à l'occasion. C'est habile.

[Invité]

Queque la fermeture soit cassée
Mais quel est ce charabia ? On mettra cela sur le compte de l'heure à laquelle a été écrit le commentaire. Lire : Le fait que...

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< Corrigé à la demande d'Iris.
La Modération. >

[jfmoods]

Merci pour vos commentaires.

Le sacoche était évidemment une faute de frappe.

La forme était en quelque sorte dictée par le fond, par le caractère fuyant et parcellaire des images. Impossible d'imaginer un terrain en tous points balisé, tiré au cordeau d'un sonnet par exemple.

Souleymane n'éveille pas de connotation autre que celle de l'Afrique, de la clarté aveuglante, mise en parallèle avec le drapeau noir et son image de deuil, d'obscurité, de forme insondable, presque inaccostable du souvenir.

L'idée d'une sacoche qui contienne une enfance close et malgré tout accessible, cela me plaît, Iris.

Cette sacoche contient, accessoirement, des secrets... bien éloignés du monde de l'enfance.

[Jano]

Je trouve cette poésie intéressante mais qui demanderait à être retravaillé car elle manque de cohérence. Je comprends que vous évoquez des souvenirs d'enfance, cependant les images sont tellement disparates qu'il est difficile de bien vous suivre, de retracer un parcours dans le passé. Le mot "Souleymane" que vous utilisez au début n'aide pas à planter le contexte tant il est rattaché à une culture étrangère au Pays Basque.

D'accord pour la forme éclatée, qui renvoie une impression diffuse de souvenirs. Moins convaincu par le cadre de mots, pas très joli esthétiquement et compliqué à lire.

[Legone]

Une vraie réussite. J'ai beaucoup aimé la musique des alexandrins et le calligramme final.

[Polixène]

Avoir gardé d'Enfance juste assez de pudeur
Pour ne pas se lâcher en pâmoisons malsaines

Avoir gardé d'Enfance juste assez de rancoeur
Pour reprocher encor aux lampes qu'elles s'éteignent

Avoir gardé d'Enfance juste assez de candeur
Pour offrir au lecteur cette moisson sereine



Merci

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