Rue de la Cohue
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Rue de la Cohue
- Spoiler:
Rue de la Cohue à Saint Suliac, Côtes d Armor, 50 m de ruelle au pied de l'enclos paroissial
Rue de la Cohue sommeillent les chats
sous l’œil du clocher
ceint de son enclos
Les feuilles toupillent
en ronde légère
dépouillent le temps de ses trémolos
Dis te souviens-tu
des foules d’hier gonflées de prières
au vent des pardons
Rue de la Cohue claquaient les bannières
le flot bouillonnait dans ses oraisons
Flâneurs sans passion
les passants n’ont plus rue de la Cohue
la même ferveur
La rose trémière au pas de sa porte
austère se fige
en voyant valser
les feuillets froissés que l’automne emporte
Re: Rue de la Cohue
J'imagine qu'à ces pardons on chantait
Reine de l'Arvor,
Nous te saluons
Vierge immaculée
En toi nous croyons
Vierge immaculée
En toi nous croyons.
En effet, comme ce cantique, ton poème est bâti sur des pentasyllabes
Je l'ai fredonné sur cet air (qui m'est resté en tête depuis 60 ans)
Çà colle pile-poil
Reine de l'Arvor,
Nous te saluons
Vierge immaculée
En toi nous croyons
Vierge immaculée
En toi nous croyons.
En effet, comme ce cantique, ton poème est bâti sur des pentasyllabes
Je l'ai fredonné sur cet air (qui m'est resté en tête depuis 60 ans)
Çà colle pile-poil
Invité- Invité
Re: Rue de la Cohue
J'ai du mal à imaginer une cohue dans cette petite rue d'un village tranquille. Il est probable pourtant qu'elle tient son nom d'une époque lointaine où, comme le laisse entrevoir ton poème, déferlaient vers le lieu de culte une foule fervente... Il n'y a pas qu'en Bretagne, dans le Midi aussi la foi se perd.
La photo apporte un plus à cette évocation nostalgique, douce et agréablement poétique.
La photo apporte un plus à cette évocation nostalgique, douce et agréablement poétique.
Invité- Invité
Re: Rue de la Cohue
Je suis toujours aussi sensible à la poésie qui se dégage de tes évocations.
Ton avis m'étant précieux, j'aimerais que tu me dises ce que tu penses de mon "vieux bourg" posté il y a quelques jours. Le thème est assez proche.
Ton avis m'étant précieux, j'aimerais que tu me dises ce que tu penses de mon "vieux bourg" posté il y a quelques jours. Le thème est assez proche.
Legone- Nombre de messages : 1121
Age : 50
Date d'inscription : 02/07/2012
Re: Rue de la Cohue
commentaire non-intéressé :
j'aime l'idée d'inscrire/décrire un lieu arpenté moult fois dans un souvenir décalé avec le présent.
je m'y étais déjà essayé sans poster.
ici, je soupçonne que la ferveur ne concerne pas seulement une foi religieuse,
à cause de ce "Dis te souviens-tu".
et le parallèle de "désertion" devient subtilement intéressant
(je veux dire de manière un tantinet subliminale)
ou alors c'est moi qui m'égare...?
j'aime l'idée d'inscrire/décrire un lieu arpenté moult fois dans un souvenir décalé avec le présent.
je m'y étais déjà essayé sans poster.
ici, je soupçonne que la ferveur ne concerne pas seulement une foi religieuse,
à cause de ce "Dis te souviens-tu".
et le parallèle de "désertion" devient subtilement intéressant
(je veux dire de manière un tantinet subliminale)
ou alors c'est moi qui m'égare...?
Invité- Invité
Re: Rue de la Cohue
Arielle... me croiras-tu si je te dis avoir posé une question à une poétesse,
sur la technique poétique et l'inspiration en général...
dans cette rue là... précisément ?
sur la technique poétique et l'inspiration en général...
dans cette rue là... précisément ?
Re: Rue de la Cohue
Avec toi Arielle "les feuilles mortes" ne se ramassent pas, à la pelle ou à la souffleuse, elles "toupillent", délicieuse évocation.
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 73
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Rue de la Cohue
Oh Arielle comme c'est joli ces feuilles qui toupillent. S'il te plait, s'il te plait donne moi tes secrets...
Invité- Invité
Re: Rue de la Cohue
La rose trémière au pas de sa porte
austère se fige
en voyant valser
les feuillets froissés que l’automne emporte
Que j'aime ceci ! Très beau, évocateur à souhait. Comme tout le poème d'ailleurs.
austère se fige
en voyant valser
les feuillets froissés que l’automne emporte
Que j'aime ceci ! Très beau, évocateur à souhait. Comme tout le poème d'ailleurs.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Rue de la Cohue
Moi j'y crois, vu les coïncidences que l'on peut fréquemment trouver entre vies de véliens!CROISIC a écrit:Arielle... me croiras-tu si je te dis avoir posé une question à une poétesse,
sur la technique poétique et l'inspiration en général...
dans cette rue là... précisément ?
J'apprécie le poème aussi, ça musique nuancée, sa nostalgie et sa vie.
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
Age : 33
Localisation : Neverland
Date d'inscription : 08/04/2008
Re: Rue de la Cohue
Une petite promenade dans la France rurale d'avant l'exode? C'est avec peine que je déchausse mes souliers.
Re: Rue de la Cohue
j'aime !
Arielle tu es la reine du coupé-décalé, ta poésie est une danse.
la déconstruction
du vers
conduit
le lecteur
dans tes pas.
Et je ne parle pas des feuilles qui... toupillent, tu l'auras remarqué... ))
superbe.
Arielle tu es la reine du coupé-décalé, ta poésie est une danse.
la déconstruction
du vers
conduit
le lecteur
dans tes pas.
Et je ne parle pas des feuilles qui... toupillent, tu l'auras remarqué... ))
superbe.
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Rue de la Cohue
tout à fait, c'est ce qui lui donne ce rythme si particulier et prend le lecteur par la main.Tizef a écrit:(...)
En effet, comme ce cantique, ton poème est bâti sur des pentasyllabes
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Rue de la Cohue
Merci les amis de m’avoir accompagnée dans cette balade que je souhaite à tous de pouvoir faire un jour IRL.
Tizef, il me semble que de nombreux cantiques sont en pentasyllabes, ne serait-ce que la litanie des saints avec son refrain lancinant « ora pro nobis » ou celles de la vierge « ave maria »
Moi aussi, embellie, j’ai du mal à imaginer une foule s’engageant dans cette petite rue mais je ne vois pas d’où pourrait lui venir ce nom si ce n’est de l’engorgement inévitable qu’elle occasionnait par son étranglement.
Legone, j’irai visiter ton vieux bourg, pour l’instant je ne me suis attardée que dans ta petite ville que j’ai beaucoup aimée en dépit du ton grinçant de ses vieilles commères.
Igloo, j’aime beaucoup ta lecture et je ne crois pas que tu t’égares en choisissant de passer par la métaphore, c’est une voie toujours ouverte dans chacun de mes textes, le côté descriptif n’étant souvent qu’un pré-texte.
Croisic, je ne doute jamais de ta sincérité. J’espère que tu as obtenu ta réponse !
Annie, Vertigo, il n’y a pas de secret, je cherchais, dans mon dictionnaire de synonymes, un verbe qui dirait cette ronde ascendante des feuilles et je suis tombée sur ce « toupiller » qui semblait créé sur mesure spécialement pour l’occasion.
Sahkti , on peut ne pas trouver austère la rose trémière mais si on compare la raideur de son maintien à la danse des feuilles en mouvement … il n’y a pas photo, comme dirait l’autre ;-)
Une image qui m’a fait rêver et que j’ai voulu partager, Aseptans
Loïc, il y a une rue de la Cohue à Vannes ?
Exact, Easter, Saint Suliac est en Ille et Vilaine alors que Langrolais, juste en face, est déjà dans les Côtes d’Armor !
Chako, coïncidence ! coïncidence ! J’aurais bien aimé voir ta petite gueule de coïncidence dans les parages ;-)
Merci Pussy pour ce « coupé-décalé » qui t’enchante mais que, pour ma part, je trouve ici un peu trop régulier, donnant un rythme monotone que j’aurais du rompre à quelques reprises …
Tizef, il me semble que de nombreux cantiques sont en pentasyllabes, ne serait-ce que la litanie des saints avec son refrain lancinant « ora pro nobis » ou celles de la vierge « ave maria »
Moi aussi, embellie, j’ai du mal à imaginer une foule s’engageant dans cette petite rue mais je ne vois pas d’où pourrait lui venir ce nom si ce n’est de l’engorgement inévitable qu’elle occasionnait par son étranglement.
Legone, j’irai visiter ton vieux bourg, pour l’instant je ne me suis attardée que dans ta petite ville que j’ai beaucoup aimée en dépit du ton grinçant de ses vieilles commères.
Igloo, j’aime beaucoup ta lecture et je ne crois pas que tu t’égares en choisissant de passer par la métaphore, c’est une voie toujours ouverte dans chacun de mes textes, le côté descriptif n’étant souvent qu’un pré-texte.
Croisic, je ne doute jamais de ta sincérité. J’espère que tu as obtenu ta réponse !
Annie, Vertigo, il n’y a pas de secret, je cherchais, dans mon dictionnaire de synonymes, un verbe qui dirait cette ronde ascendante des feuilles et je suis tombée sur ce « toupiller » qui semblait créé sur mesure spécialement pour l’occasion.
Sahkti , on peut ne pas trouver austère la rose trémière mais si on compare la raideur de son maintien à la danse des feuilles en mouvement … il n’y a pas photo, comme dirait l’autre ;-)
Une image qui m’a fait rêver et que j’ai voulu partager, Aseptans
Loïc, il y a une rue de la Cohue à Vannes ?
Exact, Easter, Saint Suliac est en Ille et Vilaine alors que Langrolais, juste en face, est déjà dans les Côtes d’Armor !
Chako, coïncidence ! coïncidence ! J’aurais bien aimé voir ta petite gueule de coïncidence dans les parages ;-)
Merci Pussy pour ce « coupé-décalé » qui t’enchante mais que, pour ma part, je trouve ici un peu trop régulier, donnant un rythme monotone que j’aurais du rompre à quelques reprises …
Re: Rue de la Cohue
Ce qui attire d'abord l'attention, c'est la manière dont les deux personnifications encadrent le texte (comme le clocher et la rose délimitent, peut-être, les bords supérieur et inférieur de la photographie). Figures tutélaires de cette rue, elles en incarnent l'âme. "L'oeil du clocher" n'est sans doute pas non plus dénué d'austérité. La fermeture dans laquelle tu le dessines ("ceint de son enclos") autorise en tout cas cette interprétation.
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 58
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
Re: Rue de la Cohue
Les ruelles ici n'attendent que toi pour s'éclairer joliment de mots !
Pas trop étonnant qu'il y ait vite cohue dans une aussi petite rue, en pays breton donc catho toute rue qui mène à l'église était potentiellement rue à cohue !
Pas trop étonnant qu'il y ait vite cohue dans une aussi petite rue, en pays breton donc catho toute rue qui mène à l'église était potentiellement rue à cohue !
Invité- Invité
Re: Rue de la Cohue
Ce qui attire d'abord l'attention, c'est la manière dont les deux personnifications encadrent le texte (comme le clocher et la rose délimitent, peut-être, les bords supérieur et inférieur de la photographie). Figures tutélaires de cette rue, elles en incarnent l'âme. "L'oeil du clocher" n'est sans doute pas non plus dénué d'austérité. La fermeture dans laquelle tu le dessines ("ceint de son enclos") autorise en tout cas cette interprétation.
L'opposition est flagrante entre hier et aujourd'hui. Le passé est valorisé au travers des verbes d'action ("gonflées", "claquaient", "bouillonnait") qui épousent une croyance fervente ("prières", "pardons", "oraisons"). L'époque, pas si lointaine, était celle où la religion (au même titre que l'état ou la famille) constituait un pilier de solidité sur lequel reposait une communauté humaine. Aujourd'hui, c'est bien le sentiment d'errance, d'anonymité qui prédomine ("flâneurs", "les passants"). C'est une déambulation en aveugle à travers laquelle une seule chose est palpable : la perte des repères ("sans passion"). J'ai bien du mal à lire ce passage...
"les passants n’ont plus rue de la Cohue
la même ferveur"
… autrement que comme une litote.
Ce regard...
"Les feuilles toupillent
en ronde légère
dépouillent le temps de ses trémolos"
… comment l'interpréter ? Est-ce ton regard qui éloigne tout pathos, toute nostalgie, de cette évocation ? J'aurais plutôt tendance à l'associer, par un jeu d'analogie... au point de vue de la rose, si j'ose dire...
"… en voyant valser
les feuillets froissés que l’automne emporte"
… à ce monde qui n'est plus qu'indifférence, que divertissement sans fin... et échec d'un idéal à visage humain.
À cette aune, ton appel insistant (l'interrogative se doublant d'une impérative)...
"Dis te souviens-tu"
… résonnerait comme un cri d'alarme.
L'opposition est flagrante entre hier et aujourd'hui. Le passé est valorisé au travers des verbes d'action ("gonflées", "claquaient", "bouillonnait") qui épousent une croyance fervente ("prières", "pardons", "oraisons"). L'époque, pas si lointaine, était celle où la religion (au même titre que l'état ou la famille) constituait un pilier de solidité sur lequel reposait une communauté humaine. Aujourd'hui, c'est bien le sentiment d'errance, d'anonymité qui prédomine ("flâneurs", "les passants"). C'est une déambulation en aveugle à travers laquelle une seule chose est palpable : la perte des repères ("sans passion"). J'ai bien du mal à lire ce passage...
"les passants n’ont plus rue de la Cohue
la même ferveur"
… autrement que comme une litote.
Ce regard...
"Les feuilles toupillent
en ronde légère
dépouillent le temps de ses trémolos"
… comment l'interpréter ? Est-ce ton regard qui éloigne tout pathos, toute nostalgie, de cette évocation ? J'aurais plutôt tendance à l'associer, par un jeu d'analogie... au point de vue de la rose, si j'ose dire...
"… en voyant valser
les feuillets froissés que l’automne emporte"
… à ce monde qui n'est plus qu'indifférence, que divertissement sans fin... et échec d'un idéal à visage humain.
À cette aune, ton appel insistant (l'interrogative se doublant d'une impérative)...
"Dis te souviens-tu"
… résonnerait comme un cri d'alarme.
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 58
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
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