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Nuage de lait

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Message  Lucy Dim 10 Nov 2013 - 17:55

Le rendez-vous n’aura pas lieu.

Histoire de forcer la chance, elle avait embarqué. C’était l’hiver. C’est toujours l’hiver dans ce pays à l’unique saison. Voyager vers cette époque, celle des longues plages dorées de blé mur que caresse le vent. Voir ces vagues frissonnantes de lin bleu-mauve que la brise affole. Puis, marcher dans les plaines, quand sous les pas craquent
les hautes herbes jaunies par le soleil
les feuilles mortes
la glace. Terrible !

Le corps pris dans l’étau du noir manteau, Boy sur les lèvres, elle file dans l’automobile rouge entre les collines revêtues d’une neige épaisse. La route est dangereuse, les monticules blancs, traîtres, frappent les roues, par intervalles, déstabilisent la trajectoire du bolide qui ne file, au fond, guère plus vite qu’un tacot.

Suicidaire, d’une main, elle lâche le volant pour attraper cette tasse de latte cartonnée. L’enfer du café. On en boit des litres. On passe notre vie à boire, notre éternité. Cet homme. Il passait ses journées assis, à consommer un café dégueulasse, mélange d’eau de mer et de vidange réunies. Il était là à parler et à boire. Épuisant. Et puis un jour, il s’était tu, se contentant d’avaler le liquide limoneux. Bientôt, il n’avait plus quitté la chaise de vinyle brun aux pieds chromés. Sa peau, à mesure qu’il ingérait les tasses les unes après les autres, avait changé. Son teint jaune avait viré au gris. Des croûtes, sur ses joues, à son front, au dos de ses mains s’étaient formées. Un scientifique que l’on avait fait venir de la ville tout exprès avait examiné les plaies, prélevé des échantillons de chair et de fluides corporels et, après maintes manipulations des plus incompréhensibles pour les villageois, avait déclaré qu’il s’agissait de nitrate de potassium. Au fond, il n’y avait pas de remède à un tel mal. Il suffisait de le laisser boire. Et c’est ce qu’on fit. Les gens venaient prendre leurs consommations près de cet homme au nom désormais inconnu qui, jour après jour, se changeait en une sorte de statue de sel. Seul son bras s’agitait, d’un geste-mouvement mécanique, pour porter le breuvage immonde aux lèvres crevassées. Un jour, enfin, il cessa de se mouvoir et, en l’espace de quelques semaines, la carcasse de chair disparut sous le salpêtre. Après mûre réflexion, il fut décidé de nommer l’inconnu blanchâtre E252. C’était, là, chose logique après tout.

Elle n’en pouvait plus. Le crâne plus lourd qu’une tank de gaz. Sur la route de Success, entre Pense et Forget, elle s’était Perdue. À Belle Plaine, elle avait bifurqué. Le fait est qu’elle avait un peu trop bu. La mousse du café avait, lentement, inexorablement, pris possession de son corps. Elle sentait tout ce lait écumant et tiède prendre la place de son sang qui avait cessé de circuler. Afin de vérifier cette étrangeté, elle avait, de la pointe d’une broche baroque transpercé le bout de son index. Des bulles blanches, d’une exquise finesse, s’étaient manifestées. Elle avait porté cette blessure adorable à ses lèvres et avait bu le sang de lait. C’était un pur délice. Un nectar sucré et léger. Une nouvelle addiction à ajouter à la liste, longue, de ses dépendances.

Épuisée, elle avait décidé de faire halte. C’était plus que jamais l’hiver quand, sous le toit effondré de l’église de Laura, elle s’était endormie. Avait rêvé au rendez-vous. Dans son sommeil, elle parlait à l’homme d’Uranium City.

Et si nous allions boire un verre à Ardill dans cette antique taverne, dis ! Qu’en penses-tu ? On pourrait se perdre dans la population 0, s’effacer du monde, se mourir un peu. Dis…

De temps à autre, elle se réveillait en grognant, gelée, alors elle s’entaillait le poignet pour boire un peu de ce lait tiède et mousseux. La chapelle au toit penché, aux murs bancals, aux fondations absentes, dans l’odeur acre de la paille souillée, sommeille comme on meurt : tranquillement.

Nous avions parcouru, comme on marche sur la lune, les pièces vides au plancher éventré de cette maison abandonnée. Des rideaux lacérés à ses fenêtres brisées pendaient encore, flottant tels des suaires mouvants dans le vent du nord. Comme tu aimais à te perdre dans les couloirs de Fort San, imaginant les esprits tout autour de toi, leurs souffrances, leurs errements, ta propre indifférence te collant à la peau.

Je revois l’église de Montmartre, son clocher accroché au ciel. Inutile.

Des images.

Au matin, quittant l’abri relatif de Laura, elle retrouva sa voiture intacte, sur le bord de la Highway. Sanglée dans son manteau, elle bifurqua vers la route de glace en direction des Territoires du Nord-Ouest. Le soleil brillait, perché tel un idiot bien haut dans le ciel. Elle se mit à penser au printemps, tandis qu’elle filait sur la route de glace, toujours plus loin vers le nord. Légers, les flocons voletaient dans l’air, aussi blancs et harmonieux qu’un nuage de papillons. Oh, si la douceur de l’air le permettait, elle baisserait les vitres de son auto pour les laisser entrer dans l’habitacle !

Le moteur, tout à coup, commença à faire un bruit qu’elle ne lui connaissait pas. La voiture cahota, crachota puis cala. Au beau milieu de nulle part, seule, elle ne savait quoi faire. Personne ne savait où elle se trouvait, mais qui se serait soucié ? Au fond, elle ne cultivait pas les relations avec autrui. Le ciel limpide à nouveau, d’un bleu presque transparent, la réconforta. Elle ne risquait rien d’autre que de mourir de froid. Cependant, la mousse blanche qui lui chauffait le corps lui donnait la sensation d’être aussi glacée qu’un volcan en éruption ; à tel point qu’elle commençait à se demander à quoi pouvait bien lui servir ses vêtements d’hiver.

Sa ceinture, encore attachée, lui causait de la peine. En y regardant de plus prêt, elle se rendit compte que ses pieds flottaient au-dessus des pédales. De la même manière, ses bras se soulevaient au niveau des coudes et, quand elle lâcha le volant sur lequel ses mains étaient encore posées, elle se retrouva – littéralement – les bras en l’air. Elle allait se prêter à un petit jeu. Que faire d’autre ? Les camions passaient au compte-goutte sur la route de glace. Cela pouvait prendre des heures avant le passage de quelqu’un. Il fallait bien qu’elle s’occupe, qu’elle passe le temps !

Précautionneusement, elle ouvrit la portière. Le froid mordant fit bouillonner la mousse de lait dans ses veines. Elle se sentait tellement bien. Maîtrisant avec peine son bras droit, elle réussit à se libérer de la ceinture qui la retenait encore prisonnière de son siège. À présent, elle flottait comme un ballon remplit d’hélium et riait comme une gamine en se sentant emportée par le chinook qui commençait à souffler. S’agrippant tant bien que mal à la poignée de la portière, elle amorça une sortie en apesanteur qui l’envoya pieds par-dessus tête. Hésitant encore à lâcher la poignée de porte, elle eut une pensée pour l’homme d’Uranium City. Il ne l’avait pas invitée. Et, de toute façon, elle l’avait su avant même de prendre la route : le rendez-vous n’aurait pas lieu. Fermant les yeux, elle desserra ses doigts crispés et se sentit, bientôt, emportée. Elle pouvait entendre crépiter la mousse de lait dans ses membres. Réussissant à se stabiliser, le nez en l’air, à la rencontre du ciel, elle ne s’était jamais sentie plus légère ni plus libre qu’en cet instant où elle montait, montait, montait dans les airs.



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Message  Invité Dim 10 Nov 2013 - 20:58

Lucy, maitresse de l'étrange... Tes histoires  me font toujours penser à David Lynch, je t'aurais bien vu écrire Mullholland drive !
Deux reproches toutefois :  ce " au milieu de nulle part" qui est devenu  impossible dans  un écrit tant soit peu littéraire ( à mon avis)
Et une dernière partie plus faible, qui ne clôt pas la nouvelle... à moins qu'il ne s'agisse que d'un fragment   ?

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Message  Invité Lun 11 Nov 2013 - 7:58

J'ai lu le texte hier soir et j'ai bien aimé, je le relis ce matin et j'adore, vraiment je trouve ça très bon, forme et fond.
Ce texte au cordeau est pour moi l'exemple typique du délire maîtrisé, on ne possède pas toutes les clés et pourtant on y va, on est embarqué, on se prend volontiers au jeu de cette histoire étrange.... Tous les détails y sont, tu n'as manqué aucune étape, à tel point que cette histoire d'auto- vampirisme et de bulles de lait cause de la lévitation finale sonnent complètement justes.
Ce qui prouve une fois encore que si les ingrédients sont importants, ce sont la manière, le tour de main qui font le succès de la recette.

Heureuse de te lire de nouveau, Lucy, ça faisait longtemps.
Tu n'as pas perdu "your touch", et nous reviens au mieux de ta forme d'écriture.

Quelques détails :

"Boy sur les lèvres," (c'est une chanson ?)

celle des longues plages dorées de blé mur ("mûr") que caresse le vent.
elle avait, de la pointe d’une broche baroque (virgule) transpercé le bout de son index.

En y regardant de plus prêt ("près), elle se rendit compte que
À présent, elle flottait comme un ballon remplit ("rempli") d’hélium

Et cette petite perle discrète : " Sur la route de Success, entre Pense et Forget, elle s’était Perdue."
Celle-ci aussi, pour la poésie : " s’effacer du monde, se mourir un peu."

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Message  Rebecca Lun 11 Nov 2013 - 8:42

une virée frissonnante dans un monde étrange et glacial où le lait se boit à même la peau, où l'on ne sait si l'on est en train de rêver de divaguer ou de mourir
beaucoup aimé
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Message  Invité Lun 11 Nov 2013 - 9:03

Un texte un peu étrange et un peu glaçant. Ce matin, ce « nuage de lait » a été ma tasse de thé. Il aurait été dommage de l’éviter. :-)

Pour la poésie : « Légers, les flocons voletaient dans l’air, aussi blancs et harmonieux qu’un nuage de papillons. »

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Message  Invité Lun 11 Nov 2013 - 15:33

Je te suis cinq sur cinq : victime que je fus d'une incidence boréale un jour de grande glace au Yukon alors que je partais sous un soleil parfait dans l'air glacé, les veines pleines du lait addictif bouillant, de déroutant délire. Alors ça me va très bien cette lumière aveuglante à la fin de ton texte — et qui me suffit comme conclusion. As-tu lu Volodine ? Si non, tu devrais. Celui-ci par exemple : Des Anges Mineurs, ou bien Dondog. Il me semble que cela pourrait te plaire.

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Message  Invité Mar 12 Nov 2013 - 13:53

Alors oui; une atmosphère plutôt étrange avec cette omniprésence du blanc, le contraste est autant plaisant qu'hypnotisant. Je me suis fait ma petite interprétation finale, vu que l'ascension est laissée à disposition pour interprétation. Texte pétillant d'originalité, assaisonné "grand nord". En forme ! Lucy.


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Message  seyne Mar 12 Nov 2013 - 16:22

oui, c'est vraiment excellent.
Dis-moi ce que tu bois je te dirai quoi tu seras !
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Message  Lizzie Mar 12 Nov 2013 - 16:24

Oh que j’ai aimé !

J’ai lu ce texte il y a quelques jours, mais je manquais de temps pour le commenter. J’y reviens avec plaisir. Quelle atmosphère, quelle imagination !

La première phrase accroche l’attention, j’aime.

Dans les choses que je trouve remarquables :

- Le premier paragraphe, ces trois dernières lignes, le retour à la ligne, justement, qui brise le rythme et décoiffe.

- Tout ce qu’on doit deviner. Pfouh, faut s’accrocher, c’est le contraire d’une nouvelle planplan. Ça commence avec « Boy sur les lèvres », mais là, c’est limite, parce que si je me sens trop exclue, je décroche. Des phrases comme : « C’était plus que jamais l’hiver quand, sous le toit effondré de l’église de Laura, elle s’était endormie. Avait rêvé au rendez-vous. » : envie de lire le roman, moi. C’est quoi, cette histoire ? Rien, nada, tu ne nous diras rien. Suis-je masochiste pour aimer être frustrée ?

- Et pof, on bascule dans le fantastique. Alors là, bravo. J’étais partie pour un road movie en territoire glacé, hop, je me retrouve dans l’irréel d’un homme minéralisé. Avec un poil de SF (le E252, top).

- L’écriture est très bonne, au fait. Imagée et pourtant discrète. Cette phrase : « Sa ceinture, encore attachée, lui causait de la peine. » : une des rares que je trouve ratée, lourde.

Bon, ben super. Merci Lucy ! Au plaisir de te lire tout bientôt.

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Message  Lucy Mar 12 Nov 2013 - 18:53

Coline : pas de suite, pas vraiment... Par contre, la possibilité de voir évoluer un univers autour de cette histoire, du village, à vrai dire (dont il n'est pas question dans ce texte) d'une autre (ou de plusieurs autres) point(s) de vue. Et si je ne watche pas Lynch en ce moment, je me prends des claques visuelles et stylistiques avec du cinéma hongrois, russe et tchèque.

Easter : Merci d'avoir relevé ces horreurs ! C'est tellement frustrant de relire en se disant : "C'est correct." Sauf que non. ^^ Pour Boy, ce n'est pas une chanson. Quant aux noms que tu relèves, ce sont des hameaux et villages de SK dont j'ai bousculé la géographie. Il y avait une fameuse liste dans les premiers temps de rédaction ! Ils en sont les seuls rescapés.

Rebecca : Hein qu'elle est étrange, notre SK ! Nous sommes d'horribles consommateurs de café (et de tout un tas de trucs innommables). La distance moyenne entre deux villes étant de trois à quatre heures, la voiture est comme une seconde maison. Et les paysages...

Luluberlu : Quand j'ai imaginé cette femme, c'était le printemps. Je ferai - pour le moment - l'impasse sur les papillons, mais ils pourraient être importants.

Narbah : Pas lu Volodine, mais je vais vérifier si on peut se le procurer ici. Je te remercie de cette suggestion. Après avoir vu les clichés d'un photographe d'ici pris lors d'une virée sur la route de glace, j'ai cette obsession de filer vers Uranium City. On verra bien.

Panda : ^)^ Je vous laisse, à tous, le soin de donner votre propre interprétation à ce texte, il vous appartient. En tout cas, voilà un final fort réjouissant vu comme ça.

Seyne : Nous buvons beaucoup... et pas que du café. Mais si les anglais sont connus pour le "tea time", le "coffee time" est de rigueur par chez nous. Et, souvent, le café est assez infect (surtout lorsqu'on y ajoute du colorant... j'en ai fait l'amère expérience hier encore). Toutefois, dans les "coffee shop" on peut en avoir de toute sorte et délicieux.

Lizzie : Roman ? Je ne pense pas. Je verrais bien un fil conducteur, quelque chose relevant presque du conte, mais c'est encore bien imprécis. On verra.

Merci à tous de vos lectures et commentaires !
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Message  Invité Dim 17 Nov 2013 - 13:13

Joli voyage dans un rêve glacé et harmonieux dans son style.

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Message  Arielle Lun 18 Nov 2013 - 9:33

Je ne viens pas souvent en prose mais il y a quelques auteurs dont je ne rate jamais les écrits ... Lucy, je ne suis pas déçue d'avoir fait ce bout de route avec toi, tu m'embarques toujours sur un petit nuage décalé et sensible. Ici je flotte un cran au dessus dans un azur plus vif et légèrement angoissant mais avec toujours le même plaisir.
Ton univers me fait penser à celui de Folon.

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Message  Invité Mar 19 Nov 2013 - 8:03

le titre est très beau parce qu'on lui reconnait son sens poétique.

quelle enthousiasmante lecture !!
navrée je suis d'être arrivée au bout, et de savoir qu'il ne peut y avoir de suite.

j'ai beaucoup aimé :
le décor, le voyage, l'exotisme, la poésie, la concision du style, et l'originalité.
c'est très curieux et singulier, oui.
quelle ambiance !
on pourrait en faire une bien belle B.D., avec un dessin qui serait un mix du trait de Schuiten, Boucq et Bilal...

"C’était, là, chose logique après tout."
cette phrase m'a semblé un peu bizarre, à cause du "là" entre virgules, même si je saisis le sens.

et je trouve que cette mousse de lait qui crépite est citée un peu trop de fois : sans doute que l'impact serait tout aussi efficace, en insistant un juste peu moins de fois là-dessus.


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Message  Invité Mar 19 Nov 2013 - 8:06

et je répare les quote :

"C’était, là, chose logique après tout."
cette phrase m'a semblé un peu bizarre, à cause du "là" entre virgules, même si je saisis le sens.

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Message  Invité Mar 19 Nov 2013 - 13:43

Dès les premières phrases, on est happé par le style, l'écriture. Et l'histoire nous tient en haleine jusqu'à la fin. merci pour cette lecture captivante.

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Message  Invité Mar 10 Déc 2013 - 17:25

Ça fait un moment que j'y vais, j'y reviens, je tourne autour, ça me fait penser à un film mais lequel ? Oui c'est un texte étrange, poétique, intriguant et remarquablement écrit. Je suis très impressionnée par ton style Lucy. Très beau titre aussi.

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Message  jfmoods Jeu 12 Déc 2013 - 7:44

Un texte sur lequel il me sera difficile de ne pas revenir tôt ou tard tant il éveille d'images...

Igloo a écrit :

"C’était, là, chose logique après tout."
cette phrase m'a semblé un peu bizarre, à cause du "là" entre virgules, même si je saisis le sens.


Je suis moins surpris par la présence des deux virgules que par l'absence d'une troisième après "logique".
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Message  Pussicat Jeu 12 Déc 2013 - 20:51

je ne sais pas ce que je fais là )))
attirée par le titre sans doute, j'ai commencé à lire et pfffuit... je suis partie dans une virée... "étrange" revient souvent dans les commentaires...
glaciale et poétique, ça oui...

Lucy a écrit:Le rendez-vous n’aura pas lieu.

Histoire de forcer la chance, elle avait embarqué. C’était l’hiver. C’est toujours l’hiver dans ce pays à l’unique saison. Voyager vers cette époque, celle des longues plages dorées de blé mur que caresse le vent. Voir ces vagues frissonnantes de lin bleu-mauve que la brise affole. Puis, marcher dans les plaines, quand sous les pas craquent
les hautes herbes jaunies par le soleil
les feuilles mortes
la glace. Terrible !
si cela n'est pas poésie c'est quoi t'esse ?
la fin me fait penser à une scène de Harry Potter et le prisonnier d'azkaban... Harry jette un sort à la tante - insupportable - qui rend visite à la famille Dursley, la famille qui a recueilli Harry... elle enfle et gonfle comme un ballon, finit par quitter la maison et s'envole dans les airs...
j'ai aimé,
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Message  Pussicat Jeu 12 Déc 2013 - 20:59

j'ai oublié... le titre : Nuage de lait... et plus... la mousse... la neige... le sang et tout... ça tournebille dans ma tête... mais je fais peut-être fausse route... c'est vrai qu'on glisse pas mal sur ces routes enneigées, enneigées...
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Message  jfmoods Ven 13 Déc 2013 - 20:24

Je ne peux m'empêcher de penser, en contraste, au "Voyage d'hiver" de Schubert. En contraste, car tu as choisi le merveilleux, l'aérien, pour parler du grand départ. Non pas le poids du déchirement, mais la légèreté de l'envol, l'alibi d'une rencontre ("Le rendez-vous n'aura pas lieu."). L'habitude étant une façon de mourir sur place ("Elle n'en pouvait plus."), autant fuir l'inévitable processus d'indifférenciation ("l’inconnu blanchâtre E252") par l'éloignement radical ("tandis qu’elle filait sur la route de glace, toujours plus loin vers le nord."), par l'exercice d'une liberté assumée jusqu'au bout. Comme on retire, en pleine conscience, les fils qui vous maintenaient en vie artificiellement, dans un acte suprême de souveraineté ("Elle ne risquait rien d’autre que de mourir de froid."). À cette aune, "le lait tiède et mousseux" évoque peut-être ici la réserve inépuisable de souvenirs heureux (le paradoxe "aussi glacée qu’un volcan en éruption", le "nuage de papillons") que l'on aura su conserver bien vivants en soi jusqu'au bout.
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