colères

[economix]

un petit début d'écriture...je souhaiterais quelques avis et/ou conseils aant de continuer. Merci

I Martin

Niçois depuis toujours, Martin assiste malgré lui à son déménagement, ou plutôt son déracinement. Il va en effet devoir quitter sa terre natale, celle qui l'a vu naître puis grandir, celle aussi qui a vu mourir sa mère. A seize ans, contraint, il devient un petit homme, orphelin et vide. C'est comme si tout le poids de responsabilités qu'il ignorait alors jusqu'à aujourd'hui dans l'insouciance de la jeunesse et de l'enfance lui tombait sur les épaules.
Jouissant d'une vie paisible et frôlant presque ce que l'on pourrait appeler le bonheur, tout a basculé pour lui après ce maudit accident, concours de circonstances telles que la pluie, la vitesse, l'inattention et Dieu sait quoi. La sortie de route qu'a faite sa mère l'a plongée dans le comas, cela a duré deux semaines et Martin a pu voir la vie de sa mère décliner jusqu'à disparaître, laissant dans son coeur un trou béant, un vide indéfinissable et une colère incommensurable.
C’est ainsi que l’adolescent a dû tout quitter, pour emménager à Paris, chez son père, un être froid, distant, avare de mots et d’amour. Sa mère avait bien eu raison de le quitter il y quelques années déjà; et Martin n’était pas bien réjoui à l’idée de vivre à nouveau avec. Sa rentrée scolaire l’a vu échoué au lycée Victor Hugo, dans le IIIème arrondissement, en plein cœur de la ville, bien loin de sa tendre et ensoleillée cité de Nice.
« Il est préférable que Martin s’éloigne de Nice, de son chagrin et qu’il entame une nouvelle vie, sérieuse et studieuse ici, à Paris » avait-il entendu son père dire à sa grand-mère au téléphone, peu de temps après son arrivée dans la capitale, vers la fin du mois d’août.
Martin était perdu, il ne savait comment appréhender cette année, et quelles surprises elle allait lui réserver. Peu lui importait de toute manière. Que pouvait il lui arriver de pire ? Seule la colère l’habitait.

II Camille

Camille, de bonne famille et dont les parents ont tenté de l'éduquer de la meilleure manière possible, n'a jamais manqué dès son plus jeune âge de dire ce qu'elle pensait, comme elle le pensait, et de la façon la plus franche et la plus sincère possible. Elle a ainsi su s'engager très tôt de manière plus ou moins profonde pour diverses causes qui la rendaient folle, la bouleversaient ou la préoccupaient tout simplement. Mais ce n'est qu'à ses dix-sept ans, au sortir de l'enfance et à l'aube du passage à l'âge adulte, que la révolte de Camille s'est transformée en combat d'une vie.
Chaque année son sentiment d’injustice et sa volonté de lutte croissaient, allant de paire avec une réputation de marginale. Evitée et connue comme telle de tous, elle se sentait bien seule, non pas par rapport à quelconque copinage raté qui l’intéressait le moins du monde, mais isolée face à d’immenses injustices ou combats à mener qui la dépassaient. Cette impression d’être l’unique adolescente de son lycée concernée par les vrais problèmes du monde la rendait parfois triste, et aussi compatissante avec tous ses camarades qui l’entouraient, ses congénères heureux en apparence, jouissant d’un bonheur seulement superficiel, baignant dans la félicité grâce - ou plutôt à cause – d’un manque de réflexion, de retour et de recul sur soi et le monde autour. A contrario, ce genre de réflexion l’amenait à se demander si elle ne se plaçait pas « au-dessus » d’eux de part ces pensées un peu nombrilistes, et si au fond ce n’était pas elle qui manquait de réflexion et s’embourbait dans des luttes plus loufoques et inutiles les unes que les autres, sans doute par peur d’affronter la réalité, cette vie quotidienne que tous partagent.
Cette année serait différente, elle y avait réfléchi tout l’été.


III La rencontre

Puis ils se rencontrèrent.
Ce ne fut rien tout d’abord, sinon peut être un regard, tout au plus une esquisse de sourire.
Lui avait décidé de s’enfermer, ne pas partager sa peine.
Elle de porter un combat, rendre constructrice sa colère.

[Zou]

Bonjour economix.
Peut être te présenter un peu ici : https://vosecrits.1fr1.net/forum-vos-ecrits-f1/presentez-vous-ici-t321.htm
Sinon, j'ai moyennenement accroché à ton texte.
La partie "Martin" est trop pleine de clichés à mon goût et celle "Camille" un peu trop abstraite. Manque la vie, en tranches bien servie.
La partie III me semble un peu facile. Je ne sais si tu avais pressenti une suite. Ce serait pas mal en effet.
Sinon, ton style coule pas mal même si ici et là quelques tournures un peu rugueuses. A te lire encore.

[Lifewithwords]

Je trouve que tu as un très bon style pour quelqu'un qui commence à écrire. Il y a des phrases longues mais très bien construites, et on se laisse porter par la lecture.

Pour l'histoire en elle-même je rejoins un peu Zou. L'histoire de Martin, c'est du déjà vu, revu et revu. Tout est prévisible. Même si tu veux écrire une histoire plutôt classique (ce n'est pas interdit), il faut rendre ton texte original, de par les images qu'il emploie, la façon dont il décrit ces personnages. Ici le scénario est classique mais la manière aussi, c'est un peu trop...

En revanche Camille, j'ai apprécié. Ca reste un personnage "type", mais tu la racontes avec plus de personnalité, plus d'originalité.

J'aurais bien aimé que la rencontre soit un peu plus etoffée, c'est un peu court.

J'espère en tout cas que tu nous proposeras une suite, parce que hors-mis ce que je viens de te dire, j'ai apprécié ton texte, et je pense que tu as du potentiel pour écrire une histoire plus longue. Je voudrais bien voir comment vont évolué les personnages, avec plus de profondeur !

[economix]

merci d'avoir pris le temps de me lire.
la suite que je pressentais :

III La rencontre

Puis ils se rencontrèrent.
Ce ne fut rien tout d’abord, sinon peut être un regard, tout au plus une esquisse de sourire.
Lui avait décidé de s’enfermer, ne pas partager sa peine.
Elle de porter un combat, rendre constructrice sa colère.

Se croisant au lycée, ils étaient deux inconnus, un peu intrigués, elle curieuse, lui nonchalant.
La triste solitude de Martin n’avait d’égal que la loufoquerie habituelle de Camille.

Quelques semaines passèrent, qu’aucun fait notable ne vint perturber.

Franchie cette frontière mentale de maturité que représente le sentiment d’être adulte, l’engagement de Camille se précisa, se voulut plus utile et se concentra sur ce qui la révoltait le plus : la pauvreté des hommes -les idoles Mère Térésa et l’Abbé Pierre aidant sans doute inconsciemment-. Finis les manifestations, pétitions, tracts ou autre grève de la faim, elle privilégierait dorénavant l’action ! Elle remarqua aussi qu’elle perdait son statut de marginale, dérobé en fait par le nouveau, au profit du nouveau. « Au profit ? » se demanda-t-elle ; Camille commençait à comprendre qu’en réalité elle se complaisait dans ce rôle qu’elle jouait et dont l’équilibre se perturbait peu à peu.

Un jour elle attaqua littéralement Martin: « Qu’as-tu de plus que les autres ? »
« De moins tu veux dire ? Ma mère. »
Il n’avait presque rien dit, il avait quasiment tout dit.
Camille se rendit alors compte de la petite bulle qui la protégeait, du combat qu’elle menait faussement, et n’eut pour autre réaction que la fuite. Un combat ne prend de constance, de réalité que lorsqu’il est vécu pleinement et elle fuyait toujours l’essence même du combat, sa force. Elle n’était en réalité pas prête pour la lutte d’une manière générale, que ce soit pour une cause quelconque ou pour affronter ses congénères.
Cette lente remise en question, accélérée par la présence du mystérieux Martin, aboutit à ce qui constitua pour elle une crise, elle venait de voir le nuage sur lequel elle était perchée depuis longtemps percé, la faisant comme chuter.

Martin avait balayé d’une phrase le premier contact qui s’était offert à lui dans sa nouvelle ville, il se sentait partagé entre la satisfaction d’avoir pu enfin exprimer sa colère et le regret de n’avoir pas su saisir ce qui était en fait une main tendue, tout du moins un signal de détresse.
C’est pourquoi il surmonta ses réticences à s’ouvrir, et se fit violence en suivant un soir après les cours cette énigmatique Camille. Il découvrit alors un être qu’il perçut comme engagé, utile à la société et non pas égoïste comme il l’avait perçu de prime abord, et comme il était lui même. Et c’est tout naturellement, sans paroles superflues, dans un silence le vidant de sa colère, qu’il prit l’habitude de venir aider Camille dans son action, en lui donnant confiance en elle, en se déchargeant lui-même de sa peine.

Une sorte d’entente tacite naquit ainsi entre les deux jeunes, se prodiguant une aide mutuelle dans l’apprentissage continuel de la vie.

[Sahkti]

Bonjour Economix et merci pour ton texte.
J'aime ce que tu racontes, mais (avis très perso), j'aurais aimé que tu entres un peu plus en profondeur dans la psychologie des personnages, leurs vies, leurs parcours. Cela viendra peut-être avec la suite, possible. Toujours est-il que j'ai dès lors une impression de trop court qui m'empêche de profiter pleinement de ce que tu as écrit et de peaufiner une impression.

Je trouve que le passage "II - Camille" est mieux écrit que celui "I - Martin"; je le trouve plus travaillé, plus abouti, avec davantage de style.
Pour ce qui est du détail, il me semble que "laissant dans son coeur un trou béant, un vide indéfinissable et une colère incommensurable, ça sonne un peu too much. Par exemple.

J'apprécie assez peu le temps employé; il me semble que cette narration au passé alourdit le tout et donne un côté passéiste, mort, qui empêche le texte de vraiment bouger.

Quelques facilités également, une trame en apparence cousue de fil blanc, deux êtres que tout semble opposer, une rencontre, pas mal de clichés sur le personnage de Camille militante bref... du prévisible, mais la suite réserve peut-être des surprises. Donc je l'attends!
Au plaisir de te lire en tout cas!

[mentor]

c'est pas mal ! l'écriture est "propre", un peu trop académique, comme on a tendance à le faire quand on démarre l'écriture par envie personnelle
tout ce qui a été inculqué à l'école ressort et met beaucoup de temps à s'effacer au profit d'un style personnel
quoique, y en a qui peuvent avoir la chance de trouver très vite LEUR style
tu trouveras le tien
surtout si tu continues à écrire, écrire, écrire ;-)
et pour ce début d'histoire, ma foi, je sens que tu aimes tes deux personnages, ceux qui sortent de ta tête. Tu les cernes bien et tu as envie de leur faire vivre quelque chose
Alors franchement, continue
Il y a quelques belles phrases dans ton texte, une observation fine de certains traits de caractères, qui me font penser que tu peux aller assez loin dans le bout de chemin que ces deux là vont faire ensemble
Donc : j'attends la suite ;-)

[Invité]

Agréable à lire, cela manque un peu de panache, mais je ne doute pas que cela viendra. Tiens au fait, le mot "maturité " me sort par les trous de nez.

[Lifewithwords]

Cette rencontre j'ai trouvé qu'elle manquait de "non-dits".
Tu expliques tout ce qu'ils ressentent, tu les juge même parfois, tu nous dis d'emblée ce qu'ils font de bien ou de mal. Pour moi tu ne laisses pas assez de libertés au lecteur. J'aile bien qu'on me laisse faire ma propre opinion sur les personnages. Tu peux essayer de suggérer la tienne, mais là c'est trop direct à mon goût.

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