La nuit l'ennui
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La nuit l'ennui
Le soir vient et me prend dans sa main
la fatigue s'en va comme une eau
nulle part où dormir donc je ne dors ni
ne cherche de lit.
nulle part un endroit où croiser les jambes
comme des circonflexes dans la pensée
une virgule aux nuages
la voix est un vin renversé
Je m'ennuie
rien n'y changera jamais.
la vie est passée que nul n'aboie
très bien, c'est banal
autant se ranger dans des vêtements plus étroits
la pièce se résume à ses couleurs
la vie à mes doigts
je tiens cette cigarette brûlée jusqu'au filtre
ton visage semble comme sous l'eau les couleurs noyées
le chant reprend sa mesure première
un bateau s'amarre au quai de ton visage
aux épices disposé
j'ouvre la fleur en son milieu
sil te plait adresse moi un langage que
les passants ont oublié
et la nuit envoie aux rêveurs ses milliers de lettres
je prends ta main
une main c'est un coeur formé pour le tenir
dans mes lignes il y a tout ce que tu as lu
que les routes ont bu, volé à tes pas
tu ne te ressembles pas ni au soleil qui descend sur toi ni
à la nuit lorsque tu viens pareille du dedans de ma pensée
ni à ma pensée qui est comme l'eau mise à la fraicheur d'un visage
je ferai toujours plus jeune que mon âge
que je veux bien te donner
la fatigue s'en va comme une eau
nulle part où dormir donc je ne dors ni
ne cherche de lit.
nulle part un endroit où croiser les jambes
comme des circonflexes dans la pensée
une virgule aux nuages
la voix est un vin renversé
Je m'ennuie
rien n'y changera jamais.
la vie est passée que nul n'aboie
très bien, c'est banal
autant se ranger dans des vêtements plus étroits
la pièce se résume à ses couleurs
la vie à mes doigts
je tiens cette cigarette brûlée jusqu'au filtre
ton visage semble comme sous l'eau les couleurs noyées
le chant reprend sa mesure première
un bateau s'amarre au quai de ton visage
aux épices disposé
j'ouvre la fleur en son milieu
sil te plait adresse moi un langage que
les passants ont oublié
et la nuit envoie aux rêveurs ses milliers de lettres
je prends ta main
une main c'est un coeur formé pour le tenir
dans mes lignes il y a tout ce que tu as lu
que les routes ont bu, volé à tes pas
tu ne te ressembles pas ni au soleil qui descend sur toi ni
à la nuit lorsque tu viens pareille du dedans de ma pensée
ni à ma pensée qui est comme l'eau mise à la fraicheur d'un visage
je ferai toujours plus jeune que mon âge
que je veux bien te donner
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 32
Date d'inscription : 09/09/2012
Re: La nuit l'ennui
J'y reviendrai assurément. Deux lectures, c'est insuffisant. Que d'images !
Pour le plaisir : "la fatigue s'en va comme une eau" et ce "nulle part un endroit où croiser les jambes/comme des circonflexes dans la pensée", "ton visage semble comme sous l'eau les couleurs noyées" et ce magnifique "une main c'est un coeur formé pour le tenir".
Oui, j'y reviendrai à tête reposée.
Pour le plaisir : "la fatigue s'en va comme une eau" et ce "nulle part un endroit où croiser les jambes/comme des circonflexes dans la pensée", "ton visage semble comme sous l'eau les couleurs noyées" et ce magnifique "une main c'est un coeur formé pour le tenir".
Oui, j'y reviendrai à tête reposée.
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 46
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: La nuit l'ennui
La poésie... et la vie. Alors quoi ? Juste détourner ce passage de "Faction du muet" de René Char... pour le dire dans un langage plus adapté.
"... comme une barque incontinente au-dessus des fonds cloisonnés."
"... comme une barque incontinente au-dessus des fonds cloisonnés."
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 58
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
Re: La nuit l'ennui
Bonjour mon coeur bonjour Bonjour bonjour mon coeur mis au pas de la porte Le poème se défait comme une ceinture ajustée Ma peau s'était rangée sous la tienne on ne croirait pas qu'il est toutes ces plages sous la peau Depuis cent ans je dors sous le soleil de ta naissance ce n'était au début qu'un coup de dé qu'une façon de lâcher le lest des montgolfières mais on ne choisit pas je crois les idées avec lesquelles on vit depuis vingt ans déjà je ne choisi plus rien je lasse venir à moi les idées comme des oiseaux migrateurs et j'écobue les champs de blés derrière moi de ma pensée pour laisser sa place à la transhumance prochaine je parle de la façon dont tu entres dans ma vie mais toi ou une autre ah sache que c'est pareil car je ne discrimine pas les enfants du hasard pourtant pourtant j'aime ta lèvre pour sa façon votive d'ouvrir les rideaux du jour et je croirais comprendre le mot frisson quand te mettant devant la fenêtre la fenêtre où pleure la lumière à chaude larmes on dirait que la pièce est une tasse de thé tu fais avec son principe générateur une nouvelle sorte d'éclipse Oui je t'aime nous avons connu longtemps ces rues Oui je t'aime longtemps nous les avons connues Comme seuls les amoureux peuvent les connaître c'est la nuit, il n'y a personne car tout est permis et tout est un théâtre inutile donc adorable est-ce que tu entends cette voiture au loin qui frappe les sept coups Oui c'est adorable de vouloir mettre la réalité sous les dents acérées de son rire Oui c'est adorable de vouloir baiser jusqu'à se dégoûter de son propre corps Oui c'est adorable de s'embrasser jusqu'à sécher ses lèvres comme la mer rouge Oui c'est adorable de se fendre en son milieu et de souffler la fumée des principes Oui c'est adorable mais à force j'ai envie de vomir et ta main dans la mienne est une concrétion du mot coeur Mais n'y pensons plus car je crée une maison pour le repos J'ai fumé aujourd'hui la millième cigarette de ma vie et Dieu m'a prédit une vie allant jusqu'au double de ce chiffre moi je ne comprends pas pourquoi un jour j'ai volé les yeux de Dieu quel Prométhée se fait bouffer le foie pour moi sur la montagne et si les astres mettent chaque soir leurs mains sur son front fatigué si la sueur qui y perle est une épigée de lassitude comme des cils au matin d'une vie adulte mais non rien ne me déçoit tu comprends rien ne me déçoit je ne mets d'attente dans rien j'ai un ticket coupe-file je vais au début de tout au début de tout au début de tout au début de tout l'amour cela s'appelle l'amour Je vais à la vie recommencée Un coup de dés Et encore une fois l'olive de la joie roule entre mes doigts
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 32
Date d'inscription : 09/09/2012
Re: La nuit l'ennui
je n'avais rien dit jusque là, alors
pour le premier texte, j'aime particulièrement entre autres :
"autant se ranger dans des vêtements plus étroits"
"le chant reprend sa mesure première
un bateau s'amarre au quai de ton visage
aux épices disposé
j'ouvre la fleur en son milieu
sil te plait adresse moi un langage que
les passants ont oublié"
"une main c'est un coeur formé pour le tenir"
"je ferai toujours plus jeune que mon âge
que je veux bien te donner"
et le nouveau format du second texte me plaît, tout d'affilée comme ça.
beaucoup de belles choses, parmi lesquelles :
"je laisse venir à moi les idées comme des oiseaux migrateurs et j'écobue les champs de blés derrière moi de ma pensée pour laisser sa place à la transhumance prochaine je parle de la façon dont tu entres dans ma vie mais toi ou une autre ah sache que c'est pareil car je ne discrimine pas les enfants du hasard pourtant pourtant j'aime ta lèvre pour sa façon votive d'ouvrir les rideaux du jour et je croirais comprendre le mot frisson quand te mettant devant la fenêtre la fenêtre où pleure la lumière à chaude larmes on dirait que la pièce est une tasse de thé tu fais avec son principe générateur une nouvelle sorte d'éclipse"
"Et encore une fois l'olive de la joie roule entre mes doigts"
(je t'ai mis en gras une faute, et les phrases que je préfère...)
pour le premier texte, j'aime particulièrement entre autres :
"autant se ranger dans des vêtements plus étroits"
"le chant reprend sa mesure première
un bateau s'amarre au quai de ton visage
aux épices disposé
j'ouvre la fleur en son milieu
sil te plait adresse moi un langage que
les passants ont oublié"
"une main c'est un coeur formé pour le tenir"
"je ferai toujours plus jeune que mon âge
que je veux bien te donner"
et le nouveau format du second texte me plaît, tout d'affilée comme ça.
beaucoup de belles choses, parmi lesquelles :
"je laisse venir à moi les idées comme des oiseaux migrateurs et j'écobue les champs de blés derrière moi de ma pensée pour laisser sa place à la transhumance prochaine je parle de la façon dont tu entres dans ma vie mais toi ou une autre ah sache que c'est pareil car je ne discrimine pas les enfants du hasard pourtant pourtant j'aime ta lèvre pour sa façon votive d'ouvrir les rideaux du jour et je croirais comprendre le mot frisson quand te mettant devant la fenêtre la fenêtre où pleure la lumière à chaude larmes on dirait que la pièce est une tasse de thé tu fais avec son principe générateur une nouvelle sorte d'éclipse"
"Et encore une fois l'olive de la joie roule entre mes doigts"
(je t'ai mis en gras une faute, et les phrases que je préfère...)
Invité- Invité
Re: La nuit l'ennui
Moi j'en ai marre d'écrire des textes. Je vais fumer. Salut.
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 32
Date d'inscription : 09/09/2012
Re: La nuit l'ennui
ouille,
je n'aurais pas du dire "texte" ?
si c'est ça, désolée !
hum...c'est une manie que j'ai en ce moment.
et je ne sais plus trop bien nommer "prose", "poésie"
alors je dis platement "texte".
je vais finir par ne plus nommer du tout, je crois.
je n'aurais pas du dire "texte" ?
si c'est ça, désolée !
hum...c'est une manie que j'ai en ce moment.
et je ne sais plus trop bien nommer "prose", "poésie"
alors je dis platement "texte".
je vais finir par ne plus nommer du tout, je crois.
Invité- Invité
Re: La nuit l'ennui
je lis ce texte
comme une écriture qui pédale en roue libre dans le vide
c'est assez proche d'un canapé de psy...
petit conseil de vieux :
amitié
comme une écriture qui pédale en roue libre dans le vide
c'est assez proche d'un canapé de psy...
petit conseil de vieux :
- Spoiler:
la fumette, pourquoi pas... mais comme pour l'alcool,
il est préférable,
pour ceux-ce qui ont des problèmes d'équilibre
de programmer l'heure de la pipe le soir, après le travail )))
amitié
Re: La nuit l'ennui
Dieu toute cette pertinence
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 32
Date d'inscription : 09/09/2012
Re: La nuit l'ennui
Frédéric Prunier a écrit:
comme une écriture qui pédale en roue libre dans le vide
Re: La nuit l'ennui
Il y a dans cette écriture un bonheur... un bonheur tout à fait... insolent.
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 58
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
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