Les ponts
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seyne
Ole Touroque
6 participants
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Les ponts
Les ponts ont des yeux pour laisser passer les larmes
Que les montagnes, malades de l'automne,
Font s'agréger en tigres au fond des vallées
Sèches.
Ils enjambent le flux, les cuisses arquées ou arrondies,
Bien galbées par le cairou ou le granit.
De leurs deux mains jointes
Ils fendent le courant et lui imposent de se délaisser,
Un instant,
De l'habitude de rouler d'un bloc.
La séparation est dure,
Les lignes d'eau en parlent.
Que les montagnes, malades de l'automne,
Font s'agréger en tigres au fond des vallées
Sèches.
Ils enjambent le flux, les cuisses arquées ou arrondies,
Bien galbées par le cairou ou le granit.
De leurs deux mains jointes
Ils fendent le courant et lui imposent de se délaisser,
Un instant,
De l'habitude de rouler d'un bloc.
La séparation est dure,
Les lignes d'eau en parlent.
Re: Les ponts
Il y a une vision, un rythme, une émotion tout à fait accordés à l'automne. Ce tigre invisible se coulant puissamment dans les rayures amassées des feuilles rousses, dans le couloir des vallées ; et ces deux très beaux vers :
De leurs deux mains jointes
Ils fendent le courant et lui imposent de se délaisser,
...
paisibles et séparants.
(peut-être l'automne est la saison de la séparation ?)
De leurs deux mains jointes
Ils fendent le courant et lui imposent de se délaisser,
...
paisibles et séparants.
(peut-être l'automne est la saison de la séparation ?)
Re: Les ponts
J'aime beaucoup ce que raconte ce poème, mais je trouve qu'il manque de qualité musicale, rythme ou tonalité...
Contrairement à seyne, donc c'est peut-être moi qui me trompe, je n'entends pas clair !
En tout cas c'est une description délicatement imagée, et une excellente idée de faire parler les ponts.
Contrairement à seyne, donc c'est peut-être moi qui me trompe, je n'entends pas clair !
En tout cas c'est une description délicatement imagée, et une excellente idée de faire parler les ponts.
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 73
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Les ponts
Cette image du pont esr troublante car elle revêt le double aspect de la séparation et de la transmission.
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 58
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
Re: Les ponts
Oui, c'est ce qui est profond dans le poème : il n'y a pas de transmission possible s'il n'y a pas de séparation. Mais une séparation paisible et ferme, tout autant que ce qui fait lien est solide, assuré de ses bases.
Le pont relie et sépare, comme la rivière sépare et est séparée, tout en faisant lien vivant entre l'amont et l'aval. Tout comme l'automne sépare les arbres de leurs feuilles, qui font une rivière nourricière, dans les vallées sèches.
Je parlais du rythme du poème, et sans doute est-ce inadéquat. Il vaudrait mieux parler du mouvement du poème : cet écoulement puissant et continu.
Le pont relie et sépare, comme la rivière sépare et est séparée, tout en faisant lien vivant entre l'amont et l'aval. Tout comme l'automne sépare les arbres de leurs feuilles, qui font une rivière nourricière, dans les vallées sèches.
Je parlais du rythme du poème, et sans doute est-ce inadéquat. Il vaudrait mieux parler du mouvement du poème : cet écoulement puissant et continu.
Re: Les ponts
Bonjour,
J'imaginerai une silhouette de face mimant un point, mais c'est assez étrange. Je vois les yeux comme l'intérieur des arches, en très gros plan, ces arches elles mêmes formant les mains jointes. Pour que les cuisses et le dos forment le passage lui-même, c'est assez acrobatique. Mais bon, c'est pas tant une image qui m'apparait à la lecture, l'anthropomorphisme en lui-même donne une poésie, surtout ici par l'humanisation de ce qui peut être une architecture urbaine (un pont n'est pas forcement en ville, mais il est rarement naturel) ça fait comme les jungles qui envahissent des lieux abandonnés, une idée de reconquête un peu animiste, ou plutôt une façon de "réhumaniser".
J'imaginerai une silhouette de face mimant un point, mais c'est assez étrange. Je vois les yeux comme l'intérieur des arches, en très gros plan, ces arches elles mêmes formant les mains jointes. Pour que les cuisses et le dos forment le passage lui-même, c'est assez acrobatique. Mais bon, c'est pas tant une image qui m'apparait à la lecture, l'anthropomorphisme en lui-même donne une poésie, surtout ici par l'humanisation de ce qui peut être une architecture urbaine (un pont n'est pas forcement en ville, mais il est rarement naturel) ça fait comme les jungles qui envahissent des lieux abandonnés, une idée de reconquête un peu animiste, ou plutôt une façon de "réhumaniser".
Re: Les ponts
je rejoins le commentaire de David quand il parle de "l'humanisation de ce qui peut être une architecture urbaine"... moinsse sur la "reconquête...animiste"...
d'accord avec Annie sur le manque de rythme et de musique, je n'ai pas été emballée...
en revanche j'ai relevé les jupes des ponts et j'y ai vu des coquineries, des images sexuées :
yeux / larmes / tigres / enjambent le flux, les cuisses arquées ou arrondies, /Bien galbées
Et la fin tout en bloc :
Ils fendent le courant et lui imposent de se délaisser,
Un instant,
De l'habitude de rouler d'un bloc.
La séparation est dure,
Les lignes d'eau en parlent.
d'accord avec Annie sur le manque de rythme et de musique, je n'ai pas été emballée...
en revanche j'ai relevé les jupes des ponts et j'y ai vu des coquineries, des images sexuées :
yeux / larmes / tigres / enjambent le flux, les cuisses arquées ou arrondies, /Bien galbées
Et la fin tout en bloc :
Ils fendent le courant et lui imposent de se délaisser,
Un instant,
De l'habitude de rouler d'un bloc.
La séparation est dure,
Les lignes d'eau en parlent.
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
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