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Lynee

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Message  desaparecer Sam 8 Déc 2007 - 15:51

Voici donc un deuxième texte. Ecrit il y a assez longtemps aussi...




Je suis chaude et profonde… C’est ce qu’elle avait dit, alors j’étais venu chez elle. Sans trop d’a priori… C’est vrai que je l’aimais bien, et puis bref, après tout je fais ce que je veux, et puis pour quelqu’un comme moi, spécialiste de la frustration dans tous ses états, l’occasion était belle. Je l’entendais gémir sous moi « elle jouit cette salope » j’ai vite renoncé a l’auto stimulation qui avait quelque chose de vaguement ridicule. Sous le lustre un peu désuet de son plafond je me regardais me démener sur son corps blanc… Son corps blanc, son ventre blanc, tout était blanc… décidément je n’y arrivais pas, et les yeux fermés je crois qu’elle commençait à s’emmerder ferme. Moi je pensais a Baudelaire, il devait être petit et insignifiant, je suis belle ô mortels, comme un rêve de pierre. C’était pas vraiment son cas à cette petite fille légère, qui avait manifestement renoncé à prétendre prendre sa vie en main. Prends ta vie en main, prends ta vie en main… Et Jamel dans un spectacle aussi piètre qu’il pouvait l’être t’as aucune chance, alors saisis là.
Je commençais à avoir la migraine… En cadence, elle recommençait à gémir doucement. L’envie subite de l’attraper par les cheveux, ou de l’éborgner. Je me suis retiré.
- qu’est ce que tu fais ?
- je m’en vais ma jolie, tu vois…
-ah bon…

Elle s’est couchée sur le côté, renfrognée… J’ai attrapé mes fringues, et ben tant pis…

En deux pas j’étais à la fac. Je traînais mon sac, je traînais mes potes, je traînais ma gueule mal rasée. Lynee… Comment penser à toi sans prendre ce vieux masque de douleur qui m’est tellement familier ? Et ta mère, et son visage sévère, je ne suis pas un maniaque sexuel, non, ce qu’elle disait était faux, jamais… Tes yeux bleus, ton corps de poupée… Ce n’est pas possible… C’était une religion unique… Et dogmatique…
Alors que dans ma cervelle la musique faisait rage et qu’elle dansait dangereusement, ma main opérait mécaniquement des graphes bizarres sur la feuille blanche. Il était question de pénétration d’actifs dans l’économie. De masse monétaire dans laquelle on ne savait plus quoi mettre… j’ai fermé les yeux… Son corps et ses seins blancs « je pars ma jolie »… J’étais désolé… Ou plutôt j’aurais aimé me sentir être désolé mais je m’en foutais. C’est peut être l’intention qui compte. Ou peut être pas…c’est comme ça, tu traîneras bien tes mini jupes ailleurs. Sylvain qui me parlait vaguement d’un bar à rhum. J’ai décidé de m’y intéresser.

Trois ans auparavant… Lynee, la plus belle, la plus douce… Enfin, tout ce dont un homme peut rêver, ton innocence… Moi j’étais dans le box des accusés. Je n’en revenais pas de me retrouver là, entre ces deux bouledogues… J’ai clamé mon innocence… Ca ne faisait que quelques mois que j’étais aux Etats-Unis, je ne comprenais même pas tout ce qui se passait. Un flash back de ma mère et de toutes ses promesses sur son foutu lit d’hôpital, comme dans un film et j’ai commencé à pleurer. Pleurer sur moi, pleurer d’apitoiement… j’étais pathétique. Je me souviens ne pas avoir pu stopper ce flot humide sur mes joues, comme dans les mangas japonais, où ils pleurent comme une blague, comme une source immense… Je suppose que ça a ému le juge. De toutes façons ça n’était pas vrai. Jamais je n’avais fait de mal à Lynee

Quelques mois encore, il faudrait remonter l’horloge, comme je le faisais chez ma grand-mère pour retarder l’heure de l’école… Le bal du lycée, de la musique pop, des danseuses à frou frou et des boutons esseulés… Mais déjà apparaît Lynee, et je ne sais pas comment retarder son arrivée sur la scène de cet écrit en forme de confession. Je l’ai d’abord aperçue, puis vue, et buvant cette vision… et je ne sais plus l’oublier.
J’aimerais bien éluder tout de suite les descriptions d’ange, les comparaisons colorées, les métaphores religieuses qui ne mènent nulle part… Toujours est-il que j’étais hypnotisé. Certains vieux couples parlent de flash quand ils se sont rencontrés… Je sais aussi que certains sociologues en rient à gorge déployée. Lynee… Un ange blanc…

Je me suis approché doucement. Elle était seule, dans son manteau blanc, comme dans un film de Disney, comme un conte de fée, comme un remake romantique (enfin, encore plus romantique) d’Anna Karénine… Ly nee, en deux syllabes, un halo effrayant de douceur, un mot suave comme un mystère et une boule de gomme… you still had your baby breath… j’étais seul. Elle était assise sur un petit muret et jouait avec des petits cailloux. J’avais vaguement saisi une vexation, un problème d’accompagnement, des rivaux jaloux ? Je me suis approché, j’étais qu’insignifiance, aucun intérêt et j’étais face à face à un mystère. J’ai étouffé mes scrupules, j’ai tordu le cou de ce reste de béatitude religieuse qui revenait de mon éducation jésuite… J’ai provoqué une rencontre…

On est devenu des amis, elle me traînait de fêtes foraines en lac de glace, des balades au bord de l’eau et quoi encore ? Des balades à cheval? Elle parlait beaucoup, m’exhibait comme un objet exotique à ses amies, qui pépiaient dans une langue dont je ne saisissais que des bribes.
J’étais stupéfait… Propulsé dans un univers de jeunes filles chatoyantes je devenais un confident, un objet précieux qu’on s’arrachait lors des soirées. J’étais le bel ami… C’était tout sauf un rôle de composition…

Et il y a eu ce soir là, qui ne peut pas être le plus beau soir de ma vie, qui ne saurait être l’événement majeur que j’ai tourné et retourné dans ma tête jusqu’à l’épuisement. Une symphonie entêtante qui ne me quitte pas. Mais je ne veux pas… Et rien de tout cela ne saurait être vrai…
Peu avant mon retour en France, Lynee avait insisté pour passer une soirée avec moi, just the two of us. Guère remis de ma stupéfaction j’étais plutôt grisé par l’air parfumé et toutes ces conneries… Tout ce que l’on refuse d’admettre, qu’on prend pour des fadasseries tout juste bonne pour les naifs ou les candides… et comme on a tort… L’eau nous entourait, il m’avait fallu me glisser dans le rôle du canotier, et sur cette île…

Pourquoi prétendre que je ne sais pas ce qui m’a pris ? Pourquoi recourir au prétexte de la folie ? Pourquoi parler de moments d’aveuglement ? J’ai simplement pris ou peut être dérobé… Je ne sais même pas si je m’en souviens mais ça n’a rien d’un trou noir, c’est un trou blême… Blanc, pur, même le ciel était blanc et se reflétait sur le lac.… Il paraît qu’au Japon c’est la couleur du deuil. Moi je n’ai rien fait.

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Message  Lifewithwords Sam 8 Déc 2007 - 16:35

C'est drôle mais je ferais le même commentaire que pour "Jet Lag". C'est beau, c'est bien dit, mais j'ai pas trop compris.
Compris l'ensemble certes, mais c'est trop flou.

Tu veux faire du non-dit, mais à mon sens tu ne t'y prends pas très bien. C'est vrai que c'est beau le non-dit, mais tu écris aussi pour un lecteur et tu dois essayer de te mettre à sa place.

Dans ets deux textes tu as une histoire en place dans ta tête, et tu nous en livres un morceau. Mais nous on n'a pas l'histoire de départ on arrive devant un texte inconnu, je sais pas si tu me suis ?

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Message  maniak' Sam 8 Déc 2007 - 19:01

Comme Faustine... J'ai pas été jusqu'au bout parce que je me sentais exclu de ton histoire, comme si elle ne me regardait pas. C'est dommage parce que je trouve que tu as un certain talent.
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Message  Krystelle Dim 9 Déc 2007 - 11:22

Ce texte me fait l'effet d'un patchwork. Certains petits carrés de mots me plaisent beaucoup mais le tout forme un ensemble trop morcelé pour être harmonieux.
J'aime les phrases du genre:
"Je traînais mon sac, je traînais mes potes, je traînais ma gueule mal rasée"
"où ils pleurent comme une blague"

et d'autres encore...
J'aime aussi rencontrer Beaudelaire et Anna Karénine dans un texte, me faire bousculer par des mots, des images inattendus.
Et si l'aspect bousculé du texte ne me dérange pas, sa dimension presque incohérente nuit néanmoins à la lecture.
Je m'explique : Jouit-elle ? gémit-elle ? ou s'emmerde-t-elle ? On ne peut pas saisir ce début cahotique même s'il est volontairement désordonné.
De même cette phrase ne fait pas sens: "Et Jamel dans un spectacle aussi piètre qu’il pouvait l’être t’as aucune chance, alors saisis là."
D'une manière générale, à force de brouiller les pistes, tu finis par perdre le lecteur. C'est dommage, car ces lignes sont loin d'être dénuées d'intérêt.

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Message  desaparecer Mar 11 Déc 2007 - 0:31

dommage ça me semblait assez clair pourtant.
Pour Jamel effectivement, j'ai copié collé de mon doc word et donc ça n'a pas pris l'italique donc il faut lire :
et jamel dans un spectacle aussi pière qu'il pouvait l'etre : "t'as aucune chance, alors saisis la!"
sinon le premier personnage n'est qu'un prétexte pour planter le narrateur, le personnage principal. Il est embringué dans un acte sexuel qu'il ne maîtrise pas, qui ne l'intéresse pas. Il ne peut pas. La fille ne jouit pas mais il essaye de se motiver en pensant à des mots cochons genre "elle jouit cette salope". Mais rien n'y fait, et il se rend compte du ridicule de sa situation, donc il s'en va.
Ensuite (enfin chronologiquement c'est avant ) il est subjugué par une fille (lynee) qui est volontairement floutée. On ne la voit qu'à travers ses yeux hallucinés. Il est tellement subjugué qu'il finit par lui faire du mal, parce que c'est son seul moyen de l'atteindre. C'est un peu sa tragédie personnelle... (vieux masque de douleur)
Voila, en tout cas merci de m'avoir lue et merci aussi pour vos commentaires. Je tâcherai d'en tenir compte!!

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