Orphelins

[Arielle]

Dans son nid d'ange
son couffin
on l'a couchée hier matin
comme un nouveau né dans ses langes

On lui a fait un beau jardin
tout fleuri de brassées de pleurs
où se recueille la douleur
des orphelins

On lui a fait
par les allées
un long cortège sans retour
son beau voyage a tourné court
du train en marche
elle a sauté
sous les gravillons du ballast
nous laissant un monde trop vaste

[Pussicat]

j'aime !
et je reviendrai dire comme c'est beau... même si...

[Invité]

Simple et beau...
Le monde est un immense orphelinat...

[Annie]

Constat terrible et émouvant de la solitude finale, les orphelins vont en cortège, le personnage honoré lui est seul in the coffin.

[Pussicat]

ce poème est de toute beauté,
même si elle est cruelle,
cette beauté crue des enfants nus...

le texte posté est déconstruit, les vers sont éparpillés, en morceaux, comme une vie brisée :

deux tercets d'octosyllabes
le titre en séparation (des orphelins)
deux tercets d'octosyllabes

les images sont magnifiques, en miroir, et les rimes font sens...
nid d'ange / langes
brassées de pleurs / douleur

superbe strophe :
On lui a fait un beau jardin
tout fleuri de brassées de pleurs
où se  recueille la douleur

comme la pluie, les pleurs... et la douleur... c'est beau !

des orphelins : le titre caché, blotti entre les deux tercets gicle comme une fatalité

les allées... du jardin... sans retour... les allers et retours des enfants, tous orphelins, tous liés...

son beau voyage a tourné court... c'est violent... ce vers m'a secouée... beau voyage... et a tourné court... le film d'une vie abrégée, un court métrage... le vers entier semble être un oxymore.

et la fin terrible qui nous parle à tous, qui nous parle, à nous
j'aime.

[Catre]

Une fin superbe.

[Yoni Wolf]

Cela faisait longtemps que je n'étais passé sous l'un de tes textes, Arielle. Il se dégage â chaque fois une philosophie, une simple philosophie, peut-être même uneforme de sagesse, soulignée par le travail de musicalité. Cohérent de bout en bout et évident. Pas facile de faire simple, mais chez toi la poésie semble naturelle, un peu de médecine douce. Bravo.

[Invité]

Comme on a presque le même avatar, j'ai voulu croire une seconde que c'était moi qui avais écrit ce magnifique poème. Je dois me rendre à l'évidence, ce n'est pas le cas. Bouh
Je le prends tout entier parce que c'est écrit pour moi.... c'est écrit pour nous tous .... et c'est ça c'est vraiment fort.

[Carmen P.]

Nos petits anges sur terre, commencent parfois bien mal leur vie. Les mères devraient être choyées pour qu'elles tiennent le coup et donnent l'amour, le lait le plus vital.
Simplicité des mots pour un poème impeccable. Merci Arielle.

[Chonsdevie]

C'est une belle lumière, sur l'orphelin, et sur nous.

[Sahkti]

Que c'est beau Arielle, cruellement beau, avec cette réalité implacable que tu décris sans effets superflus, en finesse et avec beaucoup d'élégance.

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