Un semblant de jour normal

[Manon Lunalice]

Ton parfum dans les bras
Les yeux fermés sur ton regard
Je pleure d'une tristesse simple
D'une tristesse sans folie
Sans souffrance
Sans effort
Comme une délivrance

Une tristesse simple comme une paresse
Comme un caprice
Un quai de gare
Un lâcher-prise
Un soleil qui se lève

Une tristesse comme un semblant de jour normal
Une respiration
Au milieu du délire

[Catre]

Je suis profondément charmé. Ce poème est un long fil qui monte, comme la mèche d'un explosif consumée par nos yeux, et jusqu'au dernier vers qui fait tout s'éclater.
J'ai regardé tes écrits précédents et suis admiratif.

Merci.

[Invité]

Superbe, Manon ! C'est plein d'une vérité sensible et juste.
As-tu lu D'acier, de Silvia Avallone ? je suis sûre que ça te plairait beaucoup.

[seyne]

oui, un très beau poème, simple et vrai comme une tristesse acceptée, qui vous prend par la main.


J'aime pas trop "lâcher-prise", lu et relu partout, et puis on s'interroge un peu sur le "délire" de la fin : quel délire ? Celui de l'esprit douloureux, ou celui du monde qui continue sa route tout autour ?

[Annie]

La tristesse qui donne une respiration, c'est étonnant.
Un moyen de renouveler un thème - la séparation - plutôt usé.

Le délire , je le vois comme la vie qui continue tout autour, le monde qui tourne sur la tête.

[Legone]

Ah oui alors ! C'est très..enfin comment dire vraiment très..quoi !

[Pascal-Claude Perrault]

C'est très simple (ce qui n'est pas une critique lapidaire)

Me fait penser à une chanson des inconnus :

Un chagrin d’amour
C’est comme un bateau qui passe
Sans larguer ses amarres
Un chagrin d’amour
Une Sansonite oubliée
Sur le quai d’une gare
Un chagrin d’amour
C’est comme ton maquillage
Le matin au réveil
C’est une paire de Rayban, alors qu’y a plus d’soleil
Un chagrin d’amour
C’est comme une grève de métro
Quand tu restes sur le quai
Un chagrin d’amour
C’est comme une boîte de nuit
Sans son disk jokey
Un chagrin d’amour
C’est comme une Golf GTI
Qui n’aurait plus qu’une vitesse
Une station de ski
Sans neige et sans tire-fesse

Mais un chagrin d’amour
C’est l’amour sans amour
Et l’amour sans amour
Ce n’est plus de l’amour
Laisse-le temps à l’amour
De redevenir l’amour
Et tu verras, l’amour
Ce n’est rien que l’amour

Un chagrin d’amour
(putain qu’ça fait mal)
un chagrin d’amour
c’est comme si Roméo
n’aimait plus Virginie
un chagrin d’amour
comme si l’équipe de Marseille
n’avait plus Bernard Tapie
un chagrin d’amour
c’est comme un sapin de Noël
sans guirlandes et sans boules
c’est un papa Noël
sans sa robe et ses boules

c’est comme la mer sans les vagues
c’est comme les vagues sans l’écume
c’est comme l’écume sans le sel
c’est comme le sel sans le poivre

Mais un chagrin d’amour
C’est l’amour sans amour
Et l’amour sans amour
Ce n’est plus de l’amour
Laisse-le temps à l’amour
De redevenir l’amour
Et tu verras, l’amour
Ce n’est rien que l’amour

etc.

[Pascal-Claude Perrault]

Non, je déconne bien sûr, c'est comme à ton habitude d'une profondeur en forme candide (c'est un compliment).

[Arielle]

Cette tonalité douce et légère qui te suit comme un parfum ... Je reste dans ton sillage, petit papillon !

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