Antipsychologie
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Polixène
Cerval
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Antipsychologie
cela dont je parle est peut-être une cigarette allumée ou comme au théâtre l’ombre de l’acteur cette substance dont on a fait les nuages partis. rapidement il n'en est plus rien de visible sinon ce mouvement de lèvre qui cherche la fin de sa phrase, de main qui hésite en la poitrine de son geste.
cela dont je parle n’était jamais qu’une histoire de toi... un début de toi sans fin voulue ni pensée, qu’un début exactement comme d’une chanson l’air attrapé par la manche au beau milieu de la lèvre. qu’une histoire qui débute comme pour vous des bras s’ouvrent… pour dire cela qu’on voudrait deviné dans le roulis de la phrase, cette sorte de secret des mots, pour qu’elle soit sans fin le chemin de ta présence.
ce n'est jamais qu'histoire que confondre les successions du jour et de la paupière, marquer la saison par l’angle de ton vouloir aux choses, s'endormir à ta lèvre comme un passant fatigué, qui ne veut s’asseoir que dans le soleil blanc de toi.
le soleil blanc de toi... ce n'est pas rien ce que ça vous fait dire, les mots, ou enfin je me moque. j'allume une cigarette comme j'écris, et cela je l'ai dit cent fois. le soleil... ce n'est pas la couverture dans laquelle j'ai dormi hier ou nulle étoffe qui fut à mes doigts humains portée. permettez que je me penche un peu sur le langage, comme l'arbre sous le poids de ses propres fruits.
j'écoute un instant la respiration des choses. depuis le début du temps témoin la moindre matière a déroulé des mètres de souffle, j'ai pu mesurer leur écart d'avec le mien. bien sûr il y a le vent qui accorde toutes choses mais ce n'est pas lui à proprement parler qui respire ou bat comme une pluie aux volets clos... ce n’est que nécessité de communiquer aux espaces leurs tons, peut-être comme le peintre se recule de deux pas de la toile pour en apprécier les couleurs. le vent donc ou l'épilepsie faite chant. ou une note de bas de page peut-être à la partition de ton pas, pour souligner l'intonation qu'il maintenant convient de prendre.
les mots eux aussi gardent le secret de leur souffle, je pense qu'on pourra dire que le degré d'avec en fait le parfum. on se promène dans le petit cosmos, la petite banlieue de sa langue, et vous mots soulevez pour moi ces chapeaux plus tôt choisis.
PAN !
(le narrateur est mort)
cela dont je parle n’était jamais qu’une histoire de toi... un début de toi sans fin voulue ni pensée, qu’un début exactement comme d’une chanson l’air attrapé par la manche au beau milieu de la lèvre. qu’une histoire qui débute comme pour vous des bras s’ouvrent… pour dire cela qu’on voudrait deviné dans le roulis de la phrase, cette sorte de secret des mots, pour qu’elle soit sans fin le chemin de ta présence.
ce n'est jamais qu'histoire que confondre les successions du jour et de la paupière, marquer la saison par l’angle de ton vouloir aux choses, s'endormir à ta lèvre comme un passant fatigué, qui ne veut s’asseoir que dans le soleil blanc de toi.
le soleil blanc de toi... ce n'est pas rien ce que ça vous fait dire, les mots, ou enfin je me moque. j'allume une cigarette comme j'écris, et cela je l'ai dit cent fois. le soleil... ce n'est pas la couverture dans laquelle j'ai dormi hier ou nulle étoffe qui fut à mes doigts humains portée. permettez que je me penche un peu sur le langage, comme l'arbre sous le poids de ses propres fruits.
j'écoute un instant la respiration des choses. depuis le début du temps témoin la moindre matière a déroulé des mètres de souffle, j'ai pu mesurer leur écart d'avec le mien. bien sûr il y a le vent qui accorde toutes choses mais ce n'est pas lui à proprement parler qui respire ou bat comme une pluie aux volets clos... ce n’est que nécessité de communiquer aux espaces leurs tons, peut-être comme le peintre se recule de deux pas de la toile pour en apprécier les couleurs. le vent donc ou l'épilepsie faite chant. ou une note de bas de page peut-être à la partition de ton pas, pour souligner l'intonation qu'il maintenant convient de prendre.
les mots eux aussi gardent le secret de leur souffle, je pense qu'on pourra dire que le degré d'avec en fait le parfum. on se promène dans le petit cosmos, la petite banlieue de sa langue, et vous mots soulevez pour moi ces chapeaux plus tôt choisis.
PAN !
(le narrateur est mort)
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 32
Date d'inscription : 09/09/2012
Re: Antipsychologie
L'être danse quand la lettre est dense.
Quelque chose d'écarlate me fascine entre tes mots.
Quelque chose d'écarlate me fascine entre tes mots.
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Antipsychologie
Je suis troublée par cette prose qui me semble une exploration du pays de la poésie....enfin, de ce que j'appelle poésie.
...pour dire cela qu’on voudrait deviné dans le roulis de la phrase, cette sorte de secret des mots, pour qu’elle soit sans fin le chemin de ta présence.
...pour dire cela qu’on voudrait deviné dans le roulis de la phrase, cette sorte de secret des mots, pour qu’elle soit sans fin le chemin de ta présence.
re : Antipsy...
La phrase se consume comme la cigarette que tu as allumée... Bel état de présence. Est-ce écrit directement d'un premier jet, sur Internet ? Il y des heures où ça s'écrit tout seul. On partage avec toi ce mouvement.
Raoulraoul- Nombre de messages : 607
Age : 63
Date d'inscription : 24/06/2011
Re: Antipsychologie
Des points, des majuscules. Merci.
Legone- Nombre de messages : 1121
Age : 50
Date d'inscription : 02/07/2012
Re: Antipsychologie
le "qu'il maintenant " en fin de texte est très impressionnant à la relecture.
Legone- Nombre de messages : 1121
Age : 50
Date d'inscription : 02/07/2012
Re: Antipsychologie
Cette succession d'imperceptibles mouvements, de respirations qui ne disent mot mais consentent - et encore -, ce narrateur qui meurt (au bon moment, de la bonne manière), cette fumée que l'on voudrait respirer sans pour autant la voir, tout cela crée un ensemble qui se déroule telle une litanie empreinte de désespoir mais aussi d'illusions et ce mélange me plaît, car il ouvre des portes et ne se clôture pas par une fin, rien n'est dit.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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